Moloch Baal - tome 1
170 pages
Français

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Moloch Baal - tome 1 , livre ebook

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Description

Moloch Baal est un groupe de heavy metal à la réputation sulfureuse qui fascine des milliers de fans à travers le monde. On dit que certains adolescents vont jusqu’à s’immoler pour prouver leur dévotion à la sculpturale chanteuse Sharon Devilia, dont la voix est puissante et envoûtante...
Lorsque sa fille manque de mourir suite à une tentative de suicide par le feu, Kelly Bélanger décide de découvrir ce qui se cache derrière Moloch Baal, du nom d’un dieu sauvage de l’Antiquité. Au cours de sa quête, elle va peu à peu remettre en cause tout ce qui constituait son existence jusque-là. Succombera-t-elle au charme pervers de la mystérieuse Sharon Devilia ?
Elle aurait dû savoir que flirter avec le démon n’est pas sans danger et que personne n’en sort jamais indemne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 12 mars 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9781716308826
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0075€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Moloch Baal
Tome 1
 
 
Emmanuel taffarelli

Copyright © 2020
Tous droits réservés.
ISBN : 9798558468441
 
 
DÉDICACE
 
 
À Christine pour son indéfectible soutien.
 
Aux métalleux du monde entier qui aiment la musique et rien que la musique.
TABLE DES MATIÈRES  
DÉDICACE
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS
PROLOGUE, ÉTÉ 2006
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BIOGRAPHIE
BIBLIOGRAPHIE
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REMERCIEMENTS
 
 
 
Merci à Séverine Clément d’avoir posé son regard aigu et professionnel sur ce livre.
 
 
 
 
 
