Les Rides d’Éros
84 pages
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Les Rides d’Éros , livre ebook

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Description

Cette pièce concerne un couple avancé en âge qui se retrouve après quelques quarante années à la terrasse d’un bar, le Jo Bar, dont ils furent jadis, alors que bohèmes, clients.


Feintises, échappatoires fusent que pour faire semblant de ne pas se reconnaître ; simagrées et autres momeries lesquelles ne tarderont pas à les conduire à de plus louangeuses réminiscences. Chacun, à leur tour, énumérant au désavantage de l’autre son propre avantage avant que l’image d’un blondinet et de sa sœur ne vienne leur rappeler leurs réciproques infidélités...


Quelle issue espérer pour l’un et l’autre de ces anciens amants de cette fortuite rencontre ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414012374
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-01235-0

© Edilivre, 2017
Acte premier
Scène 1 Armand – Mado –
(Armand rentre côté jardin, regarde en tous sens, semble dévisager la petite place et la reconnaître. Puis, après avoir, longuement, contemplé la façade du « JO-BAR » s’installe à l’étroite terrasse.
Mado (Venant prendre la consommation)
Bonjour !
Armand
Bonjour !
Mado
Ce jour, je le crois, sera beau
Et plus qu’hier, peut-être, un tantinet plus chaud ;
Un jour qui vous assoiffe à ne savoir que prendre.
Avez-vous fait un choix ? Mais Monsieur peut attendre.
Armand (après un temps de réflexion)
Un… thé, peut-être…
Mado
Un thé ! De bon matin, c’est bien.
Je m’en vais, dans l’instant…
(Elle s’apprête à se retirer)
Armand
Non pas ! N’en faites rien !
Veuillez là, m’excuser… vous ne pouvez comprendre.
Mado
Un thé de bon matin est toujours bon à prendre.
C’est même à conseiller…
Armand
Me le conseillez-vous ?
Mado
Je suis là, que pour vous servir selon vos goûts ;
Je vous vois indécis, que puis-je vous soumettre :
Une verveine, Menthe, un chocolat peut-être ?
Armand
Ce sera donc un thé !
(Elle revient sur ses pas)
Avec ou sans citron ?
Armand
Un thé, tout simplement.
Mado
Tout simplement.
Armand (se ravisant)
Puis, non !
Mado
Le voulez-vous avec un nuage de crème ?
Armand
Un petit vin blanc sec m’étanchera de même
La soif que je n’ai pas…
Mado
Pourquoi donc buvez-vous ?
Armand
En terrasse de Bar, fille d’Eve, entre nous,
Que faire d’autre que de boire ? Ne serait-ce
Que pour… revoir…
Mado
Revoir ! Quoi donc ?
Armand
Cette jeunesse
Qui s’en fut, malgré moi, depuis pas mal de temps,
Qu’à cette place je retrouve, à soixante ans.
Oui, déjà soixante ans ! Vieil âge qui s’oppose
A ce Présent auquel je crois, puisqu’il s’impose.
Car je fus, autrefois, un client assidu
De ce Bar, étant du quartier, bien entendu
Nous étions des amis, dont certains parmi l’ombre
Des noirs cyprès et sous la pierre plate et sombre,
Goûtent la sépulcrale et froide intimité
De ceux qui dorment, à jamais, l’éternité !
Nous étions des clients, turbulents, pitoyables,
Bohèmes de raison et donc peu sociables,
Courant les « rendez-vous » criants de volupté
Plutôt que les chemins de l’Université
Mado
Clients du… JO-Bar ?
Armand
Oui, tel qu’il était naguère !
Ah ! Ces jours d’autrefois ! Ces beaux jours d’après-guerre
Ne ressemblent en rien à ces jours d’aujourd’hui,
Fugaces, ô combien ! Ou tout, même l’ennui
Semble combler, toujours, une folle jeunesse
Amoureuse de maux plutôt que de sagesse
Tout autres étions-nous, et tel, je me vois là,
Préoccupé que du plaisir d’aimer voilà !
Rien d’autre ne venant troubler, sachez-le croire,
Cette façon d’aimer que je garde en mémoire.
Certes, pas la meilleure, mais la jeunesse étant
Ce qu’elle était alors, je me revois, content
Tel que vous me voyez ! Content jusqu’à vous dire
Vous voyant jeune et belle et facile à décrire,
Tant vous ressemblez fort à Celle qui, jadis,
Me fit connaître d’assez près le Paradis.
Ne voyez là, belle Eve, une façon commode
Que de vous louanger…
Mado
Masculine méthode
Qui, malgré l’âge, vous incite à revenir
Vers de plaisants tableaux à vous bien rajeunir.
Et le moindre visage en jupon vous rappelle
Je le vois dans vos yeux, une certaine Belle
Ou plusieurs de ce temps que vous regrettez tant
A celui d’aujourd’hui, pourtant aussi tentant.
Armand
Qu’est-ce le souvenir sinon toujours revivre
Un peu de nos vingt ans qu’on ne cesse de suivre
Et tout le contenant de ces merveilleux jours,
