La Vieille Fille & Le Viking
176 pages
Français

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La Vieille Fille & Le Viking , livre ebook

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Description

Mathilde s'est depuis longtemps fait une raison : sa vie ne sera pas remplie d'aventures rocambolesques. Mais, lorsque son cousin Armand lui apprend que l'Empire français est impliqué dans une expérience révolutionnaire, la jeune femme ne peut s'empêcher de s'en mêler. Évidemment, rien ne se passe comme prévu, obligeant Mathilde à sauver la vie de Faraldr - qui se retrouve ainsi projeté de 963... en 1866 ! Si la découverte de ce véritable Viking la ravit, ce n'est pas le cas de l'armée, qui veut le réduire au silence. Déterminés à sauver Faraldr, Mathilde, Armand et Joséphine, une mécanicienne qui n'a pas la langue dans sa poche, s'engagent avec lui dans une folle équipée. Et Odin seul sait jusqu'où celle-ci va les mener...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 novembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782957686346
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Vieille Fille
& le Viking
Le Voyageur Extraordinaire
Jennifer Joffre


Suivi éditorial : Morgane Crozas Lauterbach
Correction orthographique : Caterina Tosati
Maquette : Sacha Drawzas
Illustrations couverture : Elléa Bird
Graphisme couverture : Sacha Drawzas
© 2021 Relicha
22 rue Olof Palme, Le Grand Quevilly
ISBN : 9782957686346
Dépôt légal : mai 2021
Loi n° 49.956 du 6 juillet 1949 sur les publications
destinées à la jeunesse


