Argumenter son mémoire ou sa thèse , livre ebook

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Sans négliger la place de la méthodologie (collecte des données, outils et techniques d’analyse, etc.) dans la recherche en sciences humaines, il faut toutefois admettre que ce sont l’argumentation et la rhétorique qui prédominent à l’étape de la rédaction. _x000D_
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Toute recherche veut démontrer ou faire admettre une thèse. Pour ce faire, il ne suffit pas d’accoler bout à bout les données empiriques, comme il ne suffit pas d’étaler sur une table des bleuets, de la farine, du sucre et du beurre pour prétendre qu’il s’agit là d’une tarte aux bleuets. Chaque argument doit s’enchaîner selon un ordre logique pour en arriver à présenter un énoncé vrai ou vraisemblable. _x000D_
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S’adressant aux étudiants des cycles supérieurs, Argumenter son mémoire ou sa thèse explique comment bâtir une structure argumentative qui respecte les liens de nécessité unissant les arguments entre eux, tout en établissant une hiérarchisation entre les énoncés. L’ouvrage recense également les divers procédés rhétoriques qui, utilisés à bon escient, consolident la communication et engagent l’adhésion des pairs à la thèse._x000D_
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Date de parution

27 janvier 2011

Nombre de lectures

124

EAN13

9782760528475

Langue

Français

Argumenter
son mémoire ou sa thèse

Argumenter
son mémoire ou sa thèse

Lawrence Olivier et Jean-François Payette
Avec la collaboration de Maxime Grenier-Labrecque



2010
Presses de l’Université du Québec
Le Delta I, 2875, boul. Laurier, bur. 450
Québec (Québec) Canada G1V 2M2

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Olivier, Lawrence, 1953-
Argumenter son mémoire ou sa thèse
Comprend des réf. bibliogr.
ISBN 978-2-7605-2629-7
ISBN 978-2-7605-2847-5 (epub)
1. Thèses et écrits académiques. 2. Argumentation. 3. Persuasion (Rhétorique). 4. Raisonnement. I. Payette, Jean-François, 1979- . II. Titre.
LB2369.O44 2010
808’.02
C2010-941443-8


Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
La publication de cet ouvrage a été rendue possible grâce à l’aide financière de la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC).



Intérieur
Mise en pages: PRESSES DE L’UNIVERSITE DU QUEBEC
Couverture
Conception: RICHARD HODGSON



1 2 3 4 5 6 7 8 9 PUQ 2010 9 8 7 6 5 4 3 2 1
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2010 Presses de l’Université du Québec
Dépôt légal – 3 e trimestre 2010
Bibliothèque et Archives nationales du Québec / Bibliothèque et Archives Canada




À mon frère et à ma sœur, Guillaume et Marie-Octobre Payette.
Ce livre sur l’argumentation leur est dédié puisque c’est si courant, entre frères et sœurs, d’argumenter. Le hasard a fait de Guillaume et de Marie-Octobre mon frère et ma sœur; la vie en a fait des ami(e)s. Pour moi, ils représentent l’avenir du Québec: un pays à bâtir, une nation à libérer. Et, poussé par cette solidarité fraternelle, ils me permettent d’espérer, dans mes moments de doute douloureux, qu’un jour… nous y arriverons.

J.-F. P.


INTRODUCTION [1]


La vérité est toujours inférée d’autres choses. G. Deleuze




Une partie importante de la démarche de recherche en science relève de l’argumentation, en ce sens que toute recherche veut démontrer ou faire admettre quelque chose. Ce «quelque chose [2] » peut être une proposition formelle [3] (hypothèse) ou une signification donnée à un événement. On n’argumente pas n’importe comment si on considère qu’il s’agit de faire accepter par ses pairs les idées que l’on veut soutenir. En sciences sociales, on défend en général une Thèse [4] , hypothèse ou proposition de recherche. Le verbe défendre est ici approprié car il s’agit de convaincre de la valeur de notre Thèse par des arguments solides, la Thèse n’étant qu’une proposition qu’on est prêt à soutenir ou encore qu’on doit défendre contre un adversaire réel ou imaginaire. C’est une conjecture, une proposition considérée comme plausible qui exige une vérification. On n’argumente pas n’importe comment non plus si on cherche à expliquer ou à comprendre un phénomène avec une certaine certitude (vérité ou nécessité). L’argumentation, comme l’explique fort judicieusement Bertrand Buffon, «a pour aspiration et pour critère la vérité, à tout le moins le vraisemblable [5] ». Argumenter est donc une tâche essentielle de la démarche scientifique; elle se développe une fois le travail d’enquête et l’analyse des données effectuées.

Convaincre
S’il est fréquent d’argumenter, lors de discussions avec des amis ou des parents par exemple, dans tous les cas, cela implique un raisonnement. Par raisonnement, on entend un certain enchaînement logique des jugements – arguments – pour en arriver à un énoncé vrai ou vraisemblable. Le mot clef de cette définition est «logique»; les enchaînements ne sont pas faits n’importe comment ou de n’importe quelle façon. Contrairement à une discussion entre amis où les arguments de chacun sont souvent énoncés sans ordre, en recherche, les arguments suivent des règles formelles qui établissent une hiérarchisation entre les énoncés et les liens de nécessité qui les unissent dans le raisonnement. Les jugements doivent être organisés d’une façon telle – d’une proposition admise je peux en déduire une autre qui soit nécessaire – que les conclusions que je vais en tirer aient une certaine valeur, une valeur indépendante des opinions de chacun. En suivant l’enchaînement des jugements, le lecteur devrait pouvoir accepter la ou les conclusions qui en sont déduites. Un bon raisonnement devrait rallier une majorité de personnes à ma conclusion. Une telle démarche donne en principe un pouvoir de convaincre à l’argumentaire. Nous reviendrons sur ce pouvoir qu’on oppose souvent à celui de persuader.
Dans le cadre d’un mémoire de maîtrise ou d’une thèse de doctorat, on comprend mieux l’importance et la pertinence d’une argumentation. Même si elle n’est pas ou très peu enseignée dans les cours de méthodologie à l’université en sciences sociales, l’argumentation représente, malgré tout, une partie essentielle du travail de celui qui rédige son mémoire ou sa thèse. Il sera en grande partie évalué sur la valeur de l’argumentaire, la rigueur des raisonnements avec laquelle il défend sa Thèse [6] . La «chose» semble aller de soi, mais ce n’est généralement pas le cas. Pour bien argumenter, il ne suffit pas seulement d’avoir de bons arguments. D’ailleurs, qu’est-ce qu’un bon argument? La question mérite que l’on s’y attarde. Poser la question nous fait comprendre qu’il ne peut y avoir d’argument en soi; un argument fait toujours référence à quelque chose (Thèse) auquel il se rattache de manière nécessaire, ainsi (bien que ce ne soit pas le propos de ce texte) qu’à un système référentiel de pensée. Un argument sera bon s’il parvient à nous faire accepter la Thèse. Il faut aussi organiser les arguments en une structure (argumentaire) pour les rendre convaincants. On parlera alors de preuve. C’est rare d’argumenter avec un seul argument. Les deux termes – preuve et argument – ne sont pas tout à fait synonymes. La distinction sera faite plus loin. Nous reviendrons au cours de cet ouvrage sur le système complet allant de l’argument au raisonnement et de l’argumentaire à la preuve.
On aurait beau proclamer que notre Thèse est prouvée par des observations empiriques, cela serait insuffisant pour convaincre de la certitude ou de la vraisemblance de notre hypothèse ou de notre proposition de recherche. C’est l’illusion que laissent croire, mais de moins en moins, les tenants d’une conception très stricte et réductrice de l’activité scientifique. La vérification empirique n’est ni suffisante pour étayer une Thèse ni pour convaincre de son bien-fondé. C’est procéder en étalant sur une table des fruits, de la farine, du sucre, des œufs, etc., et prétendre que voilà une tarte aux bleuets. Les données ne représentent qu’une partie de l’argumentation d’une hypothèse ou d’une proposition de recherche [7] . Leur présentation ne garantit ni ne prouve rien. Encore faut-il analyser les données; elles n’ont pas en soi de signification. Ce ne sont pas des faits qui, à eux seuls, peuvent servir d’arguments. Il y a peu de recherches scientifiques qui peuvent convaincre uniquement sur la valeur de vérité des données d’enquête, c’est-à-dire la rigueur méthodologique avec laquelle elles ont été recueillies. D’ailleurs, la plupart du temps, on n’a pas un accès direct à ces données. On s’en remet à leur présentation, à la manière dont elles sont organisées. Autrement dit, les données doivent être transformées en jugement inscrit dans une structure logicothéorique grâce auquel il deviendra possible d’argumenter. Le chercheur doit débattre avec des énoncés, des affirmations qu’il construit à partir des données qu’il a colligées. Cette structure doit être soutenue par un travail réflexif qui vient expliquer la relation entre les variables [8] ou faire comprendre la signification qui est donnée au phénomène étudié. Il faut présenter – ou organiser nous paraît plus juste – les jugements, les prémisses, qui conduisent à l’adoption ou non de la Thèse (on dira aussi Conclusion) [9] . C’est certainement l’un des aspects les plus importants de la recherche scientifique, l’une des tâches qui attend forcément tout chercheur. C’est aussi l’une des plus satisfaisantes intellectuellement.

Persuader
Toute recherche, et le mémoire de maîtrise ainsi que la thès

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