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Description

Sonnés par l'attaque des Svart Ridder, les passagers du Moëbius doivent fuir le sanctuaire sur lequel ils fondaient leurs espoirs d'avenir. Sous la gouverne d'un nouveau commandant, l'équipage se retrouve divisé alors qu'un petit groupe de dissidents refuse de céder le pouvoir à un imposteur. Une rébellion se prépare et Élias, le fils du défunt Amiral, compte bien rétablir l'ordre au sein du vaisseau.
De leur côté, Saya et Izaé luttent pour leur vie. Emprisonnées et traitées comme de la vulgaire marchandise, elles sont en route vers un futur incertain quand leur navette est attaquée par de mystérieux ravisseurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 octobre 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782897627935
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

2 . e x o d e s
ÉLODIe TIReL
Éditrice :Joëlle Sévigny Conception de la couverture et infographie :MarieÈve Boisvert, Éd. Michel Quintin
La publication de cet ouvrage a été réalisée grâce au soutien financier du Conseil des arts du Canada et de la SODEC.
De plus, les Éditions Michel Quintin reconnaissent l’appui financier du gouvernement du Canada.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre, par procédé mécanique ou électronique, y compris la microreproduction, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
ISBN 9782897626570 (papier) ISBN 9782897627935 (PDF) ISBN 9782897627942 (ePub)
© 2022, Éditions Michel Quintin inc.
Éditions Michel Quintin Montréal (Québec) Canada editionsmichelquintin.ca info@editionsmichelquintin.ca
Sollys, octobre 6342.
Un violent mal de crâne réveilla Izaé.Nauséeuse, elle changea de position et sa main entra en contact avec quelque chose de froid. De froid et de dur. Un message d’alerte percuta son cerveau comme une décharge électrique. Elle ouvrit les yeux d’un coup. Et son pouls s’accéléra. Tout était sombre ; seules quelques veilleuses lointaines lui permettaient de discerner les formes et les ombres autour d’elle. La première chose qu’elle distingua fut les épais barreaux de métal qui l’entouraient. Un mot lui vint immédiatement à l’esprit. Prison. Elle était en prison ! Courbaturée et l’épaule gauche endolorie, elle se redressa en grimaçant. Des étoiles dan-saient devant ses yeux. Maladroitement, elle
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palpa son poignet gauche et se rappela que son digibracelet avait disparu dans l’accident. Impossible de savoir depuis quand elle se trou-vait là. Ni de prévenir qui que ce soit… Elle tenta de s’asseoir et son équilibre vacilla brusquement. Elle se raccrocha aux barreaux comme si elle allait tomber. Alors elle vit ce qui se trouvait au-delà des barreaux et, cette fois, ce fut son esprit qui vacilla. Elle n’était pas dans une prison, mais dans une… cage ! Une cage suspendue au plafond comme des dizaines d’autres autour d’elle. La salle devait être immense car, malgré les petites lumières au plafond, elle n’en distinguait pas les limites ni le fond. Si certaines de ces cages étaient vides, celles qu’Izaé voyait étaient occupées. Enfermés comme des animaux, d’autres prisonniers se trouvaient dans la même situation qu’elle. Cer-tains dormaient, recroquevillés sur eux-mêmes, d’autres, assis, se balançaient en marmonnant, certains se cognaient convulsivement le crâne contre les barreaux tandis qu’un autre dont les jambes maigrichonnes pendaient au-dessus du vide semblait la regarder tristement. Izaé ne pouvait voir ses traits, mais devina qu’il ne devait pas la distinguer suffisamment pour la reconnaître, sinon il l’aurait interpellée.
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Des dizaines de questions affluèrent à son esprit. Qui étaient tous ces gens ? Pourquoi étaient-ils là ? Et surtout, qui les avait enfermés et depuis combien de temps ? Et elle, pourquoi se trouvait-elle là ? Elle ferma les yeux et réfléchit aux derniers événements dont elle avait le souvenir. La trahison d’Iryss, sa jumelle, qui s’était alliée auxSvart Ridder. Le pacte de paix que ce peuple guerrier avait conclu avec Atréus et qui n’avait pas tenu une journée ! L’attaque de leur vaisseau, leMoëbius, leur retour en urgence, l’explosion de leurs navettes, leur éjection dans les airs, son parachute déchiré et la chute, brutale et douloureuse. Son bon-heur de retrouver ses cousins Saya et Takéo en vie. Mais les autres ? Élias, son autre cousin, Sylas et Aryelle, leurs amis pilotes ? Apparem-ment, ils étaient partis vers leur vaisseau, pour aider l’équipage à repousser l’ennemi. Izaé avait voulu les rejoindre mais elle était arrivée trop tard. LeMoëbiusavait décollé sous ses yeux. Ils étaient partis ! La laissant seule, surla rive. Avec lesSvart Ridder. Les hommes de Jonas, leur chef, l’avaient alors capturée, enchaînée, bâillonnée avant de lui couvrir la tête d’un sac épais. Un coup
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brutal à la tempe lui avait fait perdre connais-sance. Après, elle ne se souvenait de rien. En toute logique, elle devait se trouver dans leur forteresse. La jeune fille songea à sa sœur et se demanda où elle se trouvait en ce moment. Iryss savait-elle seulement que sa jumelle était retenue prisonnière dans cet endroit affreux ? Si oui, tenterait-elle d’utiliser son statut privilé-gié d’ambassadrice pour la faire libérer ? En aurait-elle seulement envie ? Leur relation s’était tellement détériorée qu’elle venait à en douter. Par ailleurs, Iryss était-elle encore en position de négocier quoi que ce soit ? Le cœur d’Izaé se comprima douloureu-sement. Puis elle pensa à Saya et Takéo, qu’elle avait laissés dans leur cachette sous le grand pin. Son jeune cousin était gravement blessé à la jambe. Sans soins adaptés, sa plaie s’infecte-rait. Fièvre, douleur, septicémie, gangrène.Son calvaire serait interminable. Et la pauvre Saya, impuissante et seule, ne pourrait rien faire pour calmer la souffrance de son frère. Izaé eut envie de pleurer. Si seulement elle était restée avec eux au lieu de courir vers le Moëbius! Elle s’était littéralement jetée dans la gueule du loup.
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Elle ignorait ce qui s’était passé. Pourquoi leur vaisseau était-il parti, les abandonnant à leur triste sort ? Le capitaine Kolter les avait-il véritablement trahis en assassinant Atréus ? Même s’il avait tiré sur Amalia, Izaé ne l’ima-ginait pas tirer sur l’Amiral de sang-froid. Il n’était pas impossible que le chef desSvartRidderait menti, après tout. Peut-être lui avait-il tué le vieil homme tout en rejetant la faute sur un autre. Pourtant, Izaé devinait que ce n’était pas le genre de Jonas. Un guerrier tel que lui ne se chercherait pas d’excuses ni de bouc émissaire, il assumerait ses actes et les revendiquerait haut et fort. Mais peut-être se trompait-elle. Au fond d’elle, la jeune fille n’était plus sûre de rien. Elle était perdue. — Izaé… es-tu là ? chuchota une voix. Surprise, Izaé changea de position et sa cage tangua dangereusement. Elle attendit d’être parfaitement stabilisée pour laisser ses yeux sonder la pénombre. — Ici ! reprit la voix. Sur sa gauche, dans une autre cage, uneprisonnière agitait le bras. — Saya ! s’écria Izaé à mi-voix, tiraillée entre la joie et le désespoir. Mais… qu’est-ce que tu fais là ?
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— Les soldats ont fini par nous trouver, Takéo et moi. Ils étaient nombreux. On n’a rien pu faire. Ils nous ont ligotés et cagoulés. J’ai senti une piqûre dans mon cou. Après,je ne me souviens de rien. Je crois qu’ils nous ont drogués. — Ton frère est ici ? Quelques secondes de silence s’écoulèrent. — Je ne sais pas. J’ai essayé de l’appeler tout à l’heure mais soit il est encore inconscient, soit il n’est pas là. — Sa jambe était dans un sale état. Ils l’ont peut-être amené à l’infirmerie pour le soigner. — Tu crois vraiment que des gens qui nous enferment dans des cages minuscules suspen-dues au-dessus du vide se soucient de notre santé ? Non. En effet. Mais alors, qu’avaient-ils fait de Takéo ? Izaé sentit sa gorge se serrer. Quel sort leur réservaient lesSvart Ridder? Si c’était la mort, alors qu’elle soit la plus rapide et la plus indo-lore possible. — Tu crois qu’Élias et les autres vont venir nous chercher ? demanda Saya. Izaé ne trouva pas la force de répondre. Personne ne viendrait les délivrer. Personne ne pourrait les retrouver ici. D’abord parce que leur vaisseau avait décollé et qu’il avait sans
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doute déjà franchi une bonne distance, ensuite parce que même si Élias était encore en vie, ce qui était loin d’être avéré, comment pourrait-il savoir qu’elles étaient retenues prisonnières ? Et à supposer qu’elles soient bien dans la forte-resse desSvart Ridder, comment y entrer ? Sans parler de les libérer. Même avec l’aide d’Iryss, ce serait compliqué, voire impossible. — Aucune idée… répondit-elle finalement. Inutile de lui dire que leMoëbiusétait parti sans elles. Qu’Atréus était mort. Autant que Saya garde un soupçon d’espoir. Même ténu, il l’aiderait à tenir. Quelque part, un bruit métallique retentit violemment, les faisant sursauter. — C’était quoi ? lâcha Saya, la voix remplie d’effroi. Une lumière aveuglante inonda la salle, les forçant à fermer leurs yeux éblouis. Des bruits de chaînes, des grincements de treuil emplirent leurs oreilles. Puis les cages se mirent à frémir, à osciller. Izaé rouvrit les yeux pour regarder ce qui se passait. Dans d’épouvantables grincements métal-liques, les cages descendaient. Toutes les cages. Elle osa un regard à travers les barreaux. Vers le bas.
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Un gémissement de peur jaillit d’entre ses lèvres. De l’eau ! Les spots éclairaient un immense bassin. L’eau noire et huileuse scintillait sous les projecteurs. — Qu’est-ce qui se passe ? paniqua Saya. Izaé avait trop peur pour répondre. Lorsque la cage toucha la surface sombre et que l’eau l’envahit, une sorte de clameur sourde monta dans la salle. « Les autres prison-niers ! comprit Izaé. Eux savent ce qui va nous arriver. Quel supplice nous attend. » L’eau glacée lui parvenait déjà à la taille. Et elle montait, montait encore. Poitrine, épaules, cou. La tête contre le plafond de la cage, Izaé réa-lisa qu’elle allait mourir noyée. Qu’ils allaient tous mourir noyés. Elle aspira goulûment une énorme bouffée d’air, se préparant au pire. Mais d’un coup le treuil s’arrêta. Les grince-ments cessèrent. Le silence revint, glacial, pro-fond. Puis une voix forte résonna dans la salle. Vask ! Drikke ! Kvikk ! Sous les regards incrédules des cousines, les autres captifs se mirent à boire, à se frotter la peau, à se laver frénétiquement, et à boire, encore et encore. Depuis combien de temps n’avaient-ils pas bu pour se risquer à avaler cette eau immonde ?! Kvikk !
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