Audimat N° 14
184 pages
Français

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Description

Audimat est une revue de critique musicale/sociale, qui répond à la musique par l'écriture au-delà des contraintes de l'actualité. Ce numéro 13 aborde l'actualité des rapports à la musique sous l'angle de la politique décoloniale et du féminisme, des transformations des musiques électroniques et ambient, du renouvellement de la langue des musiques urbaines... Avec Wayne Marshall - De la musica negra au reggaeton, Rob Rosenthal - Punk comme un porc, David Toop - Dissoudre l'ambient, Fanny Taillandier, Rafael Lubner...

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2023
Nombre de lectures 0
Langue Français

Extrait

Playliss audio disponibles sur nore chaîne youube.com/user/AudimaRevue
Sommáire
9 Sauver l’ambien David Toop
41 Punk comme un porc Rob Rosenthal
75 Scènes élecroniques « pos-Inerne » : des problèmes de mémoire Rafael Lubner
109 Pour une poésie salimbanque : éloge d’Aya Nakamura, PNL e Soolking Fanny Taillandier
131 Qui a invené le reggaeon ? Wayne Marshall
163 La Commune avec/conre la pop Joshua Clover
Édio
Ce numéro ne vous surprendra pas si vous êtes des lec-teurs fidèles. Il prolonge en effet des questions que nous nous sommes déjà posées par le passé. Que faire du patriarcat dans le punk et plus généralement dans les musiques qui se veulent radicales ? Les scènes électro-niques plus ou moins directement associées à un territoire d’expérimentation « numérique » ou « post-club » par-viennent-elles à éviter les dominations ethnocentriques ou racistes des boîtes de nuit ? Comment concilier goût de la pop et opposition à ses structures capitalistes ? La langue française pourra-t-elle se voir reconnaître un jour une musi-calité propre ? Il n’y a peut-être ici que la première partie d’un article fleuve sur le reggaeton qui n’entretient qu’un écho lointain avec un précédent texte consacré à l’inven-tion dutribal guarachero
Par-delà cette cohérence, et à parcourir à nouveau le passé et identifier la constance de ces quelques obsessions, ce qui nous interpelle, c’est l’évolution du ton des textes. Là où nous avons souvent fait la place à l’ambiguïté, à la perplexité, au doute, les textes de ce numéro, sans être moins subtils, se montrent un peu plus clairementpositionnés: ils identifient sinon des ennemis, du moins des adversaires, et appellent à des alliances pour réinterpréter l’ambient comme expé-rience de l’intimité, reconnaître l’importance et la complexité des migrations dans les musiques latines et afro-caribéennes, retisser les liens anachroniques, interclassistes et diasporiques entre rap et poésie, se demander ce que ça fait pour un mec d’avoir chanté du punk comme un porc sexiste, imaginer
6
Édio
un dépassement révolutionnaire de la pop nourri par sa propre énergie… Il peut paraître un peu artificiel de don-ner une telle connotation de combat à ces positions qui ne concernent, après tout,que de la musique. On pourrait même s’inquiéter de ce qu’on risquerait de perdre au pas-sage d’attention à ses nuances… Mais il nous semble que les qualités de ces textes consistent justement à ne pas simplifier à outrance ce à quoi ils prêtent attention. C’est même tout l’inverse : leurs positions affirmées ne trouvent pas leur point de départ dans un jugement moralisateur qui fonctionnerait par réflexe, mais émergent de leur souci de sentir et comprendre les choses en profondeur. C’est cette attitude qui les rend soucieux de la part de violence, y com-pris discrète ou indirecte, qui se glisse jusque dans l’intimité de nos écoutes et de nos scènes.
Difficile de savoir si cette tonalité pugnace relève d’un effet sur nos auteurs et autrices de l’accumulation des crises de ces dernières années, ou bien de notre propre sensibi-lité, qui ne cesse de s’aiguiser dans cette situation et à leur contact. Dans ces moments d’hébétude généralisée, ils et elles nous aident en tout cas à comprendre ce que nos écoutes engagent.
7
Sauver l’ambien
David Toop traduit par Fanny Quément
David Toop
Simon Reynolds avait rendu hommage à la trajectoire de son confrère britannique David Toop dans notre numéro 6, et nous avions choisi de sous-titrer ce texte « l’utopie perdue ». Cette utopie, c’était notamment celle qui se déployait dansOcean of Sound, une sorte de livre ambient sur l’ambient. Reynolds notait que Toop avait un temps pris ses distances avec la musique. Ce qu’il ne disait pas, néanmoins, c’est que la disparition de cette utopie n’était pas seulement liée à ses contradictions internes. Elle allait de pair avec la reconfiguration de l’univers musical qui l’avait nourrie : ce monde de l’ambient dont Toop avait par-ticipé, avec et après Brian Eno, à tracer les non-contours, en l’imaginant comme l’envers d’une société de contrôle. Ce texte tout récent, originellement paru sous le titre « How much world do you want ? Ambient listening and its questions » nous offre le point de vue de Toop lui-même sur le destin de l’ambient, et la nature de l’écart avec l’idée qu’il s’en faisait : moins un genre musical, qu’une manière de négocier les limites de l’intimité.
10
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