Quand Robin rencontre Robin
148 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Quand Robin rencontre Robin , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
148 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Robin des Bois, âgé de plus de 800 ans, est obligé de revenir sur terre en ce début de XXIe siècle, pour assister un humain qui doit reproduire son histoire à l’identique, sous peine de s’effacer de la mémoire des hommes. Mais le vieux chevalier a très envie de profiter de sa retraite dans la forêt de Sherwood, et Robin, le jeune homme supposé l’incarner, s’est juré de ne plus jamais s’occuper des affaires des autres. Pourtant, un jour, tout bascule...

Une fable malicieuse sur la nécessité de prendre sa vie en mains et de se battre pour ses idéaux.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 août 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334175708
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-17568-5

© Edilivre, 2017
– 1 – Prémices
Robin, tout ce qu’il voulait, c’était être peinard.
Vivre dans sa grotte, cultiver les légumes de sa serre et s’amuser à pirater un peu des sites de multinationales sur internet.
Son vaisseau était un vieil IBM trafiqué par ses soins et fonctionnait grâce aux panneaux solaires qu’il avait installés sur le toit de la maison voisine. Enfin, il fonctionnait quand il y avait du soleil. Le reste du temps, il était alimenté en électricité grâce à un câble branché clando sur un chantier d’immeuble en construction. Et les immeubles de construction, ça ne manquait pas dans le quartier. Ce qui promettait l’électricité pas chère pour au moins deux ans.
Robin pouvait rester des journées entières à faire l’ermite, à écouter de la musique et à se baigner dans les eaux turquoises du réservoir. Un réservoir construit par les Romains et qui servait à stocker l’eau qui alimentait les Thermes. Une piscine antique de deux cent cinquante mètres carrés, juste pour lui. Le rêve.
De temps en temps Robin sortait pour respirer et pour juger de l’état de délabrement du monde. Et puis il rendait de menus services de bricolage en l’échange de menue monnaie.
Tout allait bien pour lui. Il était enfin peinard, et tout ce qu’il voulait, c’était le rester. Finies les galères, terminées les déprimes, bannis les soucis, envolées les peines de cœur…
Pas de charges familiales, pas de travail, pas de comptes à rendre, pas de femme, pas d’amis.
La paix.
Depuis trois ans, rien ne venait troubler son train train et à part un cataclysme ou une catastrophe nucléaire, il ne voyait pas ce qui aurait pu le faire changer de vie.
C’est qu’il ne connaissait pas encore l’existence de l’autre. L’autre Robin.
L’autre Robin aussi voulait être peinard. Lui aussi vivait en ermite, dans une forêt en tous points pareille à sa bien aimée forêt de Sherwood. Il dormait beaucoup, se lavait dans les torrents et mangeait des cuissots de chevreuil rôtis à la broche.
Tout allait bien pour lui aussi, il ne s’ennuyait jamais non plus. Il lui suffisait de penser à son passé prestigieux, du temps où il vivait sur terre et où tout le royaume le connaissait sous le nom de Robin des Bois. Et, à l’évocation de ses souvenirs de batailles et de ripailles, il se sentait encore une âme de jeune chevalier, même si le reflet qu’il croisait parfois à la surface du lac lui renvoyait l’image d’un vieil homme à barbichette en pointe, empâté et engoncé dans un habit vert tout élimé.
Rien ne pouvait troubler l’absolue confiance en l’éternité qui habitait Robin des Bois à cette époque-là. Il passait des vacances de rêve depuis bientôt 800 ans et voyait mal ce qui pourrait bien l’empêcher de continuer.
Mais, à ne plus côtoyer les humains, Robin des Bois avait oublié que toutes les bonnes choses ont une fin. Et une visite inopinée vint un jour le lui rappeler.
Ils étaient trois. Un vieil aveugle en toge répondant au nom d’Oedipe, une femme grassouillette qui dut être très belle et qui se faisait appeler Marylin, et Geronimo, un Indien à l’air pas commode du tout. C’était une délégation de Mythes, envoyés par le Conseil Suprême pour informer Robin des Bois qu’il devait reprendre du service sous peine de s’effacer de la mémoire des humains, et donc, de mourir.
Finies les baignades au clair de lune, terminés les rôtis de chevreuil et les balades à cheval, oubliées les heures à jouer du cor à fond pour effrayer les oiseaux, évanouies, les siestes sur les arbres centenaires de sa chère forêt… Si Robin des Bois ne repartait sur terre pour exécuter sa mission, il allait basculer peu à peu dans l’oubli, le vide, le néant, jusqu’à la fin des temps.
– Basculer dans l’oubli, moi, le Prince des Voleurs ? se fâcha Robin des Bois. Moi ? Qui fit acte d’une telle bravoure qu’il anéantit à jamais la félonie et la cupidité dans le royaume ? Mais vous n’y pensez pas ! Jamais je ne vous suivrai, bande de rustres !
Mais le vieil aveugle, la blonde grassouillette et le sauvage parcheminé ne voulurent rien entendre.
– Oui, bon, vous n’êtes pas si connu que ça, il ne faut rien exagérer non plus, répondit le vieil aveugle en toge qui n’aimait pas du tout être traité de rustre. Et question félonie et cupidité, laissez-moi vous dire qu’il y a encore du travail sur Terre !
– Malheureusement c’est bien vrai, Honey, soupira la dame blonde grassouillette. Beaucoup de travail…
– Mais j’ai fait ma part, s’insurgea Robin, vexé. Voulez-vous que je vous rappelle mes...
– Toi venir, coupa l’Indien pas commode. Maintenant ! Assez parlé !
Et il prit Robin des Bois par le col.
Ce dernier eut beau protester, s’insurger, tempêter, crier à l’erreur, au sacrilège, au scandale, au crime, rien n’y fit. Oedipe, Marylin et Geronimo, imperturbables, affirmèrent que le Conseil Suprême avait été formel. Si Robin des Bois ne réussissait pas sa mission, il mourrait.
Résigné, Robin des Bois accepta sa feuille de route. Elle contenait en quelques pages toutes les indications qui allaient lui permettre de rencontrer l’homme qu’il devait convaincre d’agir en son nom. Un certain Robin, qui vivait dans un réservoir de l’époque romaine.
– 2 – Feuille de route
C’est en traînant des chaussses que Robin des Bois fait son retour sur terre par une belle matinée ensoleillée. Bien qu’il ait suivi une formation intensive et accélérée pour le préparer aux changements qu’il n’allait pas manquer de constater après huit siècles d’absence, il met quelques minutes à comprendre ce qui se passe autour de lui.
Un vacarme assourdissant lui agresse les oreilles. Une odeur suffocante lui envahit les narines. Et ses yeux ébahis découvrent des grues qui hérissent le ciel, des maisons qui grimpent en défiant les lois de la pesanteur et des charrettes très bruyantes et très rapides, bien que n’ayant pas de chevaux. Le vieillard est bel et bien propulsé au début du XXI ème siècle, et ce futur impossible à concevoir est devenu son présent…
Soudain, un coup de klaxon tonitruant le fait sortir de sa rêverie, et il a tout juste le temps de se jeter sur le trottoir pour éviter une voiture. Il découvre ébahi ce qui l’entoure, le marché qui se termine sur la place du quartier, les forains qui remballent leur marchandise et les clients retardataires qui se pressent aux étals.
En proie à une grande panique, Robin des Bois va se réfugier dans l’encadrement d’une porte d’allée, puis il respire très profondément comme on lui a appris pendant sa formation.
LA solution imparable pour se maîtriser dans des situations difficiles, selon la demoiselle instructrice. Comme si lui, Robin des Bois, pouvait être maîtrisé par quelque chose ! Et surtout, comme si rester immobile en respirant pouvait détourner les volées de flèches sur un champ de bataille ! Ce monde était tellement différent du sien…
Sceptique, mais résigné, il sort de sa poche une liasse de feuillets tout froissés.
– Où est-il cet humain ? Il devait bien être sur cette place ? marmonne-t-il entre ses dents tandis qu’il cherche nerveusement dans les pages de son manuel. Là, voilà . « Tu trouveras le dénommé Robin sur la place du Marché ». Bon, ensuite… « L’homme que tu cherches ne ressemble pas à ce que tu attends, mais tu le reconnaitras à la pureté de son cœur ». Et bien voilà une indication qui va bien m’aider ! Comment je la vois, la pureté de son cœur, moi…
Robin des Bois ferme son manuel en soufflant et se met à inspecter chaque personne présente sur la place. Son regard passe rapidement sur un clochard penché vers le sol et très occupé à récupérer des fruits tannés et un homme qui balaie le caniveau.
Puis il survole un groupe de femmes avec de gros cabas à carreaux et à roulettes, ainsi qu’une bande de gamins délurés en train de chiper des fraises pendant que le forain charge son camion.
Enfin il s’arrête sur un jeune homme habillé de couleurs fluos qui traverse le marché en courant et en s’épongeant le front.
– Non… murmure Robin des Bois pour lui-même, ce ne peut être lui… C’est impossible… Pas ce genre de damoiseau… Non…
Le jeune homme passe devant lui et tourne le coin de la rue en petites foulées. Robin des Bois, soulagé, reprend son manuel, à la recherche d’une indication supplémentaire.
A ce moment, un forain crie :
– Oh, Robin, ton carbu, il marche d’enfer !
Robin des Bois avise l’homme à qui s’adresse le forain. Le Robin en question est le clochard barbu qui ramasse les fruits tannés. Il se dirige maintenant vers le forain en glissant quelques pommes dans les grandes poches de ses vêtements de coton et de jute.
– Ah oui ? Tant mieux ! dit-il avec un sourire radieux.
– Je consomme plus ! ajoute le forain avec un air ravi. J’ai fait un plein y’a trois semaines, neuf cents kilomètres… C’est pas beau ça ?… Neuf cents kilomètres avec un plein ! Faut breveter ton truc, ta fortune est faite !
– J’ai fait ça pour te rendre service. Mais aucune envie d’en faire un commerce, répond Robin en souriant.
– Bon… Bon. Je veux quand même te dédommager, qu’est ce qui te ferait plaisir ?
– File-moi une dizaine de cagettes pour me chauffer et on est quitte, sourit Robin en montrant un tas de cagettes derrière le forain.
Le forain s’approche de Robin et lui dit à voix basse :
– Tu me fais faire de sacrées économies, prends au moins un peu d’argent…
– Je préfère un bout de ficelle, si tu as… répond Robin sans regarder les billets que le forain lui montre.
Caché derrière un arbre un peu plus loin, Robin des Bois n’a rien perdu de la scène.
Condescendant, il regarde Robin attacher toutes ses cagettes avec une fine cordelette, puis saluer le forain et se mettre en route. Il faut bien se rendr

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents