Vocal jazz groups, scat & vocalese
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Description

Éric Fardet propose une redéfinition du terme « vocalese » au profit de l'acception « transcription pour voix en jazz ». Il s'appuie sur cette nouvelle définition pour rassembler les groupes Double Six, Swingle Singers et Quire au sein d'une école parisienne de jazz vocal, école vocale d'improvisation simulée (Hodeir, 1997) qui adopte la technique de transcription comme pratique commune aux trois groupes vocaux. Il replace aussi ces techniques musicales au sein des phénomènes onomatopéiques et resitue les pratiques polyphoniques au sein du jazz. Il étudie enfin différentes écritures du «vocalese» (Double Six, Swingle Singers) et compare le style des Double Six à celui du groupe Lambert, Hendricks & Ross.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 janvier 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342158960
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vocal jazz groups, scat & vocalese
Eric Fardet
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Vocal jazz groups, scat vocalese
 
 
Cet ouvrage porte un regard sur les ensembles vocaux français de jazz. Il précise leur place au sein du jazz vocal et analyse les phénomènes onomatopéiques qui en constituent le matériau sonore.
Quelques précisions stylistiques, accessibles aux lecteurs non musiciens, viennent compléter les propos. Une analyse comparative des styles de Mimi Perrin (Double Six) et de Jon Hendricks (Lambert, Hendricks Ross) puis une étude de l’écriture de Ward Swingle illustrent différentes orientations esthétiques.
Ces analyses étayent deux thèses relatives aux musiques polyphoniques vocales de jazz.
L’une concerne le terme vocalese. Elle propose d’étendre sa définition de « mise en paroles d’une musique de jazz » à « transcription vocale de jazz ».
L’autre thèse avance qu’une école [parisienne] de vocalese s’est développée en France entre 1959 et 1975. Cette école d’improvisation vocale simulée (Hodeir, 1997) regroupe trois ensembles, les Double Six, les Swingle Singers et Quire. La date de 1959 correspond à la sortie du premier disque des Double Six, 1975 étant l’année d’enregistrement du seul album du groupe Quire.
Cette école française de vocalese décline trois styles d’une pratique commune fondée sur la transcription (et la réinterprétation) d’enregistrements ou de partitions par un groupe vocal de jazz.
Les décès de Mimi Perrin au début de l’année 2010, Christiane Legrand en 2011 et Ward Swingle en 2015 viennent clore, en France, une période particulièrement féconde pour le jazz vocal.
L’ouvrage est un recueil de plusieurs articles de l’auteur relus et modifiés, publiés ou issus de colloques, qui synthétisent un travail de recherche débuté à l’université Marc Bloch de Strasbourg en 2006 (thèse sur Le jazz et les groupes vocaux). Il souhaite proposer, grâce au rapprochement des différentes publications en un corpus unique, une vision synthétique et explicative des deux thèses avancées après les avoir replacées dans le contexte plus général des musiques de jazz pour ensemble vocal.
Éric FARDET Septembre 2017
 
Mes remerciements à Michèle Lacore pour ses relectures attentives
I. Les groupes vocaux de jazz, un corpus de musiques métissées
Article publié dans l’ouvrage Les territoires du jazz , « Pratique et enseignement du jazz vocal polyphonique, entre utopie et réalité », 2011
 
