Antoni Gaudí , livre ebook

Parkstone International - Klaus Carl

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79 pages

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Extrait

Description

Architecte et designer barcelonais, Antoni Gaudí (1852-1926) occupe une large place dans l’histoire de l’art espagnol. L’usage de la couleur, l’emploi de différents matériaux et l’introduction du mouvement dans ses constructions furent une innovation dans le domaine de l’architecture. Il laissa dans ses carnets de nombreuses réflexions à propos de son art telles que : « La couleur dans l’architecture doit être intense, logique et fertile. » Appuyée par de nombreuses photographies et de nombreux détails architecturaux, l’étude que mène l’auteur, Jeremy Roe, permet une approche du contexte de l’art barcelonais et introduit une minutieuse étude critique des constructions, objets et écrits du plus célèbre architecte barcelonais.

Sujets

Design

Architecture

Art

Sagrada Familia de Jesús de Nazaret

Barcelona

Modernisme catalan

Sagrada Família

Antoni Gaudí

Informations

Publié par	Parkstone International
Date de parution	04 juillet 2023
Nombre de lectures	0
EAN13	9781781607176
Langue	Français
Poids de l'ouvrage	1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur : Klaus Carl
Texte: Jeremy Roe
Traduction: Élise Nœtinger

Mise en page :
Baseline Co. Ltd
61A-63A Vo Van Tan Street
4 e étage
District 3, Hô-Chi-Minh-Ville
Vietnam

© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA

Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.

ISBN : 978-1-78160-717-6
Klaus Carl

Antoni Gaudí
SOMMAIRE

La Jeunesse de Gaudí et l’affirmation d’une personnalité

Architecture et identité catalane

Religion et spiritualité

Gaudí et la croissance d’une ville moderne

Gaudí et les idéaux de l’ère industrielle

Préserver les valeurs et les pratiques du passé à l’ère moderne

BIOGRAPHIE

LISTE DES ILLUSTRATIONS
1. Portrait de Gaudí.
La Jeunesse de Gaudí et l’affirmation d’une personnalité

C’est au travers de ses nombreux édifices, de leur conception et de leur décoration que transparaît le plus nettement la vie d’Antoni Gaudí (1852-1926 ) ; ses constructions, plans et croquis témoignant de ses intérêts et de sa créativité remarquable. Les recherches sur son enfance, son quotidien et ses habitudes de travail ne sauraient apporter autant de lumière que cette extraordinaire présence. En effet, les recherches de textes sur la pensée de Gaudí sont problématiques. Il n’était pas un universitaire enclin à conserver ses pensées et ses idées pour la postérité par le biais de l’enseignement ou de l’écriture. Son travail reposait sur le plan théorique plutôt que pratique. Pour rendre plus improbable encore le défi de mieux saisir l’esprit de cet architecte novateur, une grande partie de ses archives fut détruite par la guerre civile d’Espagne. Au cours de la première année du conflit, le 29 juillet, on entra par effraction dans la Sagrada Familia et les documents, les croquis et les maquettes architecturales entreposés dans la crypte furent détruits. L’absence de documents rend donc difficile les recherches pour établir une biographie détaillée, en même temps qu’elle a encouragé toutes sortes de spéculations sur l’architecte. Aujourd’hui, Gaudí possède un statut quasi-mythique, tout comme ses réalisations, devenues des icônes.
Originaire de la petite ville catalane de Reus, Gaudí choisit néanmoins pour cadre Barcelone, ville qui devait lui fournir le matériau nécessaire pour l’avènement de son Œuvre. Ses biographes, souvent encouragés par l’architecte lui-même, ont fait des diverses expériences d’une enfance provinciale la source même de sa future créativité. Par exemple, Gaudí affirmait qu’il avait hérité sa « qualité d’appréhension spatiale » de trois générations de chaudronniers du côté de son père, ainsi que d’un marin du côté de sa mère. Quelle que soit la part de vérité de cette affirmation, il ne fait aucun doute que sa vie d’enfant fut aisée et agréable. La seule ombre au tableau fut une période de maladie grave, dont les effets psychologiques sur le développement des facultés d’imagination et des convictions spirituelles de l’enfant restent difficiles à mesurer, de même que le fait de sa guérison peut être interprété comme le signe précoce d’une constitution solide et d’une détermination farouche.
Il paraît beaucoup plus certain que Gaudí discerna à cette époque quatre éléments fondamentaux qui devaient influencer le choix de sa future carrière : un intérêt pour l’architecture, gothique en particulier ; l’histoire et la culture catalanes ; le dogme et la piété catholiques ; et, ultimement, les formes et les couleurs de la nature. En de nombreux points, l’architecture fut un moyen d’explorer et de réfléchir aux trois derniers points. Outre les traces de l’héritage médiéval de Reus, les villes et la campagne alentour offraient un nombre important d’édifices à visiter, tels que le célèbre lieu de pèlerinage qu’est l’église de Montserrat et l’impressionnante cathédrale de Tarragona. Parce qu’il était catalan, Gaudí privilégiait sûrement le sentiment de leur appartenance au patrimoine culturel régional plutôt que national. La Catalogne, dont la capitale est Barcelone, avait à un moment donné fait partie du royaume indépendant d’Aragon, qui, le premier, fut rattaché au royaume de Castille pour former, au XV e siècle, ce qui constitue aujourd’hui l’Espagne moderne. Aujourd’hui le processus d’équilibre entre l’unification et l’autonomie régionale reste à négocier, la Catalogne ayant par la suite développé un puissant sentiment d’identité régionale, avec Barcelone à son centre.
2. Palacio Episcopal de Astorga, vue générale de la façade.
3. Palacio Episcopal de Astorga, vue de l’entrée.
Le fait que de nombreux édifices visités par Gaudí soient religieux rappelle le rôle particulier de la religion dans la construction de l’identité catalane, ainsi que dans les autres régions de l’Espagne. Adulte, Gaudí s’identifiait à une forme provocatrice de nationalisme catalan, en même temps qu’à un engagement fervent en faveur de l’Église catholique. Néanmoins, pour l’enfant et le jeune homme, de si sérieuses préoccupations n’étaient pas de mise. Un grand intérêt de jeunesse pour l’histoire de l’architecture, ainsi qu’une préoccupation pour le patrimoine catalan, constituèrent toutefois les fondements de ses futures positions idéologiques. Outre le fait de parcourir des édifices existants, Gaudí, accompagné d’amis, recherchait les ruines des grands bâtiments du temps jadis et les traces de l’histoire catalane.
Il ne serait pas hasardeux d’avancer que ces excursions bucoliques inspirèrent à Gaudí une vision créatrice du paysage, des pierres, de la végétation et des autres éléments de la nature. Il y a peu de traces écrites sur l’attitude de Gaudí à l’égard de la nature dans sa jeunesse, et il faudra attendre une étude approfondie de son architecture pour mesurer cet aspect particulier de sa pensée. Néanmoins, le témoignage le plus clair de signes précoces des pouvoirs créatifs et intellectuels de Gaudí se trouve dans un épisode important de sa jeunesse, en l’occurrence son implication dans le projet de restauration du monastère cistercien en ruines de Poblet.
En 1867, accompagné de ses amis d’enfance Eduardo Toda et José Ribera Sans, Gaudí visita les ruines de ce monastère du XII e siècle. Les preuves documentaires de leurs visites rendent compte de leurs impressions d’une inventivité débordante : le Manuscrito de Poblet, rédigé par Toda en 1870, décrit leur projet de restaurer ces vestiges pour les transformer en coopérative utopique. Celle-ci devait attirer la main-d’œuvre nécessaire, ainsi qu’une communauté d’artistes et d’écrivains. La fusion des deux apporterait une vie nouvelle au monastère. Leurs jeunes esprits étaient cependant plus empreints d’un idéal monastique, ayant l’art, la vie et le plaisir comme lignes de conduite, que d’un souci de restauration de la tradition catholique. Dans le Manuscrito de Poblet se trouve le premier dessin connu de Gaudí, le blason de Poblet, réalisé en 1870. Dans les années 30, Toda retourna au monastère pour en diriger les travaux de restauration, mais Gaudí était alors mort depuis quatre ans. Entre-temps, ce dernier ne s’était pas contenté de fictives restaurations de ruines : il avait formulé une interprétation créatrice et innovante du langage architectural du passé, ainsi que de ses valeurs. C’est au cours de ses années d’études à Barcelone que ce processus artistique débuta vraiment.
La vie de Gaudí à Barcelone commença à l’automne 1868. Son frère aîné, Francesc, s’y trouvait déjà pour ses études de médecine. Durant la première année, il termina les deux cursus obligatoires de ses études secondaires à l’Instituto de Jaume Baulmes. On peut toutefois supposer qu’il passa un temps considérable à découvrir l’architecture barcelonaise, ancienne et nouvelle. L’année suivante, Gaudí, âgé de dix-sept ans, s’inscrivit à la faculté des sciences de l’université de Barcelone. Le cursus de cinq ans qu’il suivit couvrait diverses branches des mathématiques, ainsi que la chimie, la physique et la géographie. Ses résultats universitaires donnent une idée de ses capacités intellectuelles. Bien que les ayant réussis dans l’ensemble, il dut redoubler sa dernière année avant d’entrer à l’École d’architecture en 1874.
4. Casa de los Botines, vue d’angle de l’édifice.
5. Casa de los Botines, saint Georges.
6. Casa de los Botines, vue de la tour.
7. El Capricho, tour.
Les témoignages de ses pairs rendent compte de son caractère studieux, mais aussi des difficultés qu’il rencontra, en particulier dans les matières théoriques comme la géométrie. L’image qui se dégage de l’étudiant Gaudí d’après ses biographes est celle d’un penseur qui appréciait les travaux pratiques, mais trouvait les principes théoriques et abstraits à la fois difficiles et ennuyeux.