Les musiques de l'humanité , livre ebook

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Tout savoir sur la musique mondiale à travers les siècles !

Qu'appelle-t-on précisément musique classique ? Quelle notation musicale emploie-t-on pour le chant géorgien ? Où joue-t-on de la sanza ? De quels instruments est composé un orchestre de gamelan ? Les Musiques de L'Humanité répondent à toutes ces questions, et à bien d'autres encore.

Michel Malherbe et Amaury Rosa de Poullois nous invitent à découvrir la musique dans son extraordinaire diversité d'un bout à l'autre de la planète. Le lecteur puisera également de précieux renseignements sur les genres musicaux, les instruments et la façon d'en jouer. Il découvrira tous les aspects méconnus de la musique, de la musicothérapie à la technologie de pointe, Les différents métiers de la musique et leur poids économique dans la société.
Des annexes permettront enfin un accès facile à l'analyse musicale, l'étude des sons, l'écriture des signes, l'harmonie, le rythme et La mélodie, du chant grégorien à la musique tibétaine. Un rappel des noms des instruments en usage dans le monde et une courte biographie des musiciens les plus connus compléteront cet ouvrage passionnant.

Publié pour la première fois en 1997, ce livre original est devenu un classique incontournable. Il est ici proposé dans une version entièrement réactualisée.


