C’est écrit dans la marge : Chroniques linguistiques déjantées
158 pages
Français

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C’est écrit dans la marge : Chroniques linguistiques déjantées , livre ebook

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Description

Vous aimez les mots ? Vous les aimez tant et tellement qu’il vous arrive de vous demander d’où ils viennent ? Vous vous posez des questions sur eux ? Pourquoi ils s’écrivent comme ils s’écrivent, pourquoi ils veulent dire ce qu’ils veulent dire. Vous souhaitez mieux
les connaître ?
Ce livre que vous tenez entre vos mains en ce moment même fait précisément ça, il parle de mots. Il est disparate dans son approche (parfois sérieux, parfois pas), mais un fil conducteur le traverse : les mots. Les mots du dictionnaire, de la grammaire, de tous les jours ; les mots anciens, les nouveaux ; les mots des autres, ceux de ma mère ; les mots savants, les ordinaires, ceux qu’on trouve beaux ou moins beaux ; les mots, tout simplement.
Cela dit, parfois, ce n’est pas simple. L’accord du participe passé (pas lui, ayez pitié), celui des adjectifs de couleur (pourquoi pas de s à orange dans « des cônes orange » ?), ces accords-là ont un côté rébarbatif, c’est indéniable. Mais on peut les aborder avec légèreté,
avec une once ou deux de dérision, et, soudain, ils se montrent plus digestes.
D’autres sujets liés aux mots sont doux comme de la confiture aux fraises : les oiseaux et leurs chants ; le chevreuil et son ravage ; l’asclépiade et ses métamorphoses.
On croise aussi à l’occasion dans ce livre deux vieilles amies, Laurette et Alma, qui jasent de mots. Elles discutent, se posent des questions, réfléchissent, se moquent parfois de l’autrice de ces lignes. Célavi.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 février 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9782897994877
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Judith Lavoie
C’est écrit dans la marge
Chroniques linguistiques déjantées




C’est écrit dans la marge : chroniques linguistiques déjantées
Judith Lavoie
© 2023 Les Éditions JFD inc.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : C’est écrit dans la marge : chroniques linguistiques déjantées / Judith Lavoie.
Identifiants : Canadiana 20220033900 | ISBN 9782897994853
Vedettes-matière : RVM : Français (Langue) – Mots et locutions. | RVM : Journaux québécois – Cahiers, chroniques, etc. | RVMGF : Chroniques.
Classification : LCC PC2095.L38 2023 | CDD 440.14—dc23
Les Éditions JFD inc.
CP 15 Succ. Rosemont
Montréal (Québec)
H1X 3B6
Courriel : info@editionsjfd.com
Web : editionsjfd.com
Tous droits réservés.
Toute reproduction, en tout ou en partie, sous quelque forme et par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite préalable de l’éditeur.
ISBN : 978-2-89799-485-3
Dépôt légal : 1 er trimestre 2023
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Révision linguistique : Maryse Froment-Lebeau
Œuvre de la page couverture : Mathilde Cinq-Mars


Imprimé au Québec



3



Table des matières
Avant-propos 5
Coquilles aux tomates 7
L’oubliée du clavier QWERTY 9
Mots grégaires 11
Noms d’oiseaux 13
Mots dits chevals et nénufars 15
Le hibou et le chou 17
Ce bonjour de « bon matin » ! 19
Les armoires à mots 21
Brel, Voltaire et ma mère 23
Dîner chez Lucullus 25
En passant par Grand-Mère 27
Saspigoule, ablouseur et ousse-plute ! 29
La vache et l’élan 31
« Le présent comme temps » 33
Figures de style gratis ! 35
Le chien et l’écrevisse de Floride 37
Texto romain ? 39
Potence et mots croisés 41
Des chiffres et des lettres (ou l’inverse) 43
Je perle, tu perles, il ou elle perle 46
Un champignon grec en forme de virgule ? 48
Le diable s’en doute 50
Bru, glu, tribu, vertu 53
Tomber dans le panneau 56
Lavabo, médisance et rutabaga 58
Autrice point final 60
Écrire en caroline 62
Tout sur la police : avec ou sans tites pattes 64
Mode pour enfants 66
Ne rien laisser au hasard 68
F riabilis , qui se rompt facilement 70



