L Art du Champa
287 pages
Français

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L'Art du Champa , livre ebook

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Description

Le royaume du Champa s’organise vers le Ve siècle après J.-C. sur une large partie du territoire du Vietnam actuel. Il reste encore quelques magnifiques édifices dans la région de Nha Trang. La sculpture Cham utilise divers matériaux, principalement la pierre (grès), mais également l’or, l’argent et le bronze. À l’origine, ces œuvres illustraient la mythologie indienne. Ce puissant royaume fut progressivement détruit au cours du XVe siècle par l’irrésistible descente vers le sud (« Nam Tiên ») des vietnamiens, depuis leur foyer de la région du Fleuve Rouge. L’auteur explore, décrit et commente les différents styles des sculptures de l’art Cham en s’appuyant sur une iconographie riche et inédite.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781783108299
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Texte : Jean-François Hubert

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts , worldwide , USA
© Parkstone Press International , New York , USA
Image-Bar www.image-bar.com
© Thérèse Le Prat photographie
© Extrait du catalogue « La Fleur du pêcher et l’oiseau d’azur » paru aux éditions La Renaissance du livre.

François Devos toutes photographies

Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78310-829-9


Remerciements

Mes remerciements vont d’abord à mon éditeur Jean-Paul Manzo qui, avec enthousiasme,
a accepté mon projet et à Eliane de Sérésin, qui a eu la charge de le mener à bien.
Qu’ils trouvent ici l’expression de ma reconnaissance.
Une mention particulière à François Devos, photographe, qui a accepté de m’accompagner,
dans des endroits parfois pittoresques, pour réaliser de magnifiques photographies.

Ensuite à tous ceux sans qui, d’une manière ou d’une autre, cet ouvrage n’aurait pas existé :

Sophie Allard-Latour
Philippe Damas
Dominique Darbois
Jean-Luc Enguehard
Michel Inguimberty
Jean-Paul Morin
Cang Nguyen
Eric Pouillot
Richard Prévost
Nick Scheeres
Lan Tran
Marc Vartabedian
Jean Volang
Anna Zweede

Enfin, je tiens tout particulièrement à remercier Joëlle Loiret dont l’œil professionnel
et le sens du fond et de la forme n’ont d’égal que la patience et la ténacité.
Jean-François Hubert



L ’ Art du Champa
Sommaire


Introduction
Le Champa historique
L’architecture cham
Des dieux et de leur représentation
Styles et datation des sculptures
Analyse des métaux et bijoux du Champa par un cyclotron
Conclusion
Glossaire
Chronologie sommaire du Champa
Chronologie des règnes des souverains du Champa, construction de temples et écoles de sculptures afférentes
Bibliographie
Liste des illustrations
1. Garuda en grès du style de Thâp- Mam (XII e siècle) situé devant le musée national d’histoire du Viêt-Nam (Hanoï) (détail).
Introduction


2. Garuda en grès du style de Thâp-Mam (XII e siècle) situé devant le musée national d’histoire du Viêt-Nam (Hanoï).


Evoquer le Champa, c’est glorifier la mort, sanctifier des traces, magnifier des indices, encenser des deuils, reconstruire l’histoire. Le Champa n’existe plus que dans les mémoires des vivants allogènes qui se veulent éternels, que dans une sourde mélodie, forcément exotique, que fredonnent quelques mânes craints.
Pourtant, défi au temps, compassion de celui-ci, vengeance contre l’injustice de l’inexorable, la statuaire cham vient témoigner de cette civilisation engloutie dans les méandres de l’histoire, rejeton profane de la divine œuvre historique de destruction.
Toutes les civilisations meurent, mais toutes sont fécondes. Elles laissent dans la mémoire de l’homme, ces notions fondamentales, impossibles à formuler, que sont l’infinité irrésolue et l’absolu inatteignable.
Peut-être, pourtant, que la civilisation cham est un peu plus morte que les autres : la mort n’est pas un état mais un discours et le Champa a longtemps manqué d’orateurs et d’auditeurs. Pourtant, quelle geste ! Une naissance mystérieuse, un idéal d’apatride, une glorieuse décadence, une mort annoncée au nom de l’altérité impossible. Le Champa, c’est cinq cents ans de mystère, mille de destruction, trois cents d’oubli.
Le plus efficient était d’appréhender ses vestiges, ses tours abandonnées, ses sculptures oubliées, ses sites sublimes où erre le divin. Œuvre agréable pour le voyageur volontaire muni des indications savantes des grands anciens et attentif à l’attrait sans préjugé de la découverte.
Examiner une statue, l’expertiser, c’est interroger un condensé d’histoire. Toutes celles reproduites dans l’ouvrage, nous les avons examinées de près, mesurées, auscultées, authentifiées. Toutes issues de collections privées, le plus souvent inédites, elles apportent un sang neuf à l’observation: en art, rien n’est plus dangereux que la consanguinité des modèles et la limitation du champ du regard.
Profondément original, redécouvert par les Français, réapproprié, aujourd’hui, par les Vietnamiens, telle est la situation de l’art cham en général et de la sculpture cham en particulier, au début de ce XXI e siècle.
Profondément originale, car même si l’on peut opérer quelques comparaisons stylistiques, évoquer des origines, noter des influences, la sculpture cham diffère de toutes les autres écoles de sculptures passées, contemporaines ou futures.
Redécouverte par les Français, car tout au long de la présence française au Vietnam, et ce, dès la deuxième moitié du XIX e siècle, des découvreurs relayés par des architectes, mais aussi des épigraphistes et des archéologues ont non seulement constitué son fonds unique réunissant documentation et commentaires, mais aussi réalisé une œuvre majeure de conservation des sites cham. Dans un monde où l’usage de la langue française recule, il n’est pas indifférent de noter que le français reste la langue de référence pour qui veut étudier l’art cham : aucune référence précise, aucune étude sérieuse ne pourrait encore, aujourd’hui, s’affranchir du dépouillement minutieux et de la lecture attentive de documents puisés aux meilleures sources, tous rédigés en français, depuis près de cent cinquante ans.
3. L ’ inscription de Vo-Canh , placée devant le musée national d ’ histoire du Viêt-Nam (Hanoï) . Datée des III e -IV e siècles, trouvée près de Nha Trang,
elle reste le pivot de nombreuses recherches,
même si son origine cham n ’ est pas assurée.


Réappropriée aujourd’hui par les Vietnamiens. Ceux-ci après les exigences des années de guerre ont su s’intéresser à un art qui, pour beaucoup d’entre eux, restait étranger. Après tout, dans cette conscience collective qui reste le seul ciment des nations, le Cham c’était, consciemment, l’ennemi du sud, celui qui razziait au nord, puis qui, après l’occupation chinoise jusqu’au X e siècle, apparaissait comme l’obstacle à une « descente vers le sud » (« Nam Tiên ») que rendait inéluctable l’accroissement démographique du nord. C’était aussi, inconsciemment, une culpabilité, celle d’avoir détruit irrémédiablement une culture autochtone millénaire, d’avoir réduit un peuple à l’appartenance, pour les quelques 100 000 Cham vivant encore au Vietnam, à un groupe inscrit à l’inventaire des cinquante quatre minorités du pays, regroupé principalement autour de Phan Rang et Phan Ri, ou près de Chau Doc, tous lieux situés au sud du Vietnam actuel.
Cette réappropriation est, aujourd’hui, florissante : les soins apportés à des publications nouvelles, la valorisation et la restauration des sites, des travaux archéologiques efficients, autant d’indices d’une prise de conscience nationale et d’une volonté réelle d’une reconquête d’un patrimoine cham, aujourd’hui, sans conteste vietnamien.
Mais il serait faux d’inscrire l’art cham en général et la sculpture cham en particulier dans une relation historique exclusivement franco-vietnamienne ou dans une politique nationale isolée.
La sculpture cham a gagné depuis longtemps un public international. Certes, les premiers musées qui l’ont exposée furent fondés au Vietnam sous l’influence française. C’est essentiellement à l’Ecole française d’Extrême-Orient (EFEO) – qui s’était également vue assigner pour mission la conservation des monuments historiques de l’Indochine – que l’on doit la création des premiers musées : les bâtiments de l’Ecole abritent dans un premier temps dès 1899 à Saigon, quelques pierres récupérées dans les ruines de My Son. Puis quelques sculptures partiront entre 1900 et 1905 pour Hanoi et, petit à petit, au gré des pièces collectées fortuitement ou au cours de fouilles organisées, se constitueront des musées proprement dits. Les dates de création réelles de ces musées sont antérieures, mais nous choisissons de donner ici celles de leur aménagement définitif : le Musée Louis Finot de Hanoi (inauguré en 1933), le Musée Henri Parmentier (1936) de Tourane-Danang, le Musée Khai Dinh de Hué (1923), le Musée Blanchard de la Brosse de Saigon (1929). Petit à petit des musées étrangers sauront réunir des collections de qualité (Cleveland, le Metropolitan Museum de New York et Brooklyn aux USA, Rietberg en Suisse, Guimet à Paris, Labit à Toulouse…).
4. L ’ inscription de Vo-Canh , placée devant le musée national d’histoire du Viêt-Nam (Hanoï) (détail).
5. Fouilles cham de Thâp-Mam, 1933.
6. Portrait de Philippe Stern, 1953.


Des épigraphistes, des architectes, des archéologues, des traducteurs mais aussi des amateurs ont permis de mieux connaître la civilisation cham, ses temples et notamment ses sculptures. Détaillons, catégorie par catégorie, ces illustres novateurs, et rappelons sommairement leurs apports.
Il nous faut d’abord évoquer les épigraphistes, ces spécialistes dont la science a pour objet l’étude et la connaissance des inscriptions. Citons ces érudits, avant de montrer la limite de cette science quant à l’identification et la datation de l’art cham :
Auguste Barth (1834-1916), indianiste de formation, qui fut le rédacteur en 1901 de la charte de fondation de l’EFEO ; Georges Maspero (1872-1942), administrateur en Indochine, que l’on confond souvent avec son frère le brillantissime linguiste Henri (1883-1945) ; Louis Finot (1864-1935), archiviste paléographe, sanskritiste, directeur de l’EFEO, Paul Pelliot (1878-1945), Henri Parmentier (1871-1949), Georges Coedes (1886-1969) qui publia en 1904, à l’âge de 18 ans, son premier article d’épigraphie dans le bulletin de l’EFEO et qui maîtrisait parfaitement, outre le cham, le sanskrit e

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