Code / Art / Barres
126 pages
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Description

Dans nos sociétés de surconsommation le code-barres est devenu une véritable « Icône ». Cet ouvrage rassemble des œuvres composées, depuis une trentaine d'années, autour de cette thématique, en constante évolution dans la nouvelle ère du numérique. À l'heure où art et technologie font bon ménage, Jean-Paul Albinet propose une vision plastique singulière et originale du développement des codes-barres et des tags RFID, qui ont envahi tous les secteurs de la vie quotidienne, en Europe et dans le monde. Ce signe polysémique est devenu sa signature.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2017
Nombre de lectures 2
EAN13 9782342157666
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Code / Art / Barres
Jean-Paul Albinet
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Code / Art / Barres
 
Illustration en page de couverture  :
Code-barres à lecture optique et signature numérique (code CNUF) attribués en 1990 à Jean-Paul Albinet, par GENCOD EAN France (GS1 France actuellement)
 
 
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : www.albinetworks.net
Introduction
« CODE / ART / BARRES » est un ouvrage dont l’objet est de relier les différentes étapes balisant mon cheminement artistique à travers 12 créations, depuis 1975.
 
Une des singularités de ce parcours est qu’il se déroule sur deux périodes charnières, dont la plus récente a vu l’émergence, à partir des années ‘90, des ordinateurs personnels, de l’accès Internet pour le grand public, et plus spécifiquement le développement des code-barres en Europe et dans le monde.
 
Autant d’avancées technologiques qui nous paraissent évidentes, tant elles ont sur-investi la vie quotidienne.
 
Elles ont contribué à inspirer de nombreuses créations dans le champ des arts plastiques et graphiques. C’est dans cette continuité que s’inscrivent mes œuvres.
 
Elles interrogent l’état de la société à différents moments de son évolution, par des croisements inattendus, souvent radicaux.
 
La progression de ces réflexions va s’échelonner sur les 12 chapitres de l’ouvrage, depuis la période initiale avec le groupe UNTEL.
 
Le propos ultime étant d’interroger la place et l’action de l’artiste, ainsi que les formes de la production, tout en soutenant que « l’art est fait par les artistes ».
1. La période UNTEL
1975-1980
Au milieu des années 70, la ville de Paris, centre du monde des arts, exerce un attrait indéniable auprès de jeunes qui comme moi envisagent de s’y rendre, avec la ferme intention de se confronter à ce nouvel univers.
 
Tout juste diplômé de l’école des Beaux-Arts de Toulouse, j’ai la possibilité de poursuivre un deuxième cycle d’études à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris (ENSAD).
 
Au cours de ma formation dans cette école, héritière d’une longue tradition, j’ai la sensation d’être à ma place avec des perspectives de progression qui s’annoncent exaltantes pour un étudiant en art.
 
Le contenu de son enseignement, positionné au croisement des arts et de l’industrie, dans la filiation du Bauhaus, correspond à ce que j’imagine être le futur tous azimuts de la création contemporaine.
 
Il y avait une vraie dynamique avec des professeurs, professionnels dans leurs domaines respectifs, qui étaient à l’écoute, et disponibles.
 
Cela contribuait évidemment à créer du lien entre les différents ateliers, malgré la prééminence de certaines pratiques artistiques que je trouvais souvent académiques. La transversalité entre les différentes disciplines enseignées n’était pas encore très répandue.
 
Très tôt, j’ai eu l’intuition qu’en choisissant d’emprunter cette voie, aléatoire socialement, il s’agissait en fait d’un engagement au long cours, qui allait me mobiliser à l’échelle d’une vie d’artiste.
 
Dans ce contexte, l’idée de travailler en groupe m’apparaît alors comme une solution évidente pour affronter un paysage culturel parisien, certes en pleine effervescence, mais terriblement conventionnel.
 
Ce ressenti agit en moi comme une force intérieure. C’est probablement ce qui me motive à en parler à deux amis eux aussi étudiants de l’ENSAD : Philippe Cazal et Alain Snyers. Il se trouve que nous partagions, de manière informelle, les mêmes sentiments.
 
Pour nous, l’école des arts décoratifs a été un lieu déterminant à plusieurs titres : la formation, la rencontre, et par la suite un atelier de travail. En tout cas, elle a été le cadre idéal pour fonder le groupe UNTEL, en 1975.
 
Dans notre esprit, le choix du mot UNTEL, pronom indéfini qui désigne anonymement une personne, énonce d’emblée notre futur positionnement. Son pouvoir d’évocation dans les conversations est si large qu’il laisse planer le doute ou l’incertitude… un paradoxe parfait pour nous !
 
Ce terme populaire vient surligner le sujet d’investigation sur lequel portent nos trois regards d’artiste : la vie quotidienne, la banalité et l’anonymat en milieu urbain.
 
L’adoption de ce mot est sans doute le premier détournement du groupe UNTEL, la dérision en prime.
 
