L Information: la nécessaire perspective citoyenne
90 pages
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L'Information: la nécessaire perspective citoyenne , livre ebook

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Description

La situation de l’information au Québec est préoccupante, et la conclusion des auteurs à ce sujet est claire : la perspective des entreprises médiatiques ne se concilie tout simplement pas avec le regard citoyen. Leur essai met de l’avant une perspective citoyenne de l'information et présente des solutions réalistes pour y arriver.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 août 2012
Nombre de lectures 4
EAN13 9782760534216
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Presses de l’Université du Québec
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2
Téléphone : 418 657-4399 − Télécopieur : 418 657-2096
Courriel : puq@puq.ca − Internet : www.puq.ca

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Corriveau, Raymond, 1950-

L’information : la nécessaire perspective citoyenne

Comprend des réf. bibliogr.

ISBN 978-2-7605-3419-3 ISBN EPUB 978-2-7605-3421-6

1. Information - Québec (Province). 2. Information - Québec (Province) - Opinion publique. 3. Liberté d’information - Québec (Province). 4. Information - Aspect social - Québec (Province). 5. Presse - Concentration - Québec (Province). 6. Médias locaux - Québec (Province).
I. Sirois, Guillaume, 1984- . II. Titre.

P92. C3C67 2012 302.2 309 714 C2012-940 273-7


Les Presses de l’Université du Québec reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du Conseil des Arts du Canada pour leurs activités d’édition.

Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour son soutien financier.


Mise en pages : Alphatek
Couverture : Michèle Blondeau


2012-1.1 –  Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
© 2012 Presses de l’Université du Québec
Dépôt légal – 3 e trimestre 2012
Bibliothèque et Archives nationales du Québec / Bibliothèque et Archives Canada
Les auteurs remercient leur conjointe, Françoise et Geneviève, pour leur appui indéfectible et leur compréhension tout au long de la rédaction de ce livre. Ils remercient également Bertin Dickner et Claude Martin pour leur précieuse lecture préliminaire.
Le concept de doxa est utile à considérer lorsque l’on aborde cet ouvrage. La doxa est le spectre de discours admissible pour une société donnée à un moment de son histoire. Dans les années 1950 au Québec, il était inadmissible de tenir un discours critique envers l’Église catholique et encore moins sur la pédophilie chez les prêtres. Cela ne se faisait simplement pas. Pourtant aujourd’hui, nous savons que c’était une triste réalité. De nos jours, la restriction du discours existe toujours, mais elle a migré vers d’autres valeurs dominantes. Aujourd’hui, ne pas considérer un problème à travers la lunette des gens d’affaires est devenu passible de se faire jeter l’anathème.
Mais comment ne pas s’inquiéter de la concentration de la presse devant des scandales comme celui du News of the World en Grande-Bretagne, comment se fier à la moralité des grands capitaines d’entreprises avec des attitudes comme celles de Conrad Black, comment croire à l’autoréglementation des médias lorsque l’on constate la dérive informationnelle d’un Fox News, comment ne pas s’inquiéter devant une saga juridico-politique comme celle du Colisée de Québec ? Toute lecture du réel, pour qu’elle soit considérée comme valable, doit maintenant passer par la considération de la marchandisation. Nous ne voulons pas emprunter cette avenue ; nous prétendons haut et fort que la réalité demeure une chose complexe et que les décisions doivent reposer sur autre chose que la seule considération mercantile. Nous proposons donc ici une perspective citoyenne dans notre manière d’aborder la question de l’information au Québec.
Tournée du Québec : une parole citoyenne étouffée
Au premier abord, la nécessité de développer une perspective citoyenne peut sembler surprenante. N’avons-nous pas tous les jours des quotidiens dans nos kiosques à journaux ? La radio ne diffuse-t-elle pas des bulletins d’information ? La télévision ne donne-t-elle pas accès à de l’information continue ? L’information existe, c’est un fait, mais « comment est-elle faite ? » et « dans l’intérêt de qui ? » sont des questions qui méritent un certain approfondissement. Dans nos sociétés dites de l’information, il est intéressant de noter que jamais une tournée du Québec n’avait été effectuée pour mesurer l’état de l’information avant que le Conseil de presse en prenne l’initiative au printemps 2008.
Le Conseil de presse du Québec, qui existe depuis trente ans, a pour mission de trancher des cas de litiges éthiques liés à la presse à la suite de plaintes du public. Il émet aussi des avis sur les questions des pratiques journalistiques et médiatiques (par exemple, quant au mélange des genres). Il est le seul organisme québécois indépendant ayant comme mission la veille de la presse. Il est tripartite dans ses comités, où siègent des gens du public, des entreprises ainsi que des journalistes. Bien qu’il soit tripartite, certains de ses acteurs sont plus égaux que d’autres, comme le dit la chanson. Autres bémols, le Conseil de presse n’a aucun pouvoir de sanction, n’est pas connu du public et vit des subsides volontaires versés par les entreprises de presse, qui menacent parfois de retirer leur financement selon leur humeur. La tournée des régions s’inscrivait ainsi dans la mission première du Conseil de presse : celle de veiller au droit du public à une information libre et de qualité.
Dans le cadre de cet exercice, chacune des 17 régions administratives du Québec a été visitée et des audiences publiques y ont été tenues. À 31 occasions, des représentants de groupes socioéconomiques ont aussi été rencontrés. Dans des conditions de parole toujours respectueuses, plus de 200 organismes socioéconomiques sont venus expliquer comment les gens qu’ils représentent perçoivent et vivent l’information au Québec. Lors des audiences publiques, plus de 500 participants, dont 250, ont voulu exprimer une opinion. Cet exercice sans précédent a recueilli au-delà de 30 mémoires, et les citoyens ont répondu à 167 questionnaires. L’accès et la qualité de l’information, la représentation des régions dans les médias nationaux, l’information régionale ainsi que la situation de la presse hebdomadaire ont été quelques-uns des thèmes proposés à chacune des 48 rencontres 1 . Ce qui s’y est dit mérite d’être rapporté, et la récurrence des opinions d’une rencontre à l’autre ne peut être que significative. Au fil de la tournée du Conseil de presse, le long fleuve tranquille de l’information allait devenir passablement tumultueux.
Le sensationnalisme, la priorité accordée aux événements spectaculaires, le manque d’équilibre, la recherche de l’antagonisme et l’absence de mise en contexte, tout comme le manque de suivi de la nouvelle, ont été les principaux reproches concernant la qualité de l’information. Le traitement imposé par la présence des conglomérats a aussi été pointé du doigt, puisque des reproches ont été exprimés à l’endroit de l’uniformisation et du nivellement de l’information afin d’en assurer une plus grande distribution. La faiblesse de l’information, la pauvreté de la langue, le mélange des genres et l’absence de journalistes dans la radiophonie privée ont été maintes fois décriés. Les citoyens ont même expliqué qu’une presse qui ne vise qu’à alimenter les conflits pour soutenir son tirage ou sa cote d’écoute pourrait devenir un frein, voire une menace au lien social. On pourrait toujours invoquer des âmes chagrines ou des éternels mécontents, mais le fait que ces reproches soient portés par des organisations, qui en ont discuté avec leurs membres et qui ont même choisi de produire des mémoires, ne peut laisser indifférent.
Fait dérangeant parmi d’autres, ces organisations se distinguent parce qu’elles œuvrent dans le domaine du développement de la santé, de la culture, de l’éducation, des communautés, de l’économie et de l’appropriation régionale. Bref, nombre d’organisations et de personnes actives dans le développement de la société civile considèrent que les enjeux auxquels ils font face ne sont pas bien compris par les journalistes ou pas bien traduits par les médias.
L’accès à l’information est un thème qui a aussi suscité les critiques. L’accès à Internet haute vitesse demeure une carence d’infrastructure fortement dénoncée. Il faut savoir que près de 400 municipalités n’ont pas accès à ce service et que les zones de service précaires se situent même souvent assez près des zon

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