La Robe Bleue
32 pages
Français

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La Robe Bleue , livre ebook

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Description

Quand Jonathan, supposé mort, refait irruption dans la vie de sa femme et de ses enfants plus de dix ans après le drame, c’est la vie de toute une famille qui se retrouve chamboulée. Les paroles fusent, acerbes, les vérités éclatent, mais pas toujours celles que l’on attendait. Chacun se voit renvoyé à la question du libre arbitre. Qui a joué de qui dans cette histoire ?

Informations

Publié par
Date de parution 19 mai 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312081199
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Robe Bleue
Anne Markyse
La Robe Bleue
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2021
ISBN : 978-2-312-08119-9
À Clémentine,
À Aurore,
Et à Louis.
Personnages
La couturière
La cliente
Pauline, la fiancée
David, le fiancé
Théo, le frère de Pauline
Lucie, la mère de Pauline et de Théo
Jonathan, le père de Pauline et de Théo
Prologue
Petite boutique. Un bureau, sur lequel est posé un écriteau. On peut y lire « couture et retouches en tous genres ». Dans un coin de la pièce, on aperçoit un mannequin avec un costume inachevé. Une machine à coudre est posée sur une table. Accrochés sur un portant, plusieurs vêtements dont une robe bleue mise en valeur par la lumière.
La couturière, épingles à la main ajuste une jupe à une jeune femme.
Entre elles le ton est badin et rieur. On dirait qu’elles se connaissent bien.
La cliente : Cette robe bleue c’est vous qui l’avez cousue ?
La couturière : Non, seulement retouchée. La femme qui l’a conçue me l’a laissée pour que je l’ajuste sur elle ; elle était prévue pour une cérémonie. Elle semblait y tenir beaucoup. Nous avons fait plusieurs séances d’essayage. Mais elle n’est jamais venue la rechercher. La robe est là depuis deux ans. J’ai essayé d’appeler, personne n’a jamais décroché au numéro indiqué.
La cliente : Personne, vraiment personne ?
La couturière : Non.
La cliente : Comme c’est étrange !
Acte I
S CÈNE 1. L E DISCOURS
David et Théo
Cour intérieure d’un immeuble niçois, pavée, des balcons avec des fleurs aux fenêtres.
Théo , lisant un discours griffonné à la main sur un bout de papier : « ma chère sœur, cher David » puis se reprenant « non, ça ne va pas. Peut-être plutôt “Chère Pauline, cher David” ? Non, ce n’est pas assez intimiste. Alors peut-être… “Ma chère Pauline, mon cher David”, oui c’est mieux ! “C’est une joie pour nous d’être tous là auprès de vous en ce jour si merveilleux.” »
David , arrive dans la cour, par une porte dérobée aux yeux de Théo . Il s’arrête, écoute, sourit, intervient en prenant un air précieux : Qu’entends-je cher beau-frère ? Tu donnes dans le lyrique maintenant ?
Théo : oh c’est malin ! Je répète mon texte ! Moque toi donc ! Les mêmes mots prononcés le jour de ton mariage te tireront peut-être la larme à l’œil…
David : Qui sait « mon cher Théo », qui sait ?
Théo : Que veux-tu dire par là ?
David : Oh je ne sais pas.
Théo : Tu ne veux pas renoncer tout de même ?
David : Non, ce n’est pas ça… mais parfois quand j’entends Pauline parler avec émotion du choix de sa robe, de son bouquet de fleurs, quand je la surprends au téléphone avec ses amies la voix rêveuse et le regard déjà ému, je me dis que je passe sûrement à côté de quelque chose. Je ne ressens pas tout ce qu’elle dit ressentir. Je ne vibre pas comme elle semble vibrer. Je ne m’enflamme pas pour le choix des ronds de serviettes ou des sachets de dragées. J’en viens à douter de mon engagement…
