Drôle de nuit pour Miti
38 pages
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Drôle de nuit pour Miti , livre ebook

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Description

Zut de zut ! Domitille, alias Miti, n’a pas reçu l’ordinateur tant convoité à son anniversaire. Elle s’est plutôt vu offrir une courtepointe. Inutile de dire que cette vieille chose rapiécée n’emballe guère la fêtée. À quoi pourrait bien lui servir une couverture en guenilles ? se dit-elle. Insultés par les remarques désobligeantes de Miti, les carreaux de tissu de la courtepointe manifestent leur mécontement et lui donnent du fil à retordre. Incapable de racheter sa bévue, Miti voit les carreaux fuir vers le pays des vieux vêtements. Comptant tout de même sur l’appui de l’un d’eux – le fidèle morceau d’ourson en peluche –, Miti brave l’interdit et part à la reconquête de ces étoffes au riche passé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 avril 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782764424407
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0274€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Données de catalogage avant publication (Canada)
Renaud, Bernadette Drôle de nuit pour Miti (Bilbo jeunesse; 127)
9782764424407
I. Titre. II. Collection.
PS8585.E63D76 2004
jC843’.54
C2003-941970-3
PS9585.E63D76 2004


Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Le manuscrit original, sous le titre La révolte de la courtepointe , s’est mérité la Mention d’excellence de l’ACELF , en 1978.
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone: (514) 499-3000, télécopieur: (514) 499-3010
Dépôt légal: 1 er trimestre 2004 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
Révision linguistique: Monique Thouin Mise en pages: André Vallée
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2004 Éditions Québec Amérique inc. www.quebec-amerique.com
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 De la même auteure
À belle-maman Rosanne et à toutes les femmes, mères et grands-mères qui ont créé de magnifiques courtepointes avec tant d’habileté, de patience et d’amour.
1
Miti est si déçue que le bout de ses deux tresses rousses a failli retrousser. «C’est un cadeau, ça ? » se dit-elle, affreusement déçue. C’est pourtant bel et bien ce qui est écrit sur la carte d’anniversaire. «À notre chère petite-fille Domitille, de grand-maman et grand-papa. » Pfft !
En apercevant le format de la boîte, elle avait tout de suite pensé à un ordinateur. « Comme ceux de l’école ? Pour moi toute seule ? Que je pourrais utiliser quand je voudrais au lieu de me contenter d’une heure par semaine avec ma classe ? » Pour se convaincre de sa chance, elle avait voulu soulever le fameux paquet. Zut ! le cadeau était léger, bien trop léger pour que ce soit un ordinateur.
« Mais alors, qu’est-ce que ça peut bien être?» s’était-elle demandé, tout de même certaine que ce serait super comme chacun des cadeaux de ses grands-parents. Impatiente mais prudente, elle n’avait pas osé secouer la boîte : ce cadeau était peut-être fragile, qui sait ? Avec des rires d’excitation, elle avait arraché les rubans et déchiré le beau papier de couleur avant d’ouvrir enfin la boîte mystérieuse.
Sous le papier de soie, ses mains avaient palpé quelque chose de doux et de moelleux. «Du tissu? avait-elle constaté, intriguée. Des vêtements ? » Elle avait alors sorti une longue et large pièce d’étoffe doublée qu’une bourre épaisse au centre rendait moelleuse.
— Attends, avait proposé grand-papa avec son sourire taquin. Je vais t’aider.
Sous les regards curieux de la famille, ils avaient déplié ensemble la longue étoffe. En fait, cela ressemblait à une couverture rembourrée. Le dessus était confectionné avec de nombreux morceaux aux formes disparates et de toutes les couleurs ; le dessous était d’un beige uni.
— Oh ! c’est magnifique ! s’était exclamée maman.
— Quel merveilleux cadeau! s’était écrié papa.
Miti, les larmes aux yeux, n’en revenait pas. Même si les tissus étaient propres et bien repassés, on voyait qu’ils n’étaient pas neufs. Bref, c’était une couverture usagée. Un cadeau usagé et tout rapiécé !
