Brutal , livre ebook

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2024

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Il n’a jamais été aussi proche de sa libération.



Elle n’a jamais été autant attirée par un homme.



À quelques jours de sa sortie, il risque le pire... comme le meilleur... elle.



Ash arrive au bout de sa peine. La prison, il y a passé la moitié de sa vie. En pleine canicule, tout en s'efforçant de survivre dans cet enfer, un rayon de soleil débarque. Isla. Quelques minutes passées ensemble et il comprend que son univers risque de voler en éclats.


Isla, bibliothécaire, a été assignée au pénitencier de Rockwoods, l'un des plus dangereux du pays. Bien décidée à faire régner l'ordre dans son nouveau fief, elle devient rapidement la cible des pires criminels.


Apeurée par ces hommes sans foi ni loi, elle pourra toutefois compter sur la protection d'Ash, ce bad boy qu'il l'a intriguée dès le premier regard. Celui qui a décidé de la protéger coûte que coûte et qui l'attire de plus en plus...



Mais à quel prix ?

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Date de parution

19 juin 2024

Nombre de lectures

137

EAN13

9782376523413

Langue

Français

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Titre de l'édition originale : Brutal
Copyright © Butterfly Editions 2024

Couverture © Butterfly Editions - Depositphotos
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-341-3
Dépôt Légal : juin 2024
113062024-1700-VF
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com
Lil Evans
Brutal


ISBN : 978-2-37652-341-3
"La liberté, c'est de savoir danser avec ses chaînes."
Friedrich Nietzsche
1

