LA GUILLOTINE
132 pages
Français

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Description

Quatre jeunes universitaires en quête de sensations fortes et d’un article percutant pour leur journal étudiant ont décidé de squatter une maison à la réputation sordide.
Au fil de leur expérience, le passé sombre de la demeure se manifeste. Un vieux journal intime, un voisin qui semble en savoir long, une poupée abandonnée à la cave, un chien famélique qui rôde… Les cauchemars et les obsessions se multiplient. Car les démons qui se présentent à eux sont bien différents de ceux qu’ils attendaient.
Un mouvement furtif derrière elles stoppa la course de Lydia, qui fixa le bois. En cillant, elle tenta de distinguer quelque chose; pourtant, elle ne vit rien à travers le tapis de fougères jaunies.
— Qu’y a-t-il?
— Bah! Je ne sais pas. J’ai eu l’impression que quelque chose nous talonnait.
— C’est probablement une bestiole qui en a après tes bottes.
Lydia secoua la tête.
— T’es juste jalouse, Marilou Grenier, avec tes vieilles bottines finies !
Prise d’un fou rire, Marilou escalada les débris qui jonchaient le sol près de la partie effondrée du mur et, une fois sortie de la faille qui menait hors de l’enceinte, elle tendit la main à son amie, qui la prit en pouffant à son tour.
Lydia fut alors catapultée hors du trou et effectua un vol plané dans l’humus. Éberluée, Marilou se précipita vers la jeune femme étendue par terre.
— Ça va ? Qu’est-ce qui s’est passé ?
Lydia se redressa péniblement.
— On... on dirait que quelque chose m’a poussée.
Marilou retourna à la brèche juste à temps pour voir un animal détaler entre les branches.
— Ça devait être une bête. Mais c’est parti ; je ne vois plus rien. Tu n’es pas blessée, au moins?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 octobre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764432303
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même auteure chez Québec Amérique
Jeunesse
SÉRIE ROBIN SYLVESTRE
Robin Sylvestre 3 – Voyage au cœur de la ville , coll. Gulliver, 2012.
Robin Sylvestre 2 – La Petite Serre des horreurs , coll. Gulliver, 2011.
Robin Sylvestre 1 – Livreur express , coll. Gulliver, 2010.
• Finaliste au prix Hackmatack, Le choix des jeunes, 2012.
Adulte
La Chatière , coll. Littérature d’Amérique, 2011.

SOUS LE PSEUDONYME M. V. FONTAINE
SÉRIE AMBLYSTOME
Amblystome, Tome 4 – De dieux et de monstres , coll. Tous Continents, 2016.
Amblystome, Tome 3 – Sabliers et engrenages , coll. Tous Continents, 2015.
Amblystome, Tome 2 – Au-delà des murs , coll. Tous Continents, 2014.
Amblystome, Tome 1 – La Terre agonisante , coll. Tous Continents, 2014.


Projet dirigé par Stéphanie Durand, éditrice

Conception graphique : Nathalie Caron
Mise en pages : Pige communication
Révision linguistique : Martin Duclos et Sophie Sainte-Marie
Conversion en ePub : François Hénault

Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Drouin, Véronique
La guillotine
(Magellan)
Pour les jeunes.
ISBN 978-2-7644-3198-6 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3229-7 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3230-3 (ePub)
I. Titre. II. Collection : Magellan.
PS8607.R68G84 2016 jC843’.6 C2016-940749-7 PS9607.R68G84 2016

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2016

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2016.
quebec-amerique.com




Hello darkness, my old friend, I’ve come to talk with you again, Because a vision softly creeping, Left its seeds while I was sleeping, And the vision that was planted in my brain Still remains Within the sound of silence.

