PMA sans filtre , livre ebook

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« Un bébé, un bébé ! » me réclame-t-il sans cesse. Oui, mais non, mais non, mais oui... Je ne me sens pas prête. Après des années de questionnements existentiels, on se lance enfin. On met du cœur à l’ouvrage (pas que le cœur hein !), mais pas de bébé en vue. On relit le mode d’emploi : on fait pourtant bien ce qu’il faut, là où il faut. On se fait examiner de fond en comble (surtout le fond) et le couperet finit par tomber : « Vous êtes stérile Monsieur... »

Elle n’a pas pour habitude de mâcher ses mots. Elle appelle un chat un chat. D’une nature directe et déterminée, Nina Vasselin raconte son difficile parcours en PMA, sans aucun filtre...

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Publié par

Date de parution

02 novembre 2018

Nombre de lectures

66

EAN13

9782849933299

Langue

Français

STYLE ET TON DU LIVRE
Vous aurez sans doute l’impression de lire un journal de bord, à la façon d’un blog peut-être… C’est volontaire : je souhaitais retrans-crire de façon naturelle notre histoire, sans me poser trop de questions sur la forme puisque le fond est, à lui seul, déjà bien chargé.
La PMA ne fait pas dans le délicat ni le romantisme. Entrer en parcours PMA est brutal, car on pense toujours que ça n’arrive qu’aux autres et faire un bébé via une éprouvette dans des labora-toires spécialisés n’a rien de magique.
Le ton de ce livre est volontairement direct et ne tourne pas autour du pot. Je suis comme ça dans la vie. Je n’aime pas tergiverser en employant des mots bien propres sur eux, car la réalité n’en est pas moins dure à accepter.
Certains jugeront peut-être mon récit vulgaire. Pour moi, il ne l’est pas, en tout cas pas selon ma vision de la vulgarité. Il met juste en avant les choses très concrètes qui font partie d’un suivi en PMA et permet peut-être de lever des a priori sur une facilité supposée à entreprendredetellesdémarches.
Homme ou femme, vous vous retrouvez seul face à cette incon-nue : la stérilité. Vous n’avez rien demandé, elle vous est tombée dessus.
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En PMA, vous pouvez mettre de côté tous vos rêves idéalisés et votre pudeur, vous êtes désormais à poil face à vos peurs et à ce qui vous attend, au sens figuré comme au sens propre…
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INTRODUCTION
Il était une fois… bla-bla-bla… Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. OK pour le début, un peu moins pour la fin.
Notre histoire n’est pas tirée d’un conte merveilleux, mais notre amour est bien réel. C’est juste que la marraine la bonne fée a loupé le coche et ne s’est penchée ni sur mon berceau à la naissance, ni sur celui de ma moitié et du coup, ben… c’est un peu le bordel.
Des galères, on en a connu et puis un jour, arrive le moment où on se lance enfin pour les « essais » bébé. Monsieur était désireux depuis longtemps, Madame hésitait, repoussait toujours à plus tard, car MadameestdugenretorturéàlaMylèneFarmerToujoursentrainde se poser des questions existentielles et se demander si elle sera à la hauteur. Mais ça y est, c’est décidé, bébé sera.
Et le temps passe, sans que rien ne vienne. Pourtant, on fait tout bien. Le thermomètre dans l’arrière-train de bon matin pour vérifier la magnifique courbe de température, la position du poirier après les galipettes, le câlinou magique… Bon sang, mon mari me répète souventcequesongrand-pèredisait:« Les cochons savent bien faire, alors… »
Vient le moment des consultations médicales et le couperet qui tombe :« Les spermatozoïdes de votre mari sont… comment dire ?
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N’y allons pas par quatre chemins : votre mari est stérile ». Sté… quoi ? Moi, bien compris ? Ben oui greluche, toi bien compris, ton mari tire avec de mauvaises cartouches !
La fée a donc été plutôt du style à se pointer au-dessus du berceau de mon homme à la naissance avec sa baguette soi-disant magique. Et cette gourdasse, maladroite au possible, l’a lamentablement laissé choir au-dessus du lit douillet dans lequel dormait p’tit père. Et vlan, en plein sur les bouboules !
Commencent alors pour nous des années de quotidien rythmé aux sons de trois lettres : PMA. On en a même fait une chanson, mais sans doute moins fun queYMCA et sans la choré, Monsieur n’aime pas danser…
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LEXIQUE INDISPENSABLE
