Constable
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Description

John Constable (East Bergholt, 1776 – Hampstead, 1837). John Constable fut le premier peintre de paysage anglais qui ne tira pas son enseignement des peintres hollandais. Assez proche de la vision de Rubens, c'est à Gainsborough qu'il doit tout : ses paysages, avec leurs grands massifs d'arbres bien répartis à travers le décor vallonné, possèdent un rythme souvent présent chez Rubens. Son originalité ne repose pas sur le choix de ses sujets, qui se contentent parfois de reprendre les thèmes affectionnés par Gainsborough.Néanmoins, Constable semble vraiment appartenir à un autre siècle : il introduit une ère nouvelle et cette différence provient à la fois de sa technique et de sa sensibilité. A l'encontre des français, Constable fut le premier peintre de paysage qui considéra comme primordiale et essentielle la réalisation des esquisses directement d'après nature et d'un point de vue unique, une idée contenant le germe de nombreuses destinées du paysage moderne, et même peut-être, de façon plus générale, de la peinture moderne. C'est l'impression instantanée – la chose la plus irréductible et la plus individuelle entre toutes, celle qu'on ne peut reproduire à son gré – qui forme le coeur de la future peinture. Travaillant à loisir sur ses grandes toiles, le but de l'artiste est d'enrichir et de compléter l'ébauche, tout en conservant sa fraîcheur virginale. Ce sont là les deux techniques qu'employa Constable, découvrant l'exubérante abondance de vie dans le plus humble coin de campagne. Il possède la palette d'un coloriste créatif et une technique faite de hachures énergiques préfigurant celle des impressionnistes français. Avec audace et franchise, il introduisit le vert dans la peinture, le vert des gras pâturages, le vert des feuillages d'été, tous les verts que, jusque là, les peintres avaient délibérément omis, sauf peut-être à travers des verres de lunettes bleus, jaunes et plus souvent encore marrons.Parmi les grands paysagistes qui occupèrent une place aussi importante dans l'art du XIXe siècle, Corot fut probablement le seul à échapper à l'influence de Constable. Tous les autres sont les descendants plus ou moins directs du maître d'East Bergholt.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781781606766
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur : Victoria Charles

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA

ISBN 978-1-78160-676-6

Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.

Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
Victoria Charles



John
Constable
SOMMAIRE



1. Daniel Maclise, Constable peignant, vers 1831
2. Bord de rivière ; navires au soleil couchant, vers 1800
3. Contour incisé d’un Moulin, fragment du moulin de Bergholt Lande Est, 1792
BIOGRAPHIE
LISTE DES ILLUSTRATIONS
1. Daniel Maclise, Constable peignant , vers 1831.
Dessin au crayon, 15 x 11,5 cm,
National Portrait Gallery, Londres.
John Constable est certainement l’artiste préféré des Britanniques. Sa réputation et sa popularité n’ont pour rivales que celles de son grand contemporain, J. M. W. Turner. A l’instar de Turner, sa célébrité repose sur une poignée de peintures très renommées, le plus souvent des scènes inspirées du Suffolk comme le Moulin de Flatford ou la Charrette de foin. Cette dernière, en particulier, est tellement connue qu’elle éclipse parfois le reste de son œuvre, alors que nous savons par les écrits de Constable qu’il faisait plus cas de son Moulin de Stratford , et déclara un jour que c’était la Cathédrale de Salisbury vue des champs plutôt que la Charrette de foin qui communiquait le mieux « l’étendue de son art ». Car malgré sa réputation, même la Charrette de foin reste incomprise. Elle nous est tellement familière qu’il est difficile pour un spectateur moderne de saisir l’énorme impact qu’elle exerça sur les plus grands peintres français de l’époque. Afin de pouvoir apprécier complètement le mérite de Constable, il faut d’abord essayer d’écarter quelques-uns des malentendus qui entourent son œuvre.
Il était, par exemple, un artiste beaucoup plus souple d’esprit que ses admirateurs modernes ne le pensent. Il est vrai qu’il était profondément et sentimentalement attaché au paysage du Suffolk et, la différence de beaucoup de ses collègues, il ne partait généralement pas en quête de matériau nouveau. Mais ses amitiés et sa vie de famille le forçaient à voyager et créaient ainsi une diversité dans ses sujets, embrassant la contrée des lacs, Hampstead, le Kent, le Dorset, le Sussex et Salisbury. Plusieurs productions magistrales de ses dernières années, comme le Château de Hadleigh ou la Brèche du pont de Waterloo , sont bien éloignées de ses scènes du Suffolk, tandis que ses marines, genre exigeant et dominé par l’esprit de compétition s’il en est, ont été ouvertement dépréciées.
L’une des erreurs tenaces entourant son œuvre voulait que Constable soit quelque peu « candide » et dépourvu d’approche théorique, peignant simplement « ce qu’il voyait » en réaction à la beauté de la campagne anglaise. Bien au contraire, il était un artiste sophistiqué et réfléchi dont le naturalisme était le fruit d’un dur labeur, basé sur une étude incessante de la nature, des Maîtres anciens et de nombreuses lectures. Loin de dédaigner la théorie, la bibliothèque de Constable contenait des textes érudits allant des écrits classiques de Cennino Cennini, Léonard de Vinci, Roger de Piles et Gérard de Lairesse, aux traités les plus récents de Sir Joshua Reynolds et d’Henry Fuseli. En matière de paysage, peu de livres importants échappaient à son attention et il possédait une solide connaissance des débats esthétiques qui préoccupaient ses contemporains. A la fin de sa vie, il donna lui-même des conférences sur le sujet. Il était également très versé en science, poésie, histoire et théologie et, comme Turner, il mit cette somme de connaissances acquises par lui-même en application dans ses peintures.
2. Bord de rivière ; navires au soleil couchant , vers 1800.
Plume et lavis gris, 20,1 x 25,2 cm,
Victoria and Albert Museum, Londres.
3. Contour incisé d’un Moulin , fragment du moulin de Bergholt Lande Est , 1792.
Incision sur bois, 29,5 x 39,5 cm,
The Minories, Colchester.


En résumé, l’étendue de son intelligence et la clarté de ses idées sont en sérieux désaccord avec la vision de réaliste naïf que l’on avait de Constable. Il est aussi tentant d’oublier que Constable était un peintre professionnel, et que le genre de succès et de notoriété qu’il désirait ne pouvait être atteint qu’à Londres, dans l’orbite de la Royal Academy. Il aurait pu gagner sa vie dans le Suffolk, tout comme son contemporain, John Crome, en était capable à Norwich. Mais Crome pouvait compter sur un revenu stable de professeur de dessin, tandis que Constable recherchait un statut professionnel correspondant à la position sociale de sa famille. Constable avait une conception très noble du paysage et était résolu à poursuivre sa propre voie, mais il avait un très fort besoin de reconnaissance et usa de plusieurs stratégies pour y parvenir : il augmentait la taille de ses toiles, changeait occasionnellement de thèmes et taillait parfois ses peintures sur mesure pour répondre aux attentes de la Royal Academy. Il jouissait d’un revenu indépendant, mais insuffisant pour entretenir sa famille et il était donc parfois contraint de vendre des copies de ses tableaux les plus connus et d’accepter des commandes rébarbatives.
Ces conflits entre ses intentions déclarées, ses ambitions professionnelles et ses responsabilités familiales sont fondamentaux pour la compréhension de la carrière de Constable. John Constable est né à East Bergholt dans le Suffolk, le 11 juin 1776 ; il était le quatrième enfant et le second fils de Ann et Golding Constable. Son père était un marchand de grain local prospère. Les intérêts commerciaux de sa famille fournissaient à Constable des subsides qui complétaient ses maigres moyens de peintre ainsi que son répertoire de sujets familiaux.
« Le pays de Constable », tel qu’on le connaît aujourd’hui, ne couvre qu’une vingtaine de kilomètres carrés de la vallée de la Stour à la frontière entre le Suffolk et l’Essex. Vers 1833, dans un texte accompagnant une gravure de la maison dans laquelle il était né, il décrivit East Bergholt comme « agréablement situé dans la partie la plus cultivée du Suffolk, sur un versant qui domine la fertile vallée de la Stour. La beauté du paysage environnant, les charmants coteaux, les prairies luxuriantes parsemées de troupeaux et de terres bien cultivées, les bois et les rivières, les nombreux églises et villages avec leurs fermes et leurs cottages pittoresques ; tout cela confère à ce lieu particulier une aménité et une élégance que l’on ne trouve nulle part ailleurs ». Mais ainsi qu’il le confessait également, le paysage évoquait pour lui des souvenirs que son public ne pouvait partager : il avait été témoin « des années heureuses du matin de sa vie » et, plus tard, lorsqu’il s’acheminait vers la maturité, il devint l’endroit où « il rencontra bientôt ceux qui, par leur amitié précieuse et leurs encouragements, l’invitèrent à poursuivre son premier désir de jeunesse », celui de devenir peintre. Il pensait que le paysage, sa beauté et son « enfance insouciante » avaient fait de lui un peintre. Comme pour souligner ce point, Constable introduisit dans la gravure de la maison de ses parents un artiste plongé dans des esquisses en plein air.
Plus ses angoisses et ses responsabilités s'accroissaient, et plus Constable devenait nostalgique de cette « enfance insouciante » et presque idyllique. Il reçut la majeure partie de son éducation à la Grammar School de Dedham, où, selon son biographe C. R. Leslie, il se distingua plus par son talent de dessinateur que par ses résultats scolaires. Son père espérait vraisemblablement qu’il deviendrait prêtre, une profession respectable et lucrative, cependant le peu d'engagement de John à l’égard des études le fit réfléchir. En 1793, il décida de le former au métier de meunier, mais à cette époque, Constable avait développé une passion ardente pour la peinture.
Son plus proche ami de l’époque était John Dunthorne, le plombier et vitrier local, et gendarme du village. L’enthousiasme de Dunthorne pour la peinture de paysages était à l’unisson de celle de Constable et il instilla certainement chez le jeune homme un goût précoce pour les études en plein air.
4. Eglise et val de Dedham , 1800.
Dessin à la plume, encre et aquarelle,
34,6 x 52,7 cm, Whitworth Art Gallery,
Université de Manchester.
5. Lisière d’un bois , 1801-1802.
Huile sur toile, 92,1 x 72,1 cm,
Appleton Museum of Art, Ocala.
6. Val de Dedham , 1802.
Huile sur toile, 43,5 x 34,4 cm,
Victoria and Albert Museum, Londres.
7. Dépôts et navires sur l'Orwell à Ipswich , 1803.
Aquarelle et crayon, 24,5 x 33,1 cm,
Victoria and Albert Museum, Londres.
8. Le Navire de sa Majesté « Victory » sous la prééminence du Capitaine E. Harvey, dans la bataille mémorable de Trafalgar entre deux navires français de la ligne , 1806.
Aquarelle, 51,6 x 73,5 cm,
Victoria and Albert Museum, Londres.
9. Windermere , 1806.
Crayon et aquarelle, 20,2 x 37,8 cm,
Fitzwilliam Museum, Cambridge.


David Lucas, le graveur de Constable, les décrivait comme « très méthodiques dans leur activité, emportant leurs chevalets avec eux dans les champs et peignant chaque jour une vue pendant un certain laps de temps. Lorsque l’ombre des objets se modifiait, leur travail était remis au lendemain à la même heure ». Constable et Dunthorne finirent par s’éloigner l’un de l’autre, en partie parce que ce dernier était assez peu conventionnel (sa femme et lui s’étaient mariés grâce à une annonce dans le journal) et un athée notoire. Son amitié aurait constitué une source d’embarras pour l’artiste lorsqu’il faisait sa cour à la petite-fille du recteur local.
A la fin du XVIII e siècle et au début du X

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