Munch
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Description

Edvard Munch (Løten, 1863 – Ekely, 1944). Munch peut être considéré comme le pionnier de l'expressionnisme dans la peinture moderne. Il a bénéficié tôt de la réputation d'un artiste d'une nouvelle époque marquante en Allemagne et en Europe centrale, et aujourd'hui son oeuvre et son statut sont depuis longtemps reconnus dans toute l'Europe et le monde. Les oeuvres de Munch les plus connues sont celles des années 1890, notamment Le Cri. La fréquentation dans la deuxième moitié des années 1880 de Jæger (auteur norvégien) et de son cercle d'anarchistes radicaux marque un tournant décisif dans la vie de Munch et est la source d'une mutation et d'un conflit interne. A l'automne 1889 Munch a droit à une grande exposition de ses oeuvres à Christiana, où l'État lui accorde une bourse d'artiste pour 3 ans. Paris, où il devient pour un moment l'élève de Léon Bonnat, est une destination logique. Mais l'impulsion la plus importante, il la ressent en s'orientant dans la vie artistique de la ville. C'est à cette époque que perce un mouvement post-impressionniste avec plusieurs expériences anti- aturalistes. Dans ses tableaux dominent les grandes lignes courbes et les zones de couleurs homogènes, une implification et une stylisation utilisée par Paul Gauguin et les synthétistes français. «Symbolisme - la nature a été formée dans une ambiance morale » écrit Munch. A l'automne 1892 Munch présente les fruits de son séjour français. A la suite de cette exposition il est invité par le «club d'art de Berlin » (Berlines Kunstverein), où ces mêmes oeuvres doivent être exposées. Mais cela finit par un cauchemardesque «succès de scandale ». Le public et les vieux peintres comprennent Munch comme une provocation anarchiste, et l'exposition est fermée à cause de la protestation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 3
EAN13 9781781606841
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
© Estate Munch / Artists Rights Society, New York, USA / BONO, Oslo, Norway

Tous droits réservés

Tous droits d'adaptation et de reproduction réservés pour tous pays. Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d'établir les droits d'auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d'édition.

ISBN : 978-1-78160-684-1
Patrick Bade




Edvard Munch

Amour, jalousie, mort et tristesse
SOMMAIRE



BIOGRAPHIE
BIOGRAPHIE
BIOGRAPHIE
BIOGRAPHIE
LISTE DES ILLUSTRATIONS
NOTAS
1. Paysage, Maridalen, environs d’Oslo , 1881.
Huile sur bois, 22 x 27,5 cm.
Musée Munch, Oslo.
Pour la plupart des gens, le nom d’Edvard Munch évoque une image irrésistible et inoubliable : Le cri , un hurlement de terreur viscérale poussé par une silhouette craintive au visage de squelette, contrastant sur un flamboyant coucher de soleil rouge sang. Cette image emblématique a fini par symboliser l’angoisse incarnée dans l’expressionnisme de la fin du XIX e siècle. Pourtant son créateur, une âme aimable adonnée à l’introspection et l’autoanalyse, vécut jusqu’à son quatre-vingtième anniversaire et fut témoin de l’acceptation mondiale par la critique du mouvement expressionniste qu’il avait largement contribué à lancer. On imaginerait que l’auteur d’une image de la peur aussi expressive soit trop délicat et loin de ce monde pour survivre aux violents bouleversements du début du XX e siècle ; mais bien qu’il ait terriblement souffert de dépression et d’anxiété la plus grande partie de sa vie, Munch a pu trouver un mode de vie qui lui a permis de produire une grande quantité d’œuvres pénétrantes, d’une beauté dérangeante.
Edvard Munch est né en 1863 d’une jeune mère fragile, Laura Bjølstad, et de son mari médecin plus âgé, Christian Munch ; l’année suivante la famille déménage pour Christiania, comme on appelait alors Oslo. Elle comptait cinq enfants en tout, Edvard était le second et l’aîné des fils. Très tôt Munch a compris qu’il devait s’accommoder d’un double héritage difficile : la menace physique de la tuberculose, qui avait d’abord emporté sa mère et ensuite sa soeur aînée, et la vague mais distincte éventualité d’une instabilité mentale. Laura Munch mourut à l’âge de trente ans, peu après la naissance de son cinquième enfant. On peut imaginer les conséquences sur la famille. Le père souffrit profondément, et les plus jeunes enfants ne garderont que de vagues souvenirs de leur mère dans leur vie ultérieure. Mais la conscience de la perte ne les a jamais quittés.
La piété du père est devenue plus affirmée après la mort de Laura, au point que la crainte des enfants de heurter les principes de Christian leur inflige une crainte palpable de la damnation éternelle. Le malheur de son expérience infantile de la mort était aggravé par le comportement imprévisible de son père. Munch, son frère et ses sœurs ne savaient jamais comment la piété fanatique de leur père allait se manifester – mais ils pouvaient être certains qu’on leur ferait sentir qu’ils étaient hors du droit chemin soit en tant que chrétiens respectueux soit en tant qu’enfants obéissants. Par moments la nature enjouée du Dr. Munch, presque totalement occultée par la tristesse due à la mort de sa jeune femme, refaisait brièvement surface et il jouait avec ses enfants comme un père normal. Puis son côté sombre reprenait le dessus, et il piquait de violentes colères. Plus tard, Munch écrira que son père connaissait de brefs épisodes proches de la folie. Cela devait être vraiment terrifiant pour un jeune garçon sensible et tranquille, lui-même sujet à de fréquents accès de maladie.
La mort de sa soeur Sophie, la fille aînée, alors qu’Edvard avait treize ans, l’a fait encore plus profondément souffrir que la perte de sa mère quand il avait cinq ans. Il surveillait son père avec anxiété, alors que celui-ci priait pour sa fille, incapable de faire quoi que ce soit pour elle. Pour lui, et pour Sophie, les promesses de paradis éternel du Dr Munch ne signifiaient rien en comparaison du désir de vivre qui était en elle .
2. Jeune Fille allumant un poêle , 1883.
Huile sur toile, 96,5 x 66 cm.
Collection Privée.
3. La Vieille Eglise d’Aker , 1881.
Huile sur toile, 16 x 21 cm.
Musée Munch, Oslo.


Sa lutte était une vision insoutenable. L’impuissance d’Edvard et son chagrin seront canalisés des années plus tard dans un tableau sur lequel il reviendra avec obsession : le merveilleux Enfant malade , dont la première version fut exécutée en 1885-1886. (Il y en aura en tout six, peintes à environ dix ans d’intervalle). Sur ce grand tableau, de presque 1,20 mètre de côté, il a toute sa vie lutté pour exprimer ce qu’il a ressenti de façon si intense du fait de la mort de sa soeur. Lors de sa dernière maladie elle réclamait régulièrement de l’aide, un soulagement de la douleur – que ni Edvard ni son père médecin ne pouvaient lui apporter. Cette incapacité se transformera en un sentiment de culpabilité, parce qu’il avait survécu et pas elle. Ses tentatives de prendre sa place à elle sur le tableau étaient vouées à l’échec, tout comme il n’avait pas pu la remplacer sur son lit de mort. Jusqu’à la fin de sa vie il fut incapable de résoudre ce problème. Il inondera cette image de sa culpabilité, presque insupportablement poignante. Le visage de la jeune fille est déjà un fantôme, presque désincarné alors qu’en silence elle aspire à la vie. Avec ses nombreux niveaux de signification et son évocation de l’état d’âme de l’artiste, on peut dire qu’il s’agit là d’une des premières œuvres expressionnistes. Il l’a lui-même qualifiée de « percée décisive » dans son style, et le collectionneur et critique Jens Thiis, plus tard biographe de Munch, l’a appelé « la première scène monumentale dans notre art norvégien » [1]
4. L’Enfant malade , 1885-1886.
Huile sur toile, 119,5 x 118,5 cm.
Tate Gallery, Londres.


L’accent sur la piété religieuse, qui n’a été d’aucun secours, puisque les prières pour la vie de sa mère et de sa sœur n’ont eu aucun effet, et l’autoritarisme d’un père dont les punitions sanctionnaient les plus petites fautes, s’additionnaient dans l’esprit de Munch pour lui donner une vision d’un Dieu injuste, coléreux et dénué de toute compassion. Bien qu’il n’ait pas osé contrarier son père en refusant d’aller à l’église, peu après ses vingt ans il était parvenu à la conclusion que Dieu n’existait pas, et qu’il n’y avait pas d’éternité. Sa croyance en la non-existence de Dieu est restée globalement intacte tout au long de sa vie, bien qu’il ait changé d’avis sur la possibilité de la poursuite d’une existence dans une sorte d’au-delà. Avec un certain courage, Munch a pris la décision de devenir peintre, en opposition avec les idées bien arrêtées de son père sur le fait qu’il devait devenir ingénieur.
Celui-ci accepta avec réticence, sur le conseil d’un ami dessinateur. Un des premiers autoportraits de Munch, environ un an plus tard ( Autoportrait , 1881-1882), montre une jeune homme d’aspect sensible, presque maladif, son grand visage pâle, la courbure de ses lèvres et ses épaules tombantes donnant peu de raisons de croire en sa solidité physique ou mentale.
5. Au Matin , 1884.
Huile sur toile, 96,5 x 103,8 cm.
Collection Privée, Bergen.
6. Autoportrait , 1886.
Huile sur bois, 33 x 24,5 cm
Nasjonalgalleriet, Oslo.
7. Le Vampire , 1883-1884.
Huile sur toile, 91 x 109 cm.
Musée Munch, Oslo.


Et cependant, dans son regard clair, il y a une sorte de défi envers ceux qui pourraient ainsi préjuger de lui. Il y a là du caractère. Après la mort de leur mère, les enfants ont été un peu réconfortés par la venue de sa jeune sœur Karen, qui est venue vivre avec eux comme gouvernante et pour s’occuper du ménage. Elle avait elle-même pratiqué la peinture en dilettante, et s’est rapidement aperçue qu’Edvard avait un talent inhabituel. Ses encouragements ont pour lui été d’une grande valeur plus tard dans sa vie, bien qu’au départ il ne les ait pas appréciés à leur juste valeur. Un portrait de sa tante daté de 1884 ( Karen Bjølstad dans un fauteuil à bascule) est un début de rapprochement – la jeune femme calme est représentée assise devant la fenêtre, se balançant doucement. Ses portraits de cette époque sont d’une maturité étonnante, en particulier celui de sa sœur Inger, montrant une jeune fille dotée d’une grande force de caractère dans son regard sombre, légèrement détourné ( Inger Munch , 1884).
La Norvège de cette époque était un désert culturel – les quelques peintres importants du moment comprenaient Christian Krohg, Fritz Thaulow et Erik Werenskiold, qui formaient l’école locale avec sa touche de naturalisme. Ils organisèrent leur première Exposition d’automne en 1882, initiant une série régulière qui leur vaudra d’abord beaucoup de critiques. Manet était leur idole, leur étoile du berger.
8. Jour de Printemps, rue Karl Johan , 1890.
Huile sur toile, 80 x 100 cm. Billedgalleri, Bergen.


Munch s’intégra à ce groupe avec enthousiasme, et en quelques mois Krohg lui apprit à utiliser la couleur. Cependant, il sentait le besoin d’aller chercher à l’étranger la stimulation et l’expérience. En 1885 il put aller à Paris grâce à la générosité de Thaulow, qui le soutenait toujours, et à diverses subventions. Thaulow – qui se trouvait être le beau-frère de Gauguin – ne l’a pas seulement aidé moralement et financièrement face aux critiques, mais a aussi acheté un de ses premiers succès, Une servante (Au matin) de 1884.
Avant de partir pour Paris, Munch rencontra la femme qui allait sans doute lui causer le chagrin et les dommages psychologiques les plus

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