Symbole à la clé
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Symbole à la clé , livre ebook

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Description

Essai sur le symbole et le symbolisme, ce petit ouvrage décrit d'abord les signes de bases du langage qui nous permettent de parler du monde et de nos actions. L'ouvrage montre ensuite comment des univers symboliques, comme les contes, les romans ou les religions, représentent nos projections psychiques en métaphorisant nos aspirations, nos craintes, nos espérances. Écrit simplement, cet essai ressemble à un témoignage pour une spiritualité laïque, voire athée, qui saurait renouer avec notre patrimoine symbolique, préservant l'animal humain de devenir le jouet de ses propres créatures. L'auteur, lui-même ancien croyant et diplômé en sciences du langage, cherche à comprendre le besoin qu'ont les hommes de toutes générations de faire de la métaphysique, et tente d'expliciter comment les réponses possibles s'articulent autour de symboles à sens multiples.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 novembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342057577
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Symbole à la clé
Jean-Pierre Schouller
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Symbole à la clé
 
Préface
J’ai longtemps aimé les contes, j’y trouvais une sorte de refuge où m’y perdre corps et âme. J’ai adoré ensuite les bandes dessinées, où j’aimais lire, en plus des images et des bulles, les explications écrites, souvent bien écrites, et cette redondance entre l’image et le texte me faisait jouir encore davantage de l’histoire. J’en ai lu toute ma vie, et encore maintenant, et je relis souvent les mêmes. On ne peut bien apprécier une histoire que lorsqu’on la connaît déjà, et la qualité d’écriture de l’auteur nous permet de replonger dedans, comme si le récit s’égrenait à nouveau événement après événement, dans une causalité reconstituée et toujours renouvelée. C’est ce que j’aime dans le roman : que les rires et les émotions soient accrochés à l’histoire. Et j’aime quand l’histoire, au-delà des détails qui m’émerveillent, au-delà des émotions qui me font rire ou pleurer, est aussi l’histoire du destin conflictuel, tragique et jubilatoire, de nos valeurs…
 
J’ai été séduit, dès l’enfance, par la religion, et son caractère magique. Par la nature, aussi, pour sa magie du temps, et de la transformation. À côté des études techniques et rationnelles, qui apportaient une réponse à ma curiosité naturelle, j’étais curieux aussi de métaphysique, et de théologie. J’ai consacré une bonne dizaine d’années à ma « vocation » religieuse, théorie et pratique, années d’enchantement, mais que j’abandonnai finalement, ne croyant plus à une finalité professionnelle dans un contexte complètement décalé, obsolète pour moi, d’une théologie trop traditionnelle et conservatrice dans un monde rationnel et laïc. Pour moi, j’aurais voulu militer pour un dieu d’amour qui n’avait pas besoin d’exister vraiment, et qui était devenu le symbole d’une part de nous-mêmes. Lors de mes études universitaires de sémiotique, devenu athée, mais toujours croyant en des projets humanistes, comme la démocratie ou la fraternité, j’ai trouvé une sorte de modélisation, par le symbolisme, de nos projections psychiques, dont la religion fait partie.
 
L’important est de symboliser, sorte de communication de notre esprit réflexif avec lui-même, et de disposer d’outils de langage adaptés pour nourrir notre spiritualité. C’est cette démarche que je vais essayer de décrire dans cet essai.
Introduction
Notre vie quotidienne est truffée de symboles. Ils ne sont parfois que de simples rappels à l’ordre, sous forme imagée, comme les panneaux au bord des routes. Parfois, il semblerait qu’on puisse se battre et même donner sa vie pour un symbole, comme un drapeau ou un crucifix. Que représentent-ils dans nos vies ? Un simple signe pour transmettre de l’information, ou la condensation d’une part de nous-même, de nos croyances ou de nos valeurs ?
 
Quoi qu’il en soit, le symbole est un terme du langage de la représentation. Voyons d’abord comment, d’une façon générale, se codent le langage, et la communication. On verra comment se différencient les divers types de signes, leur spécificité à chacun, et le rôle plus particulier du symbole.
On en déduira une règle pour bien faire fonctionner un discours.
On verra ensuite la problématique de l’oral, et le cas particulier de la métaphore.
On verra ensuite comment des symboles peuvent s’empiler pour constituer une épaisseur symbolique, puis l’intérêt que constituent certains langages symboliques, métaphores de la vraie vie ou de la vie rêvée.
On s’interrogera finalement sur le rôle fondamental que jouent les langages symboliques, qu’ils soient religieux, politique, artistique ou maçonnique dans la vie de notre conscience.
Partie I
 
 
 
Cette première partie a été rodée par des années d’enseignement auprès d’étudiants, techniciens d’origine, destinés à devenir ingénieurs, et avec qui je voulais partager quelques principes sur la communication.
Mon objectif était de leur donner quelques réflexes, pour bien entendre, et pour mieux parler, c’est-à-dire de façon à mieux être entendus et compris.
Les règles évoquées dans ces enseignements interactifs ont été mises en pratique ensuite avec eux, sous forme d’exposés, avec ou sans supports vidéos, à l’oral et à l’écrit, pendant les trois années de leur formation.
Chapitre 1. Analogie de la matière
Commençons par une analogie.
Quelle est la plus petite partie d’un corps pur, existant à l’état naturel ?
Quelle est, par exemple, la plus petite partie d’eau, qui soit encore de l’eau ? La plus petite partie d’oxygène qui soit encore de l’oxygène ? Vous le savez, c’est la molécule ! La molécule est l’unité la plus petite que l’on puisse isoler, ou identifier concernant tout corps pur, et qui soit encore ce même corps pur… Ainsi la molécule d’eau. Mais pas la molécule d’air, ce dernier étant un mélange de molécules d’oxygène, et de molécules d’azote, et de molécules de gaz rares.
Certes, on peut la casser, la molécule d’eau ! On obtient alors des atomes d’oxygène et d’hydrogène. Mais de l’eau, fini ! De l’oxygène ou de l’hydrogène, pas davantage ! Car la plus petite partie d’hydrogène – ou d’oxygène – existant à l’état naturel est, là encore, la molécule. Une molécule d’hydrogène est constituée de deux atomes d’hydrogène, qui mettent en commun leurs électrons pour constituer un corps pur, existant dans la nature, la molécule H2 d’hydrogène. Il en est de même de molécules plus complexes, comme le méthane CH4 ou la soude NaSO4…
 
Quelle est la plus petite partie pouvant exister, dans l’univers de la communication, et qui soit encore de la communication. Quelle est donc la « molécule » de la communication ? Serait-ce la phrase ? Non, elle est constituée de mots. Serait-ce le mot ? Il est constitué de syllabes, ou de phonèmes, dont certains permettent de communiquer (ah… ou gr…), mais certains ne sont que des bruits dépourvus de sens. Oui, peut-être faut-il qu’il y ait du sens pour qu’une communication soit possible.
Un clin d’œil peut avoir du sens, et ne contient aucun son. Une couleur aussi, qui n’est ni un son ni un mot, peut faire sens…
Alors ? Quelle est la plus petite pierre qui permette de construire tous les édifices de la communication ?
 
Vous le savez : c’est… le signe . Le signe, à condition de le percevoir, nous « fait signe » afin de nous indiquer quelque chose. Si personne ne voit le signe, il n’y a pas de signe. Si ce qui fait signe ne s’adresse pas à quelqu’un, ce n’est que bruit ou couleur, de l’insignifiante longueur d’onde qui rayonne de la matière…
Le signe, définissait Saussure (1857-1913), est l’association, dans un même objet, d’un signifiant et d’un signifié.
Le signifiant est ce qui, dans le signe, supporte le signe. C’est son écorce, son contenant, son habillage extérieur.
Le signifié est le sens véhiculé par le signe.
Dans cette définition, il semble manquer la personne qui détecte le signe… C’est que Saussure est un linguiste. C’est le fondateur, le « père » de la linguistique. L’association d’un signifiant et d’un signifié est caractéristique de tout mot de la langue. Dans le langage, le mot change de forme selon le pays, change donc de signifiant, mais renvoie au même signifié, qui est l’objet dénoté par le mot. Ce signifié est le sens que révèle le mot, identique pour tous.
En matière de communication, suivons plutôt la définition de Charles S. Peirce (1839-1914, américain, « père » de la sémiotique). Pour lui, le signe est quelque chose qui représente autre chose pour quelqu’un .
On voit que pour Peirce, le signe est une sorte de bête à trois pattes. Comme la molécule qui est constituée d’atomes, le signe est composé de trois éléments : le représentant du signe (Peirce l’appelle le representamen – espèce de néologisme latin indiquant la chose qui représente). Le deuxième élément est l’objet  : c’est la chose qui est désignée par le représentant, objet caché, absent, et que le signe a pour objectif de livrer à l’interlocuteur.
Que fait l’interlocuteur qui reçoit, entend, voit, décode ce signe ? Il va se lancer dans une sorte d’enquête, à partir du signe vu ou entendu, donc perçu… Il va construire, même de façon floue et inaboutie, une représentation de l’objet qu’on veut lui faire saisir : ce troisième morceau du signe, Peirce l’appelle l’interprétant.
Attention : l’interprétant n’est pas la personne qui interprète ! L’interprétant est un élément du signe : c’est le résultat de l’interprétation, c’est l’objet solution, résultat de l’enquête mise en œuvre par celui qui perçoit le signe.
De fait, Peirce parle de sémiose pour décrire le processus de réception d’un signe. Le representamen est émis par l’émetteur. Ce dernier a quelque chose en tête, un objet qu’il veut faire saisir à autrui. Autrui reçoit ce signe, ce bruit, cette image, ce geste, etc. et essaie de le décoder. Il va faire appel à son expérience, à sa connaissance des objets de son propre univers, il va élaborer une réponse. Le résultat de son enquête, de sa sémiose, est un objet imaginé, plus ou moins semblable, plus ou moins différent de celui pensé par l’émetteur… et qui sera l’interprétant du signe.
Le schéma du signe triadique, conçu par Peirce est :
Première conclusion
Dans la communication, quelqu’un veut évoquer un objet, à l’intention de quelqu’un d’autre. Il utilise un signe pour représenter cet objet, un REPRÉSENTANT, dans l’espoir de faire saisir à autrui cet objet. Autrui reconstruit, sur la base de sa perception de ce représentant, un

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