Les grands projets urbains
283 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
283 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Qu’est-ce qu’un grand projet urbain ? Quelles sont ses conditions d’implantation et ses répercussions sur la ville ? Comment en mesurer les retombées économiques, ou comprendre les relations complexes qui s’établissent entre les entrepreneurs immobiliers et les collectivités qui les accueillent ?
Avec plusieurs exemples de grands projets immobiliers et patrimoniaux à Montréal et dans le monde – et à travers un large spectre disciplinaire incluant l’architecture et l’urbanisme, bien sûr, mais aussi la géographie, l’histoire, la politique et l’économie –, cet ouvrage aborde trois grands thèmes : les acteurs, leur discours et leurs représentations ; le design et l’attractivité ; le développement urbain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2014
Nombre de lectures 2
EAN13 9782760633230
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de Michel Hubert, Paul Lewis et Michel Max Raynaud

LES GRANDS PROJETS URBAINS
Territoires, acteurs et stratégies

Les Presses de l’Université de Montréal
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Vedette principale au titre: Les grands projets urbains: territoires, acteurs et stratégies (PUM) Comprend des références bibliographiques. ISBN 978-2-7606-3314-8 1. Urbanisme. 2. Aménagement du territoire. I. Hubert, Michel, 1958- . II. Raynaud, Michel, 1949- . III. Lewis, Paul, 1953- . HT166.G72 2014 307.1’216 C2014-941706-0 ISBN (papier): 978-2-7606-3314-8 ISBN (pdf): 978-2-7606-3322-3 ISBN (epub): 978-2-7606-3323-0 Dépôt légal: 1 er trimestre 2014 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2014 www.pum.umontreal.ca Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition. Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).
Présentation
Michel Hubert, Paul Lewis et Michel Max Raynaud
Les grands projets urbains alimentent les débats sur le devenir des villes et de leurs habitants. Cela se passe dans un contexte où la concurrence entre les territoires s’est renforcée et a confronté les villes – et particulièrement leurs espaces centraux – à la nécessité de repenser leur positionnement, tant à l’échelle locale (au sein des régions métropolitaines) qu’internationale.
Mais qu’est-ce qu’un grand projet urbain? La question de la taille est toute relative: un petit projet à l’échelle métropolitaine peut être un grand projet à l’échelle d’un quartier; un projet mineur devrait pouvoir être considéré comme un projet majeur du point de vue du patrimoine, par exemple. Un grand projet n’est pas nécessairement un gros projet. Comme l’écrit Michel Max Raynaud dans sa contribution au présent ouvrage, un grand projet est «un projet dont l’ambition explicite et l’impact recherché sur le milieu d’insertion dépasse la simple production d’un objet ou d’un espace». On constate que les grands projets, généralement, «suscitent le débat», mais il faut admettre que «susciter le débat» est un construit social qui résulte parfois, au départ, de la vigilance d’une poignée de citoyens. Avec Sandra Breux et Mario Bédard, citant ici les travaux d’Hélène Bailleul, on peut plutôt dire que le projet urbain est la structure d’action favorite de la gouvernance urbaine entendue comme le mode de gestion qui vise la mise sur pied d’une coalition d’acteurs autour d’objectifs partagés, ainsi que la discussion permanente de ces derniers et des modalités de leur mise en œuvre. Ce mode de gestion ouvre la voie à des confrontations entre des intérêts divergents, en dépit (ou à cause?) des dispositifs de négociation ou de consultation qui lui sont inhérents.
Au travers de quatorze chapitres, l’ouvrage analyse une diversité de grands projets urbains et se divise en trois parties.
La première s’intitule «Acteurs, discours et représentations». Une question la traverse: celle de l’acceptabilité sociale des grands projets urbains, c’est-à-dire des relations complexes qui s’établissent entre les porteurs des opérations d’envergure et les collectivités dans lesquelles elles s’implantent.
L’acceptabilité est un problème des sociétés démocratiques avancées. Elle ne se posait pas dans nos sociétés lorsque, il n’y a pas si longtemps, le peuple n’avait pas droit au chapitre, ni dans les régimes totalitaires d’hier ou d’aujourd’hui. Cela ne veut bien sûr pas dire que les grands projets y étaient ou y sont acceptés et que les souffrances endurées par les populations victimes de certains grands travaux étaient ou sont acceptables.
Dans sa contribution, Michel Gariépy, à partir d’une étude comparative portant sur quatre grands projets montréalais, étudie ce qui, dans la manière dont sont planifiés les grands projets, favorise leur acceptation. Il nous rappelle opportunément que l’intérêt général est un construit social et nous propose un modèle d’analyse qui situe l’acceptabilité sociale à l’intersection de trois variables: la nature du projet, le territoire d’accueil et le processus de planification-concertation. Dans ses conclusions, il insiste notamment sur la nécessité, pour le maître d’ouvrage, d’être prêt à composer avec le milieu d’accueil, lequel aura été analysé au préalable de manière approfondie et systématique. Le retour sur les concepts fondamentaux qui sous-tendent le projet doit pouvoir rester possible et la maturation du projet peut prendre du temps. Toutefois, pour M. Gariépy, les promoteurs ne doivent pas être laissés à eux-mêmes devant les éventuelles controverses. Les pouvoirs publics doivent accompagner le processus et être à l’avant-scène de la réflexion sur le devenir de la ville.
