Odilon Redon
40 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Odilon Redon , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
40 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Odilon Redon, né le 20 avril 1840 à Bordeaux, et mort le 6 juillet 1916 à Paris est un peintre et graveur symboliste de la fin du XIXe siècle. Son art explore les aspects de la pensée, l'aspect sombre et ésotérique de l'âme humaine, empreinte des mécanismes du rêve. Odilon Redon fut un passionné de musique et en particulier de Mozart, Beethoven et Schumann.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781683256649
Langue Français
Poids de l'ouvrage 44 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur : Odilon Redon
Mise en page :
Baseline Co. Ltd
Hô Chi Minh-Ville, Vietnam
© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
Image-Bar www.image-bar.com
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mentions contraires, le copyright des œuvres reproduites appartient aux photographes, aux artistes qui en sont les auteurs ou à leurs ayants droit. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
ISBN : 978-1-68325-664-9
Odilon Redon




Odilon Redon
(1840-1916)












« L’art serait-il un état, un soutien de la vie expansive, et supposerait-il que, bornés et faibles, nous avons besoin de son appui ! »
— Odilon Redon
Sommaire
Biographie
Enfance
Enseignement artistique
1867–1978 : idées sur l’art
1878 - Voyage en Belgique et Hollande
Liste des illustrations
Autoportrait, vers 1880
Huile sur toile, 46,4 x 33,3 cm. Musée d’Orsay, Paris.
Biographie
20 avril 1840 :   Naissance d’Odilon Redon à Bordeaux ; il est envoyé chez une nourrice pour cause de santé fragile. Il revient vivre chez ses parents à l’âge de onze ans.
1851 :   Odilon obtient un prix de dessin.
1852 :   Le jeune Redon fait sa première communion.
1855 :   Premiers cours de dessin avec le peintre et aquarelliste Stanislas Gorin avec lequel il découvre les œuvres de Jean-François Millet, Jean-Baptiste Corot, Gustave Moreau et Eugène Delacroix.
1857 :   Ses parents l’envoient à Paris pour des études d’architecture. Il partage son temps entre Paris et Bordeaux. Il se lie d’amitié avec le botaniste Armand Clavaud qui lui fait connaître Charles Baudelaire, Charles Darwin, Gustave Flaubert et Edgar Allan Poe.
1862 :   Redon échoue au concours d’architecture de l’école des Beaux-Arts.
1864 :   Le jeune peintre entre dans l’atelier de Jean-Léon Gérôme ; les deux artistes ne se comprennent pas.
1865 :   À Bordeaux, il suit un apprentissage chez le dessinateur et graveur Rodolphe Bresdin qui l’initie à l’art de l’estampe.
1870 :   Il participe comme soldat aux combats sur la Loire pendant la guerre franco-prussienne.
1870-1895 :   Redon travaille essentiellement le fusain et la lithographie ; il dessine des sujets imaginaires qu’il appelle ses « noirs ».
1878 :   Premier voyage en Belgique et en Hollande ; le peintre y voit les œuvres de Hals, Rubens, Rembrandt et Dürer.
1879 :   Premier album de lithographies Dans le Rêve . Suivront les albums À Edgar Poe , Les Origines , Hommage à Goya .
1880 :   Odilon Redon épouse Camille Falte, originaire de l’île de La Réunion, à Paris.
1884 :   Redon expose au premier Salon des Artistes Indépendants. Huysmans publie À rebours avec un passage consacré à Odilon Redon.
1886 :   Naissance du premier fils de Redon. Il décède six mois et demi plus tard.
1889 :   Naissance de son second fils, Redon retrouve le bonheur. Première exposition en Hollande au Nederlandsche Etsclub à Amsterdam.
Années 90 :   Odilon Redon abandonne ses « noirs » pour se mettre à la couleur, il utilise alors la peinture à l’huile et le pastel.
1894 :   Première grande rétrospective Redon à la galerie Durand-Ruel. Cette dernière est accueillie comme un manifeste artistique.
1899 :   Il est présenté par Maurice Denis aux Nabis.
1904 :   L’État français achète son tableau Les Yeux clos pour le musée du Luxembourg. Une salle entière est consacrée à Redon lors du Salon d’Automne ; c’est un succès auprès du public.
1913 :   André Mellerio publie un catalogue de ses eaux-fortes et lithographies. La même année, l’Armory Show à New-York présente quarante de ses œuvres.
6 juillet 1916 :   Odilon Redon meurt à soixante-seize ans, suite à une congestion pulmonaire.
J’ai fait un art selon moi. Je l’ai fait avec les yeux ouverts sur les merveilles du monde visible, et, quoi qu’on en ait pu dire, avec le souci constant d’obéir aux lois du naturel et de la vie. Je l’ai fait aussi avec l’amour de quelques maîtres qui m’ont induit au culte de la beauté. L’art est la portée suprême, haute, salutaire et sacrée ; il fait éclore ; il ne produit chez le dilettante que la délectation seule et délicieuse, mais chez l’artiste, avec tourment, il fait le grain nouveau pour la semence nouvelle.
Je crois avoir cédé docilement aux lois secrètes qui m’ont conduit à façonner tant bien que mal, comme j’ai pu et selon mon rêve, des choses où je me suis mis tout entier. Si cet art est venu à l’encontre de l’art des autres (ce que je ne crois pas), il m’a fait cependant un public que le temps maintient, et jusqu’à des amitiés de qualité et de bienfait qui me sont douces et me récompensent. Les notes que je formule ici aideront plus à la compréhension de cet art que tout ce que je pourrais dire de mes concepts et de ma technique. L’art participe aussi des événements de la vie.
Ceci sera la seule excuse de parler uniquement de moi.
Enfance
Mon père me disait souvent : « Vois ces nuages, y discernes-tu, comme moi, des formes changeantes ? » Et il me montrait alors, dans le ciel muable, des apparitions d’êtres bizarres, chimériques et merveilleux. Il aimait la nature et me parlait souvent du plaisir qu’il avait ressenti dans les savanes, en Amérique, dans les vastes forêts qu’il défrichait. Né dans les environs de la petite ville de Libourne, il était parti jeune pour la Nouvelle-Orléans, au moment des guerres du premier Empire. Son ambition était d’y acquérir de la fortune pour revenir au foyer natal afin d’y mettre une aisance atteinte et qui n’y était plus.
Après avoir exploré et défriché des forêts, il devint rapidement possesseur d’une fortune assez grande, se maria avec une Française, et quelques cinq ou six années après son mariage, dut songer à revenir en France, moi déjà conçu, et presque à naître, second fruit de son union. C’est quelques semaines après le retour que je vins au monde, à Bordeaux, le 20 avril 1840. Je fus porté en nourrice à la campagne, dans un lieu qui eut sur mon enfance et ma jeunesse, et même sur ma vie, hélas ! beaucoup d’influence.
Dans la région dont je vous parle, située entre les vignes du Médoc et la mer, on y est seul. L’océan, qui couvrait autrefois ces espaces déserts, a laissé dans l’aridité de leurs sables un souffle d’abandon, d’abstraction. C’est à travers ces arides plaines que j’ai passé la première fois enfant, avant l’éveil de ma conscience, presqu’en deçà de ma vie, j’avais deux jours. Je les ai traversées bien des fois depuis : les bœufs furent remplacés par des chevaux, ceux-ci par le fer dur sur les voies et les engins du monde moderne — je ne récrimine pas.


