Les Aventures d Atrébatix le barde - Tome 2
74 pages
Français

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Les Aventures d'Atrébatix le barde - Tome 2 , livre ebook

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Description

Des hordes de bêtes affamées déferlent sur le pays. Le danger est aux portes du Hainaut. Ne recevant que des moqueries de la part des seigneurs des lieux, Atrébatix rejoint son domaine marécageux de La Butorie-Chanteraine ; sur le chemin du retour, il est confronté à des problèmes de taille... Aidé par le peuple de la plaine et de Wasmes, il se retrouve acculé face à la mort et aux hordes de loups affamés. La bataille gronde ; loups, ours gisent sur les terres des Galouets, mais ils sont trop nombreux ; la faucheuse fait son apparition ; tout semble perdu... Le Chevalier-Noir, seigneur du Pays Crupuly, surprend les antagonistes...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 février 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414317851
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-31786-8

© Edilivre, 2019
Murmure
En ce mois qui ouvrait le bal de l’année, je fus appelé dans mon jardin secret par une onde elfine discrète   ; sublime parfum où se mêlent les savantes odeurs et la cabalistique   ; l’inconcevable abscons y demeure, rendant l’âme peureuse. Là-haut perché, le disque doré était bien pâle. Ses rayons peinaient à percer le manteau de givre confectionné par le brouillard. Sous mes pas, le sol en était devenu craquant. Une main de mort voulait-elle terrasser le monde des vivants   ?
– Regarde-moi…
Surpris par ce chuchotement, je me tournais en tous sens pour voir et pouvoir répondre à mon interlocuteur, mais personne ne s’y trouvait…
– Regarde-moi…
À nouveau, je scrutais les lieux. J’étais seul. Pourtant, quelqu’un me hélait, mais le ton de la voix était si subtil et le timbre si délicat tout en étant malicieux que je n’y voyais goutte…
– Regarde-moi ! Là, en bas…
Ah ! Enfin, mes yeux rejoignaient ce qu’entendaient mes oreilles ! Le quémandeur était magnifique ! Un crocus blanc avait attiré mon attention en amplifiant mes sens. Ses nombreux bras filiformes de vert lignés de blanc, formant un lit bien douillet pour ses nombreux regards blancs aux cils jaunes, vibraient leur mélodie inaudible aux oreilles des humains. Mais ! Comment se faisait-il que j’entendisse sa voix ? Quel était donc ce prodige ? Bien qu’ayant reçu quelques dons de mère Nature et barde de mon état, je n’en restais pas moins interloqué par cet évènement. Je ne suis qu’un humain.
– Oh ! Vous ! Les immobiles vous parlez donc et vous avez la connaissance de notre langage ?
Non sans crainte d’un mauvais sort je me mettais sur les genoux pour mieux converser. J’étais pantois devant cette merveilleuse rencontre. La superbe contenance dont je faisais preuve en toutes circonstances s’était mue en soumission devant cette révélation.
– Oui ! Et tu serais bien étonné de notre savoir qui est d’avant la naissance du premier mobile.
– Soit ! Conte-moi ce prodige.
– Entends et vois ! Du ruisseau au bout des bourgeons tout est gelé. Les ligneux ont l’air de broderies, de parures qui surpassent en beauté vos créations d’humains. Force est de constater que vos disgracieuses créations ont plagié notre art.
– Eh ! Tu as raison. Nos dentelles ne sont que pâles figures comparées aux œuvres de mère nature.
– Mais, tu as le nez givré !
D’instinct, je me frottais le nez qui me parut bien froid. Je souriais à cela.
– Ah , enfin ! Tu m’as souri… soupira la plante.
Envieux de tant de beauté, je me penchais pour cueillir un de ces regards blancs.
– Ne me cueille pas , car je fanerai sur l’instant… s upplia la fleur qui venait de courber la tête vers le bas en signe de tristesse. Bien vite, j’arrêtais mon geste…
– Coucou !
Ma belle venait me retrouver. Elle me prit la main et, de l’index me montra les crocus.
– Laisse-les. Ils appartiennent au jardin. Il m’a tant offert de couleurs que l’on doit les lui rendre.
Devant ce public immobile et silencieux aux humains sourds à toute beauté, surtout à celle de la nature, nous avons échangé un sourire plein d’amour.
– Vous ferez des envieux… me susurra le crocus blanc.
Nous étions en janvier. Mère Nature avait étendu ses broderies blanches sur l’Atrébate. Crocus et perce-neiges annonçaient une prochaine naissance : celle de monsieur printemps… Tout à mes pensées : je revivais l’avant où les loups disputaient le repas aux humains. Oh, c’était il y a bien longtemps…
* * *
– Asseyons-nous sur cette souche de chêne et prenons une corne d’hydromel afin de faire mieux connaissance. Le veux-tu mon compagnon ? T’ai-je conté ce qu’il m’est arrivé alors que je sommeillais en Butorie ? Celle où Dieusix, le roi des eaux, est venu à moi pour m’emporter dans le monde des dieux anciens d’avant la gaule, d’avant les Celtes, d’avant la naissance du vivant en ce monde.
– Pour sûr que nenni, Atrébatix !
– J’étais arrivé dans ma petite clairière dont les pieds trempaient dans les eaux claires et tranquilles des marécages. Là, sous la protection du vieux chêne et des roselières ancestrales, j’avais planté droit mon bâton de marche. Curieusement, une onde furtive avait fait frémir les eaux qui firent naître quelques notes claires d’où émana une mélopée mélodieuse. J’aurais dû y prendre garde et m’attarder sur ce phénomène incongru, mais j’ai laissé là ma curiosité pour m’étendre la tête contre le tronc noueux du vénérable. J’avais bien senti le frémissement de ce dernier, mais je l’avais pris pour du bien-être à mon contact. N’étions-nous pas devenus des amis lors d’aventures précédentes ? Bien vite, je m’endormais, bercé par le souffle frais venu de l’ombre bordé par les rayons que le soleil faisait fort d’être doux. Seconde, minute, heure… le temps passa durant lequel mes rêves m’avaient emmené loin, loin… Soudain ! Une gueule énorme et béante se rua sur moi…
LOUPS !
* * *
Les loups
Dans ces temps-là, les superstitions régnaient en maîtresses. La nouvelle religion avait eu mal à partie avec l’autochtone, mais elle avait fini par s’imposer. Bien entendu par la force. Le peuple de l’ Atrébate avait accepté ce changement d’état d’esprit, car les druides avaient la main basse sur le peuple, surtout sur les familles riches ; des sacrifices animaux, ils étaient passés aux sacrifices humains ; les bardes, colporteurs d’idées nouvelles, de chants et bien d’autres affaires, s’en étaient sortis un peu mieux ; ils avaient été nommés ménestrels ou bouffons. Quelle grande affaire cela était ! Heureusement, nous (les primordiaux), nous étions restés à notre place. Grâce à nous, beaucoup de nos lieux de cultes celtes avaient été sauvegardés de l’annihilation.
Souvent, je m’immisçais dans ces nouveaux lieux de cultes et je jubilais à voir mes semblables adorer cette religion issue d’un dieu unique et de surcroît vengeur. Quelle contradiction ! Chez nous, nos idées de forces supérieures à l’être humain avaient forgé une multitude de dieux ; une balance s’était établie entre les dieux colériques et les bienfaiteurs. Seul, le conquérant César avait imposé la préservation de nos usages et de nos coutumes. Il fut le seul !
Mais revenons à notre affaire…
 
