Magies, esprits et guérisons
350 pages
Français

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Magies, esprits et guérisons , livre ebook

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Description

Du Nouveau Monde à la Sibérie en passant par le Grand Nord européen, vous vibrerez avec Petite Martre, toujours prête à relever des défis, serez tenu en haleine par les exploits et les découvertes de Sanglier, vous amuserez des mésaventures de Modji pendant une période de bouleversement, vous passionnerez aussi pour le récit extraordinaire de Regard Clair, le grand sage de la tribu, et, in fine, resterez émerveillé par EO, le petit élémental soucieux du bien-être des humains...
Les adolescents et adultes attirés par les traditions chamaniques ou simplement amoureux d'aventures teintées de mystère et de fantastique apprécieront ces récits émaillés de sagesse.
Que du bonheur, en somme, pour les jeunes de 13 à 130 ans épris de valeurs positives et de dépaysement !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 avril 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782414193844
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-19382-0

© Edilivre, 2018
Grand Cœur Fermé
Le soleil brillait haut dans le ciel. Dans la maison, Petite Martre attendait patiemment son tour. Maman caressait, massait, cajolait Doux Ecureuil, son petit frère, qui s’endormirait bientôt. La fillette câlinait elle-même son lapin apprivoisé, imitant les gestes de sa maman…
–  Viens, ma chérie, viens près de moi…
Elle rampait jusqu’à elle, enlevait sa tunique de coton, se lovait entre ses jambes et fermait les yeux. Elle se laissait ensuite donner toute l’affection, toute la douceur que maman avait toujours en réserve pour elle !
Ensuite, maman se mettait à filer le coton. Petite Martre la regardait travailler, mais, parfois, sommeillait aussi. Quand son frère s’éveillait de la sieste, il venait jusqu’à elle et exigeait un jeu, souvent le même : imaginer des histoires avec les figurines que Petite Martre avait confectionnées. Plus tard, ils rejoignaient d’autres enfants sur la place du village. Si la fillette trouvait un peu de glaise, elle fabriquait un modelage de fleur ou d’animal. Il y avait toujours un ami qui lui en réclamait un : « Fais-moi un dindon !… Fais-moi une étoile !… Fais-moi… » A plus de dix ans, elle était déjà habile, on reconnaissait bien ce qu’elle avait représenté, c’est pourquoi tous ses amis possédaient au moins un de ses modelages.
Quand son père n’était pas à la chasse ou en voyage – pour troquer leurs produits contre d’autres –, elle le suivait partout, à nourrir les dindons ou à soigner leurs cultures ou encore à récolter coton ou légumes : haricots, courges… Il lui expliquait tant de choses et, surtout, racontait ce qu’il avait observé lors de son dernier déplacement. Elle aimait aussi courir avec les deux chiens que son père avait obtenus lors d’un périple dans le nord, pour lequel il avait dû traverser les montagnes froides et désertes…
Son village ne comptait qu’une douzaine de familles : comment aurait-il pu résister au raid qui amena la mort ? Presque tous les hommes étaient à la chasse quand survinrent les pillards. Ceux-ci massacrèrent immédiatement les premiers qui s’opposèrent à leur action ! Les autres villageois, pour la plupart, hésitèrent, mais une poignée d’hommes et de femmes se tournèrent contre eux avec véhémence… et furent tués sur le champ ! Dont la maman de Petite Martre. Les pillards n’hésitaient pas à grimper aux échelles qui menaient à l’ouverture sur le toit des maisons pour s’emparer de tout ce qui les intéressait. Les chasseurs, alertés par deux adolescents qui avaient pu s’échapper, revinrent précipitamment, mais furent également abattus. Dont le père de Petite Martre. En quelques instants, elle avait perdu sa mère et son père !
Tous les enfants et adolescents capables de marcher furent emmenés de force. Elle se débattit tant qu’elle put, décidée à retrouver et à prendre soin de son petit frère, puis abandonna cette idée, espérant qu’il serait accueilli affectueusement par les adultes survivants. Elle ne pleura pas.
On les traîna pendant des jours, sans aucune nourriture, si ce n’est celle qu’ils pouvaient eux-mêmes arracher à la végétation au passage. A la fin du quatrième jour, elle était la plus jeune à avoir résisté à la marche forcée et à la faim ; ses sandales, usées, s’effilochèrent et cédèrent, elle termina pieds nus. Le cinquième jour, ils arrivèrent à un village où plusieurs d’entre eux furent troqués contre des denrées de première nécessité.
* *       *
Une femme observe attentivement les mains crasseuses des filles et s’arrête à celles de Petite Martre, très intéressée. Elle sourit à l’enfant et lui demande doucement :
– Aimes-tu fabriquer des objets avec l’argile ?
Petite Martre baisse les yeux et la tête.
– Oui… ? encourage-t-elle.
La fillette hoche la tête.
– Je la prends, dit la femme à son compagnon qui montre son accord d’un simple regard.
Abeille Active et Faucon Taiseux donnent un dindon bien gras et des légumes aux trafiquants d’enfants et emmènent Petite Martre dans leur maison. Arrivés là, ils présentent une galette de maïs à la fillette qui s’en saisit et la dévore. Ils lui en offrent une deuxième. Puis, la femme soigne les pieds en sang de Petite Martre.
– Nous avons un fils, Petit Aigle, un peu plus âgé que toi. Nous sommes contents d’avoir une fille… Je suis potière et je t’apprendrai mon métier.