Papillons, date inconnue
Aquarelle sur papier, 22 x 15 cm. Collection privée


L’Anémone masquée, date inconnue
Aquarelle sur papier, 24,5 x 17,5 cm. Collection privée


Buste d’homme aux yeux clos, entouré de fleurs, date inconnue
Crayon noir et aquarelle sur papier, 25,5 x 17,7 cm. Musée du Louvre, Paris


Vase de fleurs, date inconnue
Pastel, 47 x 60,5 cm. Collection privée


Tentation, date inconnue
Aquarelle et crayon, 17,7 x 25,1 cm. Collection de la famille Ian Woodner, New York


Après le supplice, 1877
Michael Altman Fine Art and Advisory Services, LLC, New York


Martyr ou Tête de martyr sur une coupe ou Saint Jean, 1877
Fusain et crayon sur papier. Kröller-Müller Museum, Otterlo
Dans ces régions du Médoc, mon père était possesseur d’un ancien domaine entouré de vignes et de terres incultes, avec de grands arbres, des genêts toujours, des bruyères tout près du château. Je fus confié là, dans ce vieux manoir, au sortir de la nourrice, à la garde d’un vieil oncle, régisseur alors du domaine, et dont la physionomie débonnaire aux yeux bleus tient grande place dans les souvenirs de mon enfance. Si j’interroge ces souvenirs autant qu’il est possible de faire renaître des états lointains d’une conscience aujourd’hui défunte, et par les changements de sa survie, je me vois alors triste et faible.
Je me vois regardeur prenant plaisir au silence. Enfant, je recherchais les ombres ; je me souviens d’avoir pris des joies profondes et singulières à me cacher sous les grands rideaux, aux coins sombres de la maison, dans la pièce de mes jeux. Et au dehors, dans la campagne, quelle fascination le ciel exerça sur moi ! Très tard aussi, longtemps après — je n’ose dire à quel âge, car vous me traiteriez d’homme incomplet — j’ai passé des heures, ou plutôt tout le jour, étendu sur le sol, aux lieux déserts de la campagne, à regarder passer les nuages, à suivre, avec un plaisir infini, les éclats féeriques de leurs fugaces changements.
J’étais tranquille, point batailleur, inhabile aux entreprises des vagabondages par les champs où les autres me conduisaient. J’étais plutôt confiné dans les cours ou le jardin, et occupé de jeux paisibles. J’étais d’ailleurs maladif et débile, entouré toujours de soins ; on avait prescrit de m’éviter les fatigues cérébrales. Je fis à sept ans un séjour à Paris durant une année, et je me souviens des grandes promenades avec la vieille bonne qui m’accompagnait. Je vis à cet âge les musées. Une empreinte en ma mémoire est restée des tableaux de drames ; je n’ai dans les yeux que des représentations de la vie violente, à l’excès ; cela seul me frappa.
J’ai dit une enfance maladive, et c’est la raison pour laquelle je fus mis tard à l’école, à onze ans, je crois. Cette période est la plus triste et la plus lamentable de ma jeunesse. Je crois pouvoir dire que de onze à dix-huit ans, je n’ai ressenti que de la rancœur d’études. Elles furent inégales, sans suite, sans méthode, faites dans deux pensions de Bordeaux, peu de latin. Je ne revivais et n’étais heureux que les jours de sortie, durant lesquels je m’occupais. J’avais copié les lithographies d’alors selon les premiers modes de la hachure.
La grande émotion est à l’heure de ma première communio

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents