Trésor de la langue italienne
696 pages
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Description

La langue des grands classiques italiens, celle de Dante, Boccace, Pétrarque, Villani, Sacchetti, Alberti, Laurent de Médicis, Machiavel, L'Arioste, Vasari, Bandello, Cellini, Le Tasse... expliquée au fil de son évolution, à travers les exemples puisés dans les œuvres majeures du Moyen-Âge et de la Renaissance. La scène esquissée, la bribe de discours ou d'idée, la situation de parole, le mouvement affectif, l'éclat descriptif... contenus par la brève citation d'illustration, éveillent certes la curiosité et l'intérêt, mais deviennent surtout capables d'éclairer le sens de la forme linguistique ambiguë, de l'obscure construction ancienne ou du tour de phrase énigmatique, davantage que de longues explications grammaticales.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 mars 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782342151756
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Trésor de la langue italienne
Patrick Mula
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
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Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
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Trésor de la langue italienne
 
Présentation
Dans ce titre et ce sous-titre qui ont été choisis, les qualificatifs de la langue étudiée sont à expliciter, à préciser et à délimiter soigneusement.
S’adressant à des étudiants, généralement francophones mais pas seulement, qui souhaitent se former à la compréhension de la langue italienne ancienne, et aux universitaires enseignant l’italien aux étudiants, la référence constante de l’exposé sera non pas, dans une perspective principalement historique, la langue de lointaine origine (le latin dans la très grande majorité des cas), mais, dans une perspective surtout contrastive, la langue italienne actuelle, dans laquelle une compétence certaine est sous-entendue, cette langue italienne d’aujourd’hui par rapport à laquelle se mesure l’écart et à travers laquelle débute tout déchiffrement de l’ancienne langue que l’on va étudier.
Langue ancienne
L’italien ancien est entendu d’abord génériquement au sens temporel, non pas seulement au sens de la langue qui a commencé il y a fort longtemps, très tôt dans l’histoire linguistique de l’italien, mais essentiellement au sens de la langue passée, qui n’a plus cours aujourd’hui dans le standard linguistique de l’Italie. L’adjectif ne peut avoir ici aucune valeur péjorative, car bien au contraire c’est dans cette langue ancienne que sont écrites la plupart des œuvres les plus importantes de la littérature italienne. Et l’influence de cette langue est telle que, de nos jours précisément, les œuvres majeures doivent subir, toutes les unes après les autres, une mise en italien moderne, c’est-à-dire une traduction dans la seule langue que le lecteur italien ou italophile d’aujourd’hui peut désormais comprendre, une sorte de rafraîchissement en somme.
L’italien ancien peut s’entendre même plus précisément comme langue médiévale, c’est-à-dire la langue des origines, née glorieusement par sa poésie au xiii e siècle après s’être lentement dégagée des formes et structures latines, et affirmée par une abondante production littéraire de qualité au xiv e , au cours de l’ Aureo Trecento , siècle d’or de la langue et de la littérature italiennes. La question pourrait être de savoir jusqu’à quand dure cette ancienneté de la langue italienne, à partir de quand la langue peut être dite devenue moderne, ou ne plus pouvoir être qualifiée d’ancienne. On avance traditionnellement comme date symbolique 1525, l’année de parution des Prose della volgar lingua de Pietro Bembo qui marquent le premier pas – pas décisif certes – d’une lente maturation qui aboutira à fixer le canon linguistique de la langue écrite, par le Vocabolario de l’Académie de la Crusca, paru en 1612, le premier grand dictionnaire d’une langue européenne. Tout le xvi e siècle cependant est à la fois travaillé par la réflexion théorique sur la langue et encore producteur d’œuvres majeures, pas toutes de même origine, tant s’en faut, mais pour la presque totalité convergentes vers une même langue que l’on peut définir génériquement comme toscane. Aussi notre choix chronologique s’étend-il jusqu’à la fin du xvi e siècle, même si l’on doit être conscient que ce n’est que très progressivement et très tardivement, entre xix e et xx e siècle, que disparaîtront les particularités spécifiques de la langue ancienne qui aujourd’hui n’ont plus cours.