Ash

Il n’y a qu’en bossant dans un foutu entrepôt construit en tôle et en verre pare-balles ultra-épais, au cœur de l’été du Sud, qu’on se sent vivre. Et vivre très mal. On étouffe, ici. Chaque inspiration se fait lente, pesante et douloureuse, nous laissant comme noyés dans une eau épaisse et boueuse d’où on peine à se débattre. Ce qu’on a franchement mérité.
Dès les premières lueurs du soleil, à cinq heures du matin, la température commence à augmenter alors qu’elle chute à peine au cœur de la nuit. Les relents de poussière partout autour de moi se collent à mes poumons, à ma transpiration, créant des sillons sur ma peau dorée. C’est l’Enfer. Mon cauchemar personnel où les démons prennent la forme d’hommes sans valeur, sans bonté, sans une once d’humanité. Ouais, il n’y a que des monstres, ici, près de moi. Et j’en fais partie.
Je suis même l’un des pires.
Sans clim’, avec le pantalon réglementaire bleu foncé qui descend sur mes hanches et les quarante-cinq degrés du désert d’Arizona, j’ai l’impression que je vais y laisser ma peau. Je peine à me concentrer sur le boulot, entre l’air brûlant et les éclats de métal qui explosent autour de moi. La scie circulaire me glisse presque entre les mains, galérant à entamer la partie de la carrosserie que je tente de domestiquer.
Bordel, j’ai le pouls en vrac tellement j’ai la tête ailleurs ! Ça devient dangereux pour moi…
Soudain trop nerveux, je tire violemment sur la prise électrique pour éteindre la scie, et j’ôte le masque de protection qui me recouvre le visage. J’attrape un peu plus loin mon tee-shirt sur l’établi pour essuyer la sueur qui roule sur ma peau tiraillée.
La chaleur, en général, je peux gérer. Même si ce putain d’endroit ressemble à l’Enfer. En pire. Mais j’ai beaucoup trop de trucs en tête, en ce moment, ce qui fait que j’ai du mal à garder les pieds sur terre. À me calmer. À ne pas rétorquer, quand on me cherche. Et ça, ça devient problématique.
Mon tee-shirt glisse sur mon torse, mon regard se perdant un instant sur tous les tatouages qui en couvrent chaque parcelle. J’ai tellement de cicatrices, sous toute cette encre. Tellement de marques, de blessures qu’on ne voit presque pas, et que j’oublie même, parfois. Elles attestent de mes quinze dernières années dans cette prison de haute sécurité où j’ai vécu la misère, la violence et la guerre des gangs. Séquestré entre quatre murs en béton armé, entouré de mecs boostés à la testostérone, décidés à asseoir leur règne. On pourrait penser que les gardiens sont là pour nous protéger, mais, merde, ils sont pires. Trop zélés, trop pourris pour le bien des prisonniers. Ou plutôt pour les nuisibles que nous représentons à leurs yeux.
Et bordel, il fallait qu’il y ait cette foutue canicule qui s’ajoute à la charge !
Vu de l’extérieur, je suis certain que ça ne doit pas être si terrible. Le soleil qui tape un peu trop fort, ça ne peut pas être si dangereux que cela, pas vrai ?
Il n’y a que les privilégiés, là dehors, qui peuvent le penser. Eux, ils ne vivent pas enfermés vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec des meurtriers. Des criminels. Des salopards de première, sans foi ni loi, qui cherchent à te planter les entrailles pour monter en grade. Y’a rien de plus angoissant. Surtout quand ils te scrutent fixement, le regard noir de haine et un sourire immense sur le visage, sachant pertinemment qu’ils vont devoir frapper bientôt. Avant que tu ne te casses d’ici.
Mes jours sont comptés. À la seconde près. Voilà pourquoi je dois rester vigilant, même si je pense sans arrêt à la liberté qui me tend les bras et que je pourrais perdre d’une seule petite lame s’enfonçant dans ma gorge.
La chaleur est tellement infernale, dans les locaux délabrés qui servent de serre, que les esprits s’échauffent. Vite. Beaucoup trop vite. Les prisonniers sont de plus en plus remontés. Les gardes, à cran. On a de la chance, quand la clim’ se met à ronronner quelques minutes par jour, mais la vétusté et la taille des lieux ont eu raison de ces maudits appareils quelques semaines plus tôt, et le coût d’une nouvelle installation rebute le directeur de cette putain de cage insalubre.
J’en ai ma claque.
Je n’en ai jamais autant eu ma claque de toute ma vie, pourtant, j’ai grandi ici. Parmi les prédateurs, les fauves, les traîtres, les meurtriers. Et j’y ai bien ma place. Mais le bout du tunnel se rapproche, ce qui me donne l’impression que chaque jour devient un peu plus dur que le précédent.
Quand je balance mon tee-shirt humide à l’autre bout de mon établi, je décide de me remettre à cent pour cent dans le boulot.
Concentré sur mon plan de travail, j’oublie presque cette sensation d’asphyxier sous la chaleur. J’oublie presque les gouttes de sueur qui roulent à nouveau sur mon torse dur, sur les dizaines de tatouages qui recouvrent chaque millimètre de ma peau. Tout ce qui compte, c’est de réparer. Percer. Retaper.
La prison de Rockwoods est en contrat avec l’armée des États-Unis, et emploie pas mal de gars pour s’occuper de véhicules militaires à remettre au goût du jour. Ça fait presque dix ans que je suis mécano, et que je me pointe tous les matins, tous les après-midis dans cet entrepôt pour faire les mêmes gestes, planter les mêmes clous, me vider l’esprit sans oublier une seule seconde où je suis. Au milieu d’autres salauds comme moi. Qui ne peuvent pas m’encadrer. Et qui pourraient me planter à tout moment.
En temps normal, même quand je suis concentré à fond sur un moteur ou de la tôle à remettre à neuf, je suis vigilant. Plus que je ne le devrais. J’entends chaque bruit, chaque râle, chaque pas esquissés derrière moi. Aujourd’hui, cependant, j’ai la tête ailleurs. Vers… l’angoisse de ma future sortie. Et je me sens con, bordel, d’être aussi nerveux pour quelque chose que je désire depuis si longtemps, mais ça fait quinze ans que je suis enfermé. Quinze ans que je me délite entre quatre murs, et la liberté a un côté effrayant qui me file la chair de poule.
Ma perceuse serrée au creux de ma paume, je fixe mon attention sur ma main gauche, si près de la mèche épaisse que la moindre connerie m’arracherait les doigts, quand une ombre gigantesque me tombe dessus.
Merde, je n’ai entendu personne arriver !
Mon pouls accélère. Fort.
À Rockwoods, la moindre erreur peut être fatale. Les lieux tombent en ruine, et les gardiens sont presque aussi dangereux que… les animaux confinés ici. Que… nous. Relâcher son attention revient à programmer son suicide.
Je garde mon outil dans mon poing serré, et sans montrer la moindre faiblesse, la moindre peur, je tourne un peu la tête pour voir qui se trouve là. Qui me cherche. Parce que, bordel, personne ne m’approche jamais sans une bonne raison. Et cette raison, la plupart du temps, c’est pour me planter une lame dans la peau. Chose que je déteste par-dessus tout et qui me rend particulièrement rancunier. Et violent. Et… Dangereux. JE… suis… un… danger. Ce qui appose un sourire féroce sur mon visage, parce que ce sentiment si puissant, c’est ma foutue came.
Lamark se positionne juste à côté de moi, l’air décidé, et je me tourne vers lui en lui décochant un regard de tueur. Je déteste être surpris. Par qui que ce soit.
— File-moi ta perceuse une seconde. J’en ai besoin, mec, lâche-t-il.
— Non.
Sans un mot supplémentaire, je retourne à mon ouvrage.
Mais Lamark ne bouge pas. La sueur qui se met à rouler le long de mes tempes n’a plus rien à voir avec la chaleur. J’ai les nerfs. Je suis en rage. Ce n’est pas le moment de me chercher des problèmes parce que… je ne pourrai pas… Non, je ne dois pas me défendre, et ça me fait bien chier.
La vie en prison m’a forgé tout en muscles saillants, et m’a permis d’acquérir une force et une rapidité hors du commun. Les heures de sport nous aident à évacuer nos pires frustrations. Que ce soit dans la cour ou derrière les barreaux de nos cellules, nous entraîner, c’est vital, ici. Alors, je l’ai fait. Je me suis entraîné, jour après jour, jusqu’à avoir la peau aussi dure que possible. Pourtant, Lamark se place dans la catégorie supérieure. Il a ce côté redoutable. Menaçant. Même si je suis grand, il dépasse les deux mètres, et frôle facilement les cent-cinquante kilos. Sa peau a une couleur sombre ; son teint reste nickel. Il n’a même pas l

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