Titée
302 pages
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Titée , livre ebook

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Description

Lorsque Irvin Hooker est dépêché sur une base martienne pour résoudre un assassinat, il ne soupçonne pas l'influence maléfique et insidieuse prête à frapper dans tout le système solaire. La succession implacable des catastrophes atteint son paroxysme quand la Terre est le théâtre d'un conflit apocalyptique. Des conclusions étranges émergent alors dans une enquête où les vérités semblent pouvoir basculer à tout moment.
Une odyssée intersidérale palpitante avec des missions dans l'ambiance glacée de Pluton, au sein d'une base lunaire au milieu des immensités stériles ou dans les nuits perfides de Mars.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 août 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414103942
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-10392-8

© Edilivre, 2018
Prologue
Les décennies qui précédèrent l’an 2180 virent une accélération de la conquête du système solaire. S’établirent une station lunaire, quelques stations martiennes et autres vaisseaux en orbite autour de Jupiter et de Saturne. La tâche avait été fastidieuse mais les temps étaient héroïques. Un nouvel Âge d’Or semblait enfin se dessiner, avec toutes ses promesses de bonheur et d’aventures. Les nouveaux explorateurs donnaient libre cours à leurs projets dans un sentiment vertigineux de perspectives infinies. Sur la Lune, la présence permanente s’élevait à environ huit cents colons. On en comptait plus de mille sept cents sur Mars, où trois infrastructures gigantesques se dressaient dans leur beauté inédite et majestueuse : un laboratoire américain s’était construit à partir des années 2100, arborant de fascinants dômes transparents et lumineux. Un consortium sino-russe réussit une autre prouesse logistico-architecturale. Puis vers 2130 les européens s’implantèrent à leur tour, ajoutant une touche élégante à la beauté mystérieuse d’une vaste plaine de silence.
Mais sur Mars les activités étaient davantage vouées au service des intérêts nationaux ou des grands pôles stratégiques terriens. Le grand public suivait avec passion tout ce que distillaient médias et presse scientifique. Dans des milieux plus fermés la question portait sur la station la plus susceptible d’abriter un hypothétique secret. Une autre rumeur concernait la présence d’une neuvième planète, autre que Pluton devenue la poubelle radioactive des Nouvelles Colonies. Certaines sciences étaient supposées connaître des avancées décisives sur des satellites naturels lointains.
Pour revenir aux médias et afin d’évoquer brièvement l’ambiance générale sur Titée, la Terre ainsi désignée par les Nouveaux Colons, on s’interrogeait par exemple sur l’absence d’un éminent scientifique au sein d’un programme officiel de recherche. On détaillait des fonds privés alloués à une station martienne. Le ravitaillement par une grande chaîne de distribution, qui devenait premier livreur interplanétaire faisait la une. On y évoquait les tensions inhérentes à la volonté de la concurrence d’obtenir sa part d’un marché lucratif, dans cette dimension économique et industrielle encore balbutiante.
En réalité, cette situation nouvelle et donc très confuse n’avait préoccupé que ceux qui avaient quelque chose à y gagner ou à y perdre, en tout cas jusqu’en 2179 et 2180. En témoignaient ces anecdotes relayées par la presse et autour de ces sujets on put lire cet article emblématique concernant le grand Roderick Flynn. Le célébrissime milliardaire, héritier des industries du même nom, fut soudainement ruiné sur un enchaînement d’événements liés au nouvel ordre économique mondial, résultant lui-même des aléas de la conquête extraterrestre.
Mais cette inquiétude des esprits mercantiles ou le sentiment désagréable d’inconfort de ceux qui voyaient le monde changer trop vite n’étaient rien en comparaison de l’influence occulte qui allait sévir au fil des mois, avant l’échéance funeste de 2180, quand l’angoisse se mua en terreur et en désespoir.
Un premier drame vint troubler la quiétude martienne un jour de l’an 2179. Les grands dômes de la station américaine laissaient voir le ciel immense et étalaient une lumière diffuse sur les étendues désertes. Des tourbillons de poussière lancèrent leurs volutes inquiètes aux étoiles, comme un prélude à ce qui allait se jouer quelque part dans l’une des vastes structures hémisphériques.