Comme le souligne Matthias Becker 1 , l’une des caractéristiques principales du jazz vocal est d’être uni au jazz instrumental. L’on peut ainsi, sans tomber dans la tautologie, avancer que les groupes vocaux de jazz entretiennent une connivence sonore avec le jazz instrumental dont, pour poursuivre les propos de Matthias Becker, ils ont toujours recherché la filiation.
Aujourd’hui, les progrès de l’amplification et l’utilisation en temps réel des potentialités issues d’effets électroniques (Arora) permettent aux vocalistes et aux groupes vocaux d’être entièrement indépendants d’un accompagnement instrumental, tout en visant sa proximité sonore.
L’écriture pour la voix en jazz montre une certaine réticence à proposer un modèle qui lui serait propre, y compris dans les arrangements a cappella où elle est pourtant indépendante des contraintes instrumentales. Le processus d’imitation de la musique instrumentale apparaît dès les premiers enregistrements a cappella pour groupe vocal. Il conduit la voix à s’affranchir simultanément des deux attributs qui la soutiennent communément : les mots et l’accompagnement instrumental. Nous pouvons reprendre, pour les groupes vocaux de jazz, l’analyse proposée par Jean-David Jumeau-Lafond au sujet des chœurs sans paroles présents dans la musique savante des XIX e et XX e siècles :
« En privant les chœurs de la parole, les compositeurs […] tentaient d’élargir les capacités de la représentation sonore, ils anticipaient ainsi l’apparition de ces autres langages, donnant leurs voix à la musique 2 .   »
L’évolution des techniques de sonorisation complète cette mutation et permet la reconnaissance de la voix comme étant un instrument à part entière. La voix s’incarne dans les diverses fonctions du discours musical (rythmique, accompagnement, basse, lead), et s’approprie les multiples couleurs instrumentales (trompette, harmonica, guitare, percussions…).
« Faire sonner les mots comme des notes, se faire sonner soi-même comme un instrument 3  ». Ces paroles de Jean Jamin à propos de l’art vocal de Billie Holiday conservent toute leur pertinence lorsqu’elles sont transposées aux ensembles vocaux. Cette dimension d’émetteur de sons, désignant une voix qui imite aujourd’hui jusqu’aux instruments électrifiés, se traduit par l’émergence simultanée de deux modes nouveaux de production sonore. D’une part celui développé autour des bruits de bouche ( mouth drumming , vocal play ou beat boxing) , d’autre part son complément reposant sur les bruits de percussions corporelles (Bobby McFerrin) obtenus par des frappés ou des frottés sur différentes parties du corps.
« Il est une vérité qui dépasse toutes les contingences : la voix occupe dans l’univers sonore et musical une place unique ; l’une des sources corporelles de la musique 4 , à l’origine même de la musique, elle n’est pas un matériau neutre, anonyme ; elle a toujours une signifiance qui va au-delà d’elle-même, de sa propre matérialité. Son espace entier est infini 5 . »
Enfin, il semble que les constats formulés par Howard S. Becker 6 sur l’articulation entre musicien de jazz et musique commerciale subsistent encore aujourd’hui. Cette thèse peut en partie expliquer le choix largement crossover (hybridation des styles) des musiques usitées par les vocalistes et les ensembles vocaux. La reprise des airs à succès issus de mémoires collectives (répertoires nationaux dont leurs chansons enfantines, de Noëls, de variété…) demeure une caractéristique des répertoires de nombreux ensembles vocaux, y compris de jazz.
À la suite de Denis-Constant Martin, nous pouvons noter que le jazz vocal est, par son imbrication entre musique commerciale et musique de jazz, par le rapprochement premier qui le lie aux répertoires vocaux, une musique métissée 7 . Ce métissage s’affiche dans la juxtaposition des répertoires interprétés par chaque groupe, tant en ce qui concerne les sources retenues que les styles d’écritures employés. Si l’esthétique crossover est une caractéristique de l’art en général, notamment des musiques actuelles, elle l’est tout particulièrement des musiques vocales de jazz.
« L’histoire des musiques populaires modernes n’est pas autre chose que l’histoire de ces périples musicaux aujourd’hui étendus au monde entier et qui, en chaque point du globe, parce que chaque rencontre est unique, engendre de l’inouï 8 . »
La transmission de cet inouï s’est concrétisée par le développement aux États-Unis d’un enseignement du jazz vocal à partir des années 1970. Il est aujourd’hui intégré aux cursus universitaires, tant en Amérique du Nord qu’en Europe du Nord, permettant une réelle professionnalisation des chanteurs souhaitant évoluer hors du répertoire lyrique. Les vocalistes y acquièrent les bases nécessaires pour obtenir, en plus d’une technique vocale, une certaine reconnaissance musicale des autres musiciens.
Ainsi, la marginalité originelle des chanteurs de jazz (Becker, 1985), par rapport au groupe musical de référence que sont les jazzmen, a facilité le métissage des inspirations. Ce point est sans conteste l’une des constantes du genre vocal. Nous avançons l’hypothèse, qui devra être confirmée, qu’une part importante de la musique vocale de jazz appartiendrait au domaine vocal avant d’être rattachée à celui du jazz, l’aspect vocal primant sur le style musical employé.
A. Quels repères stylistiques pour les ensembles vocaux de jazz ?
Les groupes vocaux de jazz s’appuient sur un répertoire issu des standards du jazz mais leur filiation avec les musiques vocales les rend particulièrement sensibles à différentes influences nationales. Nous constatons que les formations polyphoniques s’approprient la mémoire musicale issue de leur environnement géographique et culturel, des répertoires savants et populaires. Par cet emprunt, le corpus transcrit devient une œuvre polyphonique nouvelle qui s’intègre au répertoire partagé par un ensemble plus vaste de groupes vocaux.
Les groupes vocaux franchissent les cloisonnements stylistiques en utilisant une pluralité de sources thématiques. S’il est manifeste que ceux qui emploient l’improvisation en scat-singing se retrouvent généralement sous l’étiquette de jazz, l’usage de cette pratique demeure insuffisant pour définir l’ensemble des groupes pouvant être qualifiés de vocal jazz group .

Une des problématiques liée à l’étude des ensembles vocaux de jazz demeure la pertinence des classifications. Nous ne retrouvons sous l’appellation jazz qu’une frange des groupes vocaux utilisant plus exclusivement ce répertoire musical. Citons les plus connus : Mills Brothers et Boswell Sisters, Spirits of Rhythm, Four Freshmen et Hi-Lo’s, Lambert, Hendricks & Ross (L.H.R.)  et Double Six, Singers Unlimited, The Ritz, L.A. Voices et New York Voices, Just 4 Kicks, +4db, BR6, Real Group, Touché et Vox One.
L’appellation de jazz conserve une connotation élitiste ou pour le moins l’image d’une musique destinée à un public ciblé. L’usage d’un répertoire stylistiquement plus varié correspond à la vo

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