Pour pouvoir suivre et comprendre ce livre hautement scientifique (si si, je vous assure, au bout de plusieurs années en PMA, on a l’impression de détenir un doctorat en biologie microcellulaire du spermatozoïde…), je vous ai concocté ce petit lexique afin d’y voir plus clair. Ce sont toutes les définitions et autres explications des termes rencontrés, abordés et entendus :
Tout d’abord la PMA. On l’entend partout, certains savent ce que cela veut dire, d’autres se disent :« Encore un nouveau parti politique à la con »ou bien« C’est une nouvelle aide sociale, ça ? »En fait, non. PMA, c’est tout d’abord l’abréviation de Procréation Médicale-ment Assistée.
En résumé, cela veut dire qu’un couple ne peut pas procréer natu-rellement, faire un enfant quoi et qu’il va falloir l’aider un peu, beaucoup,passionnément
Mais au fil de notre histoire, j’ai eu le temps de me dire que ça signifiaitbiendautreschosescomme:
PMA= Parents en Mal d’Amour PMA= Pour Mieux Attendre ou Pas Mal d’Années (ne pense pas entrer en consultation PMA et en ressortir direct avec un ventre de femme enceinte !)
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PMA= Pour Mon Analyse psychologique (fini les petits bobos à la con, là t’as un vrai problème à gérer…) PMA= Pour Mon Acné (ben oui, merci aux différents traitements hormonaux…) PMA = Putain de Merde Atroce (on entend souvent que c’est un dur combat, mais Dieu que c’est peu dire !)
À présent, les termes plus scientifiques :
ZOZO= Spermatozoïde (donc zozo pour les intimes)
SPERMOGRAMME= Examen rêvé par tous les hommes Une petite pièce, un petit tube (Messieurs, si vous avez une grande « … », il va falloir vous tasser un peu !), un magazine aux pages colléesouunevidéo(pourleslieuxversiongrandluxe)ethopletourest joué. Rien de bien nouveau pour nos hommes : après tout, ils faisaientdéjàçaétantadossaufquelà,fautavoirenviesurcommande,près d’une salle d’attente blindée par d’autres hommes dans la même situation et puis en ressortant, tout le monde qui te regarde du genre : « Ah lui, ça y est, il vient de juter dans le flacon ! »… Sinon, tout va bien.
HYSTÉROSALPINGOGRAPHIE = Hystéro ? Hystérique ? Non, mais je vais bien, merci. Hyper simple, le nom donné à cet examenbiendouloureux(lemédecinavaitomisdemeprescriredesanti-douleurs ou de me dire d’en prendre) qui consiste à vous envoyer un liquide de contraste (indispensable dans le cas présent pour l’ima-gerie médicale) dans vos trompes afin de vérifier qu’elles sont bien perméables.Eneffet,pourespérerfaireunbébé,vostrompesdoiventlaisser passer les spermatozoïdes pour leur laisser une chance d’at-teindre l’œuf de Pâques posé tout là-haut (l’ovule quoi).
TEST DE HÜHNER= Hein, quoi ? C’est quoi ça ? Une marque d’harmonica peut-être ? Eh non, c’est un test prescrit par votre méde-cin, gynéco, marabout de la fécondité, qui cherche à savoir si votre
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glaire (oui oui, le truc liquide un peu mouillé sécrété par nous, Mesdames,etquidiffèreaucoursducyclemenstruel),doncjereprends,poursavoirsivotreglairetueleszozos.Oui,vousavezbienlu, une glaire peut TUER ! Après« Omar m’a tuer »sa faute et dorthographesicélèbre,voici« La glaire m’a tuer »! En gros, on cherche à savoir si le problème de fécondité de votre couple ne proviendraitpasduneglairetropacideoutropautrechoseoupasassez truc machin. Pour ce test (appelé également test post-coïtal), on vous demande de faire crac crac boum boum à une heure précise maximum puis, quelques heures après, direction le labo sans vous être lavée (c’est bien plus sympa comme ça, non ?) afin qu’un laborantin vous fasse un prélèvement vaginal en vue de recueillir le sperme encore présent dans votre joli intérieur. Suite à cela, une analyse est faite et on voit alors combien de spermatozoïdes sont encore en vie, morts, etc., et la qualité de votre glaire. Un score vous est attribué. Bon, même en cas de bon score, vous ne repartez pas avec une coupe !
FIV= Fécondation in vitro (non non, il ne s’agit pas de s’accoupler sur une vitre ou devant tes voisins…) Cela veut dire que tout se passe dans un laboratoire bien aseptisé où une équipe médicale prendra en charge la création de « ton » petit être… On demande bien sûr à Monsieur de participer en donnant gentiment son sperme au préalable. Madame a le grand honneurdefairedondesesovocytesobtenussuiteàunesuperbestimulation (ça, j’aurai l’occasion de vous en parler plus tard !) et hop, on met le tout en contact dans un grand bain (bon, sans les bulles et tout le tintouin qui sent bon) et on attend qu’un spermatozoïde vienne à la rencontre d’un ovocyte pour le féconder. C’est pas magique tout ça ?
