Violence et Société , livre ebook

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Les paradigmes de paix, de dialogue interculturel, de dignité des peuples, de sécurité des États etc., ouvrent l'expérience analytique des co-auteurs de cet ouvrage à la phénoménologie des utopies du vivre-ensemble. À partir des textes et des approches interdisciplinaires qui tranchent avec l'académisme scientifique de courte échelle, ce livre démêle les écheveaux de la violence (sensible problématique de mode en Afrique et dans le reste des continents) et questionne sa légitimité dans la vie quotidienne ou de l'État. Il permet de comprendre que la violence oscille entre un acte qui contrarie une volonté de quiétude et l'émergence de l'audace de construire une voie de vérité stratégique durable. Aussi, l'âme éditoriale présente-elle la civilisation contemporaine dans une histoire de violence (Louis) ou de guerres justes (Neyrac), tirant la sonnette d'alarme sur le danger des identités meurtrières (Maalouf), en passe, de devenir le modèle tragique. À regret ! Cet ouvrage a été publié avec l'appui financier de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Maroua.

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Date de parution

16 février 2018

Nombre de lectures

19

EAN13

9782342159462

Langue

Français

Violence et Société
Michel-Yves Essissima et Emmanuel Bingono
Connaissances & Savoirs

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Connaissances & Savoirs
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Violence et Société
 
