Rembrandt et la peinture baroque , livre ebook

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Célèbre aussi bien de son vivant qu’après sa mort, Rembrandt est un des plus grands maîtres de ce que l’on a appelé « l’âge d’or hollandais » au XVIIe siècle. Ses portraits ne constituent pas uniquement une plongée dans l’époque du peintre, ils représentent avant tout une aventure humaine ; sous chaque touche de peinture semble s’éveiller la personnalité du modèle. Ils ne sont aussi que la partie immergée de l’iceberg Rembrandt, qui a produit plus de 300 toiles, 350 gravures et 2000 dessins. Dans tout son Œuvre, l’influence du réalisme flamand est aussi puissante que celle du caravagisme italien. Ce savant mélange, il l’applique à tous ses tableaux, conférant aux sujets bibliques tout autant qu’aux thèmes quotidiens une puissance émotionnelle et intimiste sans pareil.
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Date de parution

04 juillet 2023

Nombre de lectures

0

EAN13

9781644618905

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

17 Mo

Émile Michel




Rembrandt
et
la peinture baroque
Texte : d’après Émile Michel
© Parkstone Press International, New York, USA
© Confidential Concepts, Worldwide, USA
© Norton Simon Art Foundation
Image-Bar www.image-bar.com
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
ISBN : 978-1-64461-890-5
Sommaire
Les Débuts de sa carrière
Un Peintre hollandais
Le Succès
La Renommée de Rembrandt et la mort de Saskia
La Technique de Rembrandt et sa prodigalité
Un Crépuscule difficile
Conclusion
Bibliographie
Liste des illustrations
Les Débuts de sa carrière
Sa Formation
Rembrandt serait né le 15 juillet 1606. Bien que très vraisemblable, cette date de 1606 ne présente cependant pas un caractère de certitude absolue. Il était le cinquième des six enfants d’un meunier, nommé Harmen Gerritsz qui, né en 1568 ou 1569 et à peine âgé de vingt ans, avait épousé la fille d’un boulanger de Leyde, originaire de Zuitbroeck, Neeltge Willemsdochter. Tous deux appartenaient à la petite bourgeoisie et jouissaient d’une certaine aisance. Harmen avait gagné l’estime de ses concitoyens et, en 1605, il avait été nommé chef de section dans le quartier du Pélican. Il s’était, paraît-il, acquitté avec honneur de ses fonctions, puisqu’en 1620 il en avait été chargé de nouveau. C’était un homme instruit, à en juger par la fermeté de son écriture. Comme son fils aîné, il signait : Van Rijn (du Rhin), et, à leur exemple, Rembrandt dut plus tard, au bas des œuvres de sa jeunesse, faire suivre son monogramme de cette désignation. Enfin, la possession d’une sépulture près de la chaire à prêcher de l’église Saint-Pierre témoigne également de la situation aisée de la famille.
Malheureusement, nous ne possédons aucun document qui puisse nous renseigner sur les premières années de Rembrandt. Cependant, il est permis de penser que son instruction religieuse fut l’objet de la sollicitude particulière de sa mère. Dans les nombreuses images peintes ou gravées que son fils nous a laissées d’elle, il la montre tenant le plus souvent en main, ou ayant à sa portée, la Bible, son livre favori. Ses lectures, les récits qu’elle en faisait à l’enfant produisirent en tout cas sur lui une impression profonde et vivace, car c’est aux saintes Écritures que l’artiste devait plus tard emprunter la plupart des sujets de ses compositions.
Avec les éléments de la grammaire, la calligraphie occupait alors une grande place dans l’instruction. Rembrandt apprit à écrire assez correctement sa langue, et les quelques lettres qui nous ont été conservées de lui en font foi. Elles ne contiennent pas plus de fautes d’orthographe que celles de la plupart de ses contemporains les plus distingués. Quant à son écriture, elle est non seulement très lisible, mais elle ne manque pas d’une certaine élégance, et même quelques-unes de ses signatures, par leur netteté irréprochable, font honneur à ces premières leçons de son enfance.
Afin de pousser plus loin l’instruction de leur fils, le père et la mère de Rembrandt l’inscrivirent dans les classes de lettres latines à l’université. Mais le jeune garçon n’était, paraît-il, qu’un élève assez médiocre. Il n’eut jamais grand goût pour la lecture, à en juger du moins par le petit nombre des volumes portés plus tard à son inventaire.
Quoique d’un caractère affectueux et tendre, Rembrandt demeurait toujours assez sauvage, aimant à observer dans son coin, à vivre à part et à sa guise. Aussi, de bonne heure, il manifesta cet amour de la campagne qui ne fit que croître chez lui avec les années.
Il fallut bien, à la fin, se rendre à l’évidence, et le peu de goût que Rembrandt montra pour les lettres, en même temps que la vivacité du penchant qui l’entraînait vers la peinture, décidèrent ses parents à le retirer de l’école latine. Renonçant à l’avenir qu’ils avaient caressé pour lui, ils lui permirent, vers l’âge de quinze ans, de se livrer à sa vocation. Ses rapides succès dans cette nouvelle carrière donnèrent bientôt à l’ambition de sa famille des satisfactions plus hautes que toutes celles qu’elle s’était promises.
Les ressources qu’on pouvait alors trouver à Leyde pour son éducation artistique étaient assez restreintes, et après une période antérieure d’activité et d’éclat, la peinture avait cédé le pas aux sciences et aux lettres. Une première tentative faite pour y établir en 1610 une guilde de Saint-Luc n’avait pu aboutir, tandis que des villes du voisinage, comme La Haye, Delft et Harlem, comptaient déjà, parmi les membres des associations qu’elles possédaient, des maîtres nombreux et en vue. Mais les parents de Rembrandt le jugèrent encore trop jeune pour se séparer de lui et ils résolurent de le mettre en apprentissage dans sa ville natale. D’anciennes relations et peut-être même des liens de parenté fixèrent leur choix sur Jacob van Swanenburch, un artiste aujourd’hui tout à fait oublié, mais qui jouissait alors d’une grande considération parmi ses concitoyens. Si Rembrandt ne put guère apprendre d’un tel maître que « les premiers éléments et les principes », il trouva du moins près de lui une bienveillance qu’à cette époque les jeunes gens ne rencontraient pas toujours chez leurs patrons. Les conditions de l’apprentissage étaient, en effet, parfois assez dures ; les contrats signés par les élèves constituaient pour eux une véritable servitude et les exposaient à des traitements tels que les moins endurants s’y dérobaient par la fuite. Mais Swanenburch avait su se concilier l’affection de ses élèves, qu’il traitait comme ses propres enfants. Pendant les trois années qu’il passa chez ce maître, ses progrès furent tels que ses concitoyens qui s’intéressaient à son avenir « en étaient tout à fait émerveillés et pouvaient déjà pressentir la brillante carrière à laquelle il était appel ».
Ce temps écoulé, Rembrandt n’avait plus rien à apprendre chez Swanenburch et il était en âge de quitter ses parents. Ceux-ci consentirent donc à se séparer de lui, afin qu’il pût se perfectionner dans un centre plus important, et ils firent alors le choix d’Amsterdam et d’un artiste très en vue à cette époque, Pieter Lastman. Rembrandt trouva chez ce dernier avec un talent bien supérieur à celui de Swanenburch, des enseignements qui étaient en quelque sorte la continuation de ceux qu’il avait déjà reçus. Lastman, en effet, faisait partie du même groupe d’italianisants qui à Rome gravitaient autour d’Elsheimer.


