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pages
Français
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2013
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2013
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Publié par
Date de parution
26 avril 2013
Nombre de lectures
0
EAN13
9782764423820
Langue
Français
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Date de parution
26 avril 2013
Nombre de lectures
0
EAN13
9782764423820
Langue
Français
Collection dirigée par Anne-Marie Villeneuve
De la même auteure chez Québec Amérique
Jeunesse
Chanson pour Frédéric, coll. Titan, 1996.
• Prix Livromanie de Communication-Jeunesse 1997-1998
Les Fausses notes, coll. Titan+, 1999.
Les Naufrages d’Isabelle, coll. Titan, 2002.
• Première position Palmarès Communication-Jeunesse 2002-2003
SÉRIE CLARA
Envers et contre tous, coll. Titan, 2004.
En plein cœur, coll. Titan, 2005.
• Troisième position Palmarès Communication-Jeunesse 2006-2007
Sur les pas de Julie, coll. Titan, 2006.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Boulet, Tania
Sur la pointe des pieds
(Titan ; 73)
Suite de: Sur les pas de Julie.
9782764423820
I. Titre. II. Collection: Titan jeunesse ; 73.
PS8553.O844S97 2007 jC843’.54 C2007-941207-6 PS9553.O844S97 2007
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone: 514 499-3000, télécopieur: 514 499-3010
Dépôt légal: 3 e trimestre 2007
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Révision linguistique: Diane Martin et Annie Pronovost
Mise en pages: Andréa Joseph [PageXpress]
Conception graphique: Célia Provencher-Galarneau
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.
© 2007 Éditions Québec Amérique inc. www.quebec-amerique.com
Imprimé au Canada
Sommaire
De la même auteure chez Québec Amérique Page de titre Page de Copyright Dedicace Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Chapitre 6 Chapitre 7 Chapitre 8 Chapitre 9 Chapitre 10 Chapitre 11 Chapitre 12 Chapitre 13 Chapitre 14 Chapitre 15 Chapitre 16 Chapitre 17 Chapitre 18 Épilogue SUR LA POINTE DES PIEDS
Pour Anne, évidemment.
Chapitre 1
En mars dernier, aux auditions, je suis entrée à l’Académie K-Danse en tremblant de tous mes membres, avec la peur au ventre et la sensation paralysante de me jeter dans l’inconnu. Maintenant, presque un mois après le début des cours, je m’y sens chez moi. Autant qu’à l’appartement que je partage avec Clara.
Je ne dis pas que tout s’est passé comme sur des roulettes. Le début de ma première année scolaire à l’extérieur de mon village n’a pas été facile tout le temps. Quitter la maison, quitter ma Côte-Nord natale a été à la fois exaltant et… terrifiant. On a beau dire qu’on a hâte de s’éloigner de ses parents, de trouver sa liberté, cette fameuse liberté, parfois, elle pèse lourd sur des épaules d’étudiante. Moi qui ne connaissais pas grand-chose à la cuisine ni au lavage, il a fallu que j’apprenne. D’autant plus que Clara, avec son caractère impulsif, est incapable de suivre une recette. Après quelques soupers immangeables, nous avons convenu que je m’occuperais des repas. En échange, elle fait le ménage le samedi. J’adore cuisiner, je déteste le ménage, alors tout le monde est content. Pendant qu’elle passe l’aspirateur, j’en profite pour étudier, chose que je ne fais pas assez la semaine, pas par manque de motivation, mais parce qu’après une journée à danser, j’ai plus envie de retrouver mon lit que mes livres.
C’est vrai que depuis quelques jours, je suis quand même moins fatiguée. Je commence à me faire à mon nouveau régime de vie. Je sors du lit moins courbaturée qu’aux premiers jours, j’ai arrêté de me découvrir de nouveaux muscles… et j’ai faim, mais pas tout le temps. Je n’oublierai jamais la façon qu’avait Clara de me regarder, au souper, pendant la première semaine. Elle avait l’air de se demander comment j’allais réussir à payer mon épicerie si je continuais à manger comme ça…
Une autre chose que j’ai trouvé un peu difficile en début d’année, ç’a été de savoir que Philippe habitait à quelques coins de rue de chez moi. Le simple fait de l’imaginer tout près me rend mal à l’aise. Chaque fois que je sors de mon immeuble, je pense à lui. Si je le croisais dans la rue, qu’est-ce que je lui dirais? Ça n’est jamais arrivé, mais ce n’est pas impossible.
