Emily Stone et l'archer d'Amesbury , livre ebook

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2022

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TOME 1




2032. Londres.




Emily Stone est une «Runar », une enfant du secret.



Elle ignore tout de sa condition et de l’existence de Néamhan, le monde magique qui se déploie par-delà le Voile.



Coincée dans une relation toxique qui la détruit chaque jour davantage, elle ne peut compter que sur le soutien de ses amis Madeline et Harry.




Mais une nuit, la violence conjugale est poussée à son paroxysme, la vie d’Emily bascule et sa véritable nature se révèle.




Au même instant, un mystérieux champ de force secoue le monde qui se trouve privé d’électricité.



La Terre agonise, la nature se meurt, les pouvoirs des sorciers faiblissent et la colère monte dans le monde magique.



Des sorciers suprémacistes sont fermement résolus à punir les humains qu’ils tiennent pour responsables. L' avenir des deux mondes repose entre les mains d’Emily qui fait face aux faux-semblants et à un passé lourd de secrets.




Des alliances inattendues pourraient bien être l’unique chance de réussite.

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Date de parution

22 mars 2022

Nombre de lectures

0

EAN13

9782493316455

Langue

Français

Stéphanie Herell
 
 
 
Emily Stone
 
ET


L ’ Archer d ’ Amesbury
© 2022. © Stéphanie Herell, Editions Encre de Lune. 
Tous droits réservés.
 
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelques procédés que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Crédit photo : ©canva.com
 
ISBN: 9782493316455
Editions Encre de Lune, 21, rue Gimbert, 35580 Guignen
Courriel : editionsencredelune@gmail.com 
Site Internet : www.https://editionsencredelun.wixsite.com/website-1
 
Cet ouvrage est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des institutions existantes ou ayant existé serait totalement fortuite.


 
À mes enfants, Idir et Adrián, qui m’ont appris à repousser les frontières de l’impossible.

À mon meilleur ami, qui m’a demandé de lui faire une place dans mon roman peu de temps avant que son sourire éblouissant ne s’évanouisse à jamais. Guillaume, j’ignore si c’est un honneur de figurer au-dessus de ces lignes, mais il ne fait aucun doute que c’en est un d’avoir eu une place dans ta vie.
 

 


 
« On peut faire plier l'âme, lui infliger des cicatrices, laisser sur elle les marques de la maladie et les stigmates de la peur, mais elle ne mourra pas car elle est protégée dans le monde souterrain par la louve, celle qui trouve et fait incuber les os. »

Clarissa Pinkola Estés, Femmes qui courent avec les loups , 1989.
 

Prologue
 
Stonehenge, 1100 avant J.-C.

