Au Pays de Virelangue
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Au Pays de Virelangue , livre ebook

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Description

Deux enfants arrivent dans le pays imaginaire de Virelangue. Après la découverte d'une cité insolite, ils vont devoir faire face à des gens inquiétants, au langage curieux, pétris de méchanceté. Aidés dans leur aventure par des amis de rencontre, ils feront la connaissance de Micheline et sa machine à manger les mots moches et méchants.


Malgré toutes les recherches effectuées, dans de vieux grimoires, par Maitre Pierre Kiroul et la tendresse de Dame Tartine, une question reste en suspend:


"Comment vont-ils retrouver le chemin de la maison?"

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782368327920
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Au Pays de Virelangue

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu'ils produisent à la demande et pour le compte d'un auteur ou d'un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.

Joëlle VERNEDE-JAMBOU
 
 
 
 
Au Pays de Virelangue

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
 
 
A mes petits-enfants, Gorän et Daphné et à ma nièce Maïlys pour le plaisir que m’apportent leurs retrouvailles au moment des vacances.

1.
Dans la machine à mâcher, Micheline met les mots moches et méchants. Elle s’active de l’aube à la nuit, souffle, s’essouffle, tempête, rouspète, mais travaille. Elle travaille sans s’arrêter, elle ne va même pas dîner, car les mots arrivent par tombereaux entiers.
Elle sait que si les mots se sauvent comme les feuilles emportées par le vent, ils vont recouvrir tout le pays et bientôt plus personne ne se comprendra. L’ombre noire des mots moches et méchants va tout envelopper d’une cape lourde et sombre et peu à peu les fleurs, les oiseaux et les enfants vont dépérir. Alors Micheline travaille, travaille encore.
Il n’y a que la nuit quand tout le monde s’est endormi au fond de son lit que Micheline et la machine peuvent enfin souffler et se reposer.
Puis vint ce jour terrible où la machine prit froid. Elle s’échauffa, toussa, couina, éructa et s’éteignit dans un long gémissement.
Micheline courait dans tous les sens, tournait ses boutons, lui parlait doucement, caressait son gros ventre rempli de mots moches et méchants, mais rien n’y faisait. La machine avait rendu l’âme.
C’était peut-être une indigestion ?
Dans un dernier renvoi, de sa bouche béante les mots moches et méchants s’échappèrent et aidés par le vent s’envolèrent dans le ciel de Virelangue.
2.
Les deux enfants s’amusaient à cache-cache dans le petit bois derrière la palissade, quand soudain un étrange nuage noir chargé d’orage éteignit la lumière du soleil.
— Viens vite Daphné, on va se cacher dans le creux de cet arbre.
Le jeune garçon se précipite vers cet abri protecteur entrainant son amie avec lui. Son petit air futé, ses cheveux blonds coupés courts coiffés en « piques », ses yeux d’agates vertes, contrastent avec la chevelure longue, sombre et ondulée, les grands yeux noirs de jais et le petit nez en trompette de sa cousine Daphné.
Gorän, c’est son prénom, a toujours quelques tours dans son sac. Plein de malice et de tendresse, il ne fait jamais de mal.
Daphné, joueuse et coquine, ne le quitte pas d’une semelle. Continuellement dans de grands conciliabules, ils refont le monde, ces discussions vont bon train tout au long des interminables journées de vacances. Ils ne s’ennuient et ne se séparent jamais.
Bien à l’abri dans le creux de l’arbre, ils attendent que l’orage passe. Le temps ne semble pas s’écouler. La pluie fine et paresseuse se transforme peu à peu en averse et il n’est plus question de sortir de ce nid providentiel.
— Ouf ! Je commence à avoir des épines aux fesses, il en a pour longtemps cet orage ? s’écrie Gorän.
— Peut être que ça va durer toute la nuit, mamée va nous chercher et on va se faire gronder, répond son amie
— Mais non, t’inquiète. Et si on regardait ce qu’il y a au fond, t’es ok ?
— Oui mais j’ai un petit peu peur.
— Tu risques rien avec moi, allez viens.
A quatre pattes, ils avancent dans la cavité, qui se prolonge dans un rocher. Il fait humide, même un peu froid, Daphné suit son compagnon, elle ne veut pas passer pour une froussarde. Le passage est étroit mais pas très long. Ils ont vite fait de faire le tour du renfoncement. Dehors, l’orage éclate comme un feu d’artifice le soir du 14 juillet. Eclairs, tonnerre se succèdent dans un rythme effréné et la pluie s’agite et tombe à grosses gouttes en faisant plier bien bas la tête des fleurs égarées dans la prairie.
Les deux enfants se serrent l’un contre l’autre. Devant cette guerre de la terre et du ciel, il n’y a plus ni de courage, ni de courageux.
— On aurait dû rentrer, gémit Daphné.
Ils se renfoncent au creux du tronc et vaincus, s’endorment.

