Les Héritiers du roi d’Argot
108 pages
Français

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Les Héritiers du roi d’Argot , livre ebook

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Description

L'auteur s'essaie à un genre théâtral nouveau, mettant en scène une cour des miracles intemporelle. En marge de la cité, où les plus démunis sont privés de leur humanité, un groupe hétéroclite s'est inventé un royaume à sa mesure. Faro arrive dans ce « coin perdu » dénommé le Clin et y rencontre des vagabonds, bandits de grands chemins, diseuse de bonne aventure et malfrats qui vivent en plus ou moins bonne entente. Vau-vent, le roi de l'entourloupe, règne sur cette bande de va-nu-pieds et exerce sur eux un étrange pouvoir de fascination. Craint pour son autoritarisme, il punit sévèrement ceux qui ne se comportent pas selon ses dires. Leur quotidien de débrouille est rythmé par de menus larcins, des arnaques en tous genres, des menaces de représailles ; les disputes dégénérant souvent en bagarres. Le coup d'éclat final met un terme à l'emprise du despote. L'humour présent dans les savoureux dialogues vient atténuer la gravité des mésaventures vécues par les personnages.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334236089
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-23606-5

© Edilivre, 2017
Acte I
Prologue
La lumière monte sur la scène. Le décor est celui d’une place publique. Un banc, une fontaine et un lampadaire.
Entre alors un personnage (Faro). Il est en belle tenue. Après un soupire profond.
Faro
Pfou ! Quelle soirée. Comme le disait si bien Bob, tout avait si bien commencé. Tout aurait pu suivre le cours des événements sans autres problèmes. Pourquoi faut-il que le temps passe dans l’imprévu ; pourquoi faut-il que les choses changent ? Le passé… On le connaît tous et toutes ; mais le Futur… L’Avenir… ne s’effiloche qu’au temps présent. Comme une grande dame qui tricote, une maille à l’endroit, une maille à l’envers… Une maille par ci, une maille par là… Ma vie n’est qu’un châle, un tricot, un pull-over. Celui que je porte sur la peau. Le passé passe et il n’y en a que de trop. Les déchirures, les espoirs les amours… Les rires, Les chants, les regards et les tendresses… Pfft ! Une maille à l’endroit, une maille à l’envers. Le ciel est pourtant plein d’étoiles. Et elle tourne cette fichue planète. (Il rit) Je ne vous salue pas Monsieur, je ne salue pas les imbéciles et elle est partie à son bras. Vous n’êtes qu’un va-nu-pied, Monsieur, et estimez vous heureux que je ne vous gifle pas… Mais elle est partie à son bras ? Sans se retourner ? Sans un regard… et j’ai senti ma vie basculer. Comme un petit pois au fond d’une assiette qui tourne, tourne, tourne et roule, roule et roule encore lorsqu’à fini la fête. Tout était si beau. (Il ne s’aperçoit pas qu’une jeune fille aux pieds nus entre sur scène ) Alors, j’ai continué la fête. J’ai vu la vie rouler le long des danses. Ha ! Il faudra que je m’en souvienne . (Il ne remarque pas l’entrée d’un autre personnage qui croise les bras en l’écoutant ) Fais un nœud dans ton mouchoir . (Il cherche son mouchoir ) Je n’ai pas de mouchoir. Tant pis. Et où sont-ils maintenant… Dans les bras l’un de l’autre sans doute. Allongés dans le même lit. Lui, je n’avais rien contre… Bien au contraire. Il me paraissait même plutôt sympathique. Il m’a insulté de la tête aux pieds.
Blika (La jeune fille aux pieds nus )
Mais… Qui ça ?
Scène 1 (Blika, Thomas, Faro)
Faro (Ayant entendu mais répondant sans prêter attention)
Un homme d’une grande élégance… Un que je ne connaissais pas. Un homme que je voyais pour la première fois. A présent, ce n’est plus la même chose.
Thomas (Le personnage aux bras croisés)
Pourquoi ?
Faro
Elle est partie à son bras, c’est déjà un peu le connaître ! A présent, j’ai perdu une bonne partie de ma vie… disparue… Pftt ! Anéantie. (Il remarque alors les autres personnages) Mais le coin semble être animé. (Se levant et saluant) Salut les inconnus.
Thomas
Si fait l’ami. Soyez le bien venu par ici. Peut-on vous souhaiter un bonjour plutôt qu’un bon soir ?
Faro
Que ce soit l’un ou l’autre… Je ne vois pas de différence.
Thomas
Vous avez tort. Le bonsoir va bien mieux à ceux qui se couchent tôt. Ce qui ne semble pas être votre cas. A notre époque, si l’on veut son compte de sommeil pour bien envisager la perspective future de sa vie, il est recommandé de se lever tôt.
Faro
Oui. Et alors. Je ne vois pas où vous voulez en venir.
Thomas
Oui. Moi non plus. Je parle, je parle… et cependant je ne peux m’empêcher de penser que vous auriez dû allez dormir plutôt que de venir vous perdre dans ce coin-ci de la ville…
Faro
Ah !? Et pourquoi ?
Thomas
Vous ne m’auriez pas rencontré . (Faro éclate de rire ) Oui. Je vois que vous ne comprenez pas. Mais, Monsieur, voici la suite… Comme l’on dit si bien pas ici … (Il se racle la gorge ) La bourse ou la vie !
Faro (Interloqué )
Vous avez dit ?
Thomas (Sortant un couteau )
Bon. Vous n’avez pas entendu. Je répéterai donc… Monsieur, la bourse ou la vie. C’est simple et ça veut dire ce que ça veut dire. C’est court, c’est net, c’est traditionnel et ça a plus de charme que « T’as pas cent balle ? » La bourse ou la vie !
Faro (Dans un rire )
Vous n’allez pas me dire que vous êtes un détrousseur ?
Thomas (Très sérieux)
Et bien si. En quelque sorte. Le terme « Détrousseur » ne sonne pas bien. Personnellement je préfère « Bandit de grand chemin » qui parle mieux que tout autre sobriquet. Bon, alors ? La bourse ou la vie ?!
Faro (Riant )
Holà ! C’est trop d’un coup. Allons, passez votre chemin Monsieur… Je suis fatigué et je n’ai plus un sou. Il y a peu j’ai fais faillite. Et ma compagne m’a quitté…
Thomas
Je m’attendais à cette réponse. D’ailleurs c’est toujours, en gros, ce qu’ils me répondent. Je sais, vous allez trouver ça démodé. Ou vous allez croire que je plaisante… Mais à vous comme aux autres je vous dirai que je ne plaisante pas le moins du monde et que vous allez perdre la vie dans l’instant qui va suivre si vous ne délestez pas vos poches de toute la menue monnaie qu’elles contiennent.
Faro (Eclatant de rire)
C’est ma soirée !
Blika
Ne riez pas Monsieur. Il va vous le faire regretter.
Faro
Regretter ?! Sans vouloir me moquer de qui que ce soit, je vous l’ai déjà dit. Je n’ai plus un sou. Plus de toit, plus d’amis et plus de chance. Même plus d’espoir. Alors l’ami, si te veux le peu qu’il me reste… Je te le donne.
Thomas
A ce point ?
Faro
Oui. Vas-y ami. Frappe droit au cœur, au ventre ou dans le dos. Pour l’humanité ça ne sera pas une grosse perte et pour moi ça sera le soulagement de ne plus être en ce bas monde. Vas-y ami. Fais ce qui se doit ! Vas-y ! (Il prend le bras de Thomas qui lui reste immobile) Allez !
Thomas (Aprés un temps)
Non. (Embarrassé) Non. Non, non, non. Je suis un Bandit de grand chemin formé à la bonne école. Pas un assassin de petits passages à vide que peut avoir la clientèle. Non Monsieur… Gardez votre vie. (Il ramasse son couteau)
Faro (Grinçant et amer)
Petits passages à vide ? Mais ne vous inquiétez pas. Je ne laisserai aucune trace… Pas un souvenir. C’est déjà beaucoup de partir en étant certain que l’on est sur la conscience de quelqu’un. C’est peu… mais c’est déjà ça.
Thomas
Alors si vous me le permettez, Monsieur, je vous parlerai bien droit. Je vous dirai que vous gâchez le métier. Non seulement vous le gâchez, mais en plus, vous épiloguez. Alors mettons qu’il ne s’est rien passé.
Faro
Admettons. (S’asseyant difficilement sur la scène) Admettons aussi que vous n’ayez rien dit. (T) Ah ! Si seulement je n’avais pas vécu cet après-midi. Qui ?! non mais Qui ?! Qui aurait pu me dire, par exemple ce matin : « Prends garde Faro Adel… Ton destin va faire route sur quelque chose que plus tard tu nommeras un mauvais souvenir ! » Qui ?! Seulement, je n’ai plus d’avenir. Qui aurait pu prédire, ne serait-ce que trente petites minutes avant mon départ, ce qui allait suivre ? Qui ?
Thomas
Et même si cette personne existait, que t’aurait-elle prédit ? Peut-être ta prochaine rage de dents ou ta prochaine panne d’essence… Mais jamais cette rencontre. Ton prédicateur n’aurait été qu’un oiseau de mauvais augure et en tout cas un de ces charlatans qui traînent dans nos rues. Si tu veux quelqu’un d’un genre qui ne ment pas… parles-en à Blika.
Faro
D’un genre qui ne ment pas ? Blika ?
Blika
Blika c’est moi...

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