Autoportrait , vers 1628. Huile sur bois, 22,6 x 18,7 cm. Rijksmuseum, Amsterdam.


Autoportrait , vers 1629. Huile sur bois, 38 x 31 cm. Germanisches Nationalmuseum, Nuremberg.


Autoportrait à vingt-trois ans , 1629. Huile sur bois, 89,7 x 73,5 cm. Isabella Stewart Gardner Museum, Boston.


Autoportrait , vers 1630. Huile sur cuivre, 15,5 x 12,2 cm. Nationalmuseum, Stockholm.


Autoportrait , 1632. Huile sur bois, 63,5 x 46,3 cm. The Burrell Collection, Glasgow.
Au moment où Rembrandt entra dans son atelier, Lastman était en possession de toute sa renommée. On le tenait pour un des meilleurs connaisseurs de tableaux italiens, et comme ces tableaux commençaient à être en vogue à Amsterdam, il était assez souvent appelé en qualité d’expert pour apprécier leur valeur dans des rentes ou des inventaires. Sa maison était fort recherchée, et son jeune élève eut sans doute l’occasion d’y rencontrer quelques-uns des personnages ou des artistes les plus en vue. Un tel commerce ne pouvait évidemment que lui être utile, ouvrir ses idées et développer ses facultés d’observation. Le temps que Rembrandt passa dans l’atelier de Lastman fut très court. Malgré la supériorité de ce dernier sur Swanenburch, il n’était, en réalité, exempt d’aucun des défauts des italianisants . En somme, l’art de ces derniers n’était qu’un compromis entre l’art italien et l’art hollandais. Un tempérament aussi entier que celui de Rembrandt ne pouvait s’en accommoder. Ses instincts, son amour de la vérité s’y refusaient. Jusque-là, on ne lui avait parlé que de l’Italie qu’il ne connaissait pas, où il n’irait jamais, tandis qu’il se voyait entouré de choses qui l’intéressaient, qui parlaient à son âme d’artiste un langage plus immédiat et plus intime. Il aimait la nature avec plus de simplicité ; il lui découvrait des beautés à la fois moins compliquées et plus profondes. Il voulait l’étudier de plus près, en elle-même, sans ces prétendus intermédiaires qui s’interposaient entre elle et lui et faussaient la naïveté de ses impressions.
Peut-être aussi l’ennui d’être séparé de ce milieu familial auquel il était si attaché, devint-il de plus en plus fort. Il regrettait les siens, et avec le désir d’indépendance qui était en lui, il en avait assez de tous les enseignements qu’il avait reçus. Aussi, après à peine six moix, rentra-t-il à Leyde, dans le courant de 1624, trouvant bon, comme le dit Orlers, « d’étudier et d’exercer la peinture seul et à sa propre guise ». L’influence de Lastman sur son talent fut pourtant persistante et il ne s’en dégagea que tardivement.
Dans sa façon de composer, dans son goût pour l’Orient, dans la familiarité avec laquelle il traitait certains sujets, il se montra jusqu’à sa pleine majorité fidèle aux leçons de sa jeunesse, empruntant plus d’une fois à son maître l’ordonnance et quelques-uns des traits saillants de ses compositions. Comme preuve de l’estime où il le tenait, nous voyons figurer dans ses collections deux albums remplis de dessins de Lastman. Ce dernier, au contraire, ne semble pas avoir pressenti les hautes destinées de son élève, car dans son inventaire, publié par Bredius et Roever, on ne trouve pas un seul ouvrage de Rembrandt.
Les Premiers Travaux à Le

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