166
pages
Français
Ebooks
2015
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
166
pages
Français
Ebook
2015
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
29 octobre 2015
Nombre de lectures
24
EAN13
9782212307122
Langue
Français
Primé au Grand Prix du livre d'architecture 2013 de la ville de Briey
La crise écologique à laquelle nous sommes désormais sensibilisés - et contre laquelle la lutte s'organise progressivement à différents échelons de la société et du pouvoir - remet à l'ordre du jour la grande question de l'harmonie entre l'homme et la nature.
Positions théoriques des uns ou action immédiate des autres convergent vers un questionnement commun auquel les architectes sont eux aussi appelés à répondre : dans quels champs évolue la pensée écologique ? Sur quelles valeurs repose la conception environnementale ? L'approche écologique en crée-t-elle de nouvelles ? Quel regard l'architecte peut-il porter sur la biodiversité ?
En vue d'y répondre, ce petit livre contient différents outils tels que l'analyse du cycle de vie d'un bâtiment, la redéfinition - fondée sur la notion d'échanges - des liens unissant architecture et aménagement du territoire, ou encore le comportement biodynamique d'un territoire urbain. En s'appuyant sur l'écologie au sens scientifique du terme, l'auteur propose, comme on le verra, un paramètre nouveau pour la conception architecturale et urbaine.
Théorique, la première partie repose sur le cours d'écologie de l'auteur à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Versailles tandis que la seconde partie décrit trois projets d'ouvrages d'art créés par B+M Architecture, agence dont l'auteur est l'associé fondateur. Conçus à des échelles très différentes, ces projets sont les produits directs de l'enseignement de la première partie.
Publié par
Date de parution
29 octobre 2015
Nombre de lectures
24
EAN13
9782212307122
Langue
Français
La crise écologique à laquelle nous sommes désormais sensibilisés — et contre laquelle la lutte s’organise progressivement à différents échelons de la société et du pouvoir — remet à l’ordre du jour la grande question de l’harmonie entre l’homme et la nature.
Positions théoriques des uns ou action immédiate des autres convergent vers un questionnement commun auquel les architectes sont eux aussi appelés à répondre : dans quels champs évolue la pensée écologique ? Sur quelles valeurs repose la conception environnementale ? L’approche écologique en crée-t-elle de nouvelles ? Quel regard l’architecte peut-il porter sur la biodiversité ?
En vue d’y répondre, ce petit livre contient différents outils tels que l’analyse du cycle de vie d’un bâtiment , la redéfinition — fondée sur la notion d’échanges — des liens unissant architecture et aménagement du territoire , ou encore le comportement biodynamique d’un territoire urbain . En s’appuyant sur l’écologie au sens scientifique du terme, l’auteur propose, comme on le verra, un paramètre nouveau pour la conception architecturale et urbaine.
Théorique, la première partie repose sur le cours d’écologie de l’auteur à l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles tandis que la seconde partie décrit trois projets d’ouvrages d’art créés par B+M Architecture , agence dont l’auteur est l’associé fondateur. Conçus à des échelles très différentes, ces projets sont les produits directs de l’enseignement de la première partie.
Grégoire Bignier est architecte, métier qu’il exerce en France comme à l’étranger, notamment en Inde et en Extrême-Orient. Titulaire d’un mastère en ingénierie de l’École nationale des ponts et chaussées, il enseigne par ailleurs l’écologie appliquée à l’architecture à l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles (Ensa-V) ainsi qu’à l’Essec, dans le cadre du mastère spécialisé Management urbain et immobilier.
Architecture & écologie
Comment partager le monde habité ?
2 e édition, 2015
Grégoire Bignier
ÉDITIONS EYROLLES 61, bd Saint-Germain 75240 Paris Cedex 05 www.editions-eyrolles.com
Chez le même éditeur, en coédition avec Construir’Acier dans la collection « Les essentiels acier » Marc Landowski & Bertrand Lemoine, Concevoir et construire en acier , 112 pages (en couleurs), 2011 Collectif Construir’Acier , Lexique de la construction métallique , 272 pages, 2012 et des centaines de livres d’architecture, de construction et de génie civil dans le catalogue en ligne www.editions-eyrolles.com
Attention : la version originale de cet ebook est en couleur, lire ce livre numérique sur un support de lecture noir et blanc peut en réduire la pertinence et la compréhension.
Conception graphique : Page B / Alain Bonaventure.
Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle de la présente publication, faite par quelque procédé que ce soit (reprographie, microfilmage, scannérisation, numérisation…) sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenue auprès du Centre Français d’exploitation du droit de Copie (CFC) – 20, rue des Grands-Augustins – 75006 PARIS
© Groupe Eyrolles, 2015 ISBN 978-2-212-14279-2
À Armelle et à Aurèle
Avertissement
Cet ouvrage se présente en deux parties :
- une première partie théorique, essentiellement bâtie à partir du cours d’écologie de l’auteur à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Versailles, objet du livre 1 ;
- une deuxième partie constituée par la présentation de projets d’ouvrages d’art créés par l’agence B+M Architecture, agence dont l’auteur est un des associés. Ces projets, conçus à des échelles très différentes, sont les produits directs de l’enseignement de la première partie.
L’objectif de l’auteur est de lier théorie et pratiques, questions et réponses soulevées par la prise en compte par l’architecte des exigences écologiques. Il aimerait contribuer à libérer les énergies créatrices provoquées par la juxtaposition intime de ces deux disciplines.
Le lecteur jugera si cet objectif théorique est atteint et si les projets qui sont issus de cette approche contribuent à créer un nouveau langage architectural, que notre millénaire attend.
