Indigènes
177 pages
Français

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Description

1943, ils n'avaient encore jamais foulé le sol français, mais parce que c'est la guerre, Saïd, Abdelkader, Messaoud et Yassir vont s'engager comme 130 000 autres « Indigènes » dans l'armée française pour libérer « la mère patrie ». Ces héros que l'histoire a oubliés vaincront en Italie, en Provence, et dans les Vosges, avant de se retrouver seuls à défendre un village alsacien contre un bataillon allemand.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2013
Nombre de lectures 38
EAN13 9791022001250
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INDIGÈNES

Scénario : Olivier Lorelle et Rachid Bouchareb
Réalisation : Rachid Bouchareb

Découpage plan par plan: Laurent Aknin et Pierre Kandel

© Presses Électroniques de France - L'Avant-Scène Cinéma, 2013

1. Noir. Le générique en lettres blanches commence sur le début d’une chanson arabe à la guitare seule. Au moment de la première mention d’acteur, le chant débute, tandis qu’un premier extrait d’archives documentaires (Des ouvriers agricoles nord-africains dans un champ) images en noir et blanc, défilent dans un petit cadre à droite de l’écran. Au fur et à mesure du générique, d’autres extraits d’archives apparaissent les uns à côté des autres : vues de marchés, machines agricoles, danses traditionnelles, portraits, vues de villages ou de villes d’Afrique du Nord au temps de la colonisation. Lorsque l’écran est rempli de ces images à la manière d’une mosaïque, le titre « Indigène » apparaît au milieu de l’écran. L’orchestre prend la place de la chanson qui disparaît, le titre se transforme par un procédé d’animation et devient le même mot écrit en arabe qui finit par disparaître à son tour. Le nom du réalisateur le remplace. Fondu enchaîné.

2.Plan fixe en noir et blanc, vu du ciel, sur un village isolé dans un paysage aride. Carton en lettres blanches et surimpression : « Algérie-1943 ». Un effet d’optique provoque un « balayage » d’ombre, semblable à l’effet d’un nuage devant le soleil. Suite à ce passage d’ombre, l’image se colorise, alors que monte la voix du Caïd.

Le Caïd

(En arabe, off)

Il faut libérer la France de l’occupation allemande !

Village de Saïd, ext. jour

3.Plan rapproché et suivi en travelling arrière sur le Caïd, descendant une ruelle du village. Quelques villageois le suivent, qui vont devenir plus nombreux, d’autres le regardent passer. Le vieillard interpelle tous ceux qu’il croise. La musique s’estompe.

Le Caïd

(En arabe)

Allez, venez avec moi ! Il faut laver le drapeau français avec notre sang ! Allez, venez tous. Les hommes, sortez ! Il faut libérer la France. Il faut sortir la France de cette situation !

Il arrive au premier plan et tourne à gauche tout en poursuivant ses appels en écartant les bras. Pano gauche bref sur lui de dos

4.Plan moyen sur une ruelle dans l’ombre. Un enfant dépasse en courant un jeune villageois, Saïd (JAMEL DEBBOUZEqui rejoint la foule en contrechamp gauche.

Le Caïd

(En arabe, off)

Avec moi ! Tous volontaires pour sauver la France.

5 axe inverse.Plan rapproché et suivi en travelling avant sur le jeune homme de dos qui rejoint une autre ruelle à l’arrière-plan droite, où la foule se presse pour suivre la voix du Caïd. Saïd est arrêté par la voix de sa mère hors champ à gauche.

La mère

(Off)

Saïd !

La mère entre à gauche en courant, et s’immobilise à l’entrée de la ruelle en se tenant contre le mur.

6 axe inverse.Gros plan sur elle, inquiète.

La mère

(En arabe)

Reviens.

7.Contrechamp sur Saïd, en gros plan. Il regarde en direction de sa mère, puis vers la foule hors champ devant lui à gauche, et de nouveau vers sa mère.

8 reprise 6.Sur la mère.

La mère

(En arabe)

Sois raisonnable. Rentre.

9 reprise 7.Saïd soupire, se retourne franchement vers sa mère et la rejoint.

10 idem 8.Raccord mouvement. Il passe devant elle et s’éloigne à gauche, elle jette un bref regard en direction de la ruelle hors champ à droite.

11.Plan moyen. Saïd marche dans l’ombre de la ruelle perpendiculaire vers le premier plan. Sa mère le rejoint depuis l’arrière-plan. Le jeune homme s’est arrêté, appuyé contre le mur à droite, le regard lointain. Sa mère l’a rejoint à gauche et le regarde, tous deux en plan rapproché.

La mère

(En arabe)

Ton grand-père, lui, n’est jamais revenu !

Saïd

(Se tournant vers elle, en arabe, sec)

Ne t’inquiète pas pour moi, mère... Je veux aider la France.

(Début d’un lent travelling avant)

Je peux me débrouiller.

La mère

(En arabe)

Ils te tueront ! Plutôt la pire misère que te perdre.

Saïd

(En arabe)

Mais tu endures trop.

(Silence)

Je t’en prie, laisse-moi partir. Ça ira, mère.

(Il lui fait face, tous deux en plan rapproché)

Prie pour moi.

Il entoure sa mère de son bras gauche et la serre contre lui en l’embrassant

12.Plan rapproché sur des volontaires que l’on fait monter à l’arrière d’un camion.

Voix

(En arabe)

Avance ! Allez, monte.

13.Plan moyen. Saïd, résolu, débouche d’une ruelle et rejoint d’un pas décidé la rue à droite longeant les maisons. Pano de suivi et recadrage vers la place à l’arrière-plan droite où attendent les camions qui embarquent les hommes.

14.Plan moyen longue focale sur Saïd qui rejoint les volontaires continuant à embarquer au premier plan.

Voix

(En arabe)

Vive la France ! …

15.Plan moyen longue focale. Le Caïd, debout, immobile, assiste à l’embarquement. Derrière lui un groupe d’enfants, des hommes plus âgés accroupis, à l’arrière-plan des femmes.

16.Plan rapproché sur Saïd entre deux soldats qui l’aident à monter dans le camion ; un groupe s’approche de l’arrière-plan, brouhaha continu, impression de désordre et de précipitation.

Un soldat

(En arabe)

Monte.

Suivi haut sur Saïd qui monte et contre-plongée découvrant le ciel au-dessus de lui, une haute montagne surplombant le village à l’arrière-plan. Saïd sort à gauche.

17 même axe 11.Retour sur la mère du jeune homme qui n’a pas bougé, regard vers le ciel. Elle écoute le camion qui s’éloigne et disparaît, puis baisse doucement le visage vers le sol, ferme les yeux. Départ musique.

Piste, jour

18.Suivi en plan général. Les trois camions emmenant les volontaires roulent sur une piste sinueuse, précédés par une Jeep.

19.Plan serré sur Saïd, assis entre deux autres villageois à l’arrière du camion. Il regarde un instant en silence son camarade à gauche, tout aussi silencieux, puis tourne la tête, grave, le regard lointain. Un autre camion suit à l’arrière-plan sur la piste poussiéreuse. La musique continue.

Terrain de manœuvres dans le désert marocain, ext. jour

20.Plan d’ensemble. Une troupe de cavaliers s’approche depuis l’arrière-plan sur la terre aride, vue de face, au galop. La musique du plan précédent se poursuit tandis qu’apparaît en surimpression un carton en lettres blanches : « Maroc – 1943 ». Un pano gauche suit alors la chevauchée qui soulevant une épaisse poussière, dépasse des soldats à pied, en uniforme et casqués, au garde-à-vous en rang de profil.

Officier

(Off)

À gauche… gauche !

21 axe inverse.Raccord de derrière un soldat en plan serré et son mouvement pivotant. Suivi gauche sur l’officier Martin (THIBAULT DE MONTALEMBERT) devant le soldat, qui accompagné d’un autre cavalier, du haut de leur chevaux, inspecte la troupe au garde-à-vous. À l’arrière-plan, les cavaliers poursuivent leur chevauchée.

22 reprise 20.Vers les hommes au garde-à-vous en plan moyen longue focale, Martin passe les hommes en revue, trottant vers la droite, les cavaliers continuant à galoper vers la gauche au premier plan. On découvre les soldats plus distinctement ; ce sont des goumiers en djellabas et portant des casques plats américains.

23 suite 21.Plan moyen sur le capitaine Martin, cadré seul devant le paysage aride.

Martin

Je sais que vous, les « Aït Tserouchen », les montagnards, vous êtes les meilleurs combattants de l’armée française…

24.Plan rapproché sur quatre soldats tournés vers le capitaine en contrechamp droite, deux au premier plan et deux derrière eux dans l’axe.

Martin

(Off)

… bien meilleurs que toutes les autres tribus berbères…

25.Plan rapproché sur un autre soldat, de trois quarts face, écoutant, le regard ferme ; derrière lui d’autres soldats de la troupe.

Martin

(Off)

… et vous le montrerez !

26 idem 23 contrechamp.Sur Martin.

Martin

Maintenant attention : sur le territoire ennemi la razzia est autorisée pour la popote. Mais pas touche aux femmes ! Sinon vous serez fusillés ! …

27 contrechamp.Plan rapproché épaules sur Yassir (SAMY NACERI), petite barbe et moustaches grisonnantes, regardant l’officier en contrechamp gauche. Derrière lui, d’autres soldats.

Martin

(Off)

Et en France, pas de razzia !

28 idem 26.Sur Martin.

Martin

De la discipline ! C’est chez nous ! La Mère Patrie !

