James McNeill Whistler
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James McNeill Whistler , livre ebook

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Description

Artiste imprévisible et excentrique, le peintre américain Whistler est un véritable personnage de roman, admiré et très discuté. Moderniste avant l’heure, son œuvre se déroule en quatre périodes. Dans une première période de recherche, l’artiste est influencé par le réalisme de Courbet et par le japonisme. Puis Whistler trouve son originalité avec les Nocturnes et la série des Cremorne Gardens en s’opposant à l’académisme qui veut qu’une oeuvre d’art raconte une histoire. Lorsqu’il peint le portrait de sa mère, Whistler l’intitule Arrangement en gris et noir, ce qui est significatif de ses théories esthétiques. C’est à une véritable découverte de ce personnage hors du commun que nous invite Patrick Chaleyssin, critique d’art et auteur de nombreux écrits sur l’art moderne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781780422893
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Patrick Chaleyssin




James McNeill
WHISTLER
Texte : Patrick Chaleyssin
© 2011, Confidential Concepts, Worldwide, USA
© 2011, Parkstone Press USA, New York
© Image-Bar www.image-bar.com
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
ISBN : 978-1-78042-289-3
Sommaire
Avant-Propos
Né Sous Le Signe Du Voyage (1834-1863)
Influence Japonaise, Les Brumes De Valparaiso, Les Nocturnes Sur La Tamise Et Dans Les Jardins De Cremorne (1863-1874)
Harmonie D’or Et De Colère La Salle Des Paons Le Procès Ruskin (1872-1880)
Les Portraits
Le Mariage Et Les Honneurs, Le Noble Art De Se Faire Des Ennemis (1888-1890)
Un Bel Eloge (1897-1903)
Repères Biographiques
Bibliographie
Index
1. James A. McNeill Whistler, d’après une pointe sèche de M. Helleu.
AVANT-PROPOS
Whistler surgit, tel un météore, à un moment crucial de l’histoire de l’art, et il joue un rôle de précurseur. Ce n’est pas un hasard si le peintre s’installe à Londres. C’est en effet en Europe que se livrent les plus belles batailles artistiques et esthétiques, et l’artiste est d’un tempérament pour le moins combatif : il a, comme les Impressionnistes et à leurs côtés, la volonté d’imposer ses idées. Son œuvre se déroule en quatre périodes. Dans une première période de recherche, l’artiste est influencé par le réalisme de Courbet et par le japonisme. Puis Whistler trouve son originalité avec les Nocturnes et la série des Cremorne Gardens en s’opposant à l’académisme qui veut qu’une œuvre d’art raconte une histoire. Lorsqu’il peint le portrait de sa mère, Whistler l’intitule Arrangement en gris et noir , ce qui est significatif de ses théories esthétiques. S’il dépeint les jardins de plaisir de Cremorne, ce n’est pas pour y figurer, comme Renoir, des personnages identifiables, mais pour saisir une atmosphère. Il aime les brumes des bords de la Tamise, les lumières blafardes, les cheminées d’usine qui, la nuit, deviennent de magiques minarets. La nuit redessine les paysages, estompe les détails. C’est la période au cours de laquelle il fera figure de précurseur et d’aventurier de l’art ; au bord de l’abstraction, il choque ses contemporains.
La troisième période est surtout dominée par ses portraits en pied : c’est elle qui lui apportera la gloire. Mais il saura insuffler, à un genre pourtant classique, sa profonde originalité. Il cherche à saisir chez ses modèles une partie de leur âme et restitue les personnes dans leur environnement. Cela donne une étrange présence aux modèles qui semblent prêts à sortir du tableau pour nous rejoindre. En extrayant des individus la substance poétique, il crée des portraits qualifiés de médiums par ses contemporains et dont Oscar Wilde s’inspirera pour écrire son Portrait de Dorian Gray.
Enfin, vers la fin de sa vie, l’artiste réalise des paysages et des portraits dans la grande tradition, très influencé par Velázquez. Whistler fera preuve d’une impressionnante rigueur en faisant sans cesse coïncider son œuvre avec ses théories. Il n’hésitera pas à croiser le fer avec les théoriciens de l’art les plus célèbres. Son procès retentissant contre John Ruskin en est un bel exemple. Comment deux personnages aussi épris d’esthétique, aussi amoureux de l’art, ont-ils pu se retrouver aussi violemment opposés ? Whistler, l’Américain, semant la zizanie dans un monde artistique victorien défendu par Ruskin, l’ami de Turner : voilà un grand moment. Il prononcera des conférences pour expliquer au public ses théories sur l’art, et publiera un ouvrage dont le titre est un délice : Le noble Art de se faire des ennemis .
Précurseur à bien des égards, il fut l’un des premiers à concevoir l’idée de l’exposition totale : lors de ses expositions, il s’occupait de la totalité de la manifestation, de la décoration des lieux jusqu’à la tenue des employés en passant par les cartes d’invitation, obéissant ainsi à une volonté de cohérence. Whistler fut du reste l’un des premiers, avec William Morris dans un genre différent, à considérer la décoration intérieure comme une forme d’art. Il concevra pour lui-même, mais aussi pour les autres, des ensembles décoratifs inspirés. Sa personnalité, ses foucades, son élégance en font un sujet idéal de curiosité et d’admiration. Ami proche de Mallarmé, admiré par Marcel Proust qui lui rendra hommage dans La Recherche , dandy provocateur de la trempe de nos Barbey d’Aurevilly ou Théophile Gautier, mondain ombrageux, artiste exigeant, il fut un novateur audacieux. Sa vie est un roman de cape et d’épée dans la tradition de Cyrano de Bergerac et constitue une aventure humaine qui a valeur d’exemple pour la jeunesse.
