L'Origine du capitalisme , livre ebook

icon

129

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2020

Écrit par

Publié par

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

129

pages

icon

Français

icon

Ebook

2020

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Qu’est-ce que le capitalisme? Cette question, l’histoire la pose chaque fois que ce système entre en crise, étalantau grand jour ses absurdités. Pour y répondre, il faut en comprendre les origines. Voilà ce que propose Ellen Meiksins Wood dans cet ouvrage initialement paru en 2009.
Personne ne niera que le capitalisme a permis à l’humanité d’accomplir des avancées notables sur le plan matériel. Mais il est devenu aujourd’hui manifeste que les lois du marché ne pourront faire prospérer le capital qu’au prix d’une détérioration des conditions de vie d’une multitude d’individus et d’une dégradation de l’environnement partout dans le monde. Il importe donc plus que jamais de savoir que le capitalisme n’est pas la conséquence inévitable des échanges commerciaux et marchands que l’on retrouve dans presque toutes les sociétés humaines. Le capitalisme a une histoire très singulière et un lieu de naissance bien précis: les campagnes anglaises du XVIIe siècle. En rappelant cette origine, essentiellement politique, l’auteure propose une définition limpide des mécanismes et des contraintes qui font la spécificité du capitalisme.
Voir Alternate Text

Publié par

Date de parution

16 janvier 2020

Nombre de lectures

13

EAN13

9782895966159

Langue

Français

© Lux Éditeur, 2019
www.luxediteur.com
Dépôt légal: 1 er  trimestre 2020
Bibliothèque et Archives Canada
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
ISBN (papier) 978-2-89596-330-1
ISBN (pdf) 978-2-89596-913-6
ISBN (epub) 978-2-89596-615-9
Ouvrage publié avec le concours du Conseil des arts du Canada, du Programme de crédit d’impôt du gouvernement du Québec et de la SODEC. Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada pour nos activités d’édition, ainsi que du Programme national de traduction pour l’édition du livre, une initiative de la Feuille de route pour les langues officielles du Canada 2013-2019: éducation, immigration, communautés, pour nos activités de traduction..