Étendu à plat ventre dans le fossé qui encerclait le lieu du sacrifice, Hagel observait Stonehenge. Les coudes endoloris et les muscles raides, il étira ses membres engourdis pour dissiper l’effet du froid et de l’interminable attente. Il jeta un coup d’œil sur le paysage et caressa du pouce sa lèvre fendue. Le bout de sa langue effleura la plaie et le goût métallique du sang se propagea dans sa bouche. Ses doigts se refermèrent sur son arc. Il le tira vers lui et recompta machinalement les flèches plantées dans le talus verdoyant avant de braquer de nouveau son regard sur les pierres dressées. Dans le silence de la nuit, il attendait l’arrivée de la procession.
Le vent glacé du solstice d’hiver balayait la plaine. Des rafales, régulières et implacables, couchaient l’herbe sur leur passage avant de laisser de nouveau les fleurs, parsemées çà et là, darder leurs corolles vers le ciel nocturne comme autant d’yeux tournés vers on ne sait quels dieux. Les immenses pierres se découpaient nettement dans le paysage éclairé par la pleine lune rousse. Deux cercles de pierres. Voilà tout ce qu’il restait des précédents sacrifiés. Un troisième et dernier cercle se formerait, ce soir. Les yeux de l’archer s’attardèrent sur elles. Quels visages et quels corps renfermaient-elles ? Étaient-ce des enfants ? La lumière cuivrée de la lune se reflétait sur la surface poreuse des pierres qui semblait encore exsuder le sang des premières victimes.
Hagel sentit un changement soudain de l’atmosphère. Le temps sembla ralentir sa course et l’espace se dilater. Au bout de l’Avenue de Stonehenge, des crépitements attirèrent son attention. L’air parut se craqueler et une pluie d’étincelles annonça l’arrivée imminente de la procession. Il déglutit et baissa la tête.
Trois sorcières et deux sorciers de Néamhan traversèrent le Voile qui séparait leur monde de celui des humains. Leurs capes bleu nuit semblaient posséder la légèreté de l’air, la fluidité de l’eau et la chaleur du feu. La capuche rabattue sur les épaules, ils avançaient d’un pas assuré, les uns à la suite des autres. Ils se dirigeaient vers l’autel de Stonehenge. Leurs longues chevelures d’un blanc éclatant se soumettaient aux caprices du vent. De larges sillons creusaient leurs visages à la peau parcheminée et tandis que leurs lèvres balbutiaient quelques incantations silencieuses, leurs yeux d’un blanc laiteux semblaient tournés vers l’intérieur. Au-dessus de leurs mains en coupe flottait une sphère formée d’un entrelacs d’anneaux lumineux en perpétuel mouvement. Hagel sentit un frisson lui parcourir le corps lorsqu’il réalisa qu’il se trouvait à seulement quelques mètres des élémentalistes les plus puissants de Néamhan.
Enveloppés dans leurs capes de bure, le visage dissimulé par une capuche épaisse et lourde, huit sorciers et sorcières franchirent à leur tour le portail et emboîtèrent le pas aux élémentalistes. Quelques-uns enserraient de leurs doigts effilés des bâtons en bois sculpté tandis que d’autres laissaient dépasser de leur manche, des baguettes aux motifs végétaux finement ciselés. Le menton fiché dans la poitrine, Hagel ne distinguait que leurs bouches closes et leurs mâchoires contractées. Le vent engloutissait le son de leurs pas feutrés et le froissement de leurs étoffes avant d’en projeter l’écho contre les pierres dressées. La procession cheminait lentement le long de l’Avenue qui menait au cœur de Stonehenge.
L’air autour du portail crépita de nouveau et quatre elfes apparurent. Ils avançaient, deux par deux, accordant leurs pas réguliers et aériens qui dénotaient une extrême agilité. Élancés et sveltes, les deux premiers paraissaient être la réplique exacte l’un de l’autre. Les cheveux lisses d’un noir de jais encadraient leur visage anguleux qui conservait, cependant, une douceur enfantine. La pointe de leurs oreilles saillait à travers le rideau épais de leurs chevelures. Le regard de Hagel s’attarda sur les deux suivants. Bien que de sexe différent, leur ressemblance et l’harmonie de leurs mouvements ne laissèrent aucun doute sur leur lien de parenté. Il avait entendu dire que les gestations elfiques étaient aussi rares que précieuses. Jumeaux, ils venaient au monde ensemble, grandissaient ensemble, livraient des batailles ensemble et, le plus souvent, mouraient comme ils avaient vécu. Ensemble. Depuis son plus jeune âge, Hagel avait toujours admiré ces archers extraordinaires pour qui la loyauté et la justice étaient les maîtres mots.
Troublé, il se demanda ce qui avait conduit ces elfes à participer à ce rituel grotesque qui allait à l’encontre de toute forme de justice. Des innocents trouveraient la mort cette nuit et s’il n’était pas surpris de voir les sorciers et les humains se prêter à ce jeu sordide dont ils avaient eux-mêmes édicté les règles, il ne parvenait pas à comprendre le motif de la présence des elfes. Avaient-ils donc tous raison lorsqu’ils prétendaient que ces sacrifices étaient la seule chance de voir les deux mondes vivre en paix ? Était-ce là une sentence juste et sensée ?
Les élémentalistes avaient l’air redoutables et Hagel ne connaissait que trop bien la cruauté dont était capable l’être humain. Si le pacte de paix et d’équilibre n’était pas scellé, une guerre entre les deux mondes serait alors inévitable. Mais quelque chose en lui refusait de se soumettre à cette troisième et ultime cérémonie sacrificielle. Comment la paix et l’équilibre pouvaient-ils se bâtir sur des tombes ?
Les crépitations du portail interrompirent le cours de ses pensées. À la suite des elfes, des dryades, des naïades et des faunes firent leur entrée. Drapées d’un voile blanc, les nymphes dansaient plus qu’elles ne marchaient. Une ceinture végétale leur ceignait la taille tandis que le vent soulevait le tissu découvrant leurs jambes et leurs épaules. Il s’engouffrait dans leurs longues chevelures dorées sur lesquelles se reflétait la lumière cuivrée de la lune rousse. Là où elles effleuraient le sol, les faunes martelaient la terre meuble et trempée avant d’en extraire leurs sabots dans un bruit de succion. La beauté et la monstruosité marchaient côte à côte dans cette parade macabre.
Par-delà des pierres levées, Hagel aperçut les minuscules silhouettes des orphelins avancer vers le centre du cromlech. Soudées les unes aux autres, elles formaient un ruban aux contours irréguliers.
Les premiers orphelins étaient arrivés, huit lunes plus tôt, à Braevon, un petit village proche de Stonehenge où vivait Hagel. Trop occupés par les moissons du printemps, c’était à peine si les villageois les avaient remarqués. Mais lorsqu’ils furent une dizaine, les rumeurs étaient allées bon train dans les champs d’orge et de blé. Si les habitants ignoraient tout de la raison de leur venue, ils ne tardèrent pas à apprendre qu’ils étaient le dernier tribut des humains destiné à sceller définitivement le pacte de paix et d’équilibre entre les deux mondes.
Atterré et conscient que, seul, il ne parviendrait pas à empêcher cette mise à mort, Hagel avait instillé l’indignation dans le cœur des villageois et attisé leur colère. Un matin, ils s’étaient réunis et avaient demandé audience à leur chef pour tenter d’infléchir cette décision qu’ils jugeaient aussi injuste qu’inhumaine. Des voix s’étaient élevées. Des poings s’étaient dressés. D’un geste, le chef leur avait intimé le silence. Son regard torve s’était attardé sur Hagel qu’il soupçonnait d’être à l’origine de ce soulèvement. Il avait alors déclaré que ces enfants avaient été sélectionnés avec le plus grand soin par lui-même et par les chefs des plus grandes villes de l’île. Leur jeune âge satisferait les sorciers de Néamhan et, en tant qu’orphelins, ils ne représentaient pas une grande perte pour les humains. Les villageois n’avaient pas décoléré et l’indignation s’était propagée dans toute l’assemblée. Pour éteindre le vent de révolte qui soufflait sur son peuple, le chef avait levé les bras en signe d’apaisement. Le regard braqué sur Hagel et un rictus étirant le coin de ses lèvres, il avait alors promis d’épargner ces enfants s’ils leur remettaient, de leur plein gré, dix des leurs. Un silence épais avait accueilli cette proposition insidieuse qui sonnait comme une me

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