Eugène Delacroix
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Eugène Delacroix , livre ebook

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Description

Ferdinand Victor Eugène Delacroix (Saint-Maurice, 1798 – Paris, 1863)Delacroix fut l'un des plus grands coloristes du XIXe siècle. La couleur était pour lui un moyen d'expression déterminant, qui avait la préséance sur la forme et les détails. Il parlait à l'oeil, moins à la raison. Il se nourrissait des oeuvres des coloristes du Louvre, en particulier de Rubens. Spirituellement, Delacroix s'inscrivait au coeur du mouvement romantique qui s'était répandu en Europe, se nourrissant de Goethe, Scott, Byron et Victor Hugo. Sa propre nature romantique s'enflammait au contact des leurs ; il était possédé par leurs âmes et devint le premier peintre romantique. Il tira nombre de ses sujets de ses poètes préférés, non pour les transposer dans des illustrations littérales, mais pour faire s'exprimer à travers son propre langage pictural les émotions les plus vives du coeur humain.Par ailleurs, c'est généralement dans les rapports entre plusieurs personnages, en d'autres termes dans le drame, que Delacroix trouvait l'expression naturelle et saisissante de ses idées. Son oeuvre n'est qu'un immense poème polymorphe, à la fois lyrique et dramatique, sur les passions violentes et meurtrières, qui fascinent, dominent et déchirent l'humanité. Dans l'élaboration et l'exécution des pages de ce poème, Delacroix ne renonce à aucune de ses facultés d'homme ou d'artiste, dont la vaste intelligence rejoint les pensées des plus grands de l'histoire, des légendes et de la poésie. Au contraire, il se sert de son imagination fiévreuse, toujours sous le contrôle d'un raisonnement lucide et du sang froid, de son dessinexpressif et vivant, de ses couleurs fortes et subtiles, parfois dans une harmonie âpre, parfois éclipsées par cette note «sulfureuse » déjà observée par ses contemporains, pour produire une atmosphère d'orage, de supplication et d'angoisse. La passion, le mouvement et le drame ne doivent pas forcément engendrer le désordre. Avec Delacroix comme avec Rubens, il plane au-dessus de ses représentations les plus tristes, au-dessus du tumulte, des horreurs et des massacres, une espèce de sérénité qui est le signe de l'art et la marque d'un grand esprit.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 2
EAN13 9781781607169
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur : Nathalia Brodskaya
Texte : Eugène de Mirecourt (d’après)

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 ème étage
District 3, Hô Chi Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA

Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.


ISBN : 978-1-78160-716-9
Nathalia Brodskaya




Eugène Delacroix
SOMMAIRE



1. Portait de l’artiste, 1837
2. Dante et Virgile aux enfers, dit La Barque de Dante, 1822
3. Scène des massacres de Scio ; familles grecques attendant la mort ou l’esclavage, 1824
BIOGRAPHIE
Liste des illustrations
1. Portait de l’artiste , 1837.
Huile sur toile, 65 x 54 cm.
Musée du Louvre, Paris.
Au mois de septembre 1792, le département de la Marne élut, au nombre de ses députés à la Convention nationale, un citoyen qui s’était fait remarquer par son dévouement à la République « une et indivisible », par ses déclarations contre les prêtres, et par tout ce qu’on appelait alors le patriotisme. Cet homme se nommait Charles Delacroix. C’est lui qui, notamment, avait tenu à équiper à ses frais la moitié d’un bataillon, son âge ne lui permettant pas de marcher lui-même à la défense du territoire, n’étant alors pas loin d’atteindre son douzième lustre. Il prit, par ailleurs, place au milieu des hommes de la Plaine. Mais, jusqu’au 9 Thermidor (27 juillet), il ne parut qu’une seule fois à la tribune, et ce fut à l’occasion du procès de Louis XVI. Rejetant l’appel au peuple, il vota, sans sursis, la mort du roi. De nature peureuse, de caractère nul fourvoyé dans cette mêlée ardente, il grossit le nombre des personnages qui amenèrent autant de maux par leur faiblesse que d’autres par leurs crimes, gens trop communs, à cette époque déplorable, que l’histoire accuse, avec raison, d’avoir sacrifié, tour à tour, le roi aux Girondins, et la Gironde à la Montagne.