The Sound Of Silence Simon and Garfunkel


1
Dans cette nuit chaude et moite de fin d’été, lourde de brume et d’orage, le chien aboyait sans arrêt.
Au rez-de-chaussée de la grande maison seigneuriale, les échos d’une violente dispute retentissaient. Des cris et des heurts se répercutaient jusqu’à l’étage, dans les pièces que cachaient les nombreuses mansardes.
L’adolescent referma la porte de la chambre et, avec une expression inquiète, se tourna vers sa petite sœur.
D’un pas hésitant, il se rendit à la fenêtre. Attaché à sa niche par un lien très court, le labrador blanc jappait en direction de la maison, s’interrompant parfois pour marcher de long en large en poussant de petits gémissements. Les animaux ont un instinct pour pressentir les tempêtes.
Ben trouvait étrange que Pistache soit enchaîné de cette façon ; avant le déménagement, ses parents avaient sans cesse fait valoir qu’une maison à la campagne leur donnerait l’occasion de profiter de la nature et que le chien se promènerait enfin librement, sans entraves. Pour une raison qu’il ignorait, cela n’avait pas duré.
Sa mère ne se sentait pas bien depuis qu’ils avaient emménagé. Elle ne sortait plus, ne s’habillait plus, ne mangeait plus, s’enfermait très souvent pendant des jours entiers dans une chambre isolée et voulait toujours tout contrôler.
Ben, qui avait d’abord été très enthousiaste à l’idée de s’établir dans une nouvelle demeure, belle et majestueuse, commençait à sérieusement regretter son quartier d’autrefois. Derrière sa belle façade, cette maison possédait une aura malsaine. Il voulait retrouver son ancienne vie. Celle d’avant, quand tout semblait plus simple.
Un fracas sous leurs pieds fit sursauter les deux enfants. Emma enlaça plus étroitement son lapin de peluche et éclata en sanglots.
— Quand est-ce que ça va s’arrêter ? demanda-t-elle.
Ben entendit la porte de la cuisine se refermer et retourna à la fenêtre pour voir ce qui se passait. Sa mère s’avançait vers le chien.
— Qu’est-ce que tu veux encore, le chien, hein ? T’aimes pas ta niche ? Maman a trouvé un moyen pour que tu ne jappes plus. Ça ne peut pas continuer comme ça, mon pitou. Maman a trouvé un bon moyen.
Avec la bouteille d’alcool qu’elle tenait à la main, elle aspergea la niche de l’animal. Le chien continuait d’aboyer sans relâche. Il se débattait, tentant en vain de briser son lien avec sa maisonnette.
— Tu ne japperas plus pour rien. C’est fini. Maman va régler plein de choses aujourd’hui.
La femme sortit une pochette d’allumettes de sa robe de chambre élimée et les alluma toutes.
Anticipant ce qui surviendrait, Ben se détourna et se jeta sur son lit, la main sur la bouche.
Un hurlement strident, insupportable, monta tandis que la pièce était illuminée par une lumière jaune et vacillante.
— Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qui est arrivé ? Pourquoi Pistache crie comme ça ? demanda Emma, au bord de l’hystérie, se doutant trop bien de la réponse.
Ben secouait la tête en sanglotant.
À ce moment, leur père fit irruption dans la chambre. Affolé, de la sueur baignant son front, il tenait un linge pour éponger le sang qui s’écoulait d’une blessure à sa tête.
— Les enfants, on s’en va chez grand-maman ! Venez tout de suite… Pas le temps de faire les valises !
Hélas, avant qu’ils ne puissent espérer fuir, leur mère se présenta dans la chambre avec une sinistre expression. Horrifiés, les enfants eurent un mouvement de recul ; jamais ils ne l’avaient vue dans un tel état.
— Oh non ! Tu ne m’enlèveras pas mes enfants, espèce de salaud ! Jamais ! grogna-t-elle.
Lui prenant le bras à la fois avec douceur et fermeté, son mari l’entraîna à l’extérieur de la pièce, à l’écart. D’un ton paisible malgré son angoisse, il tenta de lui faire entendre raison.
— Tu n’es pas toi-même, chérie ! Il faut que tu retrouves la forme…
— C’est ta faute ! C’est toi qui voulais profiter de mon héritage pour vivre ici !
— Écoute, tu as besoin de repos. Je sais que tu iras mieux bientôt, mais permets-nous de partir jusqu’à ce que tu… Non ! Non ! Ne fais pas…
Tremblants, blottis l’un contre l’autre dans un coin de la chambre, les enfants n’entendirent qu’une succession de chuintements de métal qui mirent fin au dialogue. Une masse s’affala alors sur le sol du corridor.
Quand leur mère franchit de nouveau le seuil, ses pieds nus laissèrent des traces sombres, sirupeuses, derrière elle. Les cheveux en bataille, le peignoir maculé de giclées cramoisies, elle jeta un regard halluciné et vitreux vers son garçon et sa fille. Le long de la lame du couteau, des gouttes tout aussi écarlates dégoulinaient, puis s’écrasaient sur le parquet. Elle murmura alors :
— Je ne voulais rien de ceci. Rien. Malheureusement, il faut finir le travail.


2
Il était 8 h 28 et William louvoyait d’un pas pressé entre les étudiants qui affluaient dans le couloir du Département de communication. En fait, il n’avait pas vraiment besoin de se frayer un chemin puisqu’il dépassait la foule d’une bonne tête. Sa prestance avait pour effet immédiat de lui ouvrir un passage dans la cohue. Un demi-sourire flottant sur ses lèvres, il brandissait son expresso double bien noir, sans lait ni sucre, au-dessus de la foule, ses écouteurs crachant à fond la musique des Black Keys, rendant la scène autour de lui plutôt étourdissante, ralentie et irréelle. Il aimait bien se couper du monde de cette façon et observer les autres évoluer au rythme d’un ballet absurde.
Au bo

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