Yessi, le petit garçon au destin pas comme les autres... , livre ebook

Edilivre - Dja-Tsingue Nzigou

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144 pages

Français

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A propos
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Extrait

Description

Yessi, c'est le conte sous les formes poétiques et enchanteresses que l'on connaît de l'Afrique.
Yessi, petit garçon spécial qui a reçu un don venant des profondeurs de la forêt. Un don qui se transmet de générations en générations.
Avec son grand-père, initié aux arts et connaissances traditionnelles, Yessi va tour à tour aller à la rencontre d'êtres aussi surnaturels que fantastiques. Il va découvrir des trésors cachés depuis longtemps aux Hommes.
Yessi, c'est le petit garçon qui grandit, mais pas comme tous les enfants de son âge...

Sujets

Juvenile Nonfiction

Jeunesse

Informations

Publié par	Edilivre
Date de parution	12 mars 2019
Nombre de lectures	0
EAN13	9782414036301
Langue	Français
Poids de l'ouvrage	1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue Président Wilson – 93210 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-03628-8

© Edilivre, 2019
Chapitre 1 Le Gorille qui parlait aux Hommes
01 La rencontre
« Quelque part, dans une forêt africaine… »
Yessi est un petit garçon de dix ans. Son fruit préféré, la mangue. Son plat favori, les feuilles de manioc cuisinées à la manière de sa maman : bien assaisonnées, accompagnées de tubercules de manioc.
Yessi est orphelin de père. Un jour dans la forêt, au cours d’une partie de chasse, son père fit une malheureuse rencontre : un éléphant a foncé sur lui et l’a soulevé avec ses défenses.
Mais Yessi n’est pas malheureux, au contraire. Sa vie au village est remplie de moments instructifs et intéressants. Il aime écouter les histoires que lui racontent son grand-père ou les autres vieux du village, le soir au coin du feu. Il aime grimper aux arbres, et aller plonger dans la rivière. L’autre jour, il est resté si longtemps dehors que Hitu, sa mère a dû aller le chercher dans la nuit. Notre ami s’était endormi en plein champ, dans la cabane qu’il s’était construite. Yessi a un don pour la chasse. Il l’a hérité de son grand-père et de son père.
Ce matin, Yessi s’est levé aux aurores. Il a posé des pièges dans la forêt et veut aller les relever.
Hitu qui est debout depuis bien longtemps lui a déjà mis à manger dans sa besace. Il aura de quoi tenir jusqu’au lendemain. Elle sait que parfois, quand il s’enfonce dans la forêt, il peut revenir un ou deux jours plus tard.
Hitu s’en est fait une raison. Elle sait qu’il fera attention et ne prendra pas de risque inutile.
La première fois qu’il est resté dehors, c’est lorsqu’il suivait la piste d’une antilope. Il n’avait alors que huit ans. Ce jour-là, Yessi s’était arrêté à un point d’eau. Le soleil n’était pas encore au zénith et il avait soif. Il n’avait pas peur des animaux sauvages. Il faut dire que son grand-père lui avait appris les secrets de la chasse. Secrets qui sont d’ailleurs strictement réservés aux hommes. Aussi, il ne craignait pas de rencontrer des éléphants, des serpents, ou encore des buffles.
D’ailleurs, le buffle représente le totem de sa famille. Son grand-père le lui a dit :
« – Mon ami, tu peux manger de la viande de tous les animaux que tu veux. Mais, pas de celle du buffle. Il protège notre clan depuis des décennies. Et, n’aie pas peur de lui quand tu le rencontreras, il te reconnaîtra. »
C’est ainsi que, la première fois qu’il rencontra SON buffle, ce fut une expérience formidable. Mais, ça, c’est une autre histoire.
Revenons à la première nuit hors de la maison…
* * *
Ce jour-là donc, Yessi est au point d’eau et des animaux se rafraîchissent également autour de lui.
Soudain, il sent dans l’air un vent particulier. Les animaux, se sont arrêtés de boire et de patauger dans l’eau. Yessi que très peu de choses étonnent a levé la tête et, en face de lui, de l’autre côté de la rivière se dresse un magnifique gorille au dos argenté. Il semble ne pas marcher sur l’herbe, mais plutôt la survoler. Il a une prestance que, même le lion lui aurait enviée.
Le gorille qui a constaté la présence de Yessi, se met à le défier du regard. Puis, comme pour montrer sa supériorité, il se dresse sur ses pattes avant, bombe le torse et frappe à grands coups de poings fermés sur sa poitrine. Yessi comprend qu’il cherche à l’impressionner. Cependant, l’intrépide garçon ressent autre chose que de l’intimidation : il est étonné et émerveillé. C’est la première fois qu’il rencontre un gorille de cette stature et il commence à grandir en lui la volonté d’approcher le primate.
Aussitôt, il court sur le bord de la rivière. Il a décidé d’aller voir de plus près ce primate qui le fascine. Le gorille quant à lui ne s’attendait pas à cette réaction. Il commence à montrer des crocs et s’apprête à sauter sur ce petit bout d’homme qui a l’air de vouloir le défier.
Yessi arrivé presqu’à sa hauteur, s’arrête. Les autres animaux, tous spectateurs, attendent impatiemment la suite. Le gorille furieux commençait à avancer. Mais il s’arrête net, lui aussi. Il ne comprend pas ce que lui veut cet enfant qui maintenant s’est mis à ramper dans l’herbe, dans sa direction.
Yessi estime qu’il est assez prêt du gorille et, le regardant bien droit dans les yeux, lui montre humblement la paume de sa main. Signe pour lui qu’il ne cherche pas à l’affronter. L’autre, étonné le regarde de toute sa hauteur. Il y a comme une force qui l’empêche de toucher à l’enfant.
Dédaignant alors ce minuscule garçon, il lui tourne le dos et marche en direction de la forêt. A cet instant, notre petit humain se rend compte que le gorille boitille. Il a comme qui dirait un problème pour s’appuyer sur sa patte droite. De plus en plus intrigué, il se met à le suivre. Le gorille sent bien sa présence derrière lui.
Arrivée dans une clairière, il se retourne et Yessi comprend qu’il doit s’arrêter. En effet, le primate est arrivé dans sa tribu et, il faut savoir que les gorilles ne laissent pas des étrangers s’approcher de leur famille. Yessi alors comprend qu’il a en face de lui le mâle dominant de la famille gorille. Il se met à lui parler dans sa langue maternelle :
« Ho, Grand Esprit de la forêt ! Je suis très heureux de te rencontrer aujourd’hui. Mon grand-père te connait. Il m’a si souvent parlé de toi que j’ai l’impression que tu fais partie de ma vie depuis bien longtemps. Et pour te prouver que je ne mens pas, regarde la tache brune dans mon dos. C’est un héritage familial et je suis le seul de la nouvelle génération à l’avoir. »
Il faut dire qu’un des secrets que Yessi a appris des enseignements de son grand-père, est le langage des animaux. À sa naissance, l’aïeul en voyant la tache sur le dos de l’enfant avait compris qu’il était le suivant sur la longue lignée des héritiers du patrimoine familial. Lui aussi avait la même tache. Et son arrière-grand-père avant lui, l’avait également eue. C’était un honneur de la porter et celui qui était choisi avait alors toute une vie pour se mettre au service des siens. Il pouvait en l’occurrence parler aux animaux, mais aussi et surtout trouver des solutions à différents problèmes dans la tribu. C’est d’ailleurs ce qui arriva, cette fois où un serpent avait mordu le pied de la tante de Yessi, alors qu’elle était dans les champs. C’était Yessi qui l’avait soignée. Il était allé à la recherche du reptile pour lui arracher le remède. Car, en voyant la morsure, Yessi avait compris que ce serpent en réalité n’en n’était pas un. En tout cas, pas un de ceux qui sont naturellement issus de la terre.
Ce dernier au début du discours de Yessi est d’abord surpris de comprendre ce que le petit garçon lui dit. Il constate la tâche et alors, surprise ! Il ouvre la gueule pour lui répondre :
« C’est donc toi Yessi, le fils et petit-fils de la tribu qui a été choisi parmi les héritiers. Je te salue bien haut et suis honoré de te rencontrer également ».
Yessi pour cette fois fut pris d’étonnement. Il ne pensait pas être aussi rapidement accepté par le gorille :
« – Je ne veux pas te déranger, mais je me suis aperçu que tu avais des difficultés pour marcher. Que t’est-il arrivé ?
– Je ne sais pas, je me suis réveillé il y a trois jours avec ce mal et depuis, je ressens de plus en plus de difficultés pour avancer. Ce matin, je n’ai pas compris pourquoi, mais il fallait que je me rende au point d’eau, alors que je souffrais énormément. Et quand tu m’as suivi, j’ai su que c’est parce qu’il fallait que l’on se rencontre .
– Tu dis que c’est en te réveillant un matin que tu t’es senti mal ? Comment cela se peut-il ?
– Je te répète que je n’en sais rien ! (Le gorille commençait à perdre patience).
– Si tu me laisses regarder, peut-être que je pourrais t’aider. »
A ces mots, le gorille montre des crocs menaçants.
« – Ne t’avise pas de me toucher ! Je te briserai et te déchiquetterai en un rien de temps. Un gorille de ma tribu a essayé et il en a perdu la vie. »
Yessi était là, tout penaud, se demandant comment faire pour aider ce gorille têtu sans que celui-ci ne lui fasse du mal. Il n’aimait pas voir souffrir des êtres, fût-ce-t-il un animal bête et grossier.
« – Je ne te ferai aucun mal. Je connais des remèdes que m’a enseignés mon grand-père.
– J’ai déjà dit NON ! Bien ! Sur ce, je te conseille de ne pas me suivre. Rentre chez toi et ne reviens plus par ici. »
A ces mots, le gorille pousse un grognement qui fait s’envoler les oiseaux alentour. Derrière lui, une femelle gorille s’était approchée. Elle regarda longuement Yessi puis s’en alla comme elle était venue. Celui-ci prudemment commença à reculer. Quoique téméraire, il n’oserait pas défier un mâle sur son territoire. Mais, il se promit qu’il ferait tout pour percer le mystère du pied endolori du gorille au dos argenté. Ce gorille qui l’intriguait au point de le fasciner, lui donnait à davantage envie de le soigner malgré son tempérament grincheux.
02 Maman Gorille
Ce jour-là donc, Yessi en retournant à la rivière oublia complètement la belle antilope qu’il avait en idée de chasser. Il ne cessait de penser au pied du gorille et au regard de la femelle sur lui.
Une fois parvenu au niveau de ses pièges, un peu plus loin de la rivière, il commença à ranger un à un les animaux qui s’étaient laissés prendre et les entassa dans sa gibecière. Puis, il s’assit en se demandant comment il parviendrait à percer le mystère du gorille sans que celui-ci ne mette ses menaces à exécution.
Il en était là de ses réflexions, quand soudain, il entendit un chant très doux. Ce chant était un curieux mélange de mélancolie, de tristesse, mais également d’espoir. Yessi se mit debout, regarda en direction du chant. Autour de lui les feuilles d