INTRODUCTION
L’«effondrement du communisme», à la fin des années 1980 et au cours de la décennie suivante, semblait donner raison à ceux qui, depuis longtemps, croyaient que le capitalisme est la condition naturelle de l’homme, qu’il s’accorde aux lois de la nature et suit les inclinations humaines les plus élémentaires, enfin que toute dérogation à ces lois et à ces inclinations naturelles menait inéluctablement à l’échec.
Bien entendu, il y a lieu de remettre en question le capitalisme par trop triomphant qui a suivi cet effondrement. Lorsque je rédigeais l’introduction à la première édition du présent ouvrage, le monde subissait encore les soubresauts d’une crise économique en Asie. Aujourd’hui, dans les pages financières des quotidiens, on s’inquiète des possibilités de récession aux États-Unis et on redécouvre, non sans angoisse, les anciens cycles du capitalisme, dont on voulait nous faire croire qu’ils étaient désormais choses du passé. Les années entre ces deux événements ont été marquées par une série de manifestations spectaculaires, ici et là autour du globe, au cours desquelles les militants se déclaraient fièrement anticapitalistes. Plusieurs d’entre eux cependant voulaient qu’on fasse une nette distinction entre les dangers de la «mondialisation», ou ceux du «néolibéralisme», et la nature propre, inaltérable, du capitalisme lui-même; mais tout à la fois, ils dénonçaient sans détour le problème causé par les exigences du profit au détriment des besoins des gens, problème qui se manifestait un peu partout, dans l’écart croissant entre riches et pauvres, par exemple, ou dans la dégradation continue de l’environnement.
Dans le passé, le capitalisme avait toujours réussi à se relever de ses crises périodiques, non sans jeter les bases de nouvelles crises, parfois plus redoutables que les précédentes. Quoi qu’on fît pour limiter les dégâts ou corriger la situation, des millions de gens subissaient les conséquences de la crise, ou celles des tentatives visant à la résorber.
Les faiblesses et les contradictions du système capitaliste, de plus en plus importantes et flagrantes, finiront bien par convaincre ses partisans les plus indulgents qu’il faut trouver de nouveaux moyens d’agir. Mais une foule de gens, surtout en Occident, sont intimement persuadés qu’il n’en existe pas et qu’il ne peut y en avoir d’autres. Cette croyance est partagée, non seulement par les plus ardents théoriciens de l’idéologie capitaliste, mais elle est incrustée dans notre façon même de concevoir l’histoire, pas juste l’histoire du capitalisme, mais bien l’histoire dans son ensemble. Nous ne nous contentons pas de prêter foi à cette croyance, nous la chérissons et l’entretenons sans cesse. Comme si le cours de l’histoire devait forcément conduire au capitalisme ou, mieux encore, comme si le cours de l’histoire avait été, depuis ses origines, entraîné par les mécanismes du capitalisme.
PÉTITION DE PRINCIPE
Le capitalisme est un système qui produit puis offre des biens et des services, y compris ceux qui sont les plus essentiels à notre subsistance, afin de réaliser des profits. C’est un système où même la force de travail des individus est considérée comme un produit de base, destiné à la vente sur le marché; enfin, c’est un régime au sein duquel tous les acteurs économiques dépendent du marché. C’est le cas non seulement pour les ouvriers, qui se trouvent dans l’obligation de vendre leur force de travail contre un salaire, mais pour les capitalistes eux-mêmes, qui dépendent également du marché pour acquérir leurs facteurs de production, ce qui comprend la force de travail de ceux qu’ils emploient, et pour vendre ensuite leur production, moyennant un profit. Le capitalisme se distingue des autres systèmes sociaux en ceci que les producteurs dépendent du marché pour avoir accès aux moyens de production (contrairement aux paysans, par exemple, qui travaillaient directement la terre, sans devoir recourir au marché). Étant entendu que ceux qui s’approprient les surplus ne peuvent pas compter sur des pouvoirs d’appropriation extra-économiques ni exercer des contraintes coercitives directes – militaires, politiques ou judiciaires, à l’instar des seigneurs de l’époque féodale qui exigeaient du surtravail des paysans –, ils en sont réduits à dépendre des seuls mécanismes économiques du marché. Leur dépendance à ce dernier fait en sorte que les impératifs de la concurrence et de la maximisation des profits deviennent des règles d’existence fondamentales. Puisqu’il doit observer ces règles, le système capitaliste vise uniquement à augmenter la productivité du travail par des moyens techniques. Mais il s’agit avant tout d’un système où l’essentiel du travail est effectué par des travailleurs dépossédés, obligés de vendre leur force de travail contre un salaire, pour avoir accès à leurs moyens de subsistance et au travail lui-même. En fournissant à la société ce dont elle a besoin et ce qu’elle désire, les travailleurs génèrent du même coup des profits dont bénéficient ceux qui achètent leur force de travail. En fait, la production de biens et de services est soumise à la production de capital et de profits capitalistes. En d’autres mots, le premier objectif du système vise la production du capital et sa croissance naturelle.
Cette façon toute particulière de satisfaire les besoins matériels de chacun, qui se distingue radicalement des manières antérieures de régler les questions matérielles et d’assurer la «reproduction sociale», n’a cours que depuis peu, une infime période de temps dans l’histoire de l’humanité. Même les gens qui affirment avec vigueur que le système capitaliste est intrinsèquement lié à la nature humaine, à nos pratiques commerciales les plus anciennes, n’iront pas jusqu’à prétendre qu’il existait réellement avant le début de l’ère moderne ni ailleurs qu’en Europe occidentale. Ils peuvent en déceler des traces dans des périodes plus lointaines, ou estimer qu’il a vu le jour au Moyen Âge, à une époque où il menaçait quelque peu le féodalisme en déclin – bien que celui-ci, soumis à ses contraintes, l’empêchait de s’étendre. Certains diront qu’il s’est développé à mesure que le commerce et les échanges prenaient de l’ampleur, ou à l’époque des grands explorateurs, celle des voyages de Colomb, par exemple, à la toute fin du XV e  siècle. Dans ce cas, on parlera de formes primitives, de «protocapitalisme». Mais bien rares sont ceux qui oseraient affirmer que le système capitaliste s’est réellement mis en place avant les XVI e ou XVII e  siècles. D’autres estimeront qu’il ne s’est vraiment implanté qu’au XVIII e  siècle, voire au XIX e , lorsqu’il a pris sa forme industrielle.
Pourtant, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les historiens qui ont étudié l’instauration de ce régime le considèrent habituellement comme l’aboutissement naturel de tendances qui auraient toujours été présentes. Depuis qu’ils ont commencé à expliquer l’émergence du capitalisme, on peine à trouver dans leurs écrits une explication qui, d’emblée, ne tiendrait pas pour acquis la chose elle-même qui exige un éclaircissement. Sans exception, ou presque, les études portant sur l’origine du capitalisme reposent sur des raisonnements circulaires. Elles admettent dès le départ qu’il existait déjà sous une forme ou sous une autre, ce qui expliquerait son essor. Ainsi afin d’expliquer l’irrépressible penchant du capitalisme à maximiser les profits, les auteurs supposent au préalable qu’il existe une sorte de rationalité universelle qui nous pousse à agir de la sorte. Ensuite, afin d’expliquer pourquoi le capitalisme tend à améliorer la productivité du travail à l’aide de moyens techniques, on suppose que l’individu a une tendance presque innée à développer la technologie pour accroître cette productivité.
Toutes ces pétitions de principe s’inspirent de l’économie politique classique et de certaines conceptions du progrès formulées au Siècle des Lumières. Pour ces auteurs, les premières manifestations du génie humain, les avancées technologiques qui débutèrent quand l’ homo sapiens forgea ses premiers outils, et les échanges commerciaux que l’homme a effectués depuis des temps immémoriaux annonçaient déjà la montée du capitalisme et son essor. Il est certain que pour en arriver à un tel résultat, c’est-à-dire à la «société commerciale», ou au capitalisme, l’évolution de l’histoire fut longue, ardue, et que plusieurs obstacles l’ont freinée. Mais d’après les mêmes analystes, l’ascension du capitalisme a néanmoins suivi un cours naturel inéluctable. Lorsqu’on expose les choses de cette manière, il suffit d’expliquer comment les obstacles ont été levés – tantôt de manière progressive, parfois plus abruptement et avec une violence révolutionnaire –, pour expliquer son émergence.
Dans la plupart des études sur le capitalisme et sur ses origines, on ne trouve en fait aucun point de départ précis. Comme si le capitalisme avait toujours existé quelque part, sous une forme ou sous une autre. Comme s’il avait suffi de le libérer de ses entraves, celles du féodalisme notamment, pour le laisser croître puis évoluer de lui-même. En général, on estime que ces entraves étaient de nature politique: pouvoirs p

Voir Alternate Text
Mémoires d un révolutionnaire : 1905-1945
Category

Ebooks

Mémoires d'un révolutionnaire : 1905-1945

Victor Serge

Mémoires d un révolutionnaire : 1905-1945 Alternate Text
Category

Ebooks

Témoignages et autobiographies

Mémoires d'un révolutionnaire : 1905-1945

Victor Serge

Book

354 pages

Flag

Français

icon play Lire
icon play Infos
Démocratie : Histoire politique d un mot aux États-Unis et en France
Category

Ebooks

Démocratie : Histoire politique d'un mot aux États-Unis et en France

Francis Dupuis-Deri

Démocratie : Histoire politique d un mot aux États-Unis et en France Alternate Text
Category

Ebooks

Politique

Démocratie : Histoire politique d'un mot aux États-Unis et en France

Francis Dupuis-Deri

Book

212 pages

Flag

Français

icon play Lire
icon play Infos
Pourquoi les femmes ont une meilleure vie sexuelle sous le socialisme : Plaidoyer pour l’indépendance économique
Category

Ebooks

Pourquoi les femmes ont une meilleure vie sexuelle sous le socialisme : Plaidoyer pour l’indépendance économique

Kristen Ghodsee, Charlotte Nordmann, Laura Raim

Pourquoi les femmes ont une meilleure vie sexuelle sous le socialisme : Plaidoyer pour l’indépendance économique Alternate Text
Category

Ebooks

Sciences humaines et sociales

Pourquoi les femmes ont une meilleure vie sexuelle sous le socialisme : Plaidoyer pour l’indépendance économique

Kristen Ghodsee, Charlotte Nordmann, Laura Raim

Book

123 pages

Flag

Français

icon play Lire
icon play Infos
L ARMEE INDIGENE
Category

Ebooks

L'ARMEE INDIGENE

Jean-Pierre Le Glaunec

L ARMEE INDIGENE Alternate Text
Category

Ebooks

Histoire

L'ARMEE INDIGENE

Jean-Pierre Le Glaunec

Book

145 pages

Flag

Français

icon play Lire
icon play Infos
LA Pensee politique de gramsci
Category

Ebooks

LA Pensee politique de gramsci

Jean-Marc Piotte

LA Pensee politique de gramsci Alternate Text
Category

Ebooks

Politique

LA Pensee politique de gramsci

Jean-Marc Piotte

Book

125 pages

Flag

Français

icon play Lire
icon play Infos
Peau rouge, masques blancs : Contre la politique coloniale de la reconnaissance
Category

Ebooks

Peau rouge, masques blancs : Contre la politique coloniale de la reconnaissance

Glen Sean Coulthard, Arianne Des Rochers, Alex Gauthier

Peau rouge, masques blancs : Contre la politique coloniale de la reconnaissance Alternate Text
Category

Ebooks

Politique

Peau rouge, masques blancs : Contre la politique coloniale de la reconnaissance

Glen Sean Coulthard, Arianne Des Rochers, Alex Gauthier

Book

149 pages

Flag

Français

icon play Lire
icon play Infos
LA PEUR DU PEUPLE
Category

Ebooks

LA PEUR DU PEUPLE

Francis Dupuis-Deri

LA PEUR DU PEUPLE Alternate Text
Category

Ebooks

Politique

LA PEUR DU PEUPLE

Francis Dupuis-Deri

Book

214 pages

Flag

Français

icon play Lire
icon play Infos
LA MEDIOCRATIE
Category

Ebooks

LA MEDIOCRATIE

Alain Deneault

LA MEDIOCRATIE Alternate Text
Category

Ebooks

Politique

LA MEDIOCRATIE

Alain Deneault

Book

185 pages

Flag

Français

icon play Lire
icon play Infos
L ANARCHISME
Category

Ebooks

L'ANARCHISME

George Woodcock, Nicolas Calvé

L ANARCHISME Alternate Text
Category

Ebooks

Politique

L'ANARCHISME

George Woodcock, Nicolas Calvé

Book

298 pages

Flag

Français

icon play Lire
icon play Infos
L Origine du capitalisme
Category

Ebooks

L'Origine du capitalisme

Ellen Meiksins Wood

L Origine du capitalisme Alternate Text
Category

Ebooks

Politique

L'Origine du capitalisme

Ellen Meiksins Wood

Book

129 pages

Flag

Français

icon play Lire
icon play Infos
Écrits d une insoumise
Category

Ebooks

Écrits d'une insoumise

Voltairine De Cleyre

Écrits d une insoumise Alternate Text
Category

Ebooks

Sciences humaines et sociales

Écrits d'une insoumise

Voltairine De Cleyre

Book

147 pages

Flag

Français

icon play Lire
icon play Infos
L ANTIFASCISME
Category

Ebooks

L'ANTIFASCISME

Bray Mark, Paulin Dardel

L ANTIFASCISME Alternate Text
Category

Ebooks

Histoire

L'ANTIFASCISME

Bray Mark, Paulin Dardel

Book

152 pages

Flag

Français

icon play Lire
icon play Infos
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents
Alternate Text