4


C’est écrit dans la marge


Petite enquête avunculaire 73
La boîte de crayons de couleur 75
Des taupes taupe 78
Le goût des livres 80
Éloge du superfétatoire 83
Du vent dans la maison d’être 85
Le Rocket de l’édition 88
Adopte l’esprit du poulpe 91
L’absurdité de la gelée de pomme(s) 93
Une correctrice épatante 96
Une nappe en papier dans un livre numérique 100
Un curseur dans le cosmos 102
Un Bescherelle dans la sécheuse 104
Les mots de Marie-Victorin 106
Le pouvoir de la machine 109
Dans l’école crépie de lune 112
Un bic et des bubus 114
Connaissez-vous Anna Kolluth ? 116
Le colley et l’éléphant blanc 118
Débutations ordinaires 120
Le panneau numéro 6 122
Une panse d’a 124
Élucubrations et pinouches bleues 126
Écrire au son 129
Que celui qui n’a jamais péché 131
Le kemipour du participe passé 133
L’espèce humaine 136
Une odeur de bois 138
Mot de secours 141
Le temps universel 143
Les Orioles de Baltimore 145
Banqueroute et salmigondis 147
Un mot presque indéchiffrable 149
À la belle épouvante 151
Bibliographie 153



5



Avant-propos
Ce petit ouvrage réunit soixante-cinq chroniques sur la langue, sur les mots, sur l’amour des mots. Il se veut sans prétention. Le ton y est léger, drôle (en tout cas, je l’espère), le propos, instructif (je l’espère aussi). Il peut se lire dans l’ordre ou dans le désordre.
Les chroniques assemblées ici sont d’abord parues mensuellement (entre 2016 et 2022) dans le journal communautaire de Val-David, le Ski-se-Dit . Au fil des mois, j’ai abordé différents sujets tous liés de près (à l’occasion de loin) aux mots. J’ai parlé du subjonctif et du lavabo, des mots croisés et des figures de style; j’ai cité les mots de Fanny Britt et ceux d’Hélène Dorion; j’ai traité de la ponctuation, de l’hypercorrection, des locutions et de toutes sortes de chansons; je me suis penchée sur les mots d’ori- gine arabe en français, sur les mots d’Ambrose Bierce, sur les mots qui n’existent pas et sur ceux qu’on ne trouve pas beaux; j’ai souvent nommé ma mère dans une sorte d’hommage thérapeutique; j’ai parlé de mes enfants et de mon chien; j’ai… bon, ça fera. Mon avant-propos prend fin ici. Votre lecture, normalement, débute par la première chronique (ou la dernière, c’est comme vous voulez).
***