Alexandre Maltais aborde ensuite la question des stratégies de repeuplement en zone centrale, à laquelle sont confrontées beaucoup de métropoles. Il le fait à partir de l’analyse du réaménagement des faubourgs du Vieux-Montréal. Considérant la mise en œuvre de ce type de grand projet comme un «système d’acteurs», A. Maltais met en avant les rigidités qui résultent des caractéristiques des acteurs immobiliers dominant le marché. Le succès de l’opération décrite ici a ainsi tenu à l’émergence d’un nouveau type de promoteurs, plus ouverts à la construction en centre-ville et à la collaboration avec les pouvoirs publics considérés comme des facilitateurs plutôt que comme des obstacles contraignants. Ce qui amène l’auteur à en appeler à une définition relationnelle du développement urbain «où l’urbaniste invite à la table à dessin les acteurs économiques parfois frileux que sont les promoteurs immobiliers» et choisit, parmi eux, les partenaires dont la culture convient le mieux au type de marché immobilier que la ville entend développer.
La troisième contribution de cette partie est signée par Sandra Breux et Mario Bédard, qui y proposent une grille d’analyse et de lecture géopolitique des relations entre l’individu et le grand projet urbain. Cette grille, appliquée au cas du projet Griffintown à l’ouest du centre-ville de Montréal, permet, en décortiquant les représentations des acteurs, de comprendre «les conséquences d’un changement d’échelle et de logique habitante dans l’élaboration d’un projet urbain et ses impacts sur la gouvernance contemporaine».
Martine Freedman, quant à elle, montre comment la demande de mixité sociale a été utilisée par le public et les membres des conseils de quartier lors des consultations publiques pour l’aménagement de la Pointe-aux-Lièvres dans la basse-ville de Québec. Un projet de réaménagement d’une grande friche industrielle comme celui-ci invite les habitants riverains à imaginer la ville rêvée dont une des caractéristiques serait, selon eux, la mixité. Mais cette demande de mixité exprime aussi la crainte des riverains actuels de ne plus trouver leur place dans le futur nouveau quartier. En revanche, lorsqu’il est avancé par les promoteurs de projets, l’argument de la mixité sociale sert souvent à justifier l’introduction de nouvelles catégories de population dans les quartiers pour les renouveler par le haut , quand l’appropriation de l’argument par des populations qui se sentent fragilisées par un grand projet urbain relève davantage de la défense de leur identité et de leur tranquillité.
Dans le même ordre d’idées, de l’autre côté de l’Atlantique, Charles-Édouard Houllier-Guibert et Solène Gaudin ont examiné le renouvellement (démolition-reconstruction) d’espaces populaires dans trois villes bretonnes et se sont interrogés sur «ce qui change quand le cadre spatial change». Là aussi, on voit apparaître des résistances au changement lorsqu’il est perçu comme une dépossession des lieux. Dans ce contexte, la mise en valeur de l’identité professionnelle (comme dans le cas de l’Île de Nantes) semble plus porteuse que celle de l’appartenance à un quartier (Lorient et Brest), surtout si celui-ci a été stigmatisé négativement (malgré l’attachement que les habitants ont fini par lui porter).
La deuxième partie de l’ouvrage porte sur le design et l’attractivité. Reprenant la définition du design urbain de Jonathan Barnett – designing city without designing buildings –, Michel Max Raynaud se demande comment maintenir le design urbain au cœur des grands projets, sachant que les autorités publiques ont besoin de ceux-ci mais n’en ont pas toujours le contrôle. Généralement, nous dit M. Raynaud, les grands projets urbains ne répondent pas aux mêmes enjeux en Europe (avec la France comme exemple emblématique) et en Amérique du Nord. Les liens politiques et économiques qu’entretiennent grands projets et design urbain y sont différents: en Europe, les grands projets «s’inscrivent comme des actes politiques au sens étymologique du mot alors que, dans la ville américaine, c’est l’aspect économique qui est privilégié», même si les populations nord-américaines deviennent de plus en plus sensibles à la qualité de leurs espaces publics et en appellent à reconsidérer, en cette matière, les rapports entre le public et le privé. Mais la question se pose avec encore plus d’acuité dans les mégapoles des pays émergents où M. Raynaud se demande si le design urbain peut y exister dans un cadre de concertation démocratique.
Dans nos sociétés fondées sur l’économie du savoir et des communications, la culture, qu’elle soit événementielle (festivals, fêtes commémoratives, etc.) ou matérielle (le patrimoine, les musées), joue un rôle de plus en plus central et constitutif du positionnement des villes dans la concurrence mondiale. Daniel Gill qui a étudié le passage, dans les villes post-industrielles, «de la production à la spectacularisation» relativise opportunément, dans sa contr

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents