Icônes
281 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
281 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

« L'iconographie chrétienne, et surtout la représentation du Christ, se base dans la doctrine de l'Incarnation. Tout comme le théologien s'exprime par la pensée, l'iconographe, à travers son art, exprime la vérité vivante, la révélation appartenant à l'Église dans la forme des traditions. Bien plus qu'aucune autre image sacrée, l'icône du Christ « non élaborée par la main de l'homme » exprime le principe dogmatique de l'iconographie. » (Père Daniel Rousseau).Cet ouvrage analyse l'évolution des thématiques abordées par les peintres au début de la période byzantine, à travers la Principauté de Kiev jusqu'à sa conclusion sous l'Empire russe.Indépendamment des techniques et des matériaux utilisés comme le bois, l'or, la tempera ou des anciens canons de l'iconographie, la représentation de la sainteté révèle une nouvelle expression de l'humanité dans chaque ère de l'Histoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781783108589
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur : Nikodim Pavlovich Kondakov
Traduction : Karin Py

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
Image-Bar www.image-bar.com

Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78310-858-9
NIKODIM PAVLOVICH KONDAKOV



Icônes
Sommaire


Introduction
I. Les Origines, l’Orient et la Grèce
II. Fonction et emplacement des icônes en Russie
III. La Technique
Couleurs et pigments dans la peinture d’icônes russe
IV. Du XII e au XIV e Siècle, Souzdal et Novgorod, l’école gréco-italienne
V. Du XIV e au XV e Siècle, l’école de Souzdal et André Roublev
VI. Le XVI e Siècle
Sujets mystiques et didactiques
Le Début du XVI e siècle, Novgorod et Pskov
Le XVI e Siècle, Moscou
VII. Le XVII e Siècle
L’École Stroganov et le début du XVII e siècle
Le Milieu du XVII e siècle, Ushakov
La Fin du XVII e siècle, décadence
Glossaire
Chronologie de la peinture d’icônes
Bibliographie
Liste des illustrations
Notes
1. Carte de la Russie , XI e -XIII e siècle.
Introduction


Parmi toutes les formes d’art graphique, l’icône occupait la première place dans la vie quotidienne des Russes. Si l’on fait abstraction des anciennes fresques de Novgorod, dès le XIV e siècle, l’icône devient la principale forme d’expression de la pensée religieuse et du sentiment populaire. Plus tard, lorsque la fresque céda le pas à la peinture d’icônes, ces dernières constituèrent l’unique symbole de la foi. Étant donné l’importance de son rôle et son inspiration byzantine, l’icône russe vient s’inscrire dans la continuité d’une grande tradition artistique et son évolution offre un exemple unique d’artisanat d’art. Par ses aspects décoratifs, sa composition singulière, la sévérité de son style, l’idéalisme et la profondeur spirituelle de la pensée religieuse qu’elle véhicule, l’icône peut être comparée aux premières manifestations d’art religieux d’Europe de l’Ouest. Par ailleurs, l’historien de l’art ne doit pas oublier que la peinture de chevalet n’est rien d’autre que l’héritière de l’icône, et il doit s’efforcer de se forger une idée claire du style artistique incarné par l’icône russe, afin de comprendre les traditions historiques à l’origine de cette image qui, aujourd’hui encore, en font partie. Enfin, l’icône russe a existé pendant une longue période, depuis le début du XVIII e siècle à nos jours, en tant qu’artisanat ou produit kustár ’ . [1]
En tant que telle, elle mérite toute l’attention des historiens de l’art. Les problèmes soulevés par l’interprétation historique des formes d’artisanat d’art étant souvent difficiles et complexes, on en a donc longtemps évité l’étude. Il est grand temps que l’archéologie russe s’intéresse à la peinture d’icônes et retrace les cinq siècles de l’histoire de ce phénomène artistique si singulier. Deux siècles d’oubli, débutant avec le règne de Pierre le Grand, ont détourné le peuple russe de l’ultime période florissante de la peinture d’icônes et ont détruit bien plus de spécimens que tous les incendies ou les dévastations des villes de Moscovie.
Grâce aux inventaires, nous savons parfaitement que les cathédrales, monastères et maisons particulières russes regorgeaient d’icônes, et combien les Moscovites révéraient les icônes anciennes et saintes. Nous savons de façon plus précise encore que, depuis le XVIII e siècle, les icônes anciennes n’ont pas cessé de disparaître des églises russes. Jusqu’à la fin du XIX e siècle, les églises de Moscou étaient pleines d’antiques objets cultuels. Les monastères regorgeaient d’icônes « votives » et « festives » et les chapelles de panneaux représentant les saints du calendrier (Menaea). Lorsque le peuple commença à s’en désintéresser, à les oublier et à ne plus en prendre soin (elles nécessitaient un entretien constant), on les mit au rebut – et cela entraîna la destruction des plus beaux spécimens. Face à cet anéantissement, on vit surgir toutes sortes d’imitations sur des feuilles d’étain (fólezhnoe), des contrefaçons [2] , du papier, ainsi que des artéfacts de la plus vile nature.
La peinture d’icônes se cachait au plus profond du pays : à Souzdal et dans le canton de Souzdal, des peintres d’icônes commencèrent à fonder des agglomérations telles que Mstera, Palekh et Holoui, mais parmi celles-ci, Palekh et Holoui avaient déjà adopté le style [3] « franc » et la peinture « naturaliste » (zhívopis ’ ). La petite Russie posséda dès le XVII e siècle des icônes « naturalistes » assez brutes : la virtuosité du talent de Borovikovski mobilisa l’attention générale. Dans le sud, des peintres ordinaires commencèrent à décorer les cathédrales [4] et les églises ; puis ce fut au tour de la Moscovie d’abandonner l’ancienne manière que seuls les Vieux Croyants révéraient encore. Ils en firent leur style favori, nommé d’après les Stroganoff, et en assurèrent la prédominance dans les ateliers de Moscou et Souzdal.
2. Christ en Gloire, bénissant , IV e siècle. Décoration réalisée selon la technique d’« opus sectile ». Provient d’un bâtiment
près de Port Marina. Museo Ostiense, Ostie, Italie.