Petite Martre ne répond pas, trop triste d’avoir perdu sa famille et épuisée par la longue marche. Peu après, un adolescent dévale l’échelle intérieure qui mène à leur case. Il la toise de haut en bas :
– Comment t’appelles-tu ?
– Petite Martre.
Il sourit :
– Je suis content d’avoir une sœur !
Sans aucune envie de parler, elle baisse la tête et s’endort bientôt d’épuisement sur la natte qu’on lui a désignée.
Pendant plusieurs jours, la nouvelle arrivée parle peu et bouge à peine. La potière lui procure des sandales et une robe en coton à décorations bleues. Elle est compréhensive : elle sait, pour l’avoir vécu elle-même, que la perte des parents est une grande souffrance. Elle parle à Petite Martre sans rien exiger d’elle et espère faire oublier à l’enfant cette peine immense et, aussi, qu’elle vient d’ailleurs…
Petite Martre, un peu craintive au début, ne regarde pas ces gens dans les yeux, mais les observe, surtout le fils. Comment agissent-ils les uns envers les autres ? Ils sont si différents de sa propre famille ! Des larmes lui piquent les yeux. Les parents sont aimables avec Petit Aigle, mais lui prodiguent rarement un geste d’affection. Pas de cajoleries maternelles, pas de jeux avec papa ou maman. L’adolescent ne s’occupe pas beaucoup d’elle : elle préfère qu’on la laisse tranquille et il semble l’avoir compris. Parfois, elle voit le garçon s’éloigner et rejoindre des camarades. Alors, de loin, elle observe les enfants jouer à la balle ou confectionner des pièges pour petits animaux.
Abeille Active et Faucon Taiseux sont gentils et patients avec elle, mais elle ne peut les considérer comme ses parents, non, ce n’est pas sa famille ! Son chagrin est trop grand : « Plus jamais je n’irai dans les bras de ma maman, plus jamais… » Mais elle ne pleure pas, non, ça fait trop mal de pleurer ! Il n’est pas question de se mêler aux autres enfants, ni de suivre cette femme qui insiste pour lui montrer ses poteries ! « Je veux papa, je veux maman,… et aussi Doux Ecureuil. Où est-il maintenant, mon petit frère ?… A-t-il une nouvelle famille ?… »
Après quelques jours, alors que Faucon Taiseux et son fils sont à la pêche, la mère insiste pour que Petite Martre s’assoie avec elle sous l’auvent de branchages – son atelier – adossé à la maison et lui parle doucement :
– As-tu remarqué ces deux petites filles là-bas ? Elles voudraient faire ta connaissance…
Petite Martre lève brièvement les yeux vers les jeunes voisines et garde le silence. Elle triture le bord de sa tunique. L’adulte lui dit encore :
– Montre-moi tes mains. (Elle lui saisit le majeur gauche.) C’est avec ce doigt-là que tu fais des dindons ?
– Oh ! non ! Avec ceux-là ! dit-elle, outrée, en montrant les premiers doigts de la main droite. Puis, elle se rend compte que la mère veut la taquiner et un peu de sympathie pour cette femme si patiente pointe dans son cœur.
– Viens, dit la potière en l’obligeant à se lever.
Et elle l’emmène jusqu’à l’étagère où s’étalent ses poteries peintes et les lui montre en donnant déjà quelques explications. Petite Martre n’en a jamais vu d’aussi belles, surtout celles ornées d’animaux ! Certaines sont garnies de dessins étranges, noirs sur blanc, qui ne représentent, ni végétaux, ni animaux, et, moins encore, des humains. Des lignes, des cercles : ces dessins géométriques la fascinent. La potière place l’un de ces bols entre ses mains et la fillette suit du doigt une ligne brisée… Puis, elle rend subitement le récipient à la femme : « Non, je ne veux pas ! » Elle replonge dans la tristesse, mais l’adulte sent que, très bientôt, Petite Martre prendra de la terre pour en confectionner un bol…
Quelques jours plus tard, dans l’après-midi, Petite Martre se décide à explorer le village à la suite de Petit Aigle, qui lui montre et explique tout : les ruelles étroites, la longue kiva des hommes au milieu de la place et, tout autour, les maisons carrées avec l’entrée sur le toit, auquel on accède par une échelle en bois. C’est un peu différent d’où elle vient, mais elle a vite fait de se repérer.
Un autre jour, assise près de la maison, observant les dindons qui picorent, elle accepte la présence des deux jeunes voisines et répond à leurs questions.
– D’où viens-tu ? lui demande celle qui laisse toujours ses cheveux libres, Iris Bleu.
– Du village des Courges !
Elles rient, mais Petite Martre ne trouve pas cela drôle : son village lui manque ! Elle lève la tête et dit avec fierté :
– Dans mon village, l’entrée de la kiva des hommes était peinte en rouge !
– Ah ! oui ? Et pourquoi ? demande Iris Bleu.
– Le sorcier disait que cette couleur protège les hommes qui se trouvent à l’intérieur !
– Je n’y crois pas ! affirme l’autre.
– Tu n’es pas un homme, alors, ton avis ne compte pas ! réplique Petite Martre.
– C’est vrai, dit la deuxième fillette. Seuls les garçons peuvent pénétrer dans la kiva  ! Louvette grise porte un collier de coquillages blancs que beaucoup de filles lui envieraient.
– Oui, mais moi, une fois, j’ai mis un pagne de garçon et je suis entrée ! prétend encore Iris Bleu.
– Ce n’est pas vrai, je ne te crois pas ! réplique Louvette Grise.
– Et qu’as-tu vu à l’intérieur ? Raconte ! la défie Petite Martre de son menton levé.
– J’ai vu des tambours, des flûtes, des clochettes en cuivre,

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