Entrevue avec
Monsieur Richard Dylan Watts
Président des États-Unis d’Amérique et
Président Directeur Général de la
Société des Laboratoires Martiens
Los Angeles, 28 décembre 2179.
Face à moi, le Président Watts était assis à un grand bureau, dans une atmosphère feutrée et très solennelle, entouré de hauts dignitaires de l’Armée.
J’entendis un ton grave :
– Monsieur Irvin Hooker, nous avons décidé, les Généraux William Johnson, Robert Montgomery ici présents et moi-même de vous convier à cette réunion très restreinte afin de vous exposer une situation éminemment inquiétante et dangereuse qui pourrait entacher l’image jusque-là irréprochable d’une de nos dernières grandes réalisations. J’ai le regret de vous apprendre qu’un décès vient de frapper la station martienne que je dirige, dans des circonstances qui laissent penser qu’il pourrait s’agir d’un assassinat. Un ingénieur et directeur de recherche nommé Gordon Lee a été retrouvé suicidé d’une balle dans la tête. Ce dernier, avant de mourir, a expliqué dans une note que le geste fatal qu’il allait commettre lui permettait d’échapper à une mort atroce lorsqu’il a compris qu’il s’était lui-même infligé, mais à cause selon lui de la négligence d’un tiers ou d’un acte malveillant, une dose massive de rayons X qu’il utilisait journellement dans le cadre de son travail de recherche. Il semblerait donc qu’une main criminelle ait saboté le matériel de manière perverse et astucieuse mais également certains appareils de mesure pour que monsieur Lee, ainsi qu’il l’a consigné dans son ultime rapport, ne s’en avise que lorsqu’il a éprouvé les premiers malaises devenus après quelques minutes insupportables. Se sachant condamné, il a préféré mettre fin rapidement à ses souffrances. La situation paraît naturellement très embrouillée au sein de son laboratoire et la base toute entière est empreinte de tristesse et d’incompréhension. Sur place, afin de préserver la sérénité, Lee s’est suicidé pour cause de dépression. Il a été demandé aux témoins, dont vous aurez la liste, de garder le secret le plus absolu concernant le sabotage éventuel et la note retrouvée près du corps. Ce « suicide » ne sera jamais porté à la connaissance du public, la proche famille a reçu des instructions dans ce sens. Des médecins légistes font les examens d’usage mais j’ai jugé plus sage de mander une personne de confiance. Je n’aime pas les conclusions hâtives et je vous avoue avoir pensé que les écrits de monsieur Lee pouvaient être ceux d’une personne ayant perdu au moins en partie ses facultés mentales, comme en témoignerait sa façon d’avoir gribouillé ses derniers mots. Voilà la situation telle qu’elle nous a été communiquée. Si vous acceptez la mission que j’aimerais vous confier, je voulais que vous sussiez le défi qu’elle semble représenter. Vous sentez-vous prêt à rejoindre Mars ? Encore merci pour Julia, monsieur Hooker. Elle vous sera éternellement reconnaissante. Et pour Albert aussi.
Le Président venait de faire allusion à sa nièce et à son frère, le père de Julia. En arpentant les jolies avenues bordées de palmiers, je me remémorai la tentative d’enlèvement sur Julia, alors âgée de 9 ou 10 ans, en mai 2172. Cet attentat projeté contre l’enfant était arrivé aux oreilles des services de renseignement et les abords de l’école qu’elle fréquentait avaient été discrètement bouclés in extremis, puisque les auteurs étaient supposés se trouver eux-mêmes à l’affût, guettant leur proie. L’équipe de police locale à laquelle j’appartenais eut l’heureuse idée d’intercepter une camionnette des cuisines de l’établissement. Le véhicule s’était déjà facilement glissé à l’extérieur, à une encablure de l’autoroute toute proche où tout espoir disparaissait et on y trouva la fillette, ligotée et bâillonnée. Je me rappelai aussi la joie du père, quelques instants plus tard, venant nous remercier de tout son cœur, serrant les mains et étreignant avec effusion.
À cette époque, Richard Dylan n’était que sénateur de l’Arkansas et inconnu du grand public. Mais Albert était bien connu des habitants de Los Angeles et des environs puisqu’il était, et est toujours, le très respecté maire de la ville.
J’avais décidé de passer cette fin d’après-midi très ensoleillée au premier fast-food pour y avaler quelques cheeseburgers, tout en méditant sur la suite à donner. Comme souvent avant un choix qui va bouleverser radicalement une vie assez routinière, je revivais les épisodes les plus marquants de ma carrière, dont celui à l’occasion duquel Albert allait encore entendre parler de sa police dans la mise en échec d’un projet de cyberattaque d’ampleur nationale. Je résume les faits : nous enquêtions conjointement avec la police d’État et le FBI sur des vols de matériels informatiques se répétant un peu partout aux États-Unis, avec d’étonnantes similitudes dans le modus operandi. Ce qui semblait de prime abord une simple affaire de vol, en dépit de son caractère organisé et très diffus, c’était avéré une logistique d’une envergure exceptionnelle en vue de lancer une cyberattaque contre les administrations, les grandes entreprises et capable de paralyser le pays tout entier. Toute la lumière n’a pas été faite sur les véritables commanditaires mais l’origine semblait toute politique et certains agents œuvrant pour la Corée du Nord, et d’autres, furent mis sous les verrous ou expulsés du territoire national à cette occasion. L’arrestation du tueur en série Dimitri Toss, que les médias surnommaient l’Ogre de Long Beach, avait également fait les gros titres. Une fois de plus, le porte-parole de la police s’était empressé d’annoncer ce nouveau succès et Albert exprima toute sa satisfaction devant les caméras de télévision.
À travers toutes ces réflexions, je tentais de m’expliquer les vraies raisons du Président, mais peut-être aussi celles de son entourage, de me solliciter dans cette affaire. Me basant sur les souvenirs que je viens d’évoquer, j’interprétai ce choix comme un témoignage de grande confiance à mon égard. Mais le Président Watts avait été très lapida

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