Qui nous firent connaître la joie et les amours !
On se plaît à louer, toujours, une jeunesse
Que pour regretter, bas, son manque de sagesse
Qu’il ne fallait pas suivre encor moins écouter,
Tant cet âge, il est vrai, se passe à convoiter
D’instinct, le monde entier ! Mais laissons là, belle Eve
Les choses d’autrefois, aller où va le rêve.
Nous en resterons là !… Puisque tel, je me dois
D’oublier un Passé que seul encor je vois.
Bien qu’il me reste encor de riantes images
Bien vivantes en ce désert où les mirages
Sont encor plus nombreux et parce qu’inventés
Par trop de souvenirs dont nous sommes hantés.
Mais je garde raison pour savoir qu’à mon âge,
Tous les plaisirs charnels ou pas, ce bien que sage,
Malgré mes appétits qui me viennent, parfois,
Ne sont que désirs vains et songes d’autrefois.
A présent, voulez-vous, pour ne m’attendrir guère,
Et ne point revenir sur ces jours de naguère,
M’apporter ce vin blanc ?
Mado (rêvassant, et le dévisageant)
Non, cela ne se peut !
Armand
Le client ne pourrait-il prendre ce qu’il veut ?
(Alors que Mado le dévisage, sans vergogne)
Armand (pour lui-même)
Me dévisager de la sorte, vraiment ! Qu’ai-je ?
Quelques nævus géants défilant en cortège
Sur mon visage, alors que fraîchement rasé ?
Une lointaine approche avec un chimpanzé
Echappé d’un zoo, en quête de femelle ?
La voilà qui me gêne, vraiment ! Oh ! La belle !
Mado (tout sourire)
Pardon ! Je raisonnais, tout bas. Un vin blanc, sec !
Armand
S’il vous plaît !
Mado
Il me plaît ! Et plus rien d’autre… avec ?
Armand
S’il vous plaît, avec un petit cube de glace.
Mado (pénètre dans le Bar, on l’entend dire)
Solange, va donc voir, bien vite à la terrasse !
Un client d’autrefois, le crois-je, nous vient choir,
Pourquoi ne serait-il ton… ton… Mais va donc voir !
Serait-il pas celui dont tu parles, visible,
Et ressemblant à ton…
(Ecartant le rideau, toutes deux dévisageant Armand)
Solange
Ce n’est pas Dieu possible !
Est-ce… Armand ? Encor que non ? C’est lui, je le vois
Malgré sa calvitie, hautain, comme autrefois
Changé, certes, oui ! Les ans n’épargnent personne
Hommes, femmes, hélas ! Nous courons à l’automne
Sitôt que l’amour fuit malgré notre Savoir
Et le peu qui nous reste encore de pouvoir
Et dont nous nous servons, toujours, pour toujours plaire,
A celui-ci, surtout qui, pour n’en parler guère
Avait du répondant et beaucoup plus, parfois,
Pouvant outrepasser en vigueur, mes émois
Il était, autrefois ; mais comment te le dire
Sinon te répéter et toujours le redire
Ce que plus de cent fois, Mado, je t’ai conté !
C’était un homme fait que de virilité.
Mado
A ce point-là, Solange ?…
Solange
A ce point-là, te dis-je,
Que j’en ai, le voyant, ici, comme un vertige !
Il avait, il avait…
Mado
Que pouvait-il avoir
Plus que d’autres, dis voir : un licencieux Pouvoir ?
Une… enfin, comment dire et d’extraordinaire ?
Qu’avait-il de plus qu’un tout autre Partenaire ?
A tant le regarder, Solange, qu’avait-il
Dis, d’exceptionnel voire de plus viril ?
Solange
Mais tout un attirail, te dis-je, pour séduire.
Comme un don de nature à ne savoir te dire
Jusqu’à te répéter, tant je garde, aujourd’hui,
Le voyant, comme un goût que je garde de lui !
Mado
Comme un goût ?…
Solange
Oui, c’est lui ! La chose est bien réelle !
Mado
Un sosie !…
Solange
Ah, çà ! Non ! La ressemblance est telle
Que je ne puis douter à le voir aujourd’hui,
Bien que vieilli, mais séduisant, oui, c’est bien lui !
Mado
Mais qu’avait-il, hier, que tu vois aujourd’hui ?
Solange
Non ! Je n’ai pas les mots, ici, pour davantage
Dire ce qu’il avait, tout à son avantage
Puis pourrais-tu me croire et ce, bien qu’aujourd’hui,
J’en garde encore en bouche Dieu sait quoi, de lui,
Tout comme une attirance. Une chose est certaine :
Oui, c’est bien lui, toujours courant la prétentaine.
Mado
Vraiment ?…
Solange
Sers-lui donc, son vin blanc, sec, aujourd’hui !
Oui, c’est bien lui, Mado, j’en suis formelle, oh, oui !
Moi, j’attends quelque peu pour affronter, moins blême,
Cet Armand, cet amant bel homme tout de même !
Avec ce Dieu sait quoi, de mâle en son regard
Qui, tout comme autrefois, courant le bel hasard
Sans se préoccuper, de son vieil avantage
Strié de rides qui témoignent d’un naufrage,
Cherche à montrer encor le reste de ses Biens.
C’est bien là mon Amant et dont je me souviens
Reviendrait-il que pour…...

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