158
pages
Français
Ebooks
2015
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Ebook
2015
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Publié par
Date de parution
28 septembre 2015
Nombre de lectures
1 096
EAN13
9782215132349
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
Date de parution
28 septembre 2015
Nombre de lectures
1 096
EAN13
9782215132349
Langue
Français
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1 Mo
Table des matières
Fashion detective
L'affaire Moon
Des débuts peu prometteurs
Le dragon, en chair et en os
Une matinée pleine de surprises
Talons hauts et grands espoirs
Une histoire de mode
Mon premier shooting
En suivant le fil
Le spectacle continue
Des questions et des réponses
Secrets
Les Caraïbes
Rose s’évade
Aussi clair que du plexiglas
Rime avec aimer
–
Le lexique des top models
Les références mode de Carina
La liste de mes coins de Paris
–
Page de copyright
Pour Gustav, comme promis, avec tout mon amour… Et un immense merci plein de strass et de paillettes à la fabuleuse Jenny Savill pour son inépuisable patience.
Pour découvrir le vocabulaire des top models, consulte le lexique , ou clique sur les mots signalés par un *.
On la forçait à monter un escalier. À cet instant précis, c’était la seule et unique chose dont Belle était sûre.
– Allez, dépêche-toi, lança sèchement la voix rauque qui la suivait. On n’est pas en train de faire du lèche-vitrine chez Chanel.
Même si elle avait voulu répondre, le ruban adhésif qui lui barrait la bouche l’en aurait empêché. Marche après marche, l’ascension continuait. C’était un escalier en pierre, étroit, raide et apparemment assez vieux, à en juger par les marches usées et inégales sur lesquelles elle butait. Mais à Paris, les vieux escaliers étaient loin d’être rares, si c’était bien à Paris qu’elle se trouvait encore. Avec ce bandeau qui lui enserrait la tête et lui masquait les yeux, impossible de vérifier si ses impressions étaient exactes.
Soudain, on l’arrêta. Elle sentit le bras de son ravisseur se tendre à côté d’elle, et une clé fut brusquement introduite dans une serrure. Il y eut un grincement, puis un déclic annonça l’ouverture d’une porte.
– On y est, ma jolie. Bienvenue dans ta tour d’ivoire.
On lui retira son bandeau et on lui arracha le ruban adhésif de la bouche, mais avant d’avoir pu crier au secours, elle fut poussée sans ménagement sur un lit qui sentait le moisi, et dont les ressorts rouillés grincèrent plaintivement sous son poids.
– Repose-toi, entendit-elle alors que son ravisseur repartait, on négociera plus tard.
Elle était sur le ventre, les poignets attachés. Quelques secondes plus tard, elle entendait la clé tourner dans la serrure.
Belle était enfermée.
DIMANCHE MATIN
Des débuts peu prometteurs
Pas moyen d’y échapper, pensais-je en sortant les deux billets de leur enveloppe pour les regarder une dernière fois avant de les glisser dans mon sac en toile. Ils n’avaient pas l’air si dangereux que ça. D’ailleurs, pourquoi le seraient-ils ? Ce n’était pas vraiment de leur faute si l’on m’envoyait à Paris.
AXELLE ANDERSON
London St Pancras - Paris gare du Nord
Train 3309 Heure de départ 15 h 05
Voiture 12 Siège 35
Bon, il fallait se rendre à l’évidence, c’était bien mon nom qui était imprimé.
– Axelle, dépêche-toi, tu veux ? On va être en retard !
Et ça, c’était bien la voix de ma mère.
– Axelle ?
– J’arrive !
Je m’apprêtais à sortir de ma chambre, mais au dernier moment je fis demi-tour et me précipitai vers l’armoire en face de mon lit. Tant pis si maman n’était pas contente, je le prenais quand même ! Vu la situation, j’aurais besoin de toutes les bonnes ondes possibles. J’ouvris le tiroir du bas, attrapai mon pull porte-bonheur qui se trouvait tout au fond, et le fourrai dans mon sac.
– Ton père est déjà dans la voiture !
– J’arrive !
Je jetai un dernier regard sur ma chambre, déposai un baiser rapide sur la tête blanche et frisée de Halley, et dévalai les escaliers.
L’après-midi était ensoleillé, et un petit vent frais de printemps sifflait dans la gare de Saint-Pancras lorsque, trente minutes plus tard, papa, maman et moi attendions le départ de mon train.
– Axelle, tu as pris ton nouveau pull ?
– N’oublie pas de recharger ton téléphone.
– Tu étais vraiment obligée de prendre ce vieux sac en toile ? Je t’en ai acheté un nouveau exprès !
– +44, Axelle ! N’oublie pas de faire le +44 avant d’appeler un numéro anglais.
– Et pour l’amour du ciel, je t’en supplie, pense à te brosser les cheveux, Axelle. Tous les jours.
Non, je n’avais pas pris mon nouveau pull, mais mon vieux, celui qui me portait chance ; mais hors de question de l’avouer maintenant. Ils me prenaient encore pour une petite fille ou quoi ? Et puis, ce n’était pas la première fois que j’allais à Paris, je savais très bien comment faire pour téléphoner en Angleterre.
Je vous jure, les parents…
– Et souviens-toi, Axelle, dit ma mère, c’est ta semaine. Profites-en !
Bien sûr, pensai-je. Si c’était vraiment ma semaine, alors pourquoi on m’envoyait quelque part où je n’avais absolument aucune envie d’aller, pour faire quelque chose que je n’avais absolument pas envie de faire ?
– Si ça se trouve, tu aimeras tellement ça que tu ne reviendras jamais ! dit mon père.
C’est ça, papa, très drôle.
Les haut-parleurs diffusèrent le dernier appel pour mon train. J’embrassai une dernière fois mes parents, leur tournai le dos, franchis les portes automatiques, et pris place dans la file de sécurité. Quelques minutes plus tard et un étage au-dessus, sur le quai numéro 5, je montai dans mon train. Je pouvais encore voir mes parents, à côté du café Searcys qui longeait le quai. Ma mère marchait le long du train en scrutant chaque fenêtre. Elle m’aperçut juste au moment où le train s’ébranlait.
De la main, je leur fis un dernier au revoir tandis que mon train entamait son voyage de deux heures et demie pour Paris. Je continuai à agiter la main jusqu’à ce que mes parents ne soient plus qu’une toute petite tache de couleur sur le quai, et lorsque le train amorça son premier virage, ils disparurent de ma vue. Je m’installai confortablement dans mon fauteuil et étendis les jambes, en faisant attention à ne pas filer les bas de ma voisine d’en face.
Ce n’était pas la première fois que j’allais à Paris, j’y étais même allée plutôt souvent. Mais là, c’était la première fois que je m’y rendais seule, et, à l’inverse de toutes les filles de seize ans qui ne rêvent que de ça, moi, si on m’envoyait à Paris pour la Fashion Week, c’était pour me punir.
Reprenons depuis le début : ce que j’aime le plus au monde, ce sont les mystères. Découvrir le fin mot d’une histoire, percer un secret, résoudre une énigme, trouver la pièce manquante d’un puzzle ; voilà ce qui me fait vibrer. J’adore observer les gens, comparer leurs actes et leurs paroles, et je pourrais passer des jours à essayer de trouver « à qui profite le crime ». Ma mère dit toujours que je m’invente des petites enquêtes pour me faire plaisir ; mais autant dire que Lady Gaga chante pour passer le temps. Et ma mère a beau tout faire pour m’ôter cette idée du crâne, depuis toute petite je ne rêve que d’une chose : devenir détective privé.
– C’est de la faute de ta grand-mère, me dit-elle toujours. Dès que je tournais le dos, elle éteignait Dora l’exploratrice et te mettait un de ses DVD d’Agatha Christie. Du coup, au lieu de grandir avec Dora et Babouche, tu passais des heures en compagnie d’Hercule Poirot et de Miss Marple.
À chaque fois, je lui réponds :
– Et alors ? ça ne m’a pas fait de mal !
Ce qui a pour effet de lui faire lever les yeux au ciel.
Puis je poursuis :
– Et pourquoi je ne pourrais pas devenir détective privé, d’abord ?
– Axelle, les enquêtes, c’est pour les vieux messieurs en imper qui fouinent partout, aime-t-elle me rappeler, même si figure-toi que Burberry a sorti de ravissants petits trenchs cette saison. Mais bon, ça ne change rien. Axelle, c’est vraiment ce que tu veux faire ?
– Regarde Alice Roy ! Elle n’a rien d’un vieux monsieur en imper, que je sache !
– Exact. Mais ce n’est pas avec ses enquêtes qu’elle a pu s’offrir son cabriolet.
– Elle, peut-être pas, mais moi, je réussirai.
– C’est ça.
Quand on en arrive à ce stade de la conversation, en général il y a une petite pause, et maman embraye sur son idée fixe qui a le do