 
Prologue, ÉtÉ 2006
 
Elle avait refermé la fenêtre de la chambre sans bruit, comme à chaque fois. À force de le faire depuis des mois, c’était devenu facile. Elle avait repéré à quel endroit la mécanique de la guillotine grinçait et l’avait lubrifiée avec de l’huile de cuisine. À l’extérieur, les tuiles de la sous-pente ne dérapaient pas, elle pouvait marcher dessus sans problème avec son mètre soixante-deux pour cinquante-cinq kilos. Elle avait rejoint le sol en se laissant glisser le long de la grosse gouttière en zinc épais. Les anneaux de fixation des tubes formaient des points d’appui à intervalle régulier, pratique pour descendre, mais surtout pour remonter au retour. Sauf que ce soir, elle ne comptait pas revenir.
Un œil vers la fenêtre de la chambre des parents plongée dans le noir, au premier étage ; tout allait bien, ils dormaient à poings fermés. Pour la première fois, elle laissa son regard posé plus longtemps sur cette fenêtre. C’était comme un adieu. De toute façon, ils n’auraient pas compris.
En sentant la forme carrée de son journal intime caché dans une poche intérieure de sa veste, elle songea qu’elle n’avait pas écrit de lettre ou laissé le moindre mot pour expliquer son projet… Peut-être parce que, même avec cela, ses parents ne saisiraient toujours pas. Peut-être aussi parce qu’écrire n’était pas si facile. Peut-être encore parce que tout cela serait devenu trop réel et lui aurait fait perdre tout le courage nécessaire. Elle n’avait pas besoin de ça, la réalité dure et cruelle s’exprimait déjà suffisamment quelque part au fond de son ventre.
Ses parents n’avaient toujours pas compris comment elle pouvait sortir de la maison à la nuit tombée sans qu’ils se rendent compte de rien. Son père, épuisé par son travail aux champs, soupçonnait bien quelque chose, la teneur des rares conversations à table sur « le respect de l’autorité des parents enseigné par notre Seigneur Jésus-Christ » et les regards désapprobateurs de sa mère quant au maquillage qu’arborait crânement la jeune fille au mépris de toutes les règles familiales, en étaient une démonstration. Mais malgré les remontrances, elle avait poursuivi son chemin avec ses nouveaux amis sans regarder en arrière, jamais.
Jusqu’à ce soir.
Au fil des semaines passées avec eux, elle avait découvert des aspects de l’existence jusque là inconnus pour elle. Un nouveau monde qu’elle avait trouvé fascinant dès les premiers instants. La musique notamment était quelque chose d’incroyable. Depuis qu’elle était enfant, ce domaine se résumait principalement aux cantiques chantés à l’église chaque dimanche pour célébrer « notre Seigneur Jésus-Christ et son Royaume qu’il nous a promis ». Selon les mots sentencieux du pasteur à la barbe nette et au costume impeccable debout derrière son pupitre sur l’estrade, tout le reste n’était que « vanités et poursuite du vent ».
Et puis, elle l’avait vu jouer dans la rue, assis en tailleur, la guitare entre les mains, les cheveux masquant une partie de son visage. Ses mains étaient belles et se promenaient sur le manche avec une extraordinaire dextérité. Lui aussi l’avait remarquée et son regard profond ne l’avait pas quittée de tout l’après-midi. Elle était rentrée très en retard ce jour-là, sa mère l’avait grondée, mais pour la première fois, elle s’en était moquée, parce que rien ne pouvait effacer la magie de ces instants passés à le regarder jouer de la musique pour elle, à même le sol. C’était tellement beau. Elle s’était enfermée dans sa chambre avec ces nouvelles sensations qui s’étaient emparées de son corps jeune et avide d’expériences inattendues.
Dès lors, ce fut une évidence : elle devait le revoir et mettrait tout en œuvre pour ça. Ce qu’elle ne savait pas, c’était tout ce qui allait lui arriver par la suite. Comment aurait-elle pu seulement l’envisager ? Sodome et Gomorrhe n’étaient que des cités antiques mentionnées dans la Bible et elles avaient disparu ; le diable avait été vaincu par « le sacrifice ultime de notre Seigneur Jésus-Christ sur la croix » et ne pouvait désormais plus rien contre les « Enfants de Dieu » qui s’étaient détournés du monde et de ses tentations, le pasteur le répétait chaque dimanche, aussi sûr qu’il changeait de costume. Au cours des mois suivants, la jeune fille allait comprendre que rien ne pouvait être aussi éloigné de la vérité.
La nuit était tiède, la lune était pleine dans un ciel à peine ennuagé. Les conditions étaient idéales, presque comme un signe d’encouragement pour la demoiselle qui en avait bien besoin. Depuis qu’elle avait rejoint les champs qu’elle traversait sans difficulté pour les connaître comme sa poche, les larmes n’avaient cessé de couler sur ses joues. Elle s’était rarement sentie aussi seule…
Ils l’avaient fait tous les deux quelques semaines auparavant, sur le canapé du salon d’un petit appartement en désordre dont elle ne connaissait ni l’adresse ni l’occupant. Elle s’était contentée de suivre l’amour de sa vie lors de cette folle soirée où ils avaient partagé des produits euphorisants dans divers endroits. Ils avaient fini ensemble dans cette pièce inconnue au sol jonché de canettes de bière et d’emballages de restauration rapide, à peine éclairée par une lampe halogène réglée au minimum, et qui sentait le tabac froid et le tacos épicé, mélange écœurant.
Elle s’était laissée aller avec délice. Ça lui avait fait mal au début, mais il avait su passer cette étape avec elle, jusqu’à l’orgasme… Quelle expérience merveilleuse… !
Puis, le cauchemar avait commencé.
Elle avait beau avoir été élevée dans une tradition rigoriste à la limite de l’emprisonnement mental, elle appartenait à une génération bien plus au courant des transformations du corps à l’adolescence que celle de ses grands-parents ou parents, grâce à la magie d’Internet. Elle avait rapidement compris ce qui se passait en elle.
Les choses avaient dérapé avec son groupe d’amis qui faisaient l’objet d’une enquête policière, ils avaient décidé de façon tacite de se faire discret. Ils ne devaient plus se voir jusqu’à ce que les choses se tassent. Quant à elle, elle était allée trop loin dans la transgression pour pouvoir s’en ouvrir à ses parents avec calme et lucidité. En décrochage scolaire, elle n’avait plus d’amis, de professeurs ou d’assistante sociale à qui confier son lourd secret… Et qu’aurait dit de réconfortant le pasteur au beau costume et à la barbe nette, à part lui promettre les feux de l’Enfer ? Forniquer avant le mariage avec un homme plus âgé était un immense péché. Celui qui lui avait révélé l’amour physique et tant d’autres choses encore ne répondait plus à ses appels ; elle ne voulait pas laisser de message vocal. Si elle devait le lui dire, ce serait de vive voix. Finalement, elle avait renoncé à tenter de le contacter, effaçant même son numéro de son téléphone. Ce dédain de sa part ne fit qu’enfler l’amertume qu’elle ressentait envers sa propre vie, jusqu’à la rendre insupportable.
Après plusieurs longues minutes de marche dans le noir, elle était arrivée là où elle le souhaitait, son havre à elle, au pied de ce grand arbre qu’elle adorait depuis qu’elle était petite. Isolé au milieu des champs, il faisait office de sémaphore pour l’âme en peine de la jeune fille qui le contempla un moment. Sous la lumière nocturne, sa silhouette arborescente était massive, magnifique et rassurante. Oui, l’endroit était parfait.
Elle prit son journal intime et l’observa un instant, caressant la couverture cartonnée imitation cuir du bout des doigts. C’était la seule preuve tangible à ses yeux juvéniles qu’elle avait existé, qu’elle n’avait pas rêvé ce qui s’était passé. En tenant régulièrement ce journal, elle avait désobéi par deux fois au moins : à ses parents qui ne croyaient qu’aux vertus de la prière, et à son amour qui lui avait interdit de consigner quoi que ce fût par écrit – « ça doit être notre secret absolu, personne de non initié ne comprendrait »…
Malgré tout, elle avait écrit ce qu’elle avait vécu avec ses mots à elle, parce qu’elle en avait ressenti le besoin impérieux. À présent, il convenait de détruire ces pages ; quitte à disparaître, autant que ce soit complètement. Elle prit un briquet que lui avait donné son amour de guitariste lors d’une de ces folles nuits débridées où de grandes flammes avaient crépité au son de litanies fascinantes, non loin de là, dans le champ d’à côté. Que ce temps d’extase libre et de joie sauvage semblait loin !
Le journal intime mit quelques secondes à prendre feu, puis il se consuma entièrement sous l’œil humide de l’adolescente. Lorsque la combustion s’acheva au bout de plusieurs minutes, elle tapa du pied sur les cendres pour les disperser. Poussière retourne à la poussière.
Tout était calme et tranquille, il n’y avait pas un brin de vent dans les herbes hautes. La lune était toujours là, couvant la terre de sa lumière bienveillante. L’odeur de papier brûlé se dissipait rapidement. Le moment était venu.
La jeune fille plongea résolument la main dans l’une de ses poches et en sortit un couteau, à la lame courte mais très aiguisée, brillant dans la nuit. Elle releva les manches de sa veste, livrant ses poignets au métal tranchant… En serrant les dents, la gorge nouée, elle se fit deux coupures

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