Intolérables Sentiments
166 pages
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Intolérables Sentiments , livre ebook

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Description

« Il y a des cœurs qu'on ne peut épouser lorsqu'on est victime des mœurs et des obligations associées ». En proie à des sentiments sulfureux, Valentine prétend avoir eu une relation avec un jeune bourgeois. En voulant taire cet amour, sa mère se rend bientôt compte que sa fille a menti, et que plus vite elle sera mariée, plus vite la réputation et la fortune de la famille seront protégées. Mais l'aveu de Valentine vient tout chambouler...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414100705
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-10068-2

© Edilivre, 2017
Personnages
ELLA DUCLITOMERE, mère de Valentine.
VALENTINE DUCLITOMERE, fille d’Ella et Albert.
ANNE DELAINE, amie d’Augustin et de Valentine.
ALBERT DUCLITOMERE, père de Valentine.
EDOUARD DUCLITOMERE, frère de Valentine.
AMBRE, femme de chambre.
AUGUSTIN DELAVERGE, ami de Valentine et d’Anne.
MIGUEL , valet.
DOCTEUR LOTRAVEL, docteur.
Premier acte
Scène I
Valentine, Ella.
Valentine, fille de nobles, semble très mélancolique depuis quelques temps. Ella, sa mère, veut connaître la cause de ses maux.
ELLA
– Valentine, j’ai à te parler ; de te voir ainsi nous ne pouvons supporter. Le mal-être qui t’anime ressemble à…
VALENTINE
– L’abîme.
ELLA
– Mais allons que t’arrive-t-il ?
VALENTINE
– J’aime. J’aime d’un amour impossible.
ELLA
– Alors voici la cause ?! C’est au nom de l’amour que tu te décomposes ? Je crains pourtant de ne point comprendre, ta main et ton cœur ne sont plus à prendre. Tout comme moi tu le sais, nous t’avons promise au Comte De Duchet. Il est d’une condition fort aisée, tu seras une fiancée comblée.
(Un silence, puis se lamentant)
Mais voilà que la tentation a pris le pas sur ta raison… Hé bien quel est-il cet homme ? Parle, ma fille, je te l’ordonne !
VALENTINE
– N’ordonnez-point je vous prie, je sais l’alliance et son prix, mais des sentiments je suis emprisonnée et plus je m’en éloigne plus ils semblent s’accrocher. C’est un jeu de vices, et ses tours me rappellent ô à quel point je ne veux plus de l’amour, ni même son esquisse. Enfin, je n’ai aucun nom à donner, ce fut un amour caché ; avoir cédé à ses attraits est jusqu’ici mon plus grand secret. Mère, vous en savez plus que quiconque, laissez-moi seule souffrir ma honte.
ELLA
– Voyons ma mie, je connais du cœur les souffrances et toutes ses vaines espérances. Pour t’en décharger il faut te confier. Si par malheur le Comte ou ton père sentait cette lourdeur de passion éphémère, tes maux seraient mis à nu et de mariage il n’y en aurait plus !
VALENTINE
– Je n’espère plus n’ayez craintes, mais je garde en souvenirs nos étreintes et…
ELLA
– Valentine, toi qui étais si joyeuse et taquine tu ne veux maintenant voir personne et ton affliction, sur nous, résonne. Cesse de te souvenir s’il te faut en pâtir. N’aurais-tu point quelque courage de fermer le livre et déchirer la page ?
VALENTINE
– Vous me demandez d’oublier ?
ELLA
– Oui, mais avant… de m’en parler.
VALENTINE
– Allons, vous en mourriez !
ELLA
– Pourquoi cela ? C’est un pauvre ? Exprime-toi. Oui, cesse de jouer avec mon impatience puisque je t’offre la tolérance !
VALENTINE
– Non, il n’est point question de pauvre et je sens bien que tout ceci vous taraude mais je vais devoir garder la confidence, n’y voyez cependant aucune défiance.
ELLA
– J’y vois là ton ingratitude et tout l’égoïsme d’une telle solitude. Avoue ton péché dans ses moindres détails si tu ne veux compromettre tes futures épousailles.
VALENTINE
– Mais je le veux pourtant, puisque j’aime sincèrement.
ELLA
– Diantre ! C’est une abomination, te moquerais-tu de la situation ?
VALENTINE
– Je ne me moque point, au contraire, vous savez que tout ceci m’altère. Mais mes efforts sont vains, je me sais dans le tort en ne voulant qu’un chemin : celui qui me mène à ses lèvres et qui me redonne la fièvre, celui que j’ai choisi, semé d’obstacles mais plein de vie. Il n’est point simple, croyez-moi, ce labyrinthe qui subsiste en moi ; et vous ne pouvez me montrer l’issue car je me sens, à jamais, déchue.
ELLA
– N’allons point tout confondre, l’erreur de jeunesse mène à la sagesse, cesse de te morfondre. Néanmoins, puisque tu sembles décidée à me dissimuler ton vrai visage, je me vois acculée d’avancer ton mariage.
VALENTINE
– Pitié non, n’en faites rien ! La date est déjà si proche, pareille à demain, sans anicroches. Je vais vous raconter…
ELLA
– Enfin une parole sensée !
VALENTINE
– Vous aimeriez connaître son identité ?
ELLA
– Puisque je l’ai demandé !
VALENTINE
– Et savoir ce qu’il s’est passé ?
ELLA
– Comme je t’y ai convié.
VALENTINE
– Jusqu’à la moindre vétille ?
ELLA
– Bon sang, parle ma fille !
VALENTINE
– Eh bien…
(Dit précipitamment)
C’est Monsieur Delaverge.
ELLA
– DELAVERGE ? Ce jeune éhonté ? On croirait un bohème tant il est mal affublé ! Personne ne l’apprécie en ville, et pour les femmes Dieu sait qu’il est habile ! Tu n’es point la première à qui il vole un baiser. (Soupir) Mais sous ses grands airs ne se dégage que vulgarité ! Tu as été charmée par naïveté comme j’ai pu l’être avant toi. Nous, les femmes, à cet âge-là, faisons bien des faux pas. Et sais-tu pourquoi ?
VALENTINE
– Non, dites-moi.
ELLA
– La fatalité. Sentir le destin nous échapper face au futur hymen… nous avons l’âme trop pure pour de faux « je t’aime ». Puis, promptement, tu comprendras que les parents font toujours les bons choix pour leurs enfants et que le confort vaut mieux que tout amant, mon trésor.
VALENTINE
– Ah…
ELLA
– Allons, tu n’as point perdu ton innocence, c’est un acte d’insouciance.
VALENTINE
– Aux lourdes conséquences. Bien, maintenant que vous savez pouvez-vous me laisser ?
ELLA
– Oui mais avant, rassure-moi, ce n’est arrivé qu’une fois ? J’ai cru entendre plusieurs étreintes…
VALENTINE
– Epargnez-moi cette contrainte, mon aveu est, ce me semble, déjà assez audacieux.
ELLA
– Soit, tant que tu as gardé ta pureté je saurai te préserver.
VALENTINE
– …
ELLA, déconfite.
– Valentine ? Ne me dis point que…
VALENTINE
– …
ELLA
– Mais quelle effrontée tu es ! Souhaites-tu ma ruine ?!
(Valentine pleure)
ELLA.
Mon enfant que j’idéalise
Fait dans mon dos, de graves bêtises
A quoi bon toute une éducation
Si pour finir, il bafoue notre nom
Mon enfant que j’ai vu grandir
Prend-il plaisir à me faire souffrir ?
J’ai beau regarder mille fois dans ses yeux
Je ne vois plus que son air odieux
Trahie, trahie
Intolérable félonie
Trahie, trahie
Par ma propre fille
Mon enfant à qui j’offre un avenir
Préfère du cœur l’éphémère soupir
Si tu t’entiches d’un amant grossier
Tu payeras cette affreuse cruauté
Mon enfant, pleure encore un peu
Car désormais, suite à cet aveu
Tu vas rester enfermée dans cette cage
Jusqu’à la venue prompte de ton mariage
Trahie, trahie
Intolérable félonie
Trahie, trahie
Par ma propre fille
Scène II
Ella, Albert
ALBERT
– Alors, avez-vous découvert ce qu’il prend à Valentine ?
ELLA
– Oui mon cher Albert, rien de plus qu’une angine.
ALBERT
– En êtes-vous sûre ? C’est une maladie qui dure. Faut-il appeler un médecin ?
ELLA
– Non il n’en est nul besoin. Du repos sera le mieux, et pour éviter tout lien contagieux elle doit rester dans sa chambre, j’ai convenu des soins avec Ambre.
ALBERT
– Combien de temps cela va-t-il subsister ?
ELLA
– C’est l’affaire de quelques journées. Cependant j’ai une bonne nouvelle, au-delà de ce trouble superficiel ; notre fille est impatiente de se marier et me supplie que la date soit avancée.
ALBERT
– A la bonne heure ! Moi qui pensais que l’union entretenait ses pleurs…
ELLA
– Quelle mauvaise intuition ! C’est là tout son bonheur.
ALBERT
– Il faut donc prévenir le Comte De Duchet !
ELLA
– Oui, l’entretenir de ce joyeux fait. Et que l’on rapproche les noces de façon véloce !
ALBERT
– Cela est entendu, nous ferons comme convenu. Mais dites-moi, Ella, je crois bien sûr en votre bonne foi, cependant notre fille semblait anéantie d’apprendre l’alliance, pourquoi une soudaine impatience ?
ELLA
– Elle a compris que l’amour est un jeu de tours dont nous sommes les maitres, à qui elle doit se soumettre. Nous lui avons choisi un avenir réjouissant où elle pourra honorer notre rang, voilà qui mérite reconnaissance et qui nous prouve sa confiance.
ALBERT
– Valentine fait preuve de maturité, c’est plus que je n’osais espérer.
ELLA
– Ô soyez-en sûr, notre fille est bien mûre…
ALBERT
– Elle doit vous prendre pour modèle pour être à la fois si sage et belle.
ELLA
– Nous sommes juste de bons parents, inutile d’en faire autant.
ALBERT
– Il est dur de faire comprendre
A des jeunes gens
Qu’une main est bonne à prendre
Aussi pour l’argent
ELLA
– Soyons sûrs qu’il faut apprendre
De ses bons parents
Les valeurs auxquelles prétendre
Provenant de son sang
EN CHŒUR
– Quelle est belle l’alliance
Nous fabriquons la romance
En pièce de monnaie
Quelle est belle l’alliance
Nous fabriquons la romance
Pour un avenir de paix
ALBERT
– Grâce aux savoirs de nos discours
De si bons parents
Nous savons transformer l’amour
En acte bien décent
ELLA
– S’il nous faut trouver des tours
En tant que bons parents
Nous saurons faire de l’amour
Tout ce que l’on entend
EN CHŒUR
– Quelle est belle l’alliance
Nous fabriquons la romance
En pièce de monnaie
Quelle est belle l’alliance
Nous fabriquons la romance
Pour un avenir de paix
Scène III
Miguel, Ella
MIGUEL
–  Madame m’a demandé ?
ELLA
–  Prépare le fiacre, je dois m’absenter.
(À part)
 et tout ce simulacre que j’ai inventé, si ce maudit cocher à l’insoutenable curiosité m’emmenait chez Delaverge, il penserait...

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