Fantastique et science-fiction, réel, cinéma, littérature
450 pages
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Description

Ce livre rassemble de nombreuses études de l’auteur publiées entre 1996 et 2015 dans diverses revues et journaux : Phénix, Science-fiction magazine, Naturellement, CinémAction, La Vie, Le Monde...

Une véritable chrestomathie sur le cinéma.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 novembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334034807
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0105€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-03478-4

© Edilivre, 2015
Avertissement
Ce livre rassemble de nombreuses études de l’auteur publiées entre 1996 et 2015 dans diverses revues et journaux : Phénix, science fiction magazine, Naturellement, cinémAction, La Vie, Le Monde…
Il reprend également des extraits d’ouvrages de l’auteur sur le cinéma, publiés aux éditions Naturellement, Le Manuscrit et Edilivre, extraits en cohérence avec le fil conducteur de ce livre.
Il était intéressant de faire ce travail de recherches de textes et de les réunir car ils constituent le fil blanc de la passion de l’auteur pour le fantastique et la SF en littérature et au cinéma, et leur lien avec le monde réel.
L’auteur a également apporté sa contribution à ces thèmes traités dans ce livre lors d’émissions de radio et de télévision, notamment sur France Culture, France Info, Direct 8, cinécinéma, France 5, France 3 et TLM.
Ces textes sont publiés ici tels qu’ils avaient été publiés alors.
Bonne lecture !
Le site personnel de l’auteur :
www.alainpelosato.com
Pour une histoire du cinéma fantastique
Comme l’a souligné Alfred Hitchcock : « Après tout, le cinéma est la seule forme d’art nouvelle créée au XX e siècle. Il n’y en a pas eu d’autre ! » Et il ajouta : « Le langage de la caméra est le même que celui de l’écrivain. (Ce dernier) utilise des mots, vous utilisez des images. » Et il faisait la remarque suivante qui nous intéresse particulièrement en ce qui concerne le cinéma fantastique : « Le macabre vous donne la possibilité d’aborder la violence sans en avoir l’air : c’est un détournement du mélodrame. » 1
Cet apéritif nous met en appétit pour aborder l’histoire du cinéma et, à l’intérieur de celle-ci, ce qui nous intéresse le plus, l’évolution du fantastique.
Il y a eu deux inventions du cinéma : une invention technique et une invention artistique.
Techniquement, le cinéma prend sa source dans le théâtre d’ombres chinois qui date de plusieurs milliers d’années. Depuis l’antiquité, les physiciens connaissent cette particularité physiologique de l’homme : la persistance rétinienne. Cette trace fugace de la vision qui persiste sur notre rétine amène l’invention du Thaumatrope par Pairs en 1825, du Phénakistiscope de Plateau en 1833, du Zootrope d’Horner en 1835 et du Parxinoscope de Raynaud en 1877. Puis, les améliorations considérables de la sensibilité de la photographie autorisèrent de prendre des photos en une fraction de seconde et permit la mise bout à bout de milliers d’images donnant l’illusion du mouvement. Mais il fallait des progrès purement technologiques pour maîtriser optiquement la projection d’images. En 1891, Edison fit franchir une grande étape à ce progrès en inventant le Kinétoscope (1891), mais le film défile dans une boîte et ne peut être regardé que par une personne à la fois. Ce sont les frères Lumière qui vont apporter la découverte technologique décisive. À partir de la machine à coudre, Louis Lumière pense au mécanisme qui fait défiler une à une les images d’un film en les projetant à grande vitesse. Le cinéma est né. Le brevet est déposé le 13 février 1895…
Très rapidement et dès le début du XX e siècle, la plupart des découvertes technologiques connues aujourd’hui étaient réalisées : en 1900, on constatait des tentatives de cinéma sonore, colorié, stéréoscopique, sur grand écran… Un procédé couleur est mis au point en 1908 et, en 1935, Louis Lumière présente un procédé de cinéma en relief. Les dernières innovations concernent la sensibilité des pellicules (Stanley Kubrick filme les personnages éclairés à la bougie dans Barry Lindon , 1975), les techniques comme le zoom (1962) et les caméras gyroscopiques permettant de filmer en marchant tout en assurant une grande stabilité de l’image, procédé rendu célèbre par le film de John Carpenter : Halloween (1978). Enfin, il y a les effets spéciaux et les images de synthèse qui restent encore des innovations technologiques, en dehors de l’art cinématographique lui-même, utilisés par lui, mais qui devront encore accéder au statut artistique. Le premier film parlant fut Le Chanteur de jazz d’Alan Grosland, présenté pour la première fois à New York, le 6 octobre 1927, un an après la projection du premier film sonorisé par un accompagnement musical synchronisé, Don Juan , dirigé par le même. Désormais, à part Charlie Chaplin qui résistera longtemps, tous les cinéastes abandonneront le muet pour le parlant. Même des films contemporains comme Le Bal d’Ettore Scola, dans lequel pas une parole n’est prononcée, appuie tout son scénario sur