La Princesse écarlate
86 pages
Français

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La Princesse écarlate , livre ebook

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Description

Le jour de ses huit ans, Enora part se promener avec sa grand-mère mais rapidement, elle se perd dans la vaste forêt. Apeurée, elle finit par s’endormir auprès d’une mare aux beaux reflets pourpres. À son réveil, elle découvre une belle et grande femme ailée, vêtue d’une armure rutilante. C’est la fée Freyja, une guerrière qui mène habituellement les hommes au combat. Mais aujourd’hui, sa mission est différente. Elle doit emmener Enora jusqu'au royaume de Midgard pour que la fillette connaisse sa véritable destinée : devenir elle-même.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 mai 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414232048
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-23202-4

© Edilivre, 2018
Dédicace


À ma fille aînée, constamment révoltée
Chapitre I Enora
Enora venait de souffler sa huitième bougie d’anniversaire. Elle se précipita sur les cadeaux déposés près d’un gâteau au chocolat qui semblait être une forêt noire ; pâtisserie qui l’écœurait.
Nerveusement, elle déchira les emballages et empila les cadeaux dans les bras de son père. Elle était à la fois contente et un peu triste ; contente de fêter plusieurs fois son anniversaire et triste qu’il n’y ait pas sa mère pour partager ce moment avec eux. Ses parents s’étaient, en effet, séparés quelques années auparavant et habitaient fort loin l’un de l’autre. Tout ça, c’est de la faute de Cupidon ! Ce dieu stupide ! se répétait-elle tout en continuant de maudire l’archer maladroit.
– Papa, j’ai déjà ce livre chez maman… dit-elle tristement. Et cette jupe est moche ! J’en voulais une pour ressembler à Clochette et, peut-être, voler…
– Comme d’habitude, tu as été gâtée, beaucoup trop… Tu n’es jamais contente. Pourtant, ce livre… Oui, celui-ci ! Il a l’air chouette lui répondit son père amusé désignant « Le Capital ». Et puis, tu es peut-être trop grande pour rêver d’être une fée non ? Son père avait, en effet, trouvé cocasse de lui offrir le traité de Karl Marx, en bande dessinée tout de même… Ce qui ne paraissait pas vraiment du goût de sa fille.
– Euh… Si tu le dis papa… Tu me le liras ?
– Tu sais lire… Mais oui, ce soir, promis. Pour l’instant, tu vas aller t’amuser un peu seule. Ta sœur dort et j’ai encore pas mal de boulot…
– Mais, il n’y a rien à faire dans ta maison, je m’ennuie. En plus, tu n’as même pas de télé pour regarder mon dessin animé préféré.
– Ne t’inquiète pas, j’ai téléphoné à mamie, elle va passer te prendre et vous irez vous balader en forêt. Tu vas pouvoir ramasser des champignons, c’est le début de la saison. On les mangera ce soir.
– D’aaaccoooord, lui répondit-elle d’un ton qui se voulait exaspéré. Ni son père, ni sa mère n’appréciaient ce type d’intonation. Et Enora le savait très bien.
– Tu me réponds autrement s’il te plait !
– D’accord, excuse-moi papa…
Boudeuse, les yeux rivés vers le ciel, Enora repartit dans sa chambre laissant nonchalamment trainer ses pieds sur le parquet puis, claqua la porte ; ce qui lui valut naturellement une nouvelle réprimande, qu’elle ignora. Enora était une jolie petite fille aux cheveux longs et raides, plus grande que la moyenne de ses camarades. Aux dires de ses parents, plusieurs traits de caractère la caractérisaient, notamment un fort tempérament et une inépuisable curiosité. Elle continua d’ailleurs de maugréer.
– Que j’aimerais être une adulte pour faire ce que je veux se dit-elle à elle-même… Aussi, ce serait si bien de pouvoir voler, de pouvoir s’enfuir quand on veut. J’aimerais tellement être une fée.
Allongée sur son lit, elle rêvait qu’elle et sa petite sœur s’envolaient loin, dans un pays féerique et pouvaient faire tout ce dont elles avaient envie…
L’extirpant brutalement de sa rêverie, son père l’interpella.
– Enora ! Enora ! Mamie est arrivée, va mettre tes chaussures.
– D’accord papa. Je mets les bottes, c’est ça ? Son père acquiesça.
– Amuse-toi bien ma puce, à ce soir lui dit-il tout en déposant un baiser sur son front avant de rajouter : sois sage et écoute bien mamie, la forêt dans laquelle tu vas est immense et tu te perdrais. Le père d’Enora savait que sa fille était assez turbulente et tenterait vraisemblablement de semer sa grand-mère dans la forêt…
Désabusée comme à son habitude et arpentant mollement le sombre couloir, Enora approchait de sa grand-mère, sans excès d’enthousiasme.
– Bonjour mamie.
– Coucou ma petite puce. On y va ?
Elles partirent sans oublier d’emporter une gourde d’eau, un pull et un coupe-vent.