Théo : Allons David, il semblerait que ta future femme, ma sœur donc, soit un peu plus fleur bleue que toi, c’est tout. À en croire ceux de mes amis qui se sont mariés, c’est quelque chose de très habituel. On se rend compte que l’on voudrait officialiser son amour, on demande en mariage la belle de nos rêves, elle est folle de joie, on porte un toast puis deux puis trois à cette grande décision, la tête vous tourne un peu, la nuit est belle, le ciel plus étoilé que jamais, l’étreinte plus douce ce soir-là. Bref on est heureux, fier de soi, conscient que l’on vient de prendre le premier grand engagement de sa vie, et surtout émerveillé de voir comme cette simple demande a fait de vous un prince si charmant dans les yeux de votre dulcinée… Au réveil, le lit est vide, la belle est déjà pendue à son téléphone. On ne comprend déjà plus trop ce qui se passe. On l’entend glousser de bonheur, on la devine heureuse… On choisit une date, ensemble pour le meilleur et pour le pire. La demande en mariage se transforme peu à peu en annonce officielle. Ensuite tout va très vite, on a le sentiment de ne plus trop maîtriser sa destinée… On rentre du travail le soir, et on s’entend reprocher de ne pas avoir pensé au plan de table, à la couleur des roses, à la liste des invités ou à la police d’imprimerie pour les faire part… On se dit qu’on n’était peut-être pas tout à fait prêt, que finalement ce n’est pas exactement ça qu’on voulait. On n’ose en parler à personne, tout le monde croirait qu’on remet en cause notre amour. Alors qu’au fond la seule chose qui compte pour nous justement c’est cet amour…
David : Eh bien le voilà tout trouvé ton discours !… Quoiqu’à bien y réfléchir, il convienne mieux à un enterrement de vie de garçon qu’à un mariage… Mais voilà, tu as résumé exactement le fond de mes pensées. Et tu as fait des statistiques sur combien de copains mariés ?
Théo : Euh… deux… en t’incluant dedans…
David : Ah oui c’est assez mince pour généraliser ta théorie…
Théo : Trêve de plaisanterie, dis-moi…
David : Je ne plaisantais pas, je ne sais vraiment plus où j’en suis…
Théo : Raconte-moi plutôt comment vous vous êtes rencontrés, je n’ai jamais vraiment su comment ça s’était passé.
David : Ta sœur ne tient pas trop à en parler. Elle appelle ça notre jardin secret.
Théo : Oh allez, tu t’apprêtes à entrer dans la famille, tu peux bien me le raconter à moi.
David : Tu promets de ne rien répéter ?
Théo : Promis . Je serai muet comme une tombe.
S CÉNE 2. L A RENCONTRE
David , Théo puis Pauline
David : Nous nous sommes connus à Rouen . C’était au mois de mai. Eh mais tu prends des notes ?
Théo : Oui, on ne sait jamais, ça peut m’aider pour mon discours…
David : Tu m’as promis de ne rien dire !
Théo : Même les tombes parlent un jour, vieux frère…
David : Que veux-tu dire ?
Théo : Moi ? Rien d’important.
David : Mais enfin, pour notre histoire ?
Théo : Ne t’inquiète pas, je ne dévoilerai rien d’intime. Je redoute trop le courroux de ma sœur !
David : En vérité, notre histoire n’a rien d’original. Et c’est peut-être cela qui chagrine le plus Pauline. Elle aurait rêvé d’une rencontre romantique…
Pauline , les surprenant par derrière :… et d’un futur mari fidèle à ses serments. Puis , sur un ton plus courroucé : Tu m’as menti. Je me sens trahie.
David : Pauline , Pauline , tout de suite les grands mots ! C’est ton frère, ce n’est pas n’importe qui…
Pauline : Mon frère ou le frère du voisin, ça ne change rien, on s’était promis de ne rien dévoiler.
Théo : Ne t’en fais pas Pauline , je sais juste que vous vous êtes rencontrés à Rouen , au mois de mai.
Pauline , riant, soulagée : Rouen ? En mai ?
David : Tu vois, je n’ai rien dit… Puis, changeant de ton : Dans mes rêves tu es souvent vêtue de rouge.
Pauline , se rapprochant de

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