Pour faire oublier le sang qu’ils avaient laissé répandre, les conventionnels de la Plaine, ou les « crapauds du Marais » comme les nommait Danton, devinrent, à la chute de Robespierre, les principaux moteurs de la réaction thermidorienne. Le député de la Marne fut alors envoyé en mission dans les Ardennes. Aussi s’associa-t-il aux tendances de son parti, jusqu’au jour où il observa que la direction du mouvement réactionnaire échappait aux républicains modérés pour passer aux mains des aristocrates et des royalistes. On le vit reprendre alors sa vieille rigueur démocratique. Charles Delacroix s’opposa de tout son pouvoir à la restitution des biens confisqués aux victimes de la hache révolutionnaire, et renouvela ses anciennes diatribes contre le petit nombre de ministres de l’Évangile qui n’avaient point été décapités.
2. Dante et Virgile aux enfers, dit La Barque de Dante , 1822.
Huile sur toile, 189 x 241 cm.
Musée du Louvre, Paris.
Élu au conseil des Cinq-Cents, il fut, quelques mois après, honoré du portefeuille des relations extérieures. Il le conserva jusqu’au milieu de l’année 1797, puis l’ambassade de Hollande lui fut offerte comme fiche de consolation. Les temps avaient changé. Après s’être levé du côté de l’Égypte, l’étoile de Bonaparte illuminait la France et lui annonçait une ère nouvelle. Notre conventionnel abjura ses doctrines farouches. Il suivit l’exemple de son pays, et salua le jeune capitaine qui se faisait son maître. Charles Delacroix fut nommé à la préfecture des Bouches-du-Rhône. Il l’échangea plus tard contre celle du chef-lieu de la Gironde. Ce noble proconsul, sous l’habit brodé du fonctionnaire impérial, mourut en 1805, à Bordeaux, non sans avoir donné naissance, sept ans auparavant, à celui qui deviendrait un des peintres majeurs du XIX e siècle.

Eugène Delacroix naquit à Charenton-Saint-Maurice, près de Paris, le 7 floréal an VI (26 avril 1798). Sa première enfance fut en proie à nombre d’événements sinistres, dont le moindre, si le génie des arts n’avait eu sur lui des desseins mystérieux, aurait suffi pour le renvoyer dans les limbes.

À Marseille tout d’abord, où le premier consul venait d’envoyer M. Delacroix père et sa famille, une bonne, infiniment trop sensible aux Amours du chevalier de Faublas , oublia d’éteindre un soir la bougie, complice de sa passion pour la lecture, qui brûlait entre elle et le berceau d’Eugène. Des flammèches s’en échappèrent et mirent le feu au matelas du petit, puis à la couche de sa gardienne. Réveillée en sursaut par l’incendie qui commençait à lui échauffer les bras et le visage, la domestique réussit à éteindre le feu et sauva des flammes le malheureux enfant.

M me Delacroix congédia l’imprudente personne, à laquelle il lui était, dès lors, impossible de rendre sa confiance. Afin d’éviter le retour de semblables accidents, elle la remplaça par une fille du terroir, une Marseillaise illettrée et parfaitement inculte. Or, le destin se plut à tromper ce sage et prévoyant calcul. Si la Phocéenne était incapable de s’intéresser aux amours écrites, elle était, en revanche, de première force pour la mise en action du sentiment.
3. Scène des massacres de Scio ; familles grecques attendant la mort ou l’esclavage , 1824.
Huile sur toile, 419 x 354 cm.
Musée du Louvre, Paris.
4. Jeune Femme assise dans un cimetière , 1824.
Huile sur toile, 65,5 x 54,3 cm.
Musée du Louvre, Paris.
5. La Grèce sur les ruines de Missolonghi , 1826.
Huile sur toile, 213 x 142 cm.
Musée des Beaux-Arts, Bordeaux.
6. L’Exécution du doge Marino Faliero , 1825-1826.
Huile sur toile, 145,6 x 113,8 cm.
The Wallace Collection, Londres.
Et , les marins du port, ces hommes rudes au front bronzé par la mer et le soleil, sont essentiellement ceux qui avaient les sympathies de la nouvelle domestique. Un jour, un matelot qui revenait du Levant toucha son cœur. Elle se laissa prendre au pittoresque langage de ce Lovelace en vareuse, dont les poches étaient garnies d’or comme celles d’un prince.

– Mille boulets ramés ! s’écria-t-il un soir, je veux, mignonne, vous faire les honneurs chez moi !

Son chez lui, c’était le beau navire qui se balançait, au loin, dans le port. Il s’était entendu avec le cuisinier pour régaler sa mie d’une collation fine et du meilleur goût. Le rhum de la Jamaïque devait y dominer essentiellement. Rien à craindre du capitaine, rien à craindre du second. L’un et l’autre étaient absents du bord. On y trouverait seulement quatre ou cinq camarades, garçons bien élevés et respectueux des dames. Comment refuser cette invitation séduisante ? La domestique accepta et, tandis que Madame la croyait sur le cours à promener Eugène, elle voguait sur l’élément perfide avec l’innocent enfant confié à ses soins. Déjà, le canot touchait le navire et l’ascension s’opérait. Soudain, un cri d’épouvante se fit entendre : l’enfant venait d’échapper des bras de sa gardienne. Il tomba et on le vit disparaître sous les vagues. Les matelots se précipitèrent et plongèrent. C’est l’amoureux qui parvint à repêcher le fils de monsieur le préfet. La poitrine d’Eugène était gonflée d’eau de mer ; il avait perdu connaissance. On arriva néanmoins à lui faire rendre le liquide absorbé. Ce nouvel accident n’eut d’autres résultats qu’une fièvre de quelques jours et le renvoi de la Marseillaise, incorrigible sirène qui alla sécher ses larmes près du triton libérateur.

Arraché à un incendie et sauvé des flots, Eugène, pendant les quelques mois qui vinrent ensuite, eut à subir trois autres épreuves, aussi terribles que celles du feu et de l’eau.

D’abord, il s’empoisonna pour avoir avalé cinq ou six gouttes d’oxyde de cuivre destiné au lavage des cartes géographiques. Toute une semaine il fut entre la vie et la mort. Un autre jour, alléché par le fruit de la vigne, notre jeune gourmand faillit s’étrangler, non pas avec un pépin, à l’exemple du sage antique, mais avec une grappe entière, qu’il voulut inconsidérément faire passer par son œsophage. Mais, l’histoire la plus effrayante reste celle de sa pendaison. Eugène s’est suicidé à l’âge de deux ans et demi. Bégayant à peine, il avait déjà le goût le plus vif pour les images. On le voyait tracer, du matin au soir, sur des bouts de papier blanc, d’informes copies de toutes les estampes qui lui tombaient sous la main. Sa vocation de peintre s’annonçait déjà de bonne heure. Or, son frère aîné, capitaine de hussards, lui avait fait cadeau d’une gravure représentant un supplicié qui se tordait au bras d’une potence, et tirait la langue dans une effroyable grimace. Doué d’un esprit d’analyse au-dessus de son âge, Eugène étudia l’action figurée, s’en rendit admirablement compte, et saisit avec une intuition parfaite l’ingénieux mécanisme de la corde, qui s’enroulait au cou du personnage suspendu à la potence, après avoir été fixée d’abord à la charpente horizontale du lugubre instrument. Cela bien compris, et mû par cet admirable instinct d’imitation qui est l’apanage des enfants, il songea à réaliser lui-même le plaisant exercice qui donnait une si drôle de mine au supplicié de l’estampe. En conséquence, il coupa les courroies de la sabretache de son frère, les noua ensemble et, sans prévenir personne, monta au grenier de l’hôtel de la préfecture. Là, s’aidant de vieilles chaises hors de service, il attacha le fatal ruban de cuir à une solive du toit et passa l’autre bout en cravate autour de sa gorge. Rien, jusque-là, de plus simple. Il ne s’agissait, pour en finir, que d’écarter la chaise. De ses jambes enfantines il l’agita, la recula, la renversa par un dernier effort, et, comme disent les Anglais, se lança dans l’éternité. Au même moment, sa mère, inquiète d’une aussi longue disparition, le chercha

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