Il y a des jours où je m’ennuie un peu de lui. En plus, Clara n’arrête pas de me dire qu’on pourrait inviter Pascal et Philippe à souper, ou aller voir un film, ou un spectacle, ou… Elle a du mal à se rentrer dans la tête que Philippe et moi, c’est mort et enterré. Je la comprends, je n’ai pas encore réussi à l’accepter complètement moi-même. Peut- être plus par orgueil qu’autre chose. C’est dur d’admettre que le gars qui disait qu’il ne s’en remettrait jamais quand on l’a laissé semble parfaitement heureux sans nous. D’un autre côté, je peux dire que je suis moi aussi parfaitement heureuse sans lui. J’ai la danse, et ça me suffit.
Pour l’instant, en tout cas.
En ce samedi matin pluvieux, avec un vent d’automne qui donne envie de flâner dans son lit, je reste pétrifiée en sortant de ma chambre. Pascal est dans la cuisine, debout près de l’évier, à boire un verre de jus d’orange. Il est huit heures, il a un début de barbe, il porte ses vêtements d’hier… Pas besoin d’être détective pour conclure qu’il a passé la nuit ici.
Je sais, ça n’a rien de surprenant, je sais, ça fait longtemps que Clara et lui couchent ensemble, mais de le trouver là, si tôt, et pas rasé, ça me fait drôle. Comme si je venais de vieillir d’un coup. Comme si je venais de me rendre compte que je ne suis plus une ado, que je suis une adulte, avec son propre appartement, sa vie d’adulte, ses amours d’adulte… Enfin, inexistants, pour l’instant, les amours, mais ça viendra bien. Et puis, Pascal pas rasé, c’est quand même un spectacle qu’il n’est pas donné à tout le monde de voir. Avec ses cheveux longs, ça lui donne un air un peu rebelle qui lui va plutôt bien. Décidément, je comprends Clara. S’il était mon genre, je pourrais facilement tomber amoureuse de lui.
Heureusement pour tout le monde, il n’est pas mon genre.
Je serre ma robe de chambre autour de moi et me dirige vers le réfrigérateur pour me servir un jus d’orange, moi aussi.
— Salut, Pascal. Tu es debout de bonne heure, ce matin.
— Pas plus que les autres matins. Et pas tellement plus que toi.
— J’ai plein de choses à faire, aujourd’hui. J’ai deux examens cette semaine, et je n’ai jamais été très bonne dans les études, alors…
Je m’assois à la table avec mon verre, soupire.
— Je comprends que c’est important de connaître l’histoire de la danse et l’anatomie, mais ça ne rend pas les cours plus faciles.
— Désolé, je ne peux vraiment pas t’aider là-dedans.
— Non, et Clara non plus. Je dois me débrouiller toute seule, comme une grande. Toi, les études, ça va toujours bien?
— Oui, je n’ai pas à me plaindre.
Il est modeste. Je sais par Clara qu’il est l’un des meilleurs de son programme, sinon le meilleur.
— Et la vie en appartement, c’est toujours aussi génial ?
— Oui.
Il me jette un regard en coin et ajoute :
— Tu sais, si tu veux des nouvelles de Philippe, tu n’as qu’à le demander. Pas besoin de prendre trente-six détours.
Je reste bouche bée pendant une fraction de seconde. Je ne pensais pas du tout à Philippe.
— Ça n’a rien à voir. Je voulais seulement faire la conversation. Mais puisque tu en parles, comment va Philippe ?
— Très bien. Tu savais qu’il veut devenir psychologue ?
— Évidemment. Avec Clara, je suis au courant de tout ce qui se passe par chez vous.
Nous échangeons un sourire, puis il poursuit :
— Tu ne devrais pas éviter Philippe comme ça. Même si vous ne sortez plus ensemble, vous pourriez quand même rester amis.
— Je ne l’évite pas. Je n’ai pas de raison d’aller chez vous, et lui n’a pas à venir ici, c’est tout. Ce n’est pas comme si je changeais de côté de rue chaque fois que je le vois, on ne se croise jamais. Je n’appelle pas ça éviter quelqu’un, moi.
— Je te trouve bien sur la défensive, tout à coup.
Je hausse les épaules sans répondre.
— Julie, tu ne changes peut-être pas de côté de rue, comme tu dis, mais Clara t’a proposé plusieurs fois qu’on fasse quelque chose, tous les quatre, et tu refuses toujours. Ça aussi, c’e