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Publié par

Date de parution

15 juin 2012

Nombre de lectures

140

EAN13

9782741302018

Langue

Français

REMERCIEMENTS
Les auteurs adressent leurs remerciements à :
Mme Béatrice Burley, professeur d’émission vocale
Mme Florence Hermite, ingénieur du son – Ameson Production –
Mme Eleonara Huseynoua, Ambassadrice d’Azerbaïdjan auprès de l’UNESCO
Mme Régine Philippe-Bailly, journaliste
Mme Florence Touchant, de la direction de la Musique au ministère de la Culture,
M. Arash Mohâfez, ethnomusicologue iranien
M. Bernard Parmegiani, compositeur
M. Michel Pellerin, musicien breton
M. Pierre Piganiol †, physicien et violoniste
M. Gilles Vachia, de la Cité de la Musique
ainsi qu’aux services culturels des nombreuses ambassades qui leur ont fourni une documentation.
AVANT-PROPOS LA MUSIQUE, PHÉNOMÈNE DE SOCIÉTÉ
Le silence disparaît peu à peu de notre espace de vie. Notre civilisation occidentale ne le tolère plus, peut-être parce que nous ne savons plus assumer la solitude, associée à l’ennui et lui-même perçu d’une manière négative.
Nous savons bien que le silence absolu n’existe pas, que seul notre environnement sonore permet de mesurer cet entre-temps dans notre quotidien… Au fond, le silence ne cesse jamais d’impliquer son contraire, il teinte les événements de notre vie et l’on peut regretter, dans une civilisation où l’œil prime sur l’oreille, que nos réminiscences soient principalement visuelles. Pourtant, le silence constitue sans doute ce lieu et ce temps intimes où s’épanouit une conscience profonde, nécessaire à la qualité de notre réceptivité au monde et à l’autre.
Parallèlement, on remarque une certaine concurrence entre le bruit et la musique : la civilisation électronique de notre temps produit du bruit, du bavardage, et pour lutter contre cette pollution sonore – à moins qu’il s’agisse d’une complémentarité – on fait souvent appel à de la musique. Par exemple, pouvons-nous imaginer aujourd’hui une grande surface commerciale sans fond sonore ? Un restaurant sans musique « d’ambiance » ? Et rares sont les médias qui n’incluent pas une quelconque musique dans leurs annonces et le développement de leurs propos. Ces musiques, que l’on peut désigner sous le terme de « conditionnelles », créent finalement un bruit de fond, attendu qu’elles sont diffusées pour être vaguement entendues mais non écoutées avec attention. Ainsi, qu’importe si la musique, dans de pareilles conditions, a été composée par un Mozart, un Bach – ce qui est malgré tout assez rare – ou par une entreprise spécialisée dans l’Ambiance ; qu’importe s’il s’agit de la radio ou d’un lecteur CD. Ce flot ininterrompu de sons, car il faut éviter à tout prix le silence, est censé mettre à l’aise le client, flatter son ouïe et influencer positivement son humeur et sa perception du temps qui doit être celui de la flânerie ; il participe manifestement à l’inhibition du sens critique au même titre que le marketing olfactif dit « interactif » propose des diffuseurs de parfums dans certains lieux commerciaux.
Nous pouvons donc subir, malgré nous, un véritable conditionnement sonore. Le phénomène n’est pas nouveau, qu’on se souvienne des résultats obtenus depuis 15 ans grâce à la diffusion de musique dans l’élevage intensif de poules afin de favoriser la ponte. Dans d’autres élevages, l’effet déstressant de la musique classique sur les vaches laitières – cette fois-ci Mozart est privilégié – contribue à l’augmentation significative de la production de lait, jusqu’à un litre par jour et par bovin. À Londres, le Royal Philharmonic Orchestra a donné un concert avec pour public… un parterre de plantes et de fleurs : il s’agissait de prouver que les séquences de musique classique améliorent l’absorption des nutriments et par suite, la croissance végétale. Cette expérience avait déjà été vérifiée dans les serres de culture de tomates, de salades, de melons et autres végétaux produits en quantité.
On pourrait multiplier les exemples de ces musiques conditionnelles dont l’usage, au fond, a pour objectif une rentabilité financière plus ou moins affichée : nous sommes, dans ce cas, dans une préoccupation mercantile, phénomène en marge de l’émotion esthétique et de l’écoute participative de l’auditeur.
Précisément, cette écoute active, que l’on peut appeler « actualisation musicale », constitue l’un des enjeux de la musicothérapie. Sans développer ici ce qui sera le propos du chapitre consacré à cette discipline, nous pouvons déjà remarquer que l’objectif thérapeutique est bien l’autonomie psychique du patient. On y expérimente, en autres, la capacité d’écoute, le sens critique, la verbalisation des émotions, la pratique créative, l’ouverture au monde, l’altérité… ; finalement sur un mode de l’être et non de l’avoir.
Ainsi, notre appréhension et notre sensibilisation à la musique dépendent en grande partie du contexte dans lequel elle se déploie : c’est cela qui détermine la qualité de notre écoute, qu’elle soit subie ou bien active. Et à propos d’activité musicale, qu’on se souvienne : il y a encore un siècle, la musique était réservée à celui qui participait à une fête ou à un rite, sacré ou profane. Elle se développait dans un face à face avec les exécutants : les moyens de diffusion étaient donc limités. Certes, on pouvait apprendre à jouer d’un instrument et en faire profiter un auditoire plus ou moins étendu et jusqu’au début du XX e siècle, en Europe, nombre d’amateurs ont contribué à la diffusion de l’opéra, grâce aux transcriptions pour piano dont l’auditoire réclamait les airs les plus célèbres.
Aujourd’hui, nous disposons de la radio, de la télévision, des disques compacts et surtout des tablettes tactiles, sans parler des supports informatiques dématérialisés. N’est-ce pas aux dépens d’un certain mode d’attention puisque notre écoute peut se répéter presque à l’infini alors qu’auparavant il s’agissait d’un moment unique ? Que faisons-nous alors de l’inouï ?
Cette facilité d’accès à la musique – elle a tout de même un coût – conduit naturellement à un rapport plus immédiat de la part de l’auditeur : le plaisir n’a plus besoin d’être partagé avec d’autres et devient accessible selon l’envie de l’instant. Cependant, on se rend compte que, toutes générations confondues, les auditeurs de musique – quels qu’ils soient – goûtent avec enthousiasme la musique en « direct », c’est-à-dire en concert. Le foisonnement des festivals le prouve, s’il en est besoin. Ce sont des moments privilégiés de la relation sociale, que ce soit entre amateurs de piano, fans de variété, inconditionnels de Hardcore ou bien passionnés d’opéras chinois. Ainsi, les modes de diffusion musicale – directe ou médiatisée – semblent se compléter et l’on serait tenté de penser que la promotion de l’une ne peut se réaliser sans l’autre.
D’un point de vue plus global, on se rend compte que la puissance médiatique des pays industrialisés contribue à modifier et homogénéiser les styles et par suite les préférences musicales dans les autres territoires du monde. L’industrie du disque internationale – on compte cinq grandes compagnies dont le siège se trouve en Europe, aux États-Unis ou au Japon – joue un rôle de premier ordre dans cette mondialisation appliquée à la musique. Ainsi, plusieurs études contemporaines mettent en lumière l’influence d’une certaine musique populaire internationale enregistrée sur les musiques locales qui atteint d’ailleurs davantage les populations autochtones dans les centres urbains où les outils (radios, lecteurs de disques, internet) sont effectifs. La diversité musicale est-elle donc menacée à l’échelle planétaire ? Si c’est le cas, de quelle nature se présente cette menace ? Tous les pays subissent-ils l’ascendant culturel occidental de la même manière ? Et sous quelles formes ?
La réponse à ces questions est complexe mais nous croyons qu’elle doit prendre en compte d’une part le multiculturalisme et son indéniable richesse d’expression et d’autre part, les particularismes, référents a priori stables, qui s’ancrent dans une tradition donnée. La tension entre ces deux mouvements, à condition qu’ils soient vecteurs de créativité, devrait animer dans de bonnes conditions la vie musicale d’une région, d’une nation, voire d’un ensemble de pays. Quoi qu’il en soit, nous reconnaissons la pauvreté d’un protectionnisme à outrance de même que l’indigence d’un nivellement transcontinental.
Il est certain que la politique musicale – et plus largement culturelle – d’un État joue un rôle important dans la tension que nous venons d’évoquer, même si la marche de manœuvre devient de plus en plus réduite du fait de la puissance de diffusion des compagnies internationales. Gardons seulement à l’esprit que la musique n’est pas une marchandis

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