3.
Le gazouillis des oiseaux perchés dans l’arbre, le vent léger dans les branches et la caresse discrète d’un rayon de soleil sur la joue, les réveillent.
— Youpi ! L’orage est passé on va pouvoir retourner à la maison ! Daphné est déjà sur ses pieds alors que Gorän, encore endormi, s’étire.
Ils pointent le bout de leur nez hors de la protection naturelle du résineux.
— On dirait que c’est pas chez nous, murmure Gorän.
— Mais si quand même on est pas sorti de l’arbre. C’est peut-être le soleil qui fait ça, vois comme il est bizarre, lui répond sa compagne.
— Non, je te dis que je me reconnais plus, regarde là-bas, il n’y a plus la palissade blanche. Et le soleil, il n’est pas jaune, il est un petit peu noir.
Ils se précipitent sur le chemin espérant apercevoir la maison de leurs grands-parents aux jolis volets verts.
Mais rien, plus rien, le vide.
Statufiés devant ce paysage inconnu, ils regardent bouche bée. De tous côtés, des arbres aux troncs violets, aux feuilles jaunes, de l’herbe bleue, de la terre noire, seules les fleurs sont multicolores, mais leurs formes bizarres telles des masques de clowns en colères donnent la chair de poule aux deux petits amis.
— Rat vit riz, Rat mit patte à ras, Rat mit patte à riz, Riz cuit patte à rat, dit la femme à la silhouette d’asperge.
— Chat vit rat, rat tenta chat, chat mit patte à rat, rat brûla patte à chat, répond l’homme aux cheveux coiffé en râteau et au nez en patate. Tout à leur conversation, ils dépassent les enfants sans les voir. Les gamins époustouflés ne comprennent plus rien.
Daphné pleure doucement, Gorän perplexe, beaucoup moins sûr de lui, ne sait plus quoi faire.
— On ne peut pas rester là, il faut essayer de retrouver le chemin qui nous ramènera chez nous. Allez viens, on va les suivre, il doit bien y avoir un village où on demandera notre route.
— Oui tu as raison. Daphné répond en s’essuyant le nez avec sa manche.
Discrètement, sans faire craquer les brindilles sous leurs pieds, ils avancent derrière les deux étranges personnages. Lui, chemine d’un pas sûr, faisant claquer sur ses bottes la longue blouse blanche qu’il porte par-dessus ses vêtements, à la main une canne de bois tordu d’un violet tendre. Elle, enroulée dans une cape bariolée descendant de la tête jusqu’aux pieds, une grande écharpe blanche embobinée plusieurs fois autour du cou, trottine à ses côtés. Elle a beau être plus grande que son compagnon, ses jambes plus vieilles manquent de souplesse. Des bribes de conversation s’envolent dans la brise et viennent chatouiller les oreilles des enfants.
— Chat vit rôt, rôt tenta chat, chat mit patte à rôt, rôt brûla patte à chat, chat quitta rôt, explique la femme.
— Rat vit rôt, rôt tenta rat, rat mit patte à rôt, rôt brula patte à rat, rat secoua patte et quitta rôt. L’homme répond avec beaucoup de sérieux.
— Tout pareil, tout pareil, renchérit la dame.
Eberlués les enfants se regardent en silence, l’envie de rire pétille dans leurs yeux.
— Ils sont fous ces deux-là, dit Daphné
...

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