La Bibliothèque secrète
36 pages
Français

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La Bibliothèque secrète , livre ebook

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Description

Afin de réserver une surprise à ses élèves, le professeur de français, Monsieur Leroy, décide de passer la nuit dans le collège, ancienne bâtisse transformée en orphelinat pendant la Seconde Guerre mondiale et restaurée en tant qu'école pour garçons quelques années plus tard. Alors qu'il s'était endormi dans l'ancien dortoir, il est réveillé en sursaut par le spectre d'un enfant qui lui révèle la présence d'une bibliothèque secrète. Cette pièce renferme des livres rares que collectionnait le premier propriétaire des lieux. Depuis quelques jours, deux hommes malintentionnés s'introduisent de nuit dans le bâtiment à la recherche de cette fameuse pièce. Leroy, aidé du spectre de l'enfant, parviendra-t-il à les arrêter dans leur quête et à sauver la collection de livres ? C'est ce que vous découvrirez en lisant cette aventure riche en rebondissements.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 mars 2018
Nombre de lectures 5
EAN13 9782342160222
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0026€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Bibliothèque secrète
Christine Dérouette
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Bibliothèque secrète
 
 
Début octobre 1955
Perchée sur une colline, une vieille bâtisse, d’aspect lugubre par mauvais temps, sortit de sa torpeur. Une sonnerie retentit, suivie bientôt de bruits de chaises, de tables et d’exclamations enfantines. Michel Leroy regarda, sourire aux lèvres, ses élèves de sixième sortir de la classe. Ces derniers le saluèrent respectueusement. Michel Leroy, la quarantaine, est un professeur très apprécié dans son établissement, malgré ses idées saugrenues.
Le directeur, monsieur Duchemin, un homme de petite taille, bien en chair et jovial, avait beau le convoquer dans son bureau, Michel Leroy restait Michel Leroy, un professeur dont la manière d’enseigner était surprenante, certes, mais ô combien utile. Leroy se réjouissait à l’avance de la surprise qu’il réservait à ses élèves. Le silence régna enfin. Il sortit de son cartable un roman. Il avait le temps de lire quelques chapitres avant l’arrivée de la femme de ménage. Une heure s’écoula. Il entendit des pas feutrés, des chaises qu’on déplaçait. C’était elle, Félicie, qui passait de salle en salle, pourchassant la poussière à grands coups de balai. En principe, elle en avait pour deux bonnes heures à nettoyer les huit salles de classe. D’ici une demi-heure, elle serait dans la classe qu’il occupait. Lorsqu’il remplissait le cahier de textes après les cours, il l’entendait chanter, maugréer contre les sales garnements qui n’avaient pas mis leur chaise sur la table ou n’avaient pas ramassé les papiers sous leur table. En principe, les salles étaient propres, car les élèves n’entraient en classe qu’avec des chaussons afin de ne pas salir, avec leurs godillots pleins de terre, le parquet. Les élèves de ce petit collège venaient des trois villages voisins et coupaient à travers champs pour s’y rendre rapidement. Leroy tendit l’oreille. Dans quelques minutes, Félicie s’adresserait à Oscar, le squelette de la salle du laboratoire et la vedette de l’établissement. Deux grands de troisième l’avaient fait disparaître et avaient réclamé une rançon. Cette disparition avait provoqué un grand émoi et désarroi au sein des professeurs et des élèves. Une enquête avait été menée, mais en vain. Un mois plus tard, Félicie l’avait retrouvé, enfermé dans une armoire du troisième étage. Elle avait été portée en triomphe, malgré ses vives protestations, dans le couloir du second étage, par les élèves de quatrième. André, l’homme d’entretien, avait trouvé, coincé dans la cage thoracique d’Oscar, un cheveu roux et, grâce à lui, le directeur avait convoqué le coupable, qui ne resta pas longtemps sans lâcher le nom de son complice. L’affaire avait fait grand bruit. Les « kidnappeurs » avaient été collés un mercredi après-midi au laboratoire, sous le regard courroucé de monsieur Lafeuil, le professeur de biologie et celui d’Oscar, qui donnait l’impression, avec sa mâchoire grande ouverte, de se moquer d’eux. Un bruit métallique retentit. Félicie refermait la fenêtre. Elle n’allait pas tarder à sortir de la pièce. Leroy fit disparaître son livre dans son cartable, se leva et se dirigea sans faire de bruit vers le placard dont il ouvrit doucement la porte. Le lourd panneau de bois massif grinça sur ses gonds. Le cœur battant la chamade, Leroy resta quelques secondes sans bouger, semblable à une statue de cire. Il entendit Félicie s’adresser à Oscar : « Eh bien, mon vieux, toujours à te morfondre sur ton sort ! J’aimerais bien faire une partie d’osselets avec toi, mais tu comprendras aisément que j’ai d’autres préoccupations ! Allez ! Bonne soirée, Oscar ! Et, à demain ! » Leroy sourit tout en refermant derrière lui la porte du placard. Malgré le peu d’espace, Leroy avait réussi à s’asseoir, son cartable sur les genoux. Heureusement, il était mince et n’était pas claustrophobe. Félicie venait d’entrer. Elle posa son lourd seau et son balai. Son plumeau à la main, elle entreprit le nettoyage du bureau du professeur, passa ensuite un coup d’éponge sur le tableau puis balaya la salle. Elle s’affaira ainsi quelques minutes, jeta un œil satisfait sur son travail. Leroy l’entendit fermer l’interrupteur et refermer la porte derrière elle. Il resta encore quelques minutes dans sa cachette exiguë et qui sentait le renfermé.
Lorsque tout danger fut écarté, il ouvrit lentement la porte, jeta un œil et finit par sortir de sa boîte de conserve. Il s’étira comme un chat et fit rouler ses épaules endolories par sa mauvaise posture. La lourde porte d’entrée du rez-de-chaussée venait de claquer. Félicie donna un dernier tour de clé dans la serrure. Enfin, Leroy était seul, et d’ici vingt minutes, il pourrait mettre son projet en œuvre. À l’extérieur, la nuit commençait à tomber. Des ombres chinoises provenant des arbres du parc dont le vent de novembre agitait les branches, dansaient sur le mur du fond. Leroy regarda sa montre : il serait dix-huit heures trente d’ici cinq minutes. Il osa jeter un regard furtif à travers la fenêtre qui donnait sur l’arrière de la vieille bâtisse. Au fond du parc, à la lisière du bois, se trouvait une petite maison, éclairée par la pleine lune. La fenêtre du salon était allumée. Le directeur était chez lui. Leroy l’imaginait confortablement assis dans son vieux fauteuil en cuir, sa pipe à côté de lui, reposant sur une coupelle de Limoges. Il devait être en train de lire son journal. La cheminée laissait s’échapper des volutes de fumée noire qui venaient lécher une brèche du ciel entrouvert par la clarté lunaire. Un ...

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