Grimax , livre ebook

Société des écrivains - Miruna Ursache

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74 pages

Français

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Extrait

Description

C'est dans un petit village situé sur les berges d'un lac profond, caché dans les montagnes, que vivent les Grimax : des créatures bien étranges, semblables aux nains, à la peau orange et aux cheveux ébouriffés entièrement rouges... à l'exception du jeune Olun, à la singulière crinière bleue. Frappé par une mystérieuse épidémie, le village va demander à ce garçon pas comme les autres de trouver un remède...

Sujets

Contes

Merveilleux

Aventure

Quête

Chasse au trésor

Fiction Jeunesse

Informations

Publié par	Société des écrivains
Date de parution	18 octobre 2013
Nombre de lectures	0
EAN13	9782342013696
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Grimax
Miruna Ursache
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Grimax

Chapitre 1. Un Grimax pas tout à fait comme les autres

Les Grimax vivaient dans un petit village situé sur les berges d’un lac profond, caché dans les montagnes. C’étaient des créatures bien étranges, semblables aux nains, à la peau orange et aux cheveux ébouriffés entièrement rouges.
Dans une maison jaune juste au bord du lac habitait la famille de Grimax la plus aisée du village. On racontait que leur aisance avait pour origine un trésor fabuleux découvert par un ancêtre et comptant diamants, rubis et toutes sortes de pierres précieuses contenues dans un coffre en bois enterré derrière la maison. Cela faisait bien longtemps que l’ancêtre s’était éteint mais il aurait laissé le trésor en héritage à ses enfants dont la modération faisait qu’une grande partie du trésor se trouvait encore aujourd’hui dans la maison, dissimulée dans un endroit secret que seul le plus âgé des membres de la famille connaissait. C’était la grand-mère, une vieille aux cheveux blancs et au visage ridé, qui en détenait à présent le secret… Aucune autre grand-mère dans le village n’était aussi joyeuse et sage. Tout le monde la connaissait et venait la voir que ce soit pour un remède à base de plantes ou simplement pour échanger quelques mots gentils. Elle avait en effet une parole aimable pour chacun.
Les autres membres de la famille de la maison jaune étaient la mère, le père et… Olun, un petit garçon très différent des autres car il était né avec des cheveux d’un bleu intense, du jamais vu chez les Grimax. De peur que les autres enfants ne se moquent de son étrange apparence, sa grand-mère l’avait tout de suite pris sous son aile. Ainsi, Olun grandit auprès de sa grand-mère, loin des rires des autres enfants qui jouaient et s’amusaient ensemble. Ayant appris très jeune à lire, Olun dévorait des livres entiers comme d’autres avalent des bonbons. À sept ans, il connaissait déjà beaucoup de choses et préférait la compagnie des adultes à celle des enfants de son âge.
À vrai dire, Olun rêvait de trouver la cachette du trésor. Depuis le jour où il avait entendu évoquer ce trésor caché, il pensait jour et nuit à ces pierres merveilleuses et au coffre en bois qu’il imaginait énorme, entouré de lourdes chaînes verrouillées par un cadenas en argent. Olun n’avait cessé d’essayer d’en savoir plus. L’enfant ne se contentait pas de demander adroitement quelques détails, il recherchait aussi des indices, avançait des suppositions, élaborait des hypothèses mais en vain. Il avait exploré la maison dans ses moindres recoins et posé des centaines de questions à sa grand-mère mais la vieille se contentait toujours de hocher doucement la tête avec un sourire mystérieux et parlait d’autre chose.
Un beau jour pourtant, la vie d’Olun bascula. Comme chaque matin, sa grand-mère entra dans sa chambre pour le réveiller et lui apporter son petit déjeuner : du lait frais de chèvre, du pain encore chaud et des framboises.
— Olun, chuchota-t-elle en caressant doucement le front du garçon, il est temps de se réveiller, mon chéri. Cela fait déjà bien une heure que le soleil chauffe le bout de ton petit nez.
Le garçon bougea doucement sa tête bleue, ouvrit un œil et regarda sa grand-mère d’un air à moitié endormi. Puis il bâilla longuement et s’étira comme un chat tout le long du lit.
— Bonjour mamie ! Comme j’ai faim ! s’exclama Olun en fixant la jatte de lait avec des yeux gourmands.
Se levant, il s’empara du plateau et commença à manger comme un jeune loup affamé.
— Olun, je dois te dire un secret. Je veux que tu m’écoutes attentivement et surtout, je veux que tu ne dises rien à personne !
— Je te le promets, murmura le petit, ému par tant de solennité. Je ne dirai rien à personne, c’est promis !
— Finis d’abord ton petit-déjeuner, puis lave-toi et habille-toi. Je t’attendrai dans le jardin.
— D’accord, j’arrive !
Dix minutes plus tard, un petit Grimax tout propre et frétillant d’impatience sortit de la maison pour se diriger en sautillant vers le banc où la grand-mère l’attendait en tricotant. Olun s’assit, se trémoussa, toussota, et attendit que sa grand-mère prenne la parole.
— Toi qui essaies depuis si longtemps de savoir où est caché le trésor de notre famille, eh bien je vais te le dire.
Les yeux d’Olun s’agrandirent comme des soucoupes. Il n’arrivait pas à croire qu’il allait enfin apprendre ce secret si bien gardé. Sa grand-mère continua d’un ton tranquille :
— Le trésor a été découvert alors que l’on creusait un puits. Tu sais, mon arrière-arrière-grand-père était un Grimax fort et très sage, admiré et respecté par tous les autres Grimax du village. Il avait décidé de creuser un puits ici même, là où se trouve notre jardin. À l’époque, ce n’était qu’un croisement de sentiers. Beaucoup de Grimax passaient par là et mon arrière-arrière-grand-père voulait qu’ils profitent tous de l’eau fraîche du puits sans avoir à voyager plus loin comme ils le faisaient alors pour ramener de l’eau au village. Un jour donc, il s’est mis à creuser. Le soir du troisième jour, sa houe a rebondi avec un bruit sec dans un morceau de bois. Le morceau de bois était en fait un coffre solide qu’il a dégagé avec soin, nettoyé et porté dans la maison. Le coffre était entouré de lourdes chaînes verrouillées par un cadenas en argent.
Les yeux d’Olun s’agrandirent encore plus.
— Après un travail minutieux, il a fini par réussir à enlever les chaînes et nettoyer le coffre. Il brillait au milieu de la maison dans l’attente d’être ouvert. Quand mon arrière-arrière-grand-père l’a ouvert, une vague de lumière multicolore a inondé la chambre et des centaines de pierres brillantes se sont répandues sur le plancher. Des diamants, des rubis, des saphirs, des émeraudes, toutes se mélangeaient en un arc-en-ciel étincelant qui transformait la nuit en jour et se déversait en torrents de lumière par les fenêtres. Mon aïeul s’est empressé de ramasser les pierres et de les remettre dans le coffre, qu’il a ensuite verrouillé et caché dans un vieux bahut. Mais quelqu’un l’avait vu faire…
La grand-mère s’interrompit soudainement car les parents d’Olun qui s’apprêtaient à partir venaient de sortir de la maison et se dirigeaient vers la porte du jardin.
— Nous partons, sois bien sage Olun ! Écoute ta grand-mère !
— Oui maman, on se raconte des histoires !
La grand-mère sourit avec indulgence en caressant les cheveux bleus d’Olun.
— C’est vrai, on se raconte des histoires. Bonne journée, mes chéris !
— Ça y est, ils sont partis ! s’exclama Olun. Allez, mamie, continue !
— D’accord, mon chéri, on en était où ?
— Quelqu’un a vu le trésor, chuchota Olun avec émotion.
— C’est bien ça. Caché dans l’obscurité, quelqu’un était resté à observer le vieil homme alors qu’il découvrait le trésor, ramassait les pierres et cachait ensuite le coffre. C’était un Luric, une effrayante créature des ténèbres qui habite les Profondeurs de la terre, dans des grottes formées par les eaux souterraines et des catacombes creusées par des peuples anciens. Cette nuit-là, le Luric a surgi brusquement derrière le vieux Grimax et l’a attrapé par le bras en sifflant : « C’est notre trésor et je viens le récupérer ! ». Mais mon arrière-arrière-grand-père ne s’est pas laissé faire. Il a secoué la tête avec acharnement et libérant son bras, il a lancé un défi au Luric, le provoquant en duel : « Si tu veux le trésor, tu vas devoir te battre ! » Le Luric et le Grimax ont alors commencé à se battre, un combat qui dura quatre nuits et jours entiers car ils étaient tous deux aussi forts et déterminés l’un que l’autre. Au bout des quatre jours, ils durent quand même s’arrêter pour se reposer. Le Luric a lancé au Grimax « Je ne sais pas si je pourrai un jour te battre ! Je n’ai jamais rencontré un Grimax aussi fort que toi ! Mais il est hors de question que je reparte sans le trésor ». Comme je te le disais, mon arrière-arrière-grand-père était un Grimax très sage. Il a proposé un pacte : le Luric emmènerait le trésor avec lui dans les Profondeurs, à la condition que les Lurics envoient une pierre précieuse aux Grimax chaque fois qu’ils en auraient besoin. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le Luric a laissé au Grimax quelques pierres avant de retourner avec le coffre dans le monde des Profondeurs. Depuis lors, la promesse a été respectée. À chaque fois que les Grimax ont eu un vrai besoin d’aide, mon arrière-arrière-grand-père, puis mon arrière-grand-père, puis son fils et enfin mon père n’avaient qu’à jeter une noix attachée à une petite corde dans un canal étroit parallèle au puits. Le lendemain, au lever du soleil, ils venaient récupérer la noix à l’intérieur de laquelle ils trouvaient une pierre précieuse, dont la valeur permettait aux Grimax de se tirer des ennuis d’argent pour plus d’une année.
Olun écoutait de toutes ses oreilles, collé à sa grand-mère. Il lui avait pris la main et la serrait fort, tout ému qu’il était par l’histoire du trésor.
— Mais alors… Le trésor n’est pas caché dans la maison ! J’ai perdu tant de temps à le chercher, se lamenta Olun.
Mais sa déception ne dura qu’une seconde.
— Ça ne fait rien, l’histoire que tu viens de me raconter est encore plus belle, mamie ! Mais pourquoi tu me confies tous ces secrets ? demanda l’enfant émerveillé.
La grand-mère soupira et le regarda droit dans les yeux.
— Olun, toi, tu es un petit Grimax très intelligent et courageux. Tu ressembles vraiment à mon a