Cela nous a paru évident de mutualiser nos idées et nos forces dans le cadre d’un collectif d’artistes. Compte tenu des projets envisagés, et de leur nature hétéroclite, il aurait été très difficile, voire impossible, de les mener à bien individuellement.
 
Notre regroupement se veut une démarche volontariste qui va nous permettre de passer à la phase opérationnelle, sur le terrain. L’ambition d’UNTEL est de bousculer les conventions esthétiques dominantes et d’établir une autre relation entre l’artiste et le public.
Concrètement, on imagine des travaux multi-supports, souvent en lien avec des interventions urbaines, qui se situent la plupart du temps à contre-courant de ce que l’on peut voir dans les galeries ou musées parisiens.
 
Il faut préciser qu’on était dans une sorte de désert culturel. Seules quelques revues d’art, à l’audience importante mais inversement proportionnelle à leur faible tirage, relataient ce type de positionnement. Elles étaient quasiment le seul canal existant pour informer, critiquer et diffuser les différentes recherches artistiques en cours.
 
Pour mémoire, quelques années plus tard, Jack Lang, ministre de la culture parlera, à juste titre, des arts plastiques comme d’une zone sinistrée !
 
Dans ce contexte, la première performance réalisée sous le label UNTEL a été une actualisation physique du tableau d’Edouard Manet « Le déjeuner sur l’herbe » , pendant le vernissage du Salon des artistes français, au Grand Palais à Paris.
 
Pour être en conformité avec la vision du peintre, nous avons sollicité la collaboration d’une amie étudiante qui accepta de camper la femme nue déjeunant en public, en compagnie de deux hommes tout habillés.
Cette œuvre mythique était pour nous un prétexte pour rendre hommage à cet artiste qui avait osé transgresser les coutumes académiques et par là même déclenché un scandale esthétique, autant que moral.
 
Il se trouve que la présentation de ce tableau au « Salon des refusés » a vraisemblablement eu lieu au même endroit – le Grand Palais – un siècle plus tôt. Le salon des artistes français, héritier d’une longue tradition, offrait donc un cadre idéal pour notre performance !
 
Pendant une heure environ (et sans invitation officielle) nous avons gentiment déjeuné à la (très) grande surprise des organisateurs.
Il faut dire que leur trouble était contrarié par la bonne relation établie avec une partie du public qui spontanément est venue partager un verre avec nous !
Mêler allègrement joyeuses provocations et vraies prises de risque est à ce moment-là, très marginal. D’ailleurs, cette forme d’action « in situ » n’est pas du tout comprise par les acteurs du milieu de l’art. On peut les comprendre car cela venait en contre-point de leurs logiques mercantiles.
 
A contrario du domaine de la sociologie dont plusieurs auteurs ont défendu des idées dans lesquelles nous nous reconnaissions. Ils ont été pour nous des sources d’inspiration.
 
Je pense aux textes de Jean Baudrillard sur le mythe de la société de consommation ou bien à ceux d’Henri Lefebvre dans sa critique de la vie quotidienne, qui parle justement de l’art comme d’un moyen pour expérimenter chaque jour des modes de vie différents.
 
Intervenir dans les rues, questionner le public, autant de biais qui nous semblent les plus appropriés pour sortir des sentiers balisés. Une voie « défiante » pour reprendre la très belle expression du critique d’art Pierre Restany.
Avec le recul, je prends conscience que cette « attitude de l’esprit » a durablement irrigué nos pratiques personnelles.
 
Au cours de notre existence en tant que collectif, de 1975 à 1980, UNTEL a réalisé de nombreuses interventions dans l’espace public de plusieurs villes et participé à de nombreuses expositions en France et à l’étranger, notamment : le festival Sigma 11 au CAPC de Bordeaux, la 10eme Biennale de Paris au musée d’art moderne de la ville, les rencontres Franco-allemande des jeunes artistes à la Neue Galerie d’Aix-la-Chapelle (Allemagne) ou encore la manifestation « Une idée en l’air » à New-York (USA).
 
Le dénominateur commun de notre projet est l’investigation du quotidien, social et politique, à des fins critiques imprégnées des idées contestataires de mai 68 et de la pensée situationniste, et plus précisément tout ce qui touche à la communication de son spectacle permanent.
L’idée d’une activité artistique qui s’expérimente et se vit avant tout est notre préoccupation principale. La proximité de ce processus de création avec la notion art=vie amène l’artiste Ben Vautier à positionner historiquement UNTEL comme post-Fluxus.
La démarche d’UNTEL se caractérise par des actions ou des enquêtes consistant à prélever dans le quotidien urbain toutes sortes d’informations ou d’objets utilitaires qui nous semblent intéressants. « L’écume des jours » dans sa diversité comme base de mise en forme d’une « archéologie du présent ». La singularité de nos multiples réalisations repose sur le fait que nous ne nous sommes jamais imposé de limites dans le choix des matériaux et supports d’expression. Ce qui n’avait rien d

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