Hokusai
82 pages
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Description

Katsushika Hokusai est sans doute l’artiste japonais le plus connu en Occident, et ce, depuis le milieu du XIXe siècle. Reflet de l’expression artistique d’une civilisation isolée, les œuvres de Hokusai, qui furent parmi les premières en provenance du Japon à émerger en Europe, influencèrent particulièrement les peintres impressionnistes et post-impressionnistes, tels que Vincent van Gogh. Considéré de son vivant comme un maître de l’estampe Ukiyo-e, Hokusai fascine par la variété et l’étendue de son Œuvre. Son travail, de près de quatre-vingt-dix ans, est présenté ici dans toute son importance et sa diversité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9781781607039
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur : Edmond de Goncourt
Traducteur : Marie Dumont-Agarwal

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam

© Parkstone Press International, New York, USA
© Confidential Concepts, worldwide, USA

Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d'auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78160-703-9
Edmond de Goncourt




Hokusai
SOMMAIRE


AVANT-PROPOS
VIE D’HOKUSAI
ESTAMPES ET DESSINS
HOKUSAI : PEINTRE DE LA VIE
HOKUSAI : PEINTRE PAYSAGISTE
CARACTERISTIQUES DE L’ŒUVRE D’HOKUSAI
BIOGRAPHIE
LISTE DES ILLUSTRATIONS
1. Sous la Vague au large de Kanagawa (“La Vague”) , extrait de la série Trente- S ix Vues du Mont Fuji , vers 1830-1832.
Gravure sur bois en couleurs, 25,9 x 38 cm.
Collection H. O. Havemeyer,
The Metropolitan Museum of Art, New York.
AVANT-PROPOS




Il serait faux de penser que l’art japonais a toujours été en harmonie avec son environnement. Ses origines se trouvent d’ailleurs en dehors du pays : pendant des siècles, les peintres de l’archipel se contentèrent en effet de recopier les œuvres bien plus anciennes des Chinois et des Coréens.
Bien que pratiquée au Japon de longue date, la gravure sur bois en était restée à un stade très rudimentaire par rapport au travail des Chinois, jusqu’à ce que l’engouement pour les estampes Ukiyo-e agisse comme un stimulant. Les Japonais, épris de nature, étaient de grands acheteurs de livres illustrés d’oiseaux et de fleurs, ainsi que de guides agrémentés de vues de lieux célèbres. Le style Ukiyo-e s’appuyait lui-même sur une convention ancienne dont il ne parvint jamais vraiment à se défaire durant tout le XVIII e siècle. Or, à la fin du siècle, la perfection observée jadis dans les couleurs et le dessin des peintures populaires était désormais perdue. Seule une révolution radicale était apte à sauver l’art japonais. L’un des mérites d’Hokusai, et non des moindres, est qu’il sut prendre le parti de la nature et de la vie, s’exposant pour cela à une vie de pauvreté et à toute une série de préjugé s tenaces.
2. Les Acteurs Ichikawa Kômazu II et Matsumoto Koshirô IV , vers 1791.
Gravure sur bois en couleurs,
diptyque, 32 x 14 cm chacune.
Collection Ginza Tokyo Yôkan, Tôkyô.
3. Théâtre Kabuki à Edo vu d’une perspective originale , vers 1788-1789.
Gravure sur bois en couleurs, 26,3 x 39,3 cm.
British Museum, Londres.
4. Collection de Surimono sur des poèmes fantasques , vers 1794-1796.
Gravure sur bois en couleurs, 21,9 x 16 cm.
Collection Pulverer, Cologne.
5. Ôiran et deux Furisode-shinzô près d’une clôture , vers 1796-1797.
Gravure sur bois en couleurs et timbre sec,
47,8 x 65 cm. Musée national des Arts
asiatiques - Guimet, Paris.
VIE D ’ HOKUSAI