FIV ICSI = Mêmes étapes de préparation pour Monsieur et Madamemaislà,lesmédecinsvontplusloin.Auvudesrésultats,ilsemble que les zozos soient trop atteints pour faire le boulot par eux-mêmes. Alors, un technicien expérimenté va prendre un seul zozo (le
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plus beau, THE winner) pour l’injecter directement dans un ovocyte. Ainsi, la fécondation est quasi assurée, attention pas forcément son développement ultérieur (ce serait trop simple encore !). Et le même geste est répété jusqu’à épuisement des ovocytes dispos et des zozos semblant corrects.
OATS= Oligo-asthéno-tératospermie (la raison de notre présence en PMA… Eh oui ! Chéri a décroché le jackpot, la totale, le bingo, 99 à 100% d’anomalies lourdes). Quand ton homme découvre une telle conclusion sur un spermogramme, là tu sais que t’es mal barrée et que c’est du lourd. Le spermatozoïde ne se contente pas d’être un tout petit peu différent, il est alors juste complètement pourri, la queue qui manque ou enroulée autour du cou, des trous dans la tête et j’en passe… Bref, un bon gros raté.
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ON SE PRÉSENTE… AVANT DE PASSER AUX CHOSES SÉRIEUSES
L’écriture de ce livre commence début 2015, date à laquelle nous e e entamons notre 3 année de parcours PMA et 5 d’essais bébé.
Mon mari, dit « Sahtounet » dans ce récit, a alors 36 ans. Ingénieur automobile de profession (déjà petit, il collectionnait les tites tutures), ses parents craignaient qu’il ne veuille devenir garagiste, car il détes-tait avoir les mains sales. Pauv’tit père… Ce n’est pas « Sahtounet » pour rien, il aime être tout propre.
Moi, dit « moi » dans ce récit, 30 ans au compteur. Diplômée en communication, parcours professionnel en dents de scie avec un graphiqueàtendanceverslebas.Fibromyalgie(maladiedu«malpartout » et autres symptômes bien pénibles) assez invalidante diagnostiquéeen2007etquiavaitdéjàmisàmalmesambitionsprofessionnelles,bienavantnosaventuresenPMA.
Sahtounet est passionné de musique depuis l’âge de 12 ans, pratique plusieurs instruments (guitare, basse, piano), chante et compose lui-même. Je l’ai rencontré par le biais d’un spectacle scolaire, car moi aussi, à l’époque, je poussais la chansonnette. J’avais alors un peu plus de 16 ans et lui 22 (j’ai jamais aimé les garçons de mon âge… beaucoup crachaient par terre à chaque pas, je me demandais toujours s’ils n’avaient pas un reflux gastro-œsophagien). L’alchimie entre nous fut tout de suite très forte et 15 ans après, rien n’a changé.
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Je suis admirative de ce qu’il est, de ce qu’il fait, de ses valeurs… Bon, c’est le moment de sortir les mouchoirs, là ! Bref, je l’aime, c’est LUI et pas un autre.
Et étant donné que depuis tout ce temps il me supporte, faut croire qu’il en est de même pour lui. Ça, c’est vachement bien n’empêche, ça évite les inscriptions sur Meetic et Cie et les déceptions en speed dating !
Bien sûr, comme tous les couples je pense, on se pouille parfois, mais jamais bien longtemps. Assez vite, on se met à chouiner et on se pardonne. On est couillon des fois, on se chamaille pour des conne-ries alors que l’essentiel est là.
Nous habitons en région parisienne depuis une dizaine d’années. Je suis venue rejoindre Sahtounet qui ne trouvait pas de boulot dans notre région d’origine, la Normandie. L’adaptation ne fut pas simple pour moi : mauvais timing, mauvaises circonstances pour un début à deux, mais… le temps a fait son bonhomme de chemin et ma vie me plaît ainsi : peu importe le lieu, tant que je suis avec lui.
En me relisant, je me demande si je ne devrais pas proposer des scénarios auxFeux de l’Amourou un truc dans le genre, ça fait un peu cucul la praline ma déclaration, mais bon, c’est pourtant ainsi que je le ressens.
Pour ceux et celles qui ne l’auraient donc pas encore compris, j’aime mon Sahtounet et je gravirais des montagnes pour lui (bon, je prendrais le temps, je ferais des pauses pour tenter d’arriver tout là-haut parce que moi et le sport… et puis, rien ne sert de courir hein !).
En tout cas, je serai toujours là pour lui, quoi qu’il arrive et je sais qu’il en sera de même pour moi. J’ai toujours pu compter sur lui et chaque jour qui passe me le prouve encore.
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