NÉ SOUS LE SIGNE DU VOYAGE (1834-1863)
Durant la dernière partie du XIX e siècle, trois artistes américains vont travailler en Europe et plus particulièrement en Angleterre et en France. Chacun d’eux va jouer un rôle important : Mary Cassatt participera au mouvement impressionniste en France, John Sargent sera un des meilleurs peintres mondains et enfin James McNeill Whistler auquel nous consacrons cette biographie, réalisera une œuvre tout à fait originale.
James Abbott Whistler est né le 10 juillet 1834 à Lowell, petite ville du Massachusetts. Les origines de sa famille remontent au XIII e siècle, en Angleterre ; il s’agit d’une lignée riche en clercs et en soldats, établie dans la vallée de la Tamise. Les Whistler d’Amérique descendent de John Whistler, qui appartenait à la branche irlandaise. Son père, éduqué à West Point — la grande Académie militaire américaine, l’équivalent de notre Ecole Polytechnique — épouse en secondes noces Anna Mathilda McNeill. Il travaille comme ingénieur des chemins de fer à Lowell, où naîtront James et ses deux frères. En 1842, l’Empereur de Russie, Nicolas I er , le choisit pour construire le chemin de fer de Saint-Pétersbourg à Moscou et le Major part pour la Russie. Le 12 août 1843, un an après le départ de son mari, Mme Whistler et ses enfants prennent le même chemin et embarquent à Boston pour un voyage qui, à l’époque, est long et périlleux. Les Whistler séjournent quinze jours à Londres, puis ils repartent pour Hambourg pour se rendre à Saint-Pétersbourg à bord du vapeur Alexandra. Durant ce voyage, le plus jeune fils tombe gravement malade et meurt. James Abbott a neuf ans et suit une éducation traditionnelle et puritaine. L’enfant va cependant être confronté à des expériences déterminantes pour sa future carrière d’artiste. Dans la maison où ils s’installent, les enfants prennent des habitudes plus libres. Les jours où la ville est illuminée, tout le monde veille tard. On organise des journées de patinage ou de canot, et les visites aux familles américaines évitent un dépaysement trop brutal. Au printemps 1844, les Whistler louent une maison au bord de la route de Peterhof, la ville fondée pour être la résidence d’été de l’Empereur, proche de Saint-Pétersbourg. Ils vont tous ensemble à Tsarskoiê Sélo, le « Versailles russe » commencé en 1714 par Pierre le Grand et terminé en 1840. Whistler et sa famille visitent alors un ensemble de parcs et de palais qui comptaient parmi les plus prestigieux du monde. Le colonel Todd, qui représente le gouvernement américain, les emmène visiter le palais construit par l’Impératrice Catherine. Là, ils assistent très souvent aux fêtes données par la cour du Tsar, le soir dans les jardins où l’enfant s’émerveille devant les feux d’artifice et le passage des soldats de la cavalerie lors des défilés militaires. L’artiste écossais Sir William Allen fréquente les Whistler et James se passionne pour les conversations qui se tiennent au salon. Dans son journal, sa mère rapporte : « Jemmie a pris un tel intérêt à la discussion qu’on a tout de suite découvert sa passion pour l’art.
Il a fallu qu’il montre ses essais à Sir William Allen ». Une fois les enfants couchés, le peintre prend Mme Whistler à part et lui confie : « Votre fils a des dispositions exceptionnelles. » Plus tard, elle dira : « Souvent, à huit heures, je suis encore à lire et à coudre sans lumière, et je ne puis persuader James de laisser son dessin et d’aller se coucher avant qu’il fasse nuit ». De ces premiers essais, il nous reste un portrait de la tante Alicia McNeill, qui vint en Russie en 1844. De son séjour à Peterhof, Whistler gardera une passion pour les feux d’artifice. James est alors collégien à l’Académie des sciences et ne dessine que durant ses loisirs. Lui et son frère sont pensionnaires et ne rentrent à la maison que le samedi. Ils sont vêtus de l’uniforme de l’école, les cheveux ras coiffés d’une casquette de drap noir. James passe son temps à dessiner et à feuilleter un gros volume de gravures de Hogarth, qui restera pour lui le plus grand artiste anglais. Le 23 mars 1847, le major, récompensé pour son travail, est reçu par l’Empereur. Mais une épidémie de choléra ayant éclaté à Saint-Pétersbourg, Mme Whistler doit s’embarquer précipitamment pour l’Angleterre avec les enfants. James, convalescent après une sérieuse crise de rhumatisme, dessine sur le bateau. La famille assiste au mariage de la demi-sœur de Whistler avec le célèbre médecin graveur Seymour Haden (1818-1910).
Le jeune homme se promène le long des côtes, s’installe sur le sable et réalise de nombreux croquis. Le 9 novembre 1849, le major meurt sans avoir revu les siens et sa disparition a des répercussions sur la situation financière de la famille qui retourne s’établir dans le Connecticut, à Ponfret. James est maintenant un adolescent grand et mince, avec une figure délicate, très douce d’expression. Il a pris un air vaguement européen qui, allié à ses dons naturels, lui donne un charme tout particulier… un délicieux enfant que tou

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