A l’automne 1760, un enfant voué à un destin artistique extraordinaire naquit dans une modeste banlieue d’Edo. Ses parents appartenaient à la classe des artisans : son père fabriquait des miroirs en métal pour la cour du Shogun et sa mère était issue d’une grande famille déchue. Son grand-père, un suivant du courtisan Kira, était mort en défendant ce dernier lors d’un sanglant épisode de l’histoire japonaise du XVII e siècle, à savoir l’attentat nocturne des quarante-sept ronins. Hokusai était peut-être redevable à cet ancêtre guerrier de l’esprit fier et indépendant dont il fit preuve durant toute sa vie. Quant à son père, il influença sans doute, à travers son métier, les goûts et t alents artistiques de son fils.
Sans doute parce qu’il n’était pas fils unique, Hokusai quitta le foyer familial à l’âge de 13 ou 14 ans et fut placé comme apprenti graveur. Il n’y resta que quatre ans, mais l’expérience ainsi acquise dut lui être infiniment précieuse lorsque, plus tard, il eut à diriger ceux qui gravaient ses œuvres. A 18 ans, il quitta son employeur et devint étudiant du grand artiste Shunsho, dont les estampes en couleurs sont aujourd’hui très prisées des collectionneurs. Il devint fort habile à imiter le style de son maître. Mais son originalité ne mit pas longtemps à reprendre le dessus. Son enthousiasme pour les œuvres robustes en noir et blanc de l’école Kano avait le don d’irriter son vieux professeur, dont le style délicat visait un idéal fort différent. En 1786, une querelle éclata au sujet de la peinture d’une enseigne, et l’élève désobéissant fut renvoyé. Cet étudiant curieux et hors normes avait sans doute été une source de déception pour son maître, considéré depuis longtemps et à juste titre comme l’un des chefs de file de l’école populaire. Toujours est-il que le jeune homme, après huit années passées sous la tutelle de Shunsho, avait vraisemblablement appris tout ce qu’il pouvait du style Ukiyo-e . S’il voulait continuer à progresser, il était temps qu’il retrouve sa liberté .
C’est ainsi qu’à l’âge de vingt-six ans, Hokusai se retrouva livré à lui-même. Il essaya de gagner sa vie en illustrant des livres humoristiques, qu’il lui arrivait aussi d’écrire. Pendant quelques temps, il fut attiré par la peinture Tosa et l’imita. Mais même en travaillant d’arrache-pied, il ne gagnait pas suffisamment pour vivre. En désespoir de cause, il abandonna finalement la peinture et se fit marchand ambulant de piments, puis d’almanachs. Après quelques mois de misère, une commande de drapeau, aussi lucrative qu’ inattendue, lui redonna espoir.
6. Village près d’un pont , vers 1797.
Gravure sur bois en couleurs, 25,4 x 18,8 cm.
Collection Chibashi Bijutsukan.
7. La Tortue millénaire , vers 1797.
Encre, couleurs, gofun et or sur papier,
35,1 x 49,4 cm. Collection Kenritsu Bijutsukan.
8 . Lune tarô , 1797-1798.
Gravure sur bois en couleurs,
22,7 x 16,5 cm. British Museum, Londres.
9 . Déesse chinoise Taichen Wang Furen et dragon avec Qin , 1798.
Encre, couleurs et gofun sur papier, diptyque,
125,4 x 56,5 cm chacune. Collection privée.
En travaillant tôt le matin et tard le soir, il parvint à illustrer un certain nombre de romans et réalisa plusieurs Surimono (cartes délicatement ouvragées destinées aux jours de fêtes), et sa réputation grandit peu à peu. C’est à peu près à cette période qu’il apprit, ou du moins qu’il se trouva exposé aux règles de la perspective, et qu’il prit conscience des splendeurs de l’ art chinois à ses débuts.
Au printemps 1804, Hokusai remporta un grand succès populaire en peignant, dans la cour d’un des temples d’Edo, une figure colossale. Travaillant avec des balais et des seaux remplis d’eau et de peinture en présence d’une foule médusée, il étalait les pigments sur une feuille de papier de plus de dix-huit mètres sur onze. Il fallait monter sur le toit du temple pour pouvoir apprécier l’œuvre dans son ensemble et contempler le buste d’un saint célèbre. Poursuivant dans son élan, Hokusai fit d’autres peintures colossales : un cheval, le dieu rondouillard Hotei et les sept divinités de la fortune. En même temps, afin de révéler toute l’ampleur de son talent, il réalisait de minuscules dessins sur des grains de riz ou de blé, ou dessinait à l’envers, avec un œuf, une bouteille ou une mesure de vin. Ces prouesses lui valurent une réputation telle qu’il fut sommé de dessiner en présence du Shogun, honneur presque sans précédent pour un peintre issu de la classe des artisans.
L’année 1807 fut celle de ses premiers contacts et de ses querelles avec le célèbre romancier Bakin. Un livre intitulé Les Cent-huit Héros fut leur première collaboration.

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