29.Plan rapproché de deux tiers vers d’autres soldats, tournés vers leur nouveau capitaine, hors champ à gauche.

30 même axe 28.Plus large sur l’officier perché sur son cheval, de profil, l’épaule d’un soldat en amorce à droite premier plan. Martin fait un petit signe de tête, pour confirmer qu’il s’est bien fait comprendre.

Martin

À gauche… gauche !

Le soldat en amorce entame le mouvement

31.Raccord sur le mouvement. Les soldats exécutent l’ordre de manière impeccable. Au premier plan, à gauche, Yassir et à côté de lui à droite, sur l’autre colonne, son frère, Larbi (ASSAAD BOUAB), le reste de la colonne en profondeur de champ.

Larbi

(Discrètement, vers son frère, en berbère)

Yassir… Ils nous font marcher comme des mules…

Martin

(Hors champ à gauche)

Soldats…

Larbi

(En berbère, à son frère, raidi au garde-à-vous)

Retournons chez nous.

Martin

(Off)

Soyez fiers de servir la France, et la France sera fière de vous !

Larbi

(En berbère)

Pourquoi tu nous as engagés ?

Il tourne légèrement la tête vers son frère

Yassir

(Sans le regarder, en berbère)

Pour l’argent.

(Il tourne brièvement son visage vers son frère, qui regarde de nouveau droit devant lui)

Pour ton mariage.

Martin

(Off)

En avant…

32.Plan moyen sur la troupe de soldats, sur trois colonnes ; à gauche, Martin et le sous-officier à cheval derrière lui.

Martin

… Marche !

La troupe se met en marche.

Cantonnement à Sétif, ext. jour

33.Travelling latéral vers la droite, sous une large tente ouverte. Des tables et des bancs y ont été installés, où des recrues, de dos, prennent des notes. À l’arrière-plan, l’activité du camp : d’autres tentes, des camions d’où débarquent des soldats. Carton en surimpression, en lettres blanches : « Sétif-1943 »

Instructeur

(Dictant à haute voix, off)

«Le chef transmet sa volonté à la troupe…

(Un temps)

par des commandements à la voix… »

34 axe inverse.Travelling latéral inverse vers la droite sur les soldats effectuant la dictée, vus cette fois de face.

Instructeur

(Off)

« … par des commandements au geste… »

35 suite 33.Suite travelling droite vers l’instructeur devant un tableau noir à droite à mi-plan. À l’arrière-plan, les soldats débarqués commencent à se mettre en ligne et au garde-à-vous.

Instructeur

« Par des commandements à la voix et au geste employés simultanément. »

36 suite 34.Le travelling inverse arrive à la table d’Abdelkader (SAMI BOUAJILA), assis à côté d’un autre soldat à droite.

37.Subjectif d’Abdelkader. Plan moyen depuis la tente sur les soldats au garde-à-vous. Trois hommes passent à mi-plan.

Sous-officier

Un... deux… trois !

Tous les soldats commencent à chanter en chœur le « Chant des Africains »

Soldats

« C’est nous les Africains qui revenons de loin »…

38.Plan serré sur Abdelkader qui relève la tête.

Soldats

(Chantant, off)

« Venant des colonies pour sauver la patrie »…

39.Plan rapproché sur la troupe de trois quarts vers la droite, en train de chanter, d’autres soldats en arrière-plan.

Soldats

« Nous avons tout quitté, parents, gourbis, foyers »…

40.Sur d’autres soldats en plus large, même axe, le reste de la troupe et des camions en arrière-plan.

Soldats

« Et nous gardons au cœur, une invincible ardeur »…

41 idem 38.Sur Abdelkader qui écoute, ému, et soupire.

Soldats

(Off)

« Car nous voulons porter haut et fier »…

42.Plan moyen sur les soldats, toujours de trois quarts. Au centre du cadre, chantant avec ses camarades, Messaoud (ROSCHDY ZEM).

Messaoud et les autres soldats

« Le beau drapeau de notre France entière »…

43 retour 37.Retour subjectif d’Abdelkader vers les soldats au garde-à-vous. Le sous-officier bat la mesure en marchant devant ses hommes ; des soldats passent à mi-plan.

Soldats

« Et si quelqu’un voulait nous séparer »…

44.Plan serré sur Messaoud de deux tiers, sa voix plus distincte au-dessus des autres.

Messaoud

« Nous serons là pour mourir à ses pieds ! Battez tambours, à nos amours, pour le pays, pour la patrie… »

45.Plan rapproché en contre-plongée sur le drapeau français flottant au vent en haut de son mât.

Soldats

(Off)

« … Mourir au loin, c’est nous les Africains ! »

Fondu au noir et retour de la musique tandis qu’on entend en off la voix du sous-officier

Voix du sous-officier

Soldat, repos !

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