En entendant les réflexions d’admiration de ses parents, la fillette n’avait pas voulu montrer sa déception. Comment ses grands-parents, qu’elle aimait tant, avaient-ils pu lui faire un cadeau aussi…. aussi… Désemparée, elle avait relevé la couverture devant son visage aux joues piquetées de taches de rousseur, feignant de l’observer attentivement. En fait, elle camouflait de son mieux la déception qui emplissait ses yeux bleus.
Elle ne comprenait rien. Ses grands-parents étaient comme un grand frère et une grande sœur pour elle. Ils devinaient toujours ce qu’elle voulait et leurs cadeaux étaient fantastiques. C’était même sa grand-mère qui avait proposé son nom, Domitille, qui était le nom de l’aïeule tant aimée de sa grand-mère.
— Aucune de mes amies ne s’appelle comme ça ! lui avait déjà reproché Miti.
— Je le sais! avait répondu sa grand-mère. Et c’est exactement pour cela que j’ai suggéré ce prénom à tes parents. Il fallait qu’il soit beau et unique comme toi. Après tout, il n’y a pas d’autres filles aussi fines que toi, aussi gentilles, aussi…
Devant tous ces compliments, comment ne pas aimer son prénom ? D’autant plus que, la plupart du temps, on l’appelait Miti. De toute façon, Miti ou Domitille, en ce moment, la fillette n’en avait rien à faire. Elle n’arrivait pas à croire qu’elle avait reçu une couverture usagée et rapiécée comme cadeau d’anniversaire !
Ce soir-là, après que sa grand-mère soit venue la border, Miti s’était enfin retrouvée toute seule dans sa chambre. Maintenant, personne ne la voyait. Maintenant, elle ne risquait plus de faire de peine à qui que ce soit. Elle pouvait enfin laisser monter toute la colère qu’elle refoulait depuis tout à l’heure. Il n’était pas question de supporter cet horrible cadeau usagé une seconde de plus. D’un geste brusque, elle le jeta en bas du lit.
— Tu n’es qu’une couverture de guenilles ! Je te déteste !
2
Domitille dort mal. Même si elle a replacé sa douillette habituelle sur son lit, elle est agitée. Elle tourne d’un côté puis de l’autre, remonte la douillette, la repousse. Quelque chose la dérange. Quelqu’un a parlé ? À moitié endormie, Miti cligne des yeux, puis retombe dans un sommeil troublé.
Dans la chambre obscure, une voix ronchonne :
— Vous avez entendu? Vous avez tous entendu ?
La fillette est dérangée dans son sommeil et se tourne dans son lit en entrouvrant les yeux. Les voix se taisent aussitôt. Elle tend l’oreille… Rien. «J’ai rêvé!» se dit-elle en bâillant, recalant sa tête dans l’oreiller moelleux. Elle n’a pas sitôt fermé les yeux qu’une autre voix s’élève :
— Ce n’est pas si grave.
Miti se dresse toute droite dans son lit.
— Qui est là ?
Effrayée, elle allume sa lampe de chevet et parcourt sa chambre du regard. Tout semble normal. Elle bâille et se recouche, refermant les yeux.
Quelques murmures se font entendre.
— On ne va pas en faire un drame.
— Un drame? Certainement que je vais en faire un drame! s’écrie la voix éraillée et grincheuse du début.
La fillette se réveille tout à fait. Elle va ouvrir la porte de sa chambre et tend l’oreille. Du salon, lui parviennent les voix familières; les adultes jouent aux cartes et s’amusent. Sans doute ont-ils poussé des exclamations joyeuses et c’est ce qui aura réveillé Miti. La porte refermée, la fillette grimpe sur son lit. Au lieu de se recoucher, elle se penche brusquement et, malgré une crainte diffuse, elle regarde sous le lit avec soin. Rien, il n’y a rien. Sur le plancher, il n’y a que la courtepointe rejetée au pied du lit.
Miti scrute sa chambre silencieuse. Soudain, elle se précipite à sa garde-robe et en ouvre la porte toute grande. Elle fouille à gauche, à droite, pousse ses souliers, écarte les cintres. Ensuite, juchée sur une chaise, elle promène un regard nerveux et méfiant sur la haute tablette. Rien. Elle ne trouve rien qui aurait pu émettre des sons ressemblant à une voix.
Après ses vaines recherches, Miti retourne se coucher, se promettant de ne plus se laisser déranger par son imagination jusqu’au lendemain matin. La lampe sitôt éteinte, elle s’abrie d’un mouvement rageur et ferme les yeux.
Elle allait s’endormir pour de bon quand la même voix s’écrie avec colère :
— Alors, vous acceptez ça? Vous ne dites rien? Il y a des limites à se laisser insulter ! <

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