Comité de coordination
Prof. Emmanuel BINGONO (FALSH / Université de Maroua-Cameroun) ;
Dr Michel-Yves ESSISSIMA (FALSH / Université de Maroua-Cameroun).
Comité scientifique
Pr Jacques FAME NDONGO (Université de Yaoundé II) ; Pr AKO Edward OBEN (Université de Yaoundé I) ; Pr Lucien AYISSI (Université de Yaoundé I) ; Pr Pierre FONKOUA (Université de Yaoundé I) ; Pr MBONJI EDJENGUELE (Université de Yaoundé I) ; Pr Hubert MONO NDJANA (Université de Yaoundé I) ; Pr André MVESSO (University of Buea) ; Pr Gabriel NDINGA (Université Catholique d’Afrique Centrale) ; Pr NKOLO FOE (Université de Yaoundé I) ; Pr Pius ONDOUA (Université de Yaoundé I) ; Pr Jean Emmanuel PONDI (Université de Yaoundé I) ; Pr Jacques-Philippe TSALA TSALA (Université de Yaoundé I) ; Pr Flora AMABIAMINA (Université de Douala) ; Pr BELINGA BESSALA (Université de Yaoundé I) ; Pr Clément DILI PALAÏ (Université de Maroua) ; Pr Chandel EBALE MONEZE (Université de Yaoundé I) ; Pr George FONKENG EPAH (University of Buea) ; Pr Émile KENMOGNE (Université de Yaoundé I) ; Pr Marc Bruno MAYI (Université de Yaoundé I) ; Pr Raymond MBASSI ATEBA (Université de Maroua) ; Pr Charles Romain MBELLE (Université de Yaoundé I) ; Pr Luc MEBENGA TAMBA (Université de Yaoundé I) ; Pr Luc Calvin OWONO OWONO (Université de Yaoundé I) ; Prof. Jean-Claude MBARGA (Université de Yaoundé I) ; Prof. Sosthène ONOMO-ABENA (Université de Yaoundé I) ; Prof. Monique NOMO NGAMBA AMOUGOU (Université de Yaoundé I).
Introduction
Ce troisième numéro thématique du département de Philosophie-Psychologie a deux innovations : il associe les meilleurs défenseurs de la Non-Violence en société du Cameroun ; il est codirigé par un spécialiste de la sociocritique (Dr Michel-Yves ESSISSIMA).
En effet, un tour dans le dictionnaire nous permet de rappeler que le mot « violence » vient du latin «  vis  », qui désigne d’abord la force et plus encore l’abus de cette force sans égard à la légitimité de son usage (Jean-François Malherbe, 2003:25). C’est la force déréglée qui porte atteinte à l’intégrité physique ou psychique pour mettre en cause dans un but de domination ou de destruction l’humanité de l’individu (elle s’oppose ainsi à la force). Le sens commun définit la violence comme une action brutale – physique ou morale – envers quelqu’un (c’est de l’agression). Le Code pénal, quant à lui, la définit comme ce qui représente des atteintes à l’intégrité physique ou psychique de la personne . Au sens du droit civil, la violence est un acte délibéré ou non, provoquant chez celui qui en est la victime, un trouble physique ou moral comportant des conséquences dommageables pour sa personne, sa santé ou ses biens . Dans le domaine contractuel, la violence exercée sur une personne avec pour résultat de l’amener à s’engager ou à renoncer à un droit, constitue un vice du consentement . Aussi, le mot «  société », dans la logique des contributeurs de ce livre, désigne un groupe organisé d’êtres humains, ayant établi des relations durables, qui vivent sous des lois communes, qui ont une forme de vie commune, qui sont soumis à un règlement commun ou qui ont un centre d’intérêt commun.
Ceci dit, ce livre révèle que les rapports entre les Hommes sont, le plus souvent, assortis d’une volonté des uns d’accroitre leur puissance d’agir sur les autres. Cette situation conflictuelle permanente donne raison à Héraclite qui pense que la guerre – polémos – est le père de toute chose. Si la violence est inhérente à la constitution des sociétés humaines, est-elle pour autant toujours légitime dans la vie quotidienne ou de l’Etat ? Elle est un acte qui contrarie une volonté. Dans la civilisation contemporaine, le phénomène de la violence a atteint une dimension paroxystique, au point de mettre en péril la paix, le dialogue interculturel, la dignité des peuples, la sécurité des Etats, etc. Une phénoménologie de sa pratique montre qu’elle est complexe et se présente sur plusieurs formes. En fonction des sociétés, des époques, de l’évolution technologique, du niveau de développement.
La problématique générale de ce travail demeure de savoir si la violence est intrinsèquement liée à la nature ontologico-existentielle de l’Homme ou si l’Homme ne peut pas se prévaloir de la présomption d’innocence et bénéficier des circonstances atténuantes à l’égard des crimes qu’il ne cesse de perpétrer tout au long de son Histoire. Les solutions à cette préoccupation sont proposées par, respectivement, Essissima Michel-Yves, Ndinga Gabriel Boundar, Biakolo Komo Louis Dominique, Deuga Tcheugoue Wiliam, Mgbwa Vandelin, Fogou Anatole, Nkolo Ndjodo Leon-Marie, Bingono Emmanuel, Nguemba Guillaume, Eloundou Jules et Fouman Joseph Patrice.
Prof. BINGONO Emmanuel
Morphogenèse de la violence dans Lettres d’ailleurs d’Atangana Mebara et Le Choix de l’action de Marafa Hamidou
Michel-Yves Essissima
FALSH / UMa
Résumé : Dans cet article, j’examine l’opérativité de la morphogenèse (Edmond Cros) dans la littérature carcérale camerounaise. Mon objectif principal consiste à démontrer la forte présence de la thématique de la violence dans les récits de prisons de Jean-Marie Atangana Mebara (2011) et Marafa Hamidou Yaya (2014). L’hypothèse de base que je formule est que leurs discours questionnent l’usage abusif des mesures de rétorsion de l’ère postmoderne du pays afin de mettre à la place publique les exactions de notre système judiciaire. À l’aide de quelques textes sémiotiques et idéosèmes, je montre comment Lettres d’ailleurs et Le choix de l’action transcodent la violence comme un même « énoncé structurel initial et programmateur dans des champs discursifs différents gérés par des applications respectives différentes » (Edmond Cros, 2011:10).
Mots clés : Violence  ; Morphogenèse  ; Idéologème  ; Idéosème  ; Texte sémiotique  ; Foyer intratextuel .
Introduction
Pendant ou après leurs périodes de détention, plusieurs écrivains ont sensibilisé l’opinion publique internationale à diverses méthodes de violation des Droits de l’Homme et du citoyen dans nos sociétés : c’est la littérature carcérale. C’est justement dans ce genre littéraire (récits de prisons) que j’inscris volontiers les témoignages autobiographiques de Jean-Marie Atangana Mebara et Marafa Hamidou Yaya qui font l’objet de mon analyse des phénotextes liés à l’arbitraire et à la violence. En effet, le mot violence vient du latin «  vis  », qui désigne d’abord la force et plus encore l’abus de cette force sans égard à la légitimité de son usage. C’est la « force déréglée qui porte atteinte à l’intégrité physique ou psychique pour mettre en cause dans un but de domination ou de destruction l’humanité de l’individu » (Jean-François Malherbe, 2003:25). Elle s’oppose ainsi à la force. Le sens commun définit la violence comme une action brutale – physique ou morale – envers quelqu’un (c’est de l’agression). Le Code pénal, quant à lui, la définit comme ce qui représente « des atteintes à l’intégrité physique ou psychique de la personne ». Au sens du droit civil, la violence est « un acte délibéré ou non, provoquant chez celui qui en est la victime, un trouble physique ou moral comportant des conséquences dommageables pour sa personne, sa santé ou ses biens ». Dans le domaine contractuel, la violence exercée sur une personne avec pour résultat de l’amener à s’engager ou à renoncer à un droit, constitue « un vice du consentement ».
Les textes de base dans ce travail sont deux récits appartenant à la littérature carcérale camerounaise : Lettres d’ailleurs. Dévoilements préliminaires d’une prise de l’« Épervier » du Cameroun (2011) de Jean-Marie Atangana Mebara et Le choix de l’action . Mes 10 ans au MINAT (2014) de Marafa Hamidou Yaya. Le récit épistolaire d’Atangana Mebara rapporte des faits susceptibles de contribuer aux débats qui traversent la société camerounaise sur sa nouvelle communauté carcérale. L’ouvrage est composé de sept lettres (regroupées en sept chapitres) adressées, respectivement, à sa fille Armelle Olive, à Messieurs les Professeurs Victor Anomah Ngu et Joël Moulen, à Monsieur François Mattei, à sa Maman, à Monsieur Amadou Ali et à toutes les personnalités sous la menace de l’épervier. Dans un style simple, claire, hiérarchisant, assez véridique et passionnant, l’auteur relate les évènements liés à l’histoire de sa vie depuis le 06 août 2008, date de son incarcération à Kondengui sur l’affaire Albatros. L’essai de Marafa Hamidou Yaya est une chronique autoréférentielle qui voudrait apporter au débat public l’éclairage des expériences de gestion et des analyses politiques de l’auteur entre le 23 juin 2002 et le 09 décembre 2011. Ce livre de 409 pages s’ouvre par un avant-propos (Pp. 11-17) et se ferme avec les remerciements (P. 409). Entre l’avant-propos et les remerciements se succèdent tour à tour : la dédicace (Pp. 19-20), 19 chapitres regroupés en 04 parties (Pp. 21-353), un post-scriptum (Pp. 355-359) et les annexes (Pp. 361-407). Les questionnements, les réflexions et les problématiques de ce livre veulent, selon son auteur, « penser le présent et l’avenir en totale indépendance ».
Ce qui m’intéresse particulièrement dans ces deux textes c’est le rapport qu’ils établissent, d’une part, entre l’autonomie du signe littéraire et la violence et, d’autre part, entre la violence (comme idéologème) et la réalité. La réalité ici voulan

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