L’admiration excessive pour tout ce qui venait de l’Ouest, très développée parmi les Russes cultivés au XVIII e siècle, connut un certain infléchissement au moment des guerres napoléoniennes. Le sentiment national atteignit un paroxysme, que soutenait la tendance romantique de la nouvelle littérature russe. Les classes éduquées se laissèrent séduire par un mouvement, appelé Slavophilisme par son versant politique, voué à la conservation et à la restauration des traditions populaires et de toutes les choses anciennes. Des hommes cultivés de haut rang, comme Rumyantsev, Olenin, Evgueni Bolkhovitinov et le métropolite de Kiev, se mirent à réunir les monuments littéraires de l’ancienne Russie, ses chroniques et ses chartes, encourageant l’exploration archéologique des anciens monastères et églises. Les icônes qui suscitaient la plus forte attention, et ce principalement pour des motifs historiques, étaient celles réputées pour les miracles qu’elles engendraient.
Dans les années 1820 et 1830, le nombre d’antiquaires et de collectionneurs augmenta, et c’est à cette époque que l’on posa les fondations des musées historiques d’antiquités russes. L’historien M. P. Pogodin fut un grand collectionneur de manuscrits et d’icônes. L’aspect documentaire de la recherche historique russe fut encouragé par la Société d’Histoire et d’Antiquité de Moscou fondée en 1806. C’est sur cette documentation que reposa l’intégralité du travail d’I. M. Sneguirev consacré à l’histoire des églises et des monastères de Moscou. [5] D’autre part, c’est l’inauguration de la Société archéologique russe à Saint-Pétersbourg en 1846 [6] qui donna la principale impulsion à la recherche archéologique portant sur les objets.
Cette atmosphère fut propice aux quêtes héroïques d’antiquités russes et chrétiennes en tous genres : le célèbre évêque Porfiri Ouspenski découvrit et rassembla les plus célèbres icônes anciennes de la Grèce orientale, V. A. Prokhorov enrichit la collection d’antiquités russes de l’Académie des Beaux-Arts et I. P. Sakharov s’attela à la vaste Enquête sur la peinture d ’ icônes russe, mais ne parvint pas à produire plus de quelques fragments. Avec son ouvrage L ’ Art de vivre des tsars et tsarines russes , le célèbre I.E. Zabelin rendit les principales sources écrites accessibles à la disposition de l’archéologie des objets, et fut le premier à publier Documentation pour une histoire de la peinture d ’ icônes russe . [7]
Dans les années 1960, les principales autorités en matière de peinture d’icônes russe étaient G. D. Filimonov et D. A. Rovinski, originaires de Moscou et formés par des peintres d’icônes de Moscou et de Souzdal. Filimonov était prudent dans son travail et ne laissa derrière lui aucune étude générale sur les icônes, à l’exception d’une biographie de Simon Ushakov (m.1873), du texte d’un intéressant Pódlinnik [8] , et du récit d’une excursion dans les villages de la peinture d’icônes. Rovinski fut plus audacieux dans son approche du sujet et produisit une courte Histoire des écoles russes de la peinture d ’ icônes jusqu ’ à la fin du XVII e siècle . [9]
Du nettoyage des icônes découla naturellement l’analyse historique ; celle-ci fut longtemps ignorée aussi lui prête-t-on désormais une attention particulière. Après un minutieux travail, l’icône noircie par la fumée des cierges révèle ses couleurs vives et ses ombres harmonieuses. Maintenant qu’elles ont été nettoyées, la beauté ornementale des grandes icônes du musée Russe est si séduisante que les galeries avoisinantes, dominées par la grisaille généralisée de la peinture moderne, ont l’air terne et déprimant. Auparavant, les murs de ce musée et la grande iconostase de la cathédrale Ouspenski (Assomption) de Moscou n’avaient rien d’autre à offrir que ce que Bunin nomme « icônes, planches noires, médiocres symboles de la puissance divine ». À présent, les planches noircies ont été remplacées par des images restaurées qui attirent l’œil par leurs taches de couleurs éclatantes et le charme de leurs délicates demi-teintes.
3. Christ en mosaïque , V e siècle. Chapelle de San Prisco
près de Santa Maria Capua Vetere, Italie.


Cette révélation soudaine de la face cachée des icônes récemment rafraîchies dans les musées et les collections privées suscita l’attention de la presse, qui se laissa emporter par l’enthousiasme et leur accorda trop de valeur. Les journalistes des magazines ignorèrent l’asp

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents