Si l Antiquité m était contée
53 pages
Français

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Si l'Antiquité m'était contée , livre ebook

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Description

A travers six récits relatant les faits les plus marquants de la mythologie gréco-romaine, découvrez les histoires fascinantes de Dédale, de Jason et de la célèbre Toison d'Or, des douze travaux d'Hercule... Plongez au coeur de six univers magiques pour une véritable leçon de vie. Saviez-vous que c'est la désobéissance qui a conduit Icare à la mort ? Imaginiez-vous que Médée qui a aidé Jason par amour a connu la trahison pour récompense ? Une façon de donner envie de connaître l'Antiquité en la rendant accessible à travers quelques grands thèmes de la mythologie.Une série d'aventures racontées de manière ludique pour découvrir le monde merveilleux de l'Antiquité !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 novembre 2011
Nombre de lectures 2
EAN13 9782917642597
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire

Table des matières
Sommaire
Si l’antiquité m’était contée
Dédale et Icare
Jason et la Toison d’or
Les douze Travaux d’Hercule
Persée et les Gorgones
Thésée et le Minotaure
Ulysse et le cheval de Troie
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Si l’antiquité m’était contée
Gwenaëlle Le Brun
Illustrations Héléna Nondier
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Dédale et Icare


I l y a bien longtemps de cela, a l’Époque de la Grèce Antique, vivait dans la cite d’Athènes le plus grand architecte de tous les temps. Il s’appelait Dédale.
Non seulement il concevait des plans d’une incroyable ingéniosité, mais il était habile de ses mains comme personne. Quand on le voyait travailler, on avait l’impression que ses mains ne faisaient qu’un avec la matière. Ses élèves en restaient bouche bée et le regardaient sans en perdre une miette. Maître Dédale façonnait sous leurs yeux ébahis aussi bien des pièces de bois que de pierre ou de métal.

Ainsi les Athéniens avaient-ils le bonheur de voir chaque jour sortir de terre de nouvelles merveilles : des statues plus gracieuses les unes que les autres, des colonnes richement sculptées, des temples majestueux ou encore de somptueux palais.
Certains même ne pouvaient s’empêcher de voir dans tant de beauté une intervention divine ! Hé oui ! Dédale était un véritable génie !

Parmi ses élèves, son neveu Talus se montrait particuliè- rement doué même s’il n’avait que douze ans. Élevé seul par sa mère, le garçon souffrait de ne pas porter, comme ses camarades, le nom noble et prestigieux d’un père qu’il n’avait jamais connu.
C’est à cette époque que Talus se jura que ce nom qui lui causait aujourd’hui tant de honte, ferait demain la fierté de son pays. Il décida pour cela de travailler de manière acharnée et de suivre les traces de son oncle Dédale.

Il mit une telle ardeur qu’au moment de cette histoire, l’apprenti modèle comptait déjà plusieurs inventions à son actif.
Effectivement, c’est Talus qui créa le tour de potier, afin de modeler ses pièces d’argile avec plus de facilité. C’est lui aussi qui découvrit le principe de la scie, en observant une grosse arête de poisson toute dentelée.
Enfin, en joignant bout à bout deux baguettes de bois, il inventa, ce que nous appelons aujourd’hui, le compas.

Un matin, en visitant un de ses nombreux chantiers, Dédale surprit une conversation entre deux ouvriers.
Les paroles qu’il entendit allaient changer le cours de sa vie. Le premier montrait au second une œuvre magnifique que l’architecte venait tout juste d’achever. Il affirmait, plein de conviction, que seul Dédale était capable de créer de tels trésors. Ce qui amena le second à lui rétorquer :
- Pour le moment, oui, mon ami ! Mais, attends quelques années ! Tu verras, pas besoin de faire de paris, le jeune Talus, à l’allure où il va, le surpassera largement !
Dédale ne supporta pas cet échange. Il foudroya l’ouvrier trop bavard du regard, et ses mains se mirent à trembler de rage ! Ce qu’il venait d’entendre lui était tout bonnement insoutenable ! C’était lui, Dédale, le plus grand architecte de tous les temps et il n’accepterait jamais qu’on lui fasse de l’ombre et encore moins que ce soit son gringalet de neveu, ce fils de personne ! À compter de ce jour, Dédale se mit à harceler son élève sans raison, à le réprimander pour un oui ou pour un non, du matin jusqu’au soir, et ce chaque jour qui se levait !

Talus souffrait de se voir soudain si injustement traité par cet homme qu’il admirait tant.
Le plus affreux, c’est qu’il ne comprenait pas la raison de cette colère, n’ayant a priori rien fait qui puisse fâcher le grand homme.
Aussi, quand Dédale lui proposa de visiter le chantier du château d’Athènes, il s’empressa d’accepter, soulagé d’avoir, pensait-il, regagné l’estime de son maître !
En chemin, ils discutèrent d’un ton badin de tout et de rien. Ils gravirent ensemble les marches menant aux remparts et s’y arrêtèrent pour admirer le coucher du soleil.
C’est alors que Dédale invita son neveu à se pencher et, au moment où Talus, confiant, se penchait pour admirer la vue, il le poussa de toutes ses forces, le précipitant du haut des remparts ! Talus poussa un cri puis … disparut, happé par le vide !

Dédale, qui était devenu un meurtrier, se rua au pied du château, afin de s’assurer que Talus était bien mort. Quelle ne fut pas sa surprise quand il s’aperçut que le corps s’était littéralement volatilisé : aucune trace du jeune homme !
C’était incompréhensible ! Comment Talus avait-il pu sortir indemne d’une chute pareille ? C’était impossible !
Dédale avait, dans sa vie, résolu bien des mystères mais celui-ci lui posait une véritable énigme.
Ce qu’il ignorait, c’est qu’Athéna, la fille du grand Zeus, était tombée sous le charme du jeune Talus. Et, à l’instant même où son protégé allait s’écraser sur le sol, la déesse l’avait métamorphosé en un ravissant petit oiseau, le sauvant ainsi d’une mort certaine.

Ce soir-là, Dédale jouait vraiment de malchance : un témoin avait assisté à la scène du crime. Un témoin qui n’hésita pas à le dénoncer dès le lendemain.
Sachant qu’il n’échapperait pas à un sévère châtiment, le grand architecte s’enfuit sans attendre de Grèce, prenant avec lui son fils Icare. Ils embarquèrent immédiatement pour la Crète, l’île du célèbre roi Minos.
Dédale avait été bien inspiré quant à la destination de sa fuite, car le roi de Crète recherchait justement un architecte capable de construire un abri où personne ne saurait se retrouver et qui lui permettrait de dissimuler aux yeux du monde son fils, le monstre Minotaure.

Dédale conçut un extraordinaire labyrinthe, aux couloirs si tortueux et si enchevêtrés que quiconque parvenant à pénétrer dans le lieu n’avait aucune chance d’en ressortir vivant, mais, était destiné à errer pour le restant de ses jours avec pour unique perspective d’être dévoré par le Minotaure ou encore de mourir de faim et d’épuisement !

Son œuvre achevée, Dédale demanda en guise de récompense de regagner, avec son fils, sa Grèce natale. Il pensait que son crime avait depuis le temps été effacé de toutes les mémoires.
Quand il fit part au cruel et tyrannique Minos de son envie, celui-ci refusa tout net de le laisser partir.
Dédale et Icare, surveillés de près par les gardes du roi, tentèrent bien de s’échapper par la mer, mais aucun marin n’accepta de les embarquer, par peur sans doute de représailles . Le père et le fils dépérirent bientôt de chagrin. Ils venaient chaque jour s’asseoir sur la même plage. Ils observaient alors, désespérés, le bleu infini du ciel et le bleu infini de la mer qui se confondaient en une barrière infranchissable. Ils restaient là, assis des heures entières, à fixer la ligne d’horizon, celle au-delà de laquelle se trouvait leur pays qui leur manquait tant.
Les jours passaient sans apaiser leur peine. Un matin, ils finirent pourtant par sortir de leur torpeur.
Ils prirent alors conscience qu’ils n’étaient pas seuls sur cette plage. Tout autour d’eux volaient et virevoltaient des dizaines, peut-être même des centaines d’oiseaux !

Dédale se surprit d’abord à envier leur liberté. Puis, en bon architecte qu’il était, il se mit à étudier les volatiles de plus près. Chaque jour, il affinait ses observations. Lui vint bientôt une idée d’une incroyable audace : puisqu’il lui fallait oublier toute possibilité de fuite par terre ou par mer, il s’échapperait par le ciel ! Oui ! Il allait fabriquer des ailes !
Dédale informa son fils de son projet et tous deux se mirent rapidement à l’ouvrage. Ils récoltèrent toutes les plumes qu’ils trouvèrent sur la plage et dans les environs. Ils les assemblèrent dans le plus grand secret, à l’aide de fils de lin.
Quand les deux paires d’ailes furent prêtes, Dédale et Icare se les fixèrent aux épaules avec de la cire d’abeille. Puis, ils prirent leur envol, parcoururent ainsi quelques mètres et posèrent à nouveau le pied sur la plage, forts satisfaits de leur tentative.
Tout excités par le succès de leur entreprise, ils décidèrent de ne pas différer leur départ, ne serait-ce que d’un jour. Dès le lendemain, ils se rendirent sur la plage. Cependant, avant de décoller, le père fit à son fils quelques recommandations :
- Icare, écoute bien ce que ton vieux père va te raconter. Quand nous volerons dans les cieux, ne t’aventure pas trop bas, car l’humidité alourdirait tes ailes. Mais ne t’élève pas trop haut non plus, car, dans ce cas, c’est le soleil qui brûlerait les fils de lin et ferait fondre la cire qui maintient tes ailes.
Icare promit à son père de suivre ses conseils et, après quelques battements d’ailes vigoureux, les deux hommes décollèrent et s’envolèrent avec l’enthousiasme des jeunes enfants.

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