Ajoutons que l’ancienneté ne peut guère être définie de manière précise. La frontière de l’ancienneté peut dans nombre de cas être flottante ou tout du moins impalpable, et quoi qu’il en soit elle est très difficile à établir strictement. Les dictionnaires italiens eux-mêmes, sans grande harmonie entre eux, jonglent volontiers, sans toujours une réussite parfaite, entre les qualifications de « antico », « arcaico », « antiquato », « raro », « disusato », « letterario », « poetico », pour la durée, la fréquence et la spécialisation d’usage de telle forme, tel sens ou tel emploi, que seuls les dictionnaires étymologiques essaient de dater de manière plus précise chaque fois que possible. Et les dictionnaires de langue française n’en font pas moins, jouant pour la nature de la langue entre « ancien », « archaïque », « vieux », « vieilli », « désuet », « inusité », « rare », « littéraire » ou « poétique ». On conviendra qu’aucune de ces qualifications ne peut revendiquer une objectivité sans faille, et notamment dans le contexte italien où le paramètre géographique voire micro-géographique – c’est à l’aspect dialectal que l’on pense ici – joue un si grand rôle dans l’utilisation de la langue. Ainsi, un terme comme l’italien  saetta dans un dictionnaire italien est-il qualifié de littéraire pour le sens concret de ‘freccia’, de poétique pour le sens figuré de ‘raggio di sole’, de rare pour le sens négatif de ‘niente’ et pour le sens de ‘colpo, accidente’, de désuet dans le sens de ‘lancetta dell’orologio’.
Aussi n’a-t-on pas refusé d’inclure parfois des formes, emplois ou constructions qui ne peuvent être proprement qualifiés d’anciens ou archaïques, car n’ayant pas totalement disparu de l’usage moderne voire contemporain, mais dont l’utilisation reste confinée à l’intérieur de frontières passablement restrictives qui les rapprochent singulièrement de l’archaïcité, créant de la sorte aujourd’hui une réelle difficulté de compréhension et de déchiffrement de leur contexte.
Il est bien évident que langue ancienne et langue moderne ne sont pas deux choses totalement différentes et imperméables : la quasi-totalité des formes et emplois de la langue italienne d’aujourd’hui existaient déjà au Moyen âge. Mais il reste que ce ne sont que les particularités de la langue ancienne, n’ayant plus, ou plus guère, cours aujourd’hui, que l’on trouvera ici présentées.
Langue italienne
La langue italienne qui s’est imposée spontanément aux commencements de la littérature italienne est avant tout d’origine toscane et plus précisément florentine. Langue littéraire écrite, devenue véhicule d’unité spirituelle et nationale, c’est celle des textes de prose et de poésie, peut-être surtout de poésie, apparus aux xiii e et xiv e siècles : la poésie idéaliste du « Dolce Stil Novo » et celle de son pendant spéculaire, comique et réaliste ; la poésie de la Divine Comédie de Dante et celle du Chansonnier de Pétrarque ; toute la poésie encore et toute la prose de Boccace, dont en particulier la prose de son Décaméron , pour ne citer que des œuvres majeures et des auteurs qu’on ne peut ignorer. Grâce au prestige dû à la primauté politique, économique et culturelle de Florence commencée au xiii e siècle, ainsi qu’à la position géographique centrale de cette cité à l’intérieur de la péninsule italienne, le modèle toscan à composante essentiellement florentine a poursuivi son ascension comme langue écrite, expression de haute civilisation, jusqu’au moment de la réglementation grammaticale discutée et mise en œuvre à la Renaissance. Se référant aux œuvres écrites par les trois grands Florentins du xiv e siècle – ceux que l’on appelle en italien les Tre Corone –, la normalisation linguistique proposée au début du xvi e siècle a confirmé alors, dès la deuxième moitié du xvi e siècle, la primauté de ce modèle toscan, en lui conférant une gloire dépassant même largement les retombées attendues de la grandeur politique et économique. C’est à croire que le prestige culturel a surpassé tout autre pour permettre de plébisciter cette langue. Et ce modèle a été définitivement adopté au moment de l’unification italienne au xix e siècle, pour s’imposer lentement à l’ensemble des parties de la Péninsule et à ses îles.
La langue italienne à laquelle on se réfère ici est donc le toscan à base florentine, qui est désormais, comme il l’a toujours été, le noyau fort de la langue nationale, et a des affinités encore très étroites avec le latin, affinités dues au caractère hautement conservateur du florentin – à la fois limite géographique supérieure et noyau dur de la Romania orientale – et des autres variétés toscanes qui l’ont enrichi.
Par l’exemple
Il nous a paru essentiel de fournir de riches batteries d’exemples d’emploi en situation pour chacune des formes examinées, pour chacun des emplois commentés, pour chacune des constructions expliquées. En reparcourant à rebours le trajet qui a conduit à ce résultat, on peut dire que c’est même exclusivement à partir des exemples en situation, à partir des textes donc, que l’étude a été menée, que le travail s’est accompli, que l’ouvrage s’est édifié. Par une sorte de méthode expérimentale, le point de départ a été l’observation de la langue ancienne dans les textes écrits, qui a conduit à en relever les particularités, à faire d’elles un inventaire critique, avant de les classer et de les commenter. C’est en fait l’insatisfaction voire la perplexité face à la présence ordinaire de formes, verbales comme lexicales, trop souvent sèches dans le discours linguistique et grammatical (une sécheresse quasiment de règle, plus encore dans les manuels que dans les études spécialisées et les grammaires historiques), qui nous a convaincu de devoir fournir sans relâche le contexte d’emploi afin de faire œuvre utile. La scène esquissée, la bribe de discours ou d’idée, la situation de parole, le mouvement affectif, l’éclat descriptif… contenus par la brève citation qui est fournie, sont là certes pour éveiller la curiosité, sinon l’intérêt, mais deviennent surtout cap

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