7



Coquilles aux tomates
Le correcteur automatique de mon téléphone intelligent fait souvent des erreurs à ma place. Il m’arrive de le laisser faire. La chose est connue. Vous voulez dire à votre oncle : Salut Paul, tu me manques , mais le téléphone écrit : Salopard, tu me mens . Les chicanes de famille qui peuvent en découler sont potentiellement irréversibles. Vous devrez peut-être dire au revoir à l’héritage de mononcle Paul. Les maladresses du correcteur auto- matique sont en effet bien connues, presque banales. Je n’invente rien.
Mais avouez que ça fait du bien. Ça fait du bien de s’en moquer (des fautes, je veux dire), de n’en avoir cure, d’en faire fi. On écrit comme ça vient. Trois l (trois ailes) à appellle (on est sûr qu’il ne va pas en manquer), pas de majuscules à val-david (moi, si un village portait mon nom, je ne m’offusquerais pas de l’oubli passager des capitales), pas d’accent à ecureuil (ça lui donne un p’tit air vénérable, trouvez pas ?), deux p à applaudir (ça en prend toujours deux, vous allez me dire… je n’ai jamais dit le contraire), un k à entéka (dieu égyptien découvert en l’an mil dans un sarcophage en mélamine, Mélamine a soif, donnez-lui de l’eau, ooooh oh oh , chante l’épastrouillante Klo Pelgag).
Le temps qu’on perd à se reprendre, à corriger ces petites coquilles aux tomates (automatiques), à reformuler les horreurs (les erreurs) que la machine fabrique. Ce temps précieux comme de l’argent (le temps, c’est de l’argent) pourrait servir à mille autres choses : marcher dans le bois, marcher dans le bois, marcher dans…
Le hic, c’est qu’on a peur. Peur du jugement des autres. Car un juge- ment, ça peut faire très mal. C’est ainsi que pour éviter le jugement, on corrige la faute.
Tout ça me fait penser à Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, deux enseignants et linguistes de formation, qui ont commis un ouvrage (c’est cliché de l’écrire, mais dans leur cas, ça s’applique), qui ont commis , donc, un ouvrage particulièrement irrévérencieux (je voulais écrire baveux , mais le correcteur l’a censuré) dans lequel ils remettent en cause diverses « vérités » sur la langue française : son supposé déclin (ils prouvent que le français se porte très bien), sa prétendue beauté (aucune langue ne serait plus ou moins belle qu’une autre), le caractère censément logique de son orthographe…



8


C’est écrit dans la marge


L’ouvrage a pour titre Le français n’existe pas . 1 Un titre pour le moins énigmatique. C’est en lisant la très belle conclusion du livre, où les auteurs déclarent leur amour (littéralement) à toutes les personnes qui les ont inspirés et aidés dans leur projet (notamment Muriel Gilbert et Nina Catach, dont je parlerai dans ces pages), que j’ai compris. Je les cite : « Une déclaration d’amour enfin à Roland Barthes, qui nous a montré qu’on peut “tricher la langue” et qu’en dehors de ce que vous en faites, le français n’existe pas » (p. 149).
Revenons au jugement (dernier ?) et à la faute (originelle ?). Hoedt et Piron écrivent : « Dans la petite ville de Hannut, en Belgique, une habi- tante se plaignait qu’à l’école, son fils était devenu le “bouc hémisphère” de sa classe. Elle éveillait les moqueries et tout le monde se racontait cette histoire avec beaucoup de condescendance » (p. 55-56).
Hoedt et Piron dénoncent et même condamnent cette supériorité (une forme d’élitisme) que certaines personnes s’accordent face aux erreurs de français commises par les autres. J’abonde dans leur sens.
Nul ne mérite jamais d’être stigmatisé pour une faute de langue, qu’elle relève du correcteur automatique, d’une méconnaissance des règles, d’une difficulté d’apprentissage ou d’un simple oubli.
***

1. La référence complète des documents cités (papier et numériques) apparaît dans la bibliographie.



9



L’oubliée du clavier QWERTY
C’est rare qu’on parle d’elle. Elle doit en souffrir, la pauvre. Je l’imagine, perchée sur son 7, attendre de servir à quelque chose. C’est tellement important de se sentir utile. Et puis, elle doit se comparer aux autres. Le point d’interrogation, sur sa gauche, flottant au-dessus de la tête du 6, est utilisé constamment. On se questionne tant et tellement, dans la vie, non ? L’astérisque, sur sa droite, surplombant le 8, sert moins souvent, mais il est bien connu, ça compense. Alors qu’elle… on l’oublie.
Je parle de l’esperluette, bien sûr. Ce signe graphique (&) est splendide ! C’est l’élégance faite lettre, la grâce, la finesse… Son nom même évoque un parfum suranné : esperluette . Aaahhh… on espère… l’esperluette… ou encore la perluète , l’ éperluette , la pirlouette , l

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