Sommaire
Livre 1
Préface de Marc Bénard
Avant-propos
Introduction
Éthiques
Valeurs
Cycles
Flux
Énergies
Biodynamisme
Métabolisme
Matrices
Gouvernance
Prospective
Conclusion
Bibliographie
Remerciements
Livre 2
Préambule
Projets de ponts et passerelles : Gruissan, Maisons-Laffitte, canal du Lamentin (Martinique), Cherbourg, Le Havre
Infrastructures de la matrice
Projet du viaduc aérien de la ligne B du métro de Rennes
Low Global Cost Bridge
Projet de pont sur la Liffey River (Irlande)
Partager le monde
Livre 1
Préface
« Il doit donc savoir écrire et dessiner, être instruit dans la Géométrie, et n’être pas ignorant de l’Optique, avoir appris l’Arithmétique, et savoir beaucoup de l’Histoire, avoir bien étudié la Philosophie, avoir connaissance de la Musique, et quelque teinture de la Médecine, de la Jurisprudence et de l’Astrologie. […] De sorte que l’architecte doit être réputé en savoir assez s’il est médiocrement instruit dans les Arts qui appartiennent à l’Architecture, afin que s’il est nécessaire d’en juger et de les examiner, il n’ait pas la honte de demeurer court 1 . »
Vitruve
Penser l’architecture de l’anthropocène
Vitruve, en introduction de son traité d’architecture, énumère ainsi les compétences et les savoirs dont doit disposer un architecte, décrivant une forme de culture générale incluant l’essentiel des savoirs de son époque. Si, pour un traducteur du XVII e siècle comme Claude Perrault – médecin et architecte –, le contenu du traité vitruvien restait encore largement d’actualité, on peut se demander dans quelle mesure un architecte d’aujourd’hui a encore « quelque teinture » d’une culture générale à la fois considérablement élargie et en mutation permanente, et comment il se projette dans l’avenir. Comme le rappelle Adolf Loos, « l’architecte ne crée pas seulement pour son temps, la postérité devra aussi avoir droit à jouir de son œuvre. […] Mais pour répondre également aux besoins matériels de son temps, il faut aussi qu’il soit un homme moderne. Non seulement il doit connaître exactement les besoins culturels de son temps, mais il se doit aussi de se tenir à la pointe de cette culture 2 . »
Construire à la fois pour son époque et pour la postérité est suffisamment proche de la définition du développement durable – satisfaire les besoins actuels sans compromettre la possibilité des générations futures de le faire – pour autoriser des syllogismes affirmant que l’architecture est intrinsèquement durable. Affirmation optimiste quand la simple pérennité devient si médiocre que les premières réhabilitations interviennent parfois moins de vingt ans après l’achèvement d’un bâtiment, et manifestement présomptueuse tant est générale l’absence de prise en compte des mutations en cours.
Le contexte évolue en effet très rapidement. Si l’on s’en tient aux seules vingt dernières années, le basculement du centre du monde de l’Atlantique Nord à l’Asie, la certitude du changement climatique, l’épuisement à court ou moyen terme des mines (combustibles fossiles, métaux, terres rares), l’avènement des nano-technologies, l’achèvement de la transition démographique mondiale et le vieillissement des sociétés développées, ainsi que la crise de la biodiversité sont autant de bouleversements qui ne peuvent qu’influencer les démarches architecturales. Les prototypes d’architecture écologique ou d’« universal design » constituent de premières réponses, sans doute partielles et imparfaites, au nouveau paradigme émergent, et traduisent de premières tentatives d’actualisation de la pratique architecturale.
Cette actualisation est un processus évolutif observé régulièrement dans l’histoire de l’architecture. On peut songer à l’éclectisme du XIX e siècle, nourri de l’apport des sciences nouvelles qu’étaient l’archéologie et la biologie systématique, ou à l’apparition du mouvement moderne s’appuyant sur les nouvelles techniques constructives, sur les ruptures dans les arts plastiques (cubisme, futurisme), mais aussi sur l’hygiène (identification des microbes) ou la statistique urbaine. Un nouveau paradigme devait donc faire émerger « naturellement » une nouvelle architecture. Sommes-nous, comme le jugeait Le Corbusier dans les débuts de l’architecture moderne, à la veille d’une « période de grands problèmes, période d’analyse, d’expérimentation, période aussi de grands bouleversements, période d’élaboration d’une nouvelle esthétique 3 » ?
Depuis le début du XX e siècle, les nouvelles technologies à la disposition des architectes ont révolutionné la conception des bâtiments : systèmes efficaces de chauffage et de rafraîchissement, permettant de s’affranchir du climat, ascenseurs, systèmes de ventilation mécanique puis de climatisation (« l’air exact » de Le Corbusier), systèmes d’éclairage artificiel. Il est ainsi progressivement devenu possible de s’abstraire totalement du contexte (climat, alternance jour-nuit, dimensions des bâtiments) selon un modèle dont l’archétype serait les « usines sans fenêtres » américaines de la Seconde Guerre mondiale 4 , et l’apothéose le junkspace défini par Rem Koolhaas 5 . Dans le même temps, les progrès simultanés des techniques constructives et des outils de simulation numérique ont rendu possibles des géométries jusqu’alors improbables. Enfin, la financiarisation de l’économie a fourni les outils d’une spéculation immobilière globale. Il est ainsi aujourd’hui possible de tout concevoir et de tout construire, y compris des pistes de ski en plein désert arabique. Cette qu