La Vieille Fille
& le Viking
Le Voyageur Extraordinaire
Jennifer Joffre
R elicha


CHAPITRE UN
De l’inattendu de certaines rencontres
M athilde d’Amoys s’était depuis longtemps fait une raison : sa vie ne serait pas remplie d’aventures et toutes les visions rocambolesques qu’elle avait pu avoir lorsqu’elle était enfant ne resteraient que des rêves. À l’âge mûr de vingt-six ans, il lui semblait évident qu’elle passerait le reste de ses jours comme assistante à la faculté de Caen, et finirait bien entendu vieille fille.
Elle s’en accommodait plutôt bien. Après tout, son emploi lui fournissait l’occasion de se consacrer entièrement à sa passion, l’étude de la Scandinavie, sans avoir à se soucier de broderie ou de réunions mondaines ennuyeuses. Si ses parents étaient passablement atterrés par cette tournure, elle bénéficiait du soutien sans réserve de son excentrique tante Henriette, qui l’avait accueillie à bras ouverts lorsqu’elle avait obtenu son poste, et finançait sans hésitation toute sa collection de livres.
Non, la vie de Mathilde d’Amoys n’était pas exactement rocambolesque ; mais elle lui convenait.
Tous les jours de la semaine, elle se rendait à pied à la faculté, comme en ce matin de mai 1866. Au tout dernier étage, sous les combles, se cachait son bureau étriqué, avec une plaque qu’elle avait fait réaliser elle-même : Mathilde d’Amoys, assistante en études nordiques.
C’était une idée de sa tante, qui lui procurait un indéniable plaisir chaque fois qu’elle passait la porte. D’aucuns auraient pu trouver cela pompeux, mais personne ne se donnait jamais la peine de monter ici de toute manière ; elle était sûre que même le vieux concierge irascible ignorait l’existence de cette plaque.
Une fois entrée, Mathilde posa sa capeline, son chapeau et ses gants, puis s’équipa de sa petite écritoire contenant ses dernières fiches de lecture, avant de repartir vers le premier étage. C’était là que se trouvait le bureau bien plus spacieux du professeur Martel, détenteur actuel de la chaire d’études nordiques.
Personne ne lui répondit lorsqu’elle frappa à la porte, mais elle ouvrit tout de même et ne s’étonna pas d’entendre le grattement d’un porte-plume.
— Bonjour, professeur Martel, lança-t-elle en s’avançant.
Il ne sembla même pas remarquer son arrivée ; habituée, elle se contenta de poser son écritoire avant de débarrasser son tabouret de la pile de livres qui l’encombrait. Il avait fallu près d’un an au professeur pour se souvenir de l’heure à laquelle elle venait travailler ; elle avait à présent mis au point un programme très étudié, à base de café et de viennoiseries, pour qu’il se rappelle de laisser libre la place qu’elle occupait tous les jours.
Les résultats se faisaient encore attendre. Ce n’était pas de la mauvaise volonté de sa part : il était simplement extrêmement distrait.
— J’ai les fiches de lecture sur les derniers ouvrages, dit-elle, faisant sursauter le professeur.
— Ah, bonjour mademoiselle d’Amoys ! Parfait, je vous remercie, fit-il en prenant la pile qu’elle lui tendait pour s’y plonger aussitôt avec un plaisir évident.
— Professeur… l’interrompit Mathilde, hésitante.
— Mmh… Oui ?
Il n’avait pas relevé la tête vers elle, mais elle continua :
— Avez-vous eu la moindre nouvelle, concernant les rumeurs sur une possible fermeture ?
Cela faisait un mois que les moulins à parole de la faculté de Caen s’affolaient à propos d’un projet soi-disant révolutionnaire, qui regrouperait les départements scientifiques. Elle avait entendu dire que tous les départements allaient se consacrer exclusivement à la recherche au profit de l’armée, mais aussi que les locaux allaient être fermés et la faculté déplacée en rase campagne, ou encore qu’elle allait être fusionnée avec celle de Rouen – ce qui était ridicule, les deux doyens se détestant cordialement.
Les ragots étaient vagues et peu crédibles ; mais ce qui inquiétait Mathilde, c’était leur persistance – et la possibilité que la chaire d’études nordiques, loin d’être la mieux considérée, se trouve prise dans les tirs croisés qu’entraînerait une réforme.
— Des rumeurs ? Des rumeurs, quelles rumeurs…
— Depuis un mois environ, on ne parle plus que de cela, un important projet… J’ai entendu toutes sortes de choses…
— Ah ! Bien sûr, fit le professeur en se frottant l’arête du nez. Ne vous inquiétez pas de cela, tout va pour le mieux. Une grande avancée pour la faculté de Caen, oui, une grande avancée pour les sciences… enfin, si ça fonctionne ! Et on est tout de même en droit d’en douter, oui… Peut-être même faudrait-il l’espérer…
Mathilde avait l’habitude de décoder ce que le professeur voulait dire, même quand il ne faisait pas le moindre effort pour communiquer de manière efficace ; mais cette fois, elle devait admettre sa défaite. Il finit par relever les yeux vers elle en secouant la tête.
— Ne vous tracassez pas, mon petit. Tout va bien. Mais je ne pensais pas que vous seriez du genre à prêter attention aux rumeurs… je suis un peu déçu, oui, un peu déçu ! fit-il du ton guilleret qu’il prenait lorsqu’il se moquait d’elle.
Avec un soupir inaudible, Mathilde rassembla sur le plateau de service les tasses et la cafetière que le professeur avait abandonnées sur son bureau la veille. Elle s’était attendue à ce qu’il ne sache rien ; qu’il soit de toute évidence au courant de quelque chose sans juger bon de lui en parler était plus frustrant encore. Elle était sur le point de sortir pour aller déposer la vaisselle sale aux cuisines lorsque le professeur la rappela :
— Ah, au fait… quelqu’un a demandé après vous, tout à l’heure.
— Qui ça ?
— Voyons… J’ai oublié son nom, admit-il, ce qui ne la surprit pas vraiment. Un jeune homme fringant. Militaire, peut-être ? Oui, il avait décidément l’air très martial. Bien sûr, il fallait s’attendre à voir des militaires, mais je ne pensais pas qu’ils viendraient jusqu’ici…
Mathilde patienta, mais il se replongea dans sa lecture sans un mot de plus. Elle sortit en silence et se hâta de descendre. Avec un peu de chance, madame Causse, la cuisinière, aurait entendu parler de quelque chose et elle n’aurait pas besoin de passer par le concierge.
Elle longeait le couloir du rez-de-chaussée quand une silhouette familière surgit au détour d’un pilier. Clignant des yeux pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas, elle laissa échapper une exclamation surprise.
— Armand !
Il se fendit d’un large sourire. Oui, il était vraiment là.
Se souvenant de justesse qu’elle portait encore un plateau encombré de porcelaine, elle rajusta sa prise et le regarda s’approcher. Armand du Thouars était son cousin ; il n’avait que trois ans de moins qu’elle et ils avaient pratiquement grandi ensemble. À dix-huit ans, il avait intégré Saint-Cyr et était à présent officier de l’Empire.
— Alors, Mathilde, fit-il sans se départir de son sourire, il me semble que tu avais promis de m’embrocher un jour. Vais-je plutôt finir ébouillanté à grandes rasades de café ?
Mathilde laissa échapper un rire à ces mots. Elle avait été furieuse lorsqu’il était parti, principalement parce qu’elle n’avait pas le droit d’être admise dans une école aussi prestigieuse et qu’il allait pouvoir vivre de fantastiques aventures, tandis que son avenir à elle lui paraissait de plus en plus étroit. Ils avaient tous les deux bien changé depuis, mais il trouvait toujours amusant de lui rappeler les menaces qu’elle avait proférées à l’époque. Elle équilibra son plateau sur une main pour lui prendre affectueusement celle qu’il lui tendait.
— Eh bien, cette cafetière est vide. Je pense que tu vas survivre encore quelque temps.
— Le temps de t’en offrir une tasse, pour me faire pardonner d’apparaître ainsi sans prévenir ?
Ils trouvèrent une petite table en terrasse non loin de la faculté. Armand les fit servir, puis il s’embarqua dans une restitution de ses voyages des quelques mois précédents. Mathilde l’écouta en sirotant lentement son café, partagée entre la joie de retrouver son cousin et quelque chose qui ressemblait suspicieusement à de la jalousie. C’était ridicule, bien sûr : elle avait un emploi dans une faculté. Les femmes pouvant se vanter de cela devaient se compter sur les doigts d’une main en France. Elle pouvait être fière de sa réussite.
Pourtant, lorsque Armand lui demanda ce qu’elle avait fait depuis leur dernière réunion, elle se trouva prise de court :
— Eh bien… comme d’habitude. Nous avons décidé de passer au format mensuel pour la Lettre Scandinave, elle a de plus en plus de succès. As-tu lu le dernier exemplaire que je t’ai envoyé ?
— Je n’en ai pas eu l’occasion, fit Armand sans même avoir la politesse de paraître gêné. Si je comprends bien, tu viens encore de passer six mois enfouie sous une montagne de livres ? Si je pouvais remonter le temps et dire ça à la petite Mathilde de douze ans, elle serait ravie.
Mathilde sourit sans répondre. Elle n’en était pas si sûre.
— Enfin, ce n’est pas pour cela que je t’ai écrit, dit-elle pour changer le sujet.
Car si elle ne s’attendait pas à voir Armand en personne, elle s’attendait tout de même à recevoir de ses nouvelles. Lorsque les rumeurs avaient commencé, elle lui avait envoyé une lettre pour lui demander ce qu’il pensait de celles concernant l’armée – en partie parce qu’il les trouverait peut-être drôles, mais aussi dans l’év

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