 
* *       *
… An de grâce 1115, le vingt-cinquième jour du mois de décembre. Froid, neige et vent décoiffant les cornes : voici l’hiver ! Les jours sombres pénétraient dans les maisons. Personne ne pouvait s’y opposer. D’ailleurs : comment les faire fuir à l’aide du peu de clarté qui dansait sur l’air des flammes vacillantes de l’âtre ou celle de la lampe à huile ? Lorsqu’il y en avait une ! Même notre sire de Wasnes, avec ses nombreuses bougies et son âtre géant occupant tout un pan de mur dans sa tour carrée, était envahi par cette noirceur maléfique. Le froid des pays du nord avait tendu ses milliers de bras qui lançaient leurs gelées sur notre bonne terre de Flandre et de Navarre. Les braves gens s’étaient blottis dans leur chaumière où le feu, constamment alimenté, rougeoyait, réchauffant péniblement l’unique pièce. Heureusement, la chaleur des étables, jouxtées à l’habitation, ajoutait quelques degrés de bonheur ; tandis que le souffle paisible des animaux rassurait l’habitant.
Les routes ancestrales romaines, les chemins et tout ce qui faisait le routier, étaient recouvertes d’un épais manteau de neige gelée. Seuls, des sillons longeaient les masures ; attestant qu’une vie extinctive survivait en ces endroits. Elle semblait suspendue au vouloir des éléments, du Bon Dieu ou de Dame la Mort. La faune locale fouissait le sol ; elle mulotait sous la neige ; elle hivernait ou gitait dessous une touffe d’herbe folle rigide de givre espérant y trouver de quoi survivre. Le monde d’en haut était en furie, frôlait la folie et déversait sa haine sur ce bas monde exsangue. Plus que fou était celui qui se levait pour braver mère Nature ! Même le Bon Dieu restait cloitré dans son paradis et n’offrait qu’un disque blafard empli de gel en guise de réconfort.
Du haut du mont Loquet, l’improbable voyageur pouvait percevoir les villages tapis à ses pieds ; grelotants : ils s’étaient repliés sur eux-mêmes. En apercevant les volubiles et discrètes fumées qui émanaient des toits, cela le rassurait. Si quelques lumignons émanaient des fenêtres clairsemées en gémissant, leur clarté blafarde le voyait sourire. Quant à l’égaré : il y voyait la vie à demeure ; chaleur, ventres pleins, les familles devaient être heureuses. Y trouverait-il un refuge ? Enfin, cela y faisait penser ! Mais qu’en était-il vraiment ?
Oui, dans la contrée, la gent humaine s’y trouvait à l’abri, mais ne resserrait-elle pas les crans de sa ceinture ? Pourtant, elle était rassurée, car l’ours solitaire y était devenu rare ; de mémoire d’homme, il n’en était plus paru depuis la nuit des temps, moment où l’esprit celte avait cessé d’être. Quant au loup, il ne faisait que passer. Tant pis pour l’imprudent ou l’insouciant, l’autre qui n’avait pas de toit ou celui qui… car il était croqué, avalé et disparaissait dans les limbes de l’oubli.
J’arpentais l’arrière du village pour gagner mon domaine. La terre avait recouvert sa pelisse blanche. Quelques saules-têtards avaient revêtu leur cape noire. Ils passaient pour de redoutables spectres aux yeux des marmots. Je n’entendais ni ne voyais de vie. Dire qu’en cet endroit j’avais conté fleurette à une nouvelle venue en cet été ! Là rien ! Rien, plus rien ne s’y trouvait, hormis le blanc-manteau. La faucheuse avait imposé la fuite du vivant. Mais !
Approchant de la tour carrée, j’entendis un murmure que promenait un souffle de vent. Intrigué et attiré instinctive

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