La Morphologie nominale en èwòndò
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La Morphologie nominale en èwòndò , livre ebook

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Description

Bien peu coutumière des analyses est l'investigation sur les critères d'établissement des classes nominales (non locatives), dont les modèles de base, l'Urbantu et le proto-bantu, font l'objet d'une axiomatisation dans la littérature, mais que se propose de réfuter cet opuscule. L'approche, expressément voulue grammaticale ici, ne tire pas moins les conséquences de la description linguistique qu'elle tente, à la fois, d'unifier et de simplifier. D'où son titre. L'opposition phonétique consonne – voyelle y prend une valeur significative et, somme toute, inconnue jusque-là. Elle ouvre ensuite la voie à une étude typologique des préfixes qui va, elle-même, entraîner la modification de la conception des notions de classe et de genre. La démarche (iconoclaste ?) de ce livre et, enfin, les propositions qui en émanent – la formalisation du principe de la double préfixation ; la réduction du nombre de genres à cinq autant que celui des classes ; la délimitation des paradigmes des déterminants et des pronoms – avertissent que la grammaire èwòndò s'éloigne des cercles de défense des conventions établies pour, peut-être, amorcer une phase nouvelle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 février 2017
Nombre de lectures 11
EAN13 9782342150377
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0026€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Morphologie nominale en èwòndò
Jacques Evouna
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
La Morphologie nominale en èwòndò
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cet ouvrage été publié grâce à une subvention de l’École Normale Supérieure de Maroua

Liste des abréviations
PC : préfixe de classe
PN : préfixe de nombre
PAC : préfixe d’accord en classe
PAN : préfixe d’accord en nombre
 
Préface
Les multiples analyses actuelles sur les langues africaines peuvent facilement laisser croire à une activité ordinaire qui échoit à quiconque sait lire, parler, voire écrire une langue. En réalité, le locuteur natif d’une langue naturelle africaine n’avait guère pour préoccupation première d’analyser et d’examiner le fonctionnement d’un médium qu’il manipulait à la perfection et dont le fonctionnement interne lui semblait naturel.
Pourtant, ce n’est pour n’avoir pas pensé à standardiser leurs langues que les Africains ne s’y intéressaient guère. Plusieurs autres principes fondaient leurs travaux, qui n’arboraient pas les procédés cartésiens en vigueur aujourd’hui et qui, seuls, sont devenus universels et obligatoires. Le fondement des cadres théoriques y trouve ses justificatifs
Les quelques descriptions connues des langues bantoues, certes nombreuses, mais largement insuffisantes, datent seulement de l’avènement des civilisations écrites en Afrique. C’est le cas de l’èwòndò pour le Cameroun, dont les travaux commencent avec les Allemands. Les syllabaires, les grammaires et autres ouvrages didactiques essaiment. L’Eglise, en particulier, propose des descriptions d’inspiration structurale ayant abouti aux études africanistes devenues célèbres en s’enracinant et demeurant prudentes face à quelques innovations conceptuelles et théoriques.
Dans ces analyses, les humanités classiques ont aidé énormément. La grammaire gréco-latine a permis des éclairages inestimables qui ont ouvert la voie à la connaissance approfondie de l’ewondo. Ces dix dernières années, la morphosyntaxe fondée sur les grammaires d’inspiration structuraliste, générative, comparée, prédicative ou dérivationnelle ont profondément ouvert la voie à la modernisation des théories arrimées sur les simples descriptions morphologiques.
Par-delà des avancées considérables sur divers aspects, on observe néanmoins que la grammaire de cette langue demeure, en grande partie, en cours de constitution. Mais en plus de la formulation et de l’exécution de tâches toute nouvelles, ce chantier implique aussi le retour de la réflexion aux postulats ou fondements épistémologiques. Herméneutique des modèles d’analyse traditionnels hérités de l’urbantu et du proto-bantu, dont ce livre réfute l’inflation et l’axiomatisation, il en élabore, en revanche, une aperception basée sur l’hypothèse d’une juxtaposition de catégories nominales.
Il y a trois ans, nous évoquions le mythe du lynx en encourageant les jeunes chercheurs à plus de témérité et d’audace théorique. L’ewondo, comme les autres langues camerounaises, mérite aujourd’hui une aperception totalement nouvelle, avec de nouveaux outils et de nouvelles perspectives. Appliquer la neurolinguistique ou la linguistique computationnelle et déboucher sur des conclusions atypiques et inédites devraient devenir le signe de la dynamique épistémologique qui anime la jeune génération désireuse, non pas de se sevrer des méthodes antérieures, mais d’innover avec une nouvelle vision théorique qui revisite nos crédos théoriques et nos paroles d’évangile inattaquables. Jacques Evouna déploie enfin, dans ce énième ouvrage, la fougue d’antan qui lui avait été canalisée et, sans doute aussi étouffée. La fondamentale remise en question des postulats d’antan va choquer, mais ne traumatisera point. Ainsi, avec l’identification des catégories nominales par exemple, l’établissement des classes fournit son prétexte et même sa matière exclusive à ce livre qui se fixe, dès lors, l’objectif d’en dé-couvrir les principes explicatifs. Ses préoccupations, du ressort de la linguistique générale, se rapportent à l’identification, à la définition et à la classification de la morphologie du nom en èwòndò. L’auteur trace et explore, pour l’analyse de la morphologie nominale de l’èwòndò, la voie parallèle de la réduction des classes nominales, que pourrait du reste emprunter, pour la confirmer ou pour l’infirmer, la description des langues voisines.
Les développements de ce livre prennent pour socle l’opposition phonétique entre consonnes et voyelles, et aboutissent à la formalisation des catégories nominales de nombre et de classe. La classe est décrite comme une catégorie structurale représentée par une paire de préfixes de forme vocalique. Mais présenter les langues bantoues comme des langues à classes comporte aussi ses risques, que l’auteur ne cache pas. La catégorie du nombre, de ce fait peu ou pas formalisée en èwòndò, évoluant généralement à l’ombre du genre, émerge de cette heuristique, et reçoit la définition naturelle d’expression de l’opposition sémique entre le singulier et le pluriel.
Cette dernière se présente sous la forme d’une paire de consonnes. Les modalités d’association des préfixes de nombre et de classe sont décrites avec minutie ; d’où le principe défendu de double préfixation. Le genre, dans cette perspective innovante, se conçoit comme l’appariement de deux préfixes doubles.
Avec la perspicacité qu’on lui connaît et le goût du risque audacieux qui le caractérise, l’auteur formalise alors cinq classes sur la base des voyelles fondamentales, autant d’expressions de nombre. La conception du genre, elle, est consécutive aux modalités (au nombre de cinq) d’appariement des préfixes de nombre et des préfixes de classes. L’audace des hypothèses de ce livre, l’originalité de ses analyses, et enfin, son objectif de contribuer à la connaissance de l’èwòndò, voilà quelques-uns des points qui font ma satisfaction de voir que mon ancien étudiant de l’ENS de Yaoundé et de la FALSH de l’Université de Yaoundé I a gardé la vivacité de son esprit et développé son intérêt pour les problématiques linguistiques actuelles.
Vive valeque Louis Martin ONGUENE ESSONO
Professeur Doyen de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines Université de Yaoundé 1
 
Introduction
Les développements de ce livre trouvent leur origine dans une observation : l’établissement des classes nominales en èwòndò recourt à un ensemble de postulats pour en minimiser les disparités ainsi que leur coût. Les inventaires inspirés successivement des classifications de l’Urbantu (C. Meinhof, 1932) et du proto-bantu (Meeussen, 1967) et renforcés par les travaux de Kadima (1969) démultiplient les genres et les classes. Parmi les systèmes élaborés à partir de ces modèles, celui de l’èwòndò s’avère aléatoire et simpliste à divers niveaux. S’impose le requestionnement à partir d’une remontée aux origines, quoique les adeptes et les milieux de la linguistique axiomatique consacrent péremptoirement la vanité de toute entreprise de ce genre. En dépit de leurs assurances – dans certains cas suspectes –, ce livre se consacre entièrement à la morphologie du nom non locatif. Certaines questions, anodines en apparence, gagneront progressivement en intérêt. Ainsi se pose, par exemple, la question de la forme du préfixe de classe : est-il mono ou plutôt bimorphématique ? Ceux de l’Urbantu et du proto-bantu sont, pour la plupart, sont bimorphématiques. Ceux de l’èwòndò, en revanche, sont en grande partie monomorphématiques. À quelle(s) évolution(s) doit-on cette différence de structure ? Est-elle accidentelle ? La structure des préfixes de l’Urbantu et du proto-bantu est-elle analysable ? Une typologie des préfixes est-elle envisageable ? Cela suggère que les investigations explorent des voies différentes. La situation d’un phonème en début de mot l’érige-t-elle de fait en préfixe de classe ? Derrière cette question se profile l’idée, détachée du positivisme linguistique, que l’apparence du préfixe nominal, qu’il soit de classe ou d’autre chose, est une variable.
Pour autant, il ne s’agit ici ni d’une étude ni d’un traité de linguistique (au sens où y seraient abordés tous les aspects de la langue). Le livre ne s’en réclame d’ailleurs ni l’équipement théorique ni la rigueur méthodologique. Habile esquive à la sévérité de la critique ? Pour ce qu’elle vaut, cette précision mérite d’être faite. Il se veut une grammaire, au sens de méthode pédagogique qui veut aider à la construction et à la maîtrise de la langue èwòndò. En cela, il se veut surtout descriptif, non pas au sens péjoratif de grammaire traditionnelle , mais de la recherche et de l’élaboration progressive des principes de fonctionnement de la langue découlant de la description et de l’analyse raisonnées des faits de langue concrets.
L’alphabet èwòndò compte des voyelles, mais en nombre réduit. Le nombre de consonnes est de loin plus important. Mais, quelles sont les spécificités du système consonantique et du système vocalique ? Les différences sont loin d’être purement formelles (chap. 1). En outre, il s’établit entre les voyelles des relations régies par des principes explicatifs de l’orthographe des mots (chap. 2), principes qu’il convient donc d’envisager au-delà du cadre étriqué de la neutralisation des oppositions vocaliques. L’hypothèse, à ce sujet, est que ces oppositions sont d’incidence significative : elles décèlent la logique profonde et

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