Enora et sa grand-mère embarquèrent à bord d’une vieille voiture : une Trabant 601 cabriolet bleue des années 80, relique d’un lointain passé. Elle fonctionnait pourtant toujours même si les excès de vitesse n’étaient non seulement pas permis, mais tout bonnement impossibles tant ce vieux tacot peinait à se mouvoir.
Enora regardait pensivement le paysage à travers la vitre crasseuse de la guimbarde. Puis, elle interrogea sa grand-mère :
– Mamie, tu crois, qu’un jour, je pourrai voler ?
– Bien sûr ma puce. D’ailleurs, tu as déjà volé non ? Tu as bien déjà pris l’avion, il me semble.
– Non, enfin oui, mais ce n’est pas ce que je veux dire. Je veux voler pour de vrai, avec des ailes, comme une fée. Et j’aurai aussi plein de pouvoirs. Quand je serai grande, tu crois que ce sera possible mamie ? Tu crois que ça existera ?
– Peut-être Enora, je ne sais pas… lui répondit la grand-mère un peu lasse des éternelles interrogations ésotériques de sa petite-fille.
Le trajet fut suffisamment long pour que de nombreuses questions restent sans réponse. Enfin, elles parvinrent à l’orée de la forêt.
A peine descendue du vieux coucou, Enora se précipita dans la forêt, écrasant les fougères dans sa course tout en chantant mutinement entre les troncs. La cueillette des champignons était manifestement devenue le cadet de ses soucis. Elle se sentait libre même si elle déplorait de ne pouvoir s’envoler vers la cime de ces majestueux conifères en compagnie de ses amis les oiseaux.
– Tu as vu mamie, comme je cours vite !
– Attends-moi ma chérie, je ne cours pas aussi vite que toi, tu risques de te blesser. Je ne te vois presque plus. Tu veux bien revenir ici s’il te plaît !
– Pas tout de suite mamie, regarde là-haut, un écureuil !
Les yeux rivés vers l’animal, Enora s’entrava dans les racines d’une branche et dévala longuement une pente abrupte. Par chance, elle ne buta contre aucun obstacle…
– Plus de peur que mal, se dit-elle puis elle se releva et chercha sa grand-mère du regard. Mamie était probablement en haut de ce talus d’où elle venait de choir.
Enora partit donc en quête de sa grand-mère dans cette immense forêt, où s’entremêlaient lumières et ténèbres. Longtemps, elle marcha et éprouva mille et une peurs. Finalement, la faim et la fatigue commençaient à se faire sentir. Il ne devait pas être loin de 16 heures, son estomac ne la trompait jamais.
Qu’allait-elle devenir ? Que faire désormais ? Enora marchait lentement et observait les troncs noueux des arbres qui lui rappelaient les contes lus par sa mère : immanquablement, les enfants se retrouvaient nez à nez avec une sorcière. Enora commençait à frissonner, à frissonner et à pleurer.
Entre deux troncs grotesques, elle aperçut un jet de lumière vers lequel elle se dirigea, pensant qu’il s’agissait de la sortie. Malheureusement, il n’en était rien, elle était en plein cœur du bois.
A sa grande surprise, la jeune fille se retrouva dans une grande clairière dotée d’une petite mare, couverte de nénuphars fleuris et de roseaux. De petites grenouilles vertes coassaient tout autour d’elle. La couleur de l’eau, tendant vers la pourpre, lui semblait irréelle. Interloquée, elle décida alors d’observer encore ce lieu qui dégageait une impression surnaturelle, presque magique. L’endroit était particulièrement ensoleillé et totalement ceint par un épais brouillard, elle ne distinguait plus la sombre forêt et ses troncs effrayants. Elle était seule et presque apaisée.
Enora s’assit sur une pierre taillée de telle sorte qu’on aurait cru un siège de granit conçu pour sa personne. Insensiblement, le coassement des grenouilles, le bruit du vent dans les cimes et l’odeur du bois pourrissant la bercèrent. Glissant doucement sur l’herbe, elle s’endormit sereinement près de la mare rouge, la tête reposant sur ses bras croisés.
Plusieurs heures passèrent ainsi. Le soleil commençait à décliner et laissait sa place à un croissant de lune fin comme un cheveu. C’est finalement son estomac qui la réveilla, elle avait une faim de loup. Se mettant sur ses pieds, Enora vit bien que ce n’était pas un cauchemar, qu’elle était bel et bien perdue dans la forêt. Heureusement, il y avait cette clairière…
– Qu’est-ce que je vais devenir ? Comment vais-je faire ? se lamentait-elle, hoquetant et pleurant de nouveau.
Enora s’attendait à tout, même à rencontrer un loup ou une sorcière ; à tout ! Sauf à une réponse. Une voix mélodieuse qui provenait du ciel lui rétorqua, presque en chantant.
– Tu deviendras ce que tu es Enora. Et, veux-tu savoir ce que tu es ?
Enora leva les yeux vers le ciel, ses jambes ne la tenaient...

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