la musique de l’orchestre du bal… Comme le souligne Jean-Louis Leutrat, « L’absence de son ne doit pas être considérée comme une infirmité : « De la même façon qu’il rêvait et entendait en lui les voix des acteurs, (le spectateur) entendait en lui tous les sons que pouvait suggérer le film […] Le cinéma muet bruissait donc du vacarme des sons sous-entendus. (M. Chion, Le Son, p. 26-27) » Le même auteur cite S. Daney à propos du zoom : « Le zoom n’est plus un art de l’approche mais une gymnastique comparable à celle du boxeur qui danse pour ne pas rencontrer l’adversaire. Le travelling véhiculait du désir, le zoom diffuse de la phobie. Le zoom n’a rien à voir avec le regard, c’est une façon de toucher avec l’œil. Toute une scénographie, faite de jeux entre la figure et le fond, devient incompréhensible. »
Les premiers cinéastes filmaient avec dans leur cerveau le cadre de la scène de théâtre dont ils ne pouvaient se défaire. Le cinéma n’était alors qu’une copie d’un autre art, le théâtre. Alors que les frères Lumière développaient le documentaire, George Méliès se passionnait pour la fiction, et donc inventait déjà les effets spéciaux. À ce propos, le mieux est de citer l’auteur lui-même : « Un blocage de l’appareil dont je me servais au début (appareil rudimentaire dans lequel la pellicule se déchirait ou s’accrochait souvent et refusait d’avancer) produisit un effet inattendu un jour que je photographiais prosaïquement la place de l’opéra : une minute fut nécessaire pour débloquer la pellicule et remettre l’appareil en marche. Pendant cette minute, les passants, omnibus, voitures, avaient changé de place, bien entendu. En projetant la bande, ressoudée au point où s’était produite la rupture, je vis subitement un omnibus Madeleine-Bastille changé en corbillard et les hommes changés en femmes. Le truc par substitution, dit truc d’arrêt, était trouvé… » Et, si le cadre habituel dans lequel les cinéastes filmaient était celui de la scène de théâtre, Méliès l’avait élargi à celui du cirque : « Je jouais les principaux rôles. Les gens employés dans Le Voyage dans la lune étaient uniquement des acrobates, girls et chanteurs du music-hall, les acteurs de théâtre n’ayant pas encore accepté de jouer dans des films de cinéma, car ils considéraient les films comme bien au-dessous du théâtre. »
La technique étant placée sur les rails de la découverte, il restait au cinéma à acquérir son statut d’art en s’émancipant du théâtre. David Wark Griffith sut affranchir le cinéma de l’espace étroit créé par le point de vue du spectateur au théâtre. Il ouvrit donc la voie à cette véritable création par la multiplicité des points de vue et des plans, et, surtout, par cette particularité de créer l’illusion qu’est le montage, illusion créatrice de sentiments, dont la peur et l’angoisse en est le principal. Cela se produisit dans les tout débuts d’Hollywood, alors que le cinéma américain était passé de la côte Est à la côte Ouest, un peu avant 1910. Puis, de grands créateurs comme Raoul Walsh, King Vidor, John Ford exploitèrent et développèrent cet acquis qui fut accompli avec le sonore et le parlant. Cette forme cinématographique se munit d’un certain nombre de règles, de signifiants et signifiés, et devint le langage cinématographique, une institution dont il deviendrait difficile de se défaire. Ce cinéma hollywoodien tira sa force dans l’apport énorme de cinéastes européens qui vinrent le rejoindre et apporter un sang nouveau, d’abord Erich von Stroheim, Ernst Lubitsch, Rex Ingram, Maurice Tourneur et, ensuite, W. F. Murnau, Victor Sjöström, Karl Freund… Ce mode de représentation institutionnel, appelé par Jean-Louis Leutrat « La Grande forme », traverse toute l’histoire du cinéma. « Certains l’ont identifié au « classicisme » alors que ce dernier n’en est qu’un moment. (…) (Mais ne lui accordons pas trop d’importance car) les œuvres ne deviennent vraiment dignes d’intérêt que lorsqu’elles ne relèvent plus d’aucune catégorie 2 . » Ailleurs, en Russie, le grand Eisenstein sut utiliser toutes les ressources du montage et en développer les conséquences artistiques.
Après ce bref résumé de la naissance de cet immense art qu’est le cinéma, il faut maintenant tenter de cerner l’évolution de sa façon d’exprimer le fantastique.
Le premier cinéaste fantastique fut George Méliès, nous l’avons vu, dont la passion était de montrer des histoires invraisemblables grâce au cinéma. Mais, la véritable naissance du cinéma fantastique eut lieu à quelques centaines de kilomètres de là, en Allemagne. Ce cinéma fantastique s’est immédiatement appuyé sur les grands thèmes littéraires du genre, eux-mêmes inspirés à la fois des terreurs de nos angoisses et des traditions folkloriques.
Terreur expressionniste (1918-1929)

L’expressionnisme au cinéma est né en Allemagne après la guerre de 1914-18, dans les affres contradictoires de la république de Weimar qui, après avoir écrasé la révolution spartakiste et exécuté ses dirigeants ne résista pas à la pression du nazisme qui s’